Le VUS Ascent de Subaru n’est pas tout-à-fait nouveau. En effet, il est avec nous depuis presque trois ans. Toutefois, il me semble que l’on n’en voit pas tant que cela sur nos routes. Peut-être que c’est dû à sa grande ressemblance aux autres produits de la marque? Heureusement, selon la réponse d’un représentant officiel de Subaru Canada, le constructeur estime que les ventes sont là où ils les avaient estimées. Mais l’Ascent est-il vraiment concurrentiel aux autres VUS du même créneau qui inclut des véhicules comme le Ford Explorer et le Toyota Highlander? Vraiment? Moi, je le comparerais surtout au Honda Pilot ou au Nissan Pathfinder…
L’Ascent Limited 2021 a des phares avant directionnels au DEL
L’Ascent est le descendant du modèle Tribeca (qui avait débuté sa carrière sous le nom de B9 Tribeca…) qui, à l’époque, avait eu un peu de difficulté à s’imposer sur le marché. Il faut dire qu’à ce moment-là, le plus grand VUS de Subaru était mû par le moteur à six cylindres à plat de ce constructeur. Dans le cas du tout récent Ascent, il n’y a qu’un moteur à quatre cylindres (à plat) turbocompressé au catalogue. Cela fait-il une différence?
Vu de l’arrière, le VUS Subaru Ascent semble avoir des affinités avec les Honda Pilot et Nissan Pathfinder de ce monde.
J’ai donc pris les commandes d’un Ascent Limited la semaine dernière sachant très bien qu’il ne serait pas beaucoup différent d’un véhicule semblable dont j’avais fait l’essai il y a quelque 30 mois. Cependant, cette fois, mon essai s’est fait en hiver, une saison idéale pour mesurer les capacités du système de traction intégrale (motricité permanente aux quatre roues) de Subaru. Au départ, force nous est d’admettre que l’Ascent affiche une ressemblance évidente aux autres véhicules de Subaru (spécifions que les phares aux DEL sont directionnels sur cette version plus poussée). Par contre, je dois avouer qu’il se distingue des autres véhicules de la même marque. Mais, il ne présente pas une silhouette aussi robuste et agressive que certains concurrents comme l’Explorer, le Durango ou le Highlander. Peut-être qu’un petit «restyling» l’aiderait à «exciter» l’attention des consommateurs au cours des prochains mois? Juste une question de renouveau…
Le tableau de bord quoique très bien élaboré de l’Ascent ressemble beaucoup à celui d’autres produits Subaru.
Toutefois, ce qui importe, c’est de rendre à ce Subaru ce qui lui revient. Tout d’abord, spécifions que c’est un VUS (ou VUM, c’est selon) à sept passagers (si vous choisissez un modèle avec la banquette au centre, l’Ascent deviendra un véhicule à huit passagers). Cependant, son volume intérieur ne m’est pas apparu très évident. Commençons par le tableau de bord. Mais, devrais-je dire, continuons, car il n’a pas changé depuis son lancement. Plus encore, il est vraiment très semblable à celui de plusieurs autres produits Subaru. Par exemple, lorsque je suis monté à bord, j’y ai vite reconnu la même disposition que celle du Crosstrek d’il y a quelques semaines…ce qui n’est pas désagréable quand même. Par conséquent, tout y est bien disposé alors que la lecture des instruments y est facile et précise. N’oublions pas que le système EyeSight est collé au haut du parebrise et qu’il sert d’aide à la conduite en avertissant le conducteur de tout obstacle ou de manœuvres erronées qui pourrait se présenter à lui (ou elle). La version 2021 de ce système inclut désormais la tenue de cap au centre de la voie et l’assistance dans les embouteillages.
Les places du centre sont spacieuses et accueillantes. Les fauteuils peuvent avancer ou reculer.
Un peu agacé au début par l’espace restreint de la banquette arrière, je me suis rendu compte qu’en déplaçant les sièges du centre, on obtenait plus d’espace pour les jambes. Ici, les appuie-tête sont rabattus pour permettre une meilleure visibilité par la lunette arrière.
La différence d’avec le Crosstrek, c’est qu’il y a un peu plus de place dans l’Ascent, tant à l’avant qu’à l’arrière. En ce qui a trait à la dernière banquette, à prime abord, j’ai cru qu’elle ne serait plaisante que pour des enfants ou de vraiment petites personnes. L’accès n’y est pas trop difficile mais, au départ, je croyais qu’il n’y avait pas beaucoup d’espace pour les jambes. Heureusement, j’ai découvert que les sièges du centre glissaient sur des rails d’ajustement. En les repoussant, non seulement il restait encore suffisamment de place pour les jambes des occupants du centre mais en plus, on en récupérait pour ceux d’arrière. Ces dernières places (deux pour des adultes, trois pour des enfants) ne sont pas toute indiquées pour de longs voyages mais elles peuvent être utiles pour de courts déplacements.
Avec les sièges bien en place, il reste quand même un peu d’espace pour certains bagages légers. Mais, une fois tous les dossiers repliés, on peut profiter d’un certain espace de chargement pratique. Cependant, les dimensions de l’auto sont un peu restreintes face aux concurrents mentionnés plus haut! Disons que l’Ascent serait la grande familiale que bien des gens auraient souhaitée dans la passé.
L’espace de chargement est suffisant pour des besoins restreints.
Subaru a créé un espace de rangement sous le plancher de l’espace de chargement où l’on peut ranger la toile cache-bagage.
D’autre part, parmi les nouveautés de l’année, Subaru a retravaillé son système Starlink et grâce à celui-ci, il est possible de faire démarrer son auto de la maison (ou de l’extérieur) grâce à son téléphone cellulaire. L’utilisateur peut en même temps en régler le chauffage et certains autres accessoires, tous à distance. C’est une fonction utile pour des journées froides comme celles vécues lors de cette semaine d’essai.
Sur la route.
Cette fois, je me suis dirigé vers les basses Laurentides pour effectuer une bonne ballade de quelques centaines de kilomètres au volant de l’Ascent. Le temps était froid mais la route était bonne longeant la rivière des Mille-Îles jusque dans la région d’Oka et du lac des Deux-Montagnes. J’ai donc pu profiter du confort de cette grande Subaru tant en conditions urbaines que sur autoroute. J’ai même pris des routes de campagnes autour des Deux-Montagnes pour remplir mon carnet de notes.
Le seul moteur disponible dans l’Ascent est un quatre cylindres turbocompressé de 2,4 litres qui se cache sous l’interrefroidisseur du système. Soit-il en passant, sa prise d’air frais placée sous le capot rend ce dernier plutôt lourd à soulever.
Évidemment, le quatre cylindres turbo de 2,4 litres ( 260 chevaux et 277 li-pi de couple) doit travailler un peu plus fort que l’ancien six cylindres pour déplacer cette caisse qui pèse un peu plus de 4500 livres. Sa puissance doit passer par une boîte automatique à variation continue (CVT) pour se rendre aux (quatre) roues. C’est pourquoi il gronde un peu à l’effort. Ses performances sont, avouons-le, un peu modestes puisqu’il lui faut environ huit secondes pour passer du point mort à 100 km/h. La boîte auto imite un peu le passage des vitesses ressemblant à une boîte à huit rapports ce qui peut être «modulé» par des palettes au volant ou par le levier à la console. Les reprises sont, elles, légèrement plus rassurantes. Encore une fois, cette puissance passe par le système de motricité aux quatre roues symétrique élaboré par Subaru. L’Ascent Limited qui fut mis à ma disposition avait aussi la fonction X-Mode pour ceux qui croient utiliser ce grand véhicule en excursion hors-route (je doute que plusieurs propriétaires d’Ascent s’adonnent à un tel exercice). Pour l’avoir essayé en excursion hors-route dans le passé, je peux dire que ce système est efficace et il le sera certes plus pour celui ou celle qui compte accéder à un chalet au bout d’un sentier en plein hiver! Justement, Subaru Canada avait vu à équiper cet Ascent de pneus d’hiver Blizzak de Bridgestone, un accessoire bien efficace qui mettra la mécanique de Subaru en vedette!
En montant vers Oka et Deux-Montagnes, on passe devant l’église de Saint-Eustache (que l’on pourra visiter lorsque le confinement sera aboli), un monument historique du patrimoine québécois. De l’extérieur, on peut encore y voir les traces de boulets qui lui ont été tirés dessus par les Britanniques en guerre contre les Patriotes québécois.
La direction de ce véhicule est surprenante autant pas sa légèreté que par sa précision rendant la conduite en route sinueuse agréable et rassurante. J’ai aussi trouvé le freinage à la hauteur de la situation. Question confort, tout comme c’en fut le cas pour la Crosstrek, j’ai trouvé le fauteuil un peu dur au bout de quelques heures au volant. Puis, il y avait quelques petits bruits de finition agaçants sur cette auto assemblée aux États-Unis. En passant, l’Ascent affiche une capacité de remorquage de 5000 livres. En ce qui a trait à la consommation, j’ai obtenu une moyenne de 14,3 l./100 km à la pompe alors que l’ordinateur du véhicule marquait 12,9 au tableau de bord. Ce n’est certes pas un record de frugalité mais il faut dire qu’en plus de ma petite balade, le véhicule a servi à mes déplacements urbains durant une période particulièrement froide de l’hiver. Soit-dit en passant, malgré le «confort» que le démarrage à distance puisse procurer, je ne suis pas un adepte de cet exercice qui cause de la pollution tout en étant dommageable au moteur. Je préfère laisser chauffer le moteur quelques secondes puis prendre lentement la route…
À Deux-Montagnes, on peut y voir la locomotive électrique qui a servi pendant de nombreuses années au transport de passagers locaux vers le centre-ville de Montréal. Construite autour des années 1910, elle a été en opération jusqu’à la fin du vingtième siècle.
Le prix d’un VUS Subaru Ascent Limited est de 48 595 $ auquel il faut ajouter des taxes (dont les 100 $ de celle d’accise pour le climatiseur) et le transport et la préparation (le modèle Commodité de base affiche un prix de 36 995 $). Maintenant que ce VUS semble bien installé dans son créneau, il serait peut-être temps pour Subaru d’en revoir un peu le style, n’est-ce pas? Toutefois, au point de vue technique, il demeure d’actualité…
Et d’autres présentations…
Évidemment, il n’y a pas de salons de l’auto (en reverrons-nous un jour?). À la place, les constructeurs ont choisi de dévoiler leurs nouveautés via Internet ce qui leur enlève un peu de leur côté spectaculaire. D’ailleurs, avec la baisse des ventes due à la COVID-19 et des confinements s’y rapportant, ces «pôvres» constructeurs doivent essayer de convaincre le plus de consommateurs possible qu’il y a toujours de la place pour de nouveaux produits.
Cette semaine, General Motors nous en a encore mis plein les yeux avec une génération révisée de sa petite auto électrique Bolt qui sera désormais disponible en une sorte de VUS. Certaines révisions techniques devraient en augmenter l’autonomie.
La nouvelle Bolt sera proposée en petite berline ou en petit VUS (ou VUM, c’est selon) comme celui-ci.
Autre présentation d’importance, le constructeur japonais Mitsubishi levait le voile la semaine dernière sur la version complètement révisée de son populaire VUS Outlander qui, en plus d’être redessiné, repose sur une plateforme semblable à celle de certains véhicules de Nissan avec des éléments mécaniques venant de la même source dont un quatre cylindres de 2,5 litres et la boîte CVT à «huit rapports» (n’oubliez pas que Mitsubishi est dans le giron du groupe Nissan-Renault). On en saura plus lorsque le véhicule nous sera disponible.
Le nouvel Outlander de Mitsubishi partagera plusieurs éléments avec des produits Nissan grâce à l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi .