Le tout nouveau Kia Sorento et Ford Explorer Timberline

Crédit photo : Éric Descarries

Le côté positif d’être dans le domaine de l’automobile depuis près de 40 ans, c’est que j’ai vécu certaines expériences auxquelles je peux faire référence lorsque j’évalue un nouveau véhicule. Dans le cas du Kia Sorento dont il est question ici, l’arrivée de ce nouveau VUS sur le marché me rappelle l’arrivée de la marque au Canada.

Malgré le fait que Kia était déjà aux États-Unis depuis 1994, ce n’est qu’en 1999 que le constructeur sud-coréen se soit présenté au Canada. La première sortie de presse de la compagnie s’est faite dans la région des Cantons-de-l ’Est et j’y étais. À cette époque, si mes souvenirs sont bons, les deux véhicules en vedette étaient une petite berline appelée Sephia et un petit VUS amusant, le Sportage. Kia avait mandaté un de mes amis ontariens, John Morris, pour animer cet évènement. John y avait inclus un jeu mais cela n’a pas d’importance. Ce que j’avais retenu, c’était que la marque Kia me paraissait déjà plus «élaborée» que Hyundai (dont c’est la presque jumelle aujourd’hui). À cette époque, une de mes consœurs à l’école avait décidé d’acheter le Sportage alors qu’une autre de mes connaissances, alors pilote de ligne, avait choisi la Sephia. Je me rappelle aussi qu’à l’époque, certains journalistes un peu plus vieux avaient porté des commentaires condescendants sur Kia (je me demande ce qu’ils en penseraient aujourd’hui). Les «jokes» ne manquaient pas non plus sur le marque (une de mes préférées, c’était de prédire, en Poisson d’Avril, que Kia, à cette époque, allait arriver en Formule Un…ce qui ne surprendrait plus personne aujourd’hui!). Pourtant, la marque n’a pas que survécu, elle a pris de l’importance. Et la preuve? On la trouve dans le nouveau Kia Sorento. Et la marque est de plus en plus reconnue pour sa fiabilité, ce dont les anciens journalistes redoutaient (en passant, mes deux amis mentionnés plus haut ont conservé leur Kia longtemps, plus de dix ans et ce qui leur a «enlevé» leur Kia…ce fut la rouille!).

Lorsque le Sorento a «remplacé» le Sportage, Kia a accompli tout un exploit. Dès ses premiers tours de roues, le Sorento s’est établi une place vénérable au sein de l’industrie automobile au Canada et depuis ce temps, ce VUS intermédiaire affiche une réputation quand même enviable, il faut l’avouer. Malgré tout, Kia a décidé de réviser son Sorento et son modèle 2021 est encore une fois un tout nouveau véhicule.

Le tout nouveau Kia Sorento affiche des lignes agressives!

Regardez bien le nouveau Kia Sorento de 2021. Il a complètement été redessiné (par une équipe dirigée par les légendaires designers Peter Schreyer and Luc Donckerwolke, tous deux issus de l’école Audi-VW) et sa ligne n’est pas sans nous rappeler un peu celle de son grand frère, le Telluride. Son design est nettement plus aiguisé que celui de son prédécesseur et il s’attire des remarques très positives. En effet, les changements concernant le Sorento de quatrième génération ne manquent pas d’attrait. C’est donc une version SX X-Line (la X-Line est une nouveauté de 2021 disponible avec une galerie au toit et des ajouts de décoration aux couvre pare-chocs) qui m’a été confiée par Kia Canada. Mais je vous laisse juger par vous-même de son look. Moi, il m’a plu!

De l’arrière, le Sorento accuse des airs de ressemblance avec son grand frère, le Telluride.

En ce qui a trait à l’intérieur, sachez que l’on peut commander un Sorento à six ou sept places. Dès que l’on ouvre la portière, on remarque immédiatement le tableau de bord qui surprend par ses allures rectilignes. On aime ou on n’aime pas, je l’ai trouvé original. Il est dominé par un grand écran central de plus de 10 pouces qui semble couler vers le bloc d’instrumentation. Celui-ci, d’ailleurs, est très convivial avec des lettres et chiffres facilement lisibles! Incidemment, il n’y avait pas de GPS dans cette version huppée du Sorento et, curieusement, il n’y avait pas, non plus, de prise dédiée à AppleCarPlay ou à Android Auto! Alors, le conducteur devra se fier à son téléphone intelligent (il y a une prise USB pour sa charge). J’ai su, par la suite, que les prises AppleCarPlay et Android faisaient partie des modèles moins élaborés de Sorento. Est-ce moi qui a fait erreur? Ah oui! N’oublions pas la sonorisation Bose qui vient avec la finition X-Line.

Le tableau de bord du Sorento est très original avec ses formes rectilignes.

Dans le centre, la console occupe une place prépondérante et elle inclut le levier de vitesses traditionnel, les portes gobelets et diverses commandes dont celle du choix de terrain à attaquer en mode hors-route (un mode que très, très peu de gens adopteront avec le Sorento, j’en suis sûr). Les sièges avant sont relativement confortables mais n’offrent pas beaucoup de support latéral. Mais, ils sont chauffants. Toutefois, la sellerie de cuir matelassée m’a paru de grande qualité avec une confection de qualité.

Les places arrière peuvent être très accueillantes.

Les places arrière (deux sièges dans le cas du véhicule qui me fut confié) jouissent de beaucoup de débattement pour les jambes des occupants. Il y avait une petite banquette à deux places tout à l’arrière. Ces places sont relativement faciles à rejoindre mais leur confort est aussi relatif quoique le plancher y soit assez bas pour les jambes de petites personnes.

Comme c’en est le cas pour bien des VUS, la dernière banquette sert plus de sièges d’appoint, bien souvent pour les enfants.

(Photo Éric Descarries)

Si les dossiers de ces sièges sont en place, l’utilisateur de Sorento ne verra que peu d’espace de chargement à sa disposition. Mais la donne change rapidement en rabaissant ces dossiers (et encore plus si l’on replie ceux des sièges du centre)!  Pour l’excédent de bagages ou le transport d’objets encombrants (mais légers), il y a toujours la galerie sur le toit!

Avec la dernière banquette en position d’utilisation, l’espace de rangement ou de transport est plutôt minime.

Mais si l’on ne rabat que le dossier de la dernière banquette, on obtient alors beaucoup d’espace de chargement.

Question mécanique, tous les Sorento vendus au Canada sont à traction intégrale. Toutefois, il y a deux moteurs au catalogue, tous deux à quatre cylindres d’une cylindrée de 2,5 litres. Le premier est atmosphérique et il fait 191 chevaux et il ne vient qu’avec des modèles de base. Le deuxième, turbocompressé, fait alors 281 chevaux et les deux sont combinés à une boîte automatique à huit rapports (à double embrayage avec les versions les plus luxueuses). Il n’y a plus de V6 au catalogue mais, Kia nous promet une version hybride régulière et une autre rechargeable d’ici 2022. La traction intégrale est de série et cette boîte de transfert permet le choix de fonction dont il est question plus haut. Les jantes de 20 pouces de mon véhicule d’essai étaient montées de pneus d’hiver Continental.

Le moteur de mon Sorento d’essai était le quatre cylindres turbocompressé de 2,5 litres.

Sur la route

S’il y a quelque chose que Kia a compris avec le temps, c’est que les VUS ne sont pas souvent utilisés hors-route. Pour cela, il existe des véhicules plus élaborés sur le marché. Mais les VUS que le Sorento doit concurrencer sont plus axés vers la conduite sur autoroute. Donc, le nouveau Sorento est exactement cela, un véhicule parfaitement adapté aux longs trajets. Je l’ai conduit sur autoroute, sur routes secondaires et en pleine ville et jamais je ne me suis plaint du confort, du silence de roulement et de l’aspect pratique du véhicule. Ses accélérations de 0 à 100 km/h peuvent se faire en quelque sept secondes alors que les reprises sont très rassurantes quoique, dans certaines circonstances, j’ai senti une sorte d’hésitation de la boîte auto. Le son du moteur est bien atténué à l’intérieur. Même sur des routes bosselées reliant de petites villes des Laurentides, le Sorento demeure collé sur la route alors que la direction, quoique tendre, demeure précise et prévisible. Le freinage est aussi à la hauteur de la situation. Et la visibilité y est bonne sauf qu’en vue trois-quarts arrière, le profilage du toit cache un peu cette visibilité. Évidemment, il y a beaucoup d’assistance à la conduite qui vient jouer en la faveur du Sorento X-Line. En utilisant le régulateur de vitesse, j’ai pu aussi expérimenter un début de conduite automatisée sur l’autoroute en relâchant le volant. Mais un avertisseur sonore accompagné d’un message au centre d’information m’a vite fait remettre les mains sur le volant! A oui! En ce qui concerne la capacité de remorquage, ce Sorento turbo à traction intégrale serait capable de tirer 5000 livres ce qui est la moyenne dans ce segment des VUS.

Vient alors la question de la consommation. Mon calcul à la pompe m’a donné une moyenne de 10,03 l./100 km alors que l’ordinateur du véhicule indiquait 9,7 au tableau de bord. Dans la bonne moyenne. Évidemment, les performances sont toujours meilleures avec de l’essence Super quand il s’agit d’un moteur turbocompressé. 

Le Sorento se vend à un prix variant de 35 945 $ pour la version de base à plus de 49 500 $ pour un modèle élaboré comme la version X Line décrite ici.

Kia doit affronter une vive concurrence avec son nouveau Sorento. Dans son créneau, le Sorento doit se mesurer, entre autre, à des Honda Pilot, Toyota Highlander, Nissan Pathfinder, Subaru Ascent, Volkswagen Atlas et Mazda CX-9 sans compter les très populaires Dodge Durango et Ford Explorer de ce monde !

Ford lance une version Timberline de son Explorer

La mode est lancée, autrefois, les constructeurs aimaient proposer des versions «sport» de leurs VUS. Même si ce mouvement est toujours d’actualité, la tendance va vers le look «aventurier» et la nouvelle version Timberline du Ford Explorer en est un exemple parfait. Selon les études de Ford, semble-t-il que 56% des propriétaires d’Explorer seraient plus tentés  d’une vie en plein air et hors des sentiers battus (j’ajouterais, COVID oblige car ils ne peuvent voyager que dans leur entourage) et ce serait à eux que la version Timberline serait dédiée. Selon moi, la tendance est moins évidente au Québec où l’on se sert plus des motoneiges et des quads pour des excursions hors-route…

Enfin, Ford a vu à bien décorer son Explorer en Timberline qui se voit greffer des plaques protectrices sous le véhicule dont la suspension est légèrement relevée. Les pneus plus évidents deviennent alors des Bridgestone Dueler P265/65R18 et l’on remarque des crochets sous les pare-chocs avant et arrière au cas où…

Avec le quatre cylindres EcoBoost de 300 chevaux et la capacité de remorquage de 5300 livres, cet Explorer a un prix de départ de 50 799 $.

L’Explorer est désormais disponible en version Timberline pour certains niveaux d’excursions hors-route.

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