Le nouveau Nissan Rogue 2021 entièrement redessiné et un peu d’hors-route
Le populaire petit VUS Rogue de Nissan nous est d’abord apparu en 2008. Malgré que ce fut une certaine réussite pour le constructeur japonais, avec le temps, il aura essuyé des critiques négatives surtout pour son look un peu trop «délicat» (ici, je ne m’aventure pas dans la cause des boîtes automatiques CVT). Non pas qu’il était laid mais son allure bulbeuse sans traits vraiment définis aura attiré plus de clients féminins que l’aurait voulu le constructeur. Lorsque j’ai assisté au lancement médiatique canadien de la deuxième génération, celle de 2013, les représentants de Nissan étaient fiers de dire qu’enfin, le Rogue affichait un look plus «viril» voulant dire, bien sûr, plus robuste. Ainsi, le Rogue se détachait de son image de «char de femme», un terme un peu trop sexiste qui ne passerait plus aujourd’hui, n’est-ce pas?
Mais, là encore, le Rogue de deuxième génération conservait un peu de cette forme bulbeuse. Heureusement, la troisième génération de Rogue, celle qui est en vedette dans ce reportage, entreprend une nouvelle carrière avec des lignes nettement plus angulaires lui permettant ainsi de se mesurer à une concurrence très vive où les véhicules se veulent plus sportifs ou encore plus robustes, un peu comme le Bronco Sport de la semaine dernière, sans oublier les Toyota RAV4. Honda CR-V et Volkswagen Tiguan. On y voit très bien ce genre très «VUS»! Cette fois, à mes yeux, c’est une réussite même si certains observateurs m’ont fait part de leur inquiétude quant à l’avant qui semble composé de plusieurs éléments. Ce design supportera-t-il les ravages du temps?
Le nouveau Rogue a vraiment un air plus robuste que par le passé.
Même de l’arrière, le nouveau Rogue a un look plus accrocheur.
Comme d’habitude, je vous laisse juger de vous-mêmes. C’est une question de goût, n’est-ce pas? Eh bien, il en va de même pour l’intérieur. Quoiqu’il soit inspiré des berlines de la marque, le tableau de bord de ce Rogue lui sied bien. Son design à deux niveaux avec un bloc d’instrumentation («vidéo», unique à la version Platinum mais facile à lire) bien placé devant le conducteur retient bien l’écran central de neuf pouces qui en semble détaché. En passant, mon Rogue d’essai était équipé de la projection de la vitesse à l’intérieur du pare-brise, un touche de sécurité que j’apprécie particulièrement. Mais le tout fait un peu plus «camionnette», le dessin intérieur se mariant bien avec celui de la carrosserie. On retrouve une sorte de levier de vitesse au centre de la console mais méfiez-vous, il s’agit plutôt d’un levier à commandes électriques pour la boîte CVT avec un bouton sur la poignée pour la position Park (notez qu’il y a des palettes au volant pour «jouer» avec la boîte de vitesses, même si c’est une CVT). Le frein de stationnement électrique est activé par un commutateur à cette console où l’on retrouve aussi une commande rotative pour le choix de motricité sur terrains moins hospitaliers. Oui, le nouveau Rogue est à traction intégrale et il est possible de s’aventurer dans des sentiers modestes alors que la commande permet aussi aux aides à la conduite (surtout l’antipatinage) de circuler dans la neige, dans le sable et autre. C’est plus électronique que mécanique!
Le tableau de bord du Rogue est inspiré de celui des autos Nissan mais il fait plus «robuste».
Le design et la confection des sièges baquet d’avant de la version Platinum qui me fut confiée par Nissan Canada affichaient un style agréable à l’œil tout autant que les garnitures de portière. Évidemment les baquets d’avant étaient chauffants tout comme les places d’arrière (extérieures). Incidemment, j’ai trouvé qu’il y avait quand même suffisamment d’espace pour des passagers de gabarit régulier à l’arrière. Quant au coffre, il est aussi grand que celui des véhicules de la concurrence et il peut s’agrandir, comme c’en est le cas pour la concurrence, en abaissant le dossier des sièges du centre du véhicule (le Rogue n’est pas disponible en version à sept passagers). Il y a même un système de partition dans le plancher de ce coffre. Celui-ci est donc très utile (même s’il est un peu plus petit, mais à peine, que celui de la version 2020). Cet espace de chargement est un des attraits principaux de ce type de véhicule.
Comme on peut le voir, il y a beaucoup de place pour les passagers d’arrière dans le Rogue. Notez qu’il y a aussi, dans la version Platinum, des stores pour atténuer les rayons du soleil…bon pour les petits passagers!
Le coffre permet un grand espace de chargement. Les panneaux au plancher s’ouvrent pour dévoiler des casiers bien organisés.
Toutefois, si la carrosserie et l’intérieur du Rogue sont tout nouveaux, ce que l’on peut voir sous le capot ne l’est pas nécessairement. Le seul moteur disponible demeure un quatre cylindres de 2,5 litres à injection directe (mais pas turbocompressé) qui fait 181 chevaux et 181 li-pi de couple (il faisait 170 chevaux et 175 li-pi de couple en 2020). Il ne vient qu’avec une boîte automatique à variation continue qui, malgré le fait qu’elle fut sur marché depuis plusieurs années, ne fait pas l’unanimité auprès de ses utilisateurs. Ne pas mentionner que la CVT n’a pas eu une belle réputation dans le passé n’aurait pas été honnête. Toutefois, le constructeur nous affirme que le problème a été réglé depuis longtemps. Il faut dire que plusieurs automobilistes ne sont pas familiers avec ce type de boîte de vitesses qui ne «passe» pas les rapports comme les boîtes plus traditionnelles. C’est une question de perception. Quelques autres constructeurs ont aussi choisi ce type de «transmission» et on entend moins parler de revendications même si certaines causes sont devenues des recours collectifs aux États-Unis. Toutefois, dans la majorité des cas, le Rogue n’y est pas impliqué, du moins selon mes recherches. Bien entendu, le modèle Platinum dont il est question ici était à traction intégrale alors que les versions de base sont aussi disponibles avec la traction avant seulement. Nissan a également revu la plateforme et les éléments de suspension de son véhicule le plus populaire pour une meilleure impression de conduite. Les pneus d’origine de mon Rogue Platinum d’essai étaient de confortables Dunlop Grandtrek PT 21.
Le seul moteur disponible dans le Rogue est un vénérable mais fiable quatre cylindres de 2,5 litres qui n’est pas turbocompressé!
Sur la route
Aussi bien le dire tout de suite, le Nissan Rogue n’est pas une voiture de sport! Ses accélérations de 0 à 100 km/h peuvent demander jusqu’à neuf secondes et il est difficile de s’habituer au son aigu du moteur qui monte plus vite en régime que les accélérations peuvent paraître. Les reprises peuvent être aussi pénibles alors, le conducteur doit utiliser une autre méthode pour dépasser soit d’y aller plus graduellement ou en utilisant les palettes au volant. J’ai plus apprécié le Rogue en le conduisant ainsi. La direction et le freinage sont satisfaisants malgré un peu trop d’assistance.
Toutefois, sur l’autoroute, ce petit VUS de Nissan était très à l’aise et relativement silencieux. J’ai bien aimé le fait que l’on pouvait très bien voir tout le tour ce qui rend la conduite urbaine (et le stationnement) plus facile. Et sur une longue distance, les sièges demeurent confortables. Lorsque le régulateur de vitesse est utilisé, le système ProPILOT joue un peu le rôle d’autopilote. Mais, vous vous doutez que je ne suis pas très à l’aise dans cette situation. J’aime conduire et rester le maître du volant!
En ce qui a trait à la consommation, l’ordinateur de bord indiquait, au bout de la semaine d’essai, une moyenne de 8,8 l./100 km. Je n’ai pu établir mes propres calculs car, curieusement, juste avant de remettre mon véhicule d’essai, je l’ai ravitaillé et en reprenant le volant, l’ordinateur s’était réinitialisé! J’aurais dû prendre la lecture de l’odomètre avant de ravitailler! Au moins, notons que le Rogue fonctionne très bien avec de l’essence régulière!
Enfin, sachez que le Rogue de base (à traction avant) affiche un prix de départ de 28 498 $ alors que la SV débute à 31 998 $. Une version Platinum (obligatoirement à traction intégrale) telle que décrite dans ce reportage débute, elle, à 39 998 $.
Nissan est décidemment dans la bonne voie pour répondre à la demande des automobilistes friands de VUS abordables avec son Rogue. Le design est très bien réussi, l’intérieur est accueillant mais il faudrait légèrement plus de puissance au moteur. Quant à la fiabilité de la boîte CVT, j’ose espérer que tout a été réglé puisque d’autres constructeurs l’ont aussi adoptée. Le Rogue est une réussite pour Nissan. Il ne reste plus qu’à conserver ce juste titre!
Faire du off-road?
Suite à l’article sur le petit Bronco Sport, certains lecteurs m’ont demandé s’il était vraiment possible de faire du «off-road» sur des sentiers sans endommager leur véhicule, peu importe la marque. C’est vous dire quelle impression cette camionnette laisse.
Un véhicule comme la Ford Bronco Sport est capable d’excursions hors-route! Mais vaut mieux en savoir plus avant d’entreprendre de telles aventures.
En fait, j’étais moi-même à la recherche de groupes qui organisaient des excursions hors-route au Québec comme on peut en voir dans certains magazines américains, de véritables excursions qui peuvent prendre jusqu’à deux ou trois jours mais qui n’exigent pas nécessairement d’équiper son véhicule à l’extrême sauf pour de petits ajouts peu coûteux mais vraiment opérationnels comme des pneus plus agressifs, des phares de nuit, un treuil ou même une petite remorque bien adaptée aux excursions hors-route. Le Bronco Sport, les Jeep Cherokee et Compass Trailhawk et autres VUS du genre devraient correspondre à cet appel!
J’ai réussi à rejoindre Jean-François Côté, un adepte de telles excursions qui a vraiment pris tout son temps pour vraiment me mettre au courant des activités de ce genre. Jean-François est membre du club TORQ (Toyota Off Road Québec) qui organise de telles excursions (sans obliger ses membres à posséder un produit Toyota, en passant). Il fait aussi partie de la Fédération des Clubs 4 x 4 du Québec, un organisme officiel qui est facile à consulter sur Internet. Le but premier de ces clubs est d’aider les amateurs de conduite hors-route à pratiquer leur activité préférée en toute sécurité et surtout en toute légalité.
Mais avant d’aller aussi loin, Jean-François conseille aux débutants de consulter les sites de ces clubs et d’essayer de découvrir les programmes d’une seule journée où les «pilotes» chevronnés donnent des cours visant à découvrir les capacités de votre véhicule. Qui sait? Peut-être un jour deviendrez-vous un véritable passionné de Jeep et d’excursions du type Overland ou Trail Camping?
N’oubliez pas : la Fédération des clubs 4 x 4 du Québec. Ne vous laissez pas impressionner par les photos spectaculaires. Ces clubs offrent aussi des cours pour les débutants…et toutes les réponses à vos questions incluant celles concernant les modifications |