Pendant des années, la marque Buick était une des plus importantes sur notre marché. Mais avec le temps et les goûts changeants des consommateurs, celle qui fut la toute première marque à la création de General Motors ( car c’est à partir de la Buick que William Durant a créé la General Motors au début du siècle dernier) commença à être boudée par une clientèle plus jeune et plus exigeante qui recherchait plus les autos compactes plus agiles que les grandes luxueuses que pouvait offrir Buick. Lorsque les gens voulaient d’imposantes berlines luxueuses, Buick était là (Alfred Sloan, président de GM durant les années trente, voulait que, dans l’ordre hiérarchique de GM, la Buick ne vienne que juste avant la Cadillac). Dire que quand les mordus de performance voulaient des autos intermédiaires rapides, Buick était là accumulant des victoires en NHRA et en NASCAR des années cinquante aux années quatre-vingt dix. Mais lorsque les consommateurs ont commencé à demander des autos compactes moins énergivores, la seule réponse de Buick fut de créer ses propres versions peu attirantes de Chevrolet Cavalier déguisées en Buick…ce fut moins convaincant!
Heureusement, lorsque la Chine ouvrit son marché, il y avait de la place pour Buick, une marque déjà légendaire et recherchée chez nos amis asiatiques. C’est peut-être ce qui a incité les dirigeants de GM à regarder du côté de sa filiale GM de Corée (ex-Daewoo) pour les aider à concevoir un petit utilitaire sport de luxe pour sa clientèle nord-américaine qui penchait de plus en plus vers les VUS compacts. Ainsi est né la Buick Encore qui, dès son lancement en 2012, il a connu un grand succès en Amérique. Flairant la bonne affaire, Buick a décidé de créer une Buick Encore encore plus poussée et de la plus récente version de l’Encore est née l’Encore GX, un VUS légèrement plus gros mais toujours aussi attirant. Depuis, selon un des directeurs des relations publiques de GM du Canada, la voiture est devenue «un bon vendeur» au Canada. Petite mise en garde, il ne faut pas confondre le nom Encore de Buick avec celui de Renault des années quatre-vingt…vous vous souvenez de celles-ci?
Vous souvenez-vous des Renault Encore de 1986 ?
Donc, l’Encore GX est un peu plus longue que l’Encore d’environ 3 pouces mais à peine plus large (que d’environ 1,3 pouce) et légèrement plus basse (d’environ un pouce). Toutefois, elle a été conçue pour se mesurer à d’importants concurrents dont, entre autre, les Honda HR-V et les Mazda CX-30. L’Encore GX repose donc sur la plateforme VSS (Vehicle Strategy Set) sud-coréenne qu’elle partage avec le nouveau Chevrolet Trailblazer. D’ailleurs, on y retrouve une mécanique semblable. J’y reviens…
La toute nouvelle Buick Encore GX de luxe.
En attendant, je ne m’éterniserai pas sur le look de la Buick Encore GX. Je vous laisse en juger de vous-même. Toutefois, en ce qui me concerne, je crois que c’est un des plus beaux petits véhicules de sa catégorie affichant d’abord une calandre avant qui est facilement identifiable à la marque Buick. Notez que cette «division» de (l’autrefois si puissante) Buick ne propose plus d’automobiles dans sa gamme qui est désormais composée que de VUM et VUS (il y a toujours des autos Buick en Chine devenu le plus important marché de la marque!).
La nouvelle Encore GX vue de l’arrière.
Si l’on revient à la mécanique de cette voiture (entièrement construite en Corée du Sud), on notera que des moteurs à trois cylindres turbocompressés sous son capot (l’Encore «ordinaire» a, quant à elle, un quatre cylindres Ecotec turbocompressé de 138 chevaux avec une boîte auto à six rapports) dont le plus petit ne fait que 1,2 litre mais 137 chevaux et le plus imposant, 1,3 litre mais 155 chevaux! Si le plus petit n’est disponible qu’avec la traction avant, il doit, cependant, être livré avec une boîte automatique à variation continue (CVT) alors que le plus «gros» est obligatoire pour la traction intégrale (comme sur mon véhicule d’essai) alors qu’il est livré avec une «vraie» boîte auto, celle-ci étant à neuf rapports. Petite parenthèse, les premières versions de ce moteur à trois cylindres ont été dévoilées en 2014 alors qu’il avait été créé pour Opel et Shanghai Automotive Industry (SIAC), entre autres. Ce serait donc une deuxième génération de cet Ecotec. Originalement, GM avait conçu ce moteur à trois cylindres pour concurrencer le trois-cylindres EcoBoost de Ford de 1,0 litre qui a fait couler beaucoup d’encre. Il a même été «sacré» Moteur de l’année au moins à deux reprises par la presse automobile européenne. Nous avons eu ce moteur dans la Fiesta puis la Focus mais GM n’a pas commercialisé son petit moteur de même configuration «at large» en Amérique. Le dernier moteur à trois cylindres de masse de GM fut celui de 1,0 litre (55 chevaux!) des Geo Metro/Suzuki Swift offert jusqu’au début des années 2000. Dommage que GM n’ait pas fait autant de tapage pour ses moteurs à trois cylindres comme Ford l’a fait! Enfin…
Le tableau de bord de l’Encore GX est d’un dessin agréable.
Si l’on regarde l’intérieur de la GX, la première impression que l’on en a, c’est une sensation de grand volume intérieur ! En effet, l’Encore GX propose plus de place intérieure que l’Encore de base (grâce à une architecture agrandie). Le tableau de bord est élégant et il nous donne l’impression que nous sommes à bord d’une voiture plus grande. Il faut dire que ma voiture d’essai avait la finition Essence plus élaborée. Équipée de l’option Advanced Technology Package, cette Encore avait tous les accessoires imaginables incluant l’infodivertissement avec un écran de huit pouces, l’affichage de la vitesse à tête haute (pas dans le pare-brise mais plutôt sur un petit carré transparent qui se soulève de la planche de bord lorsqu’on lance le moteur) et l’ensemble Experience Buick plus élaboré. La finition intérieure incluait une sellerie de deux couleurs et le toit ouvrant. Évidemment, cette Encore avait les capacités Apple CarPlay et Android Auto (c’est ainsi que le commercial à la télé permet au conducteur d’utiliser Alexa). Les places avant sont très confortables avec des sièges qui procurent un bon support latéral alors que les places arrière peuvent être surprenantes en espace. Évidemment, on accède au coffre arrière (en passant le pied sous le pare-chocs) qui peut contenir quand même beaucoup de cargo si l’on replie les dossiers des sièges d’arrière.
Les places arrière sont invitantes. Notez le bon goût dans le choix des matériaux de la sellerie.
Le coffre est nettement suffisant pour les besoins de la cause.
Sur la route
Dès le départ, je dois vous mettre en garde! Vous avez peut-être lu que l’Encore (tout comme le petit Trailblazer) ne sont pas des foudres de guerre ni des véhicules de performance. C’est vrai. Grimper de 0 à 100 km/h demande environ 10 secondes (ce qui était considéré comme rapide au milieu des années soixante-dix avec des voitures plus sportives à moteur V8!) et les temps de reprise pour le dépassement peu impressionnant. Mais, pour la plupart des acheteurs de ce type de voiture, ces chiffres ne comptent pas nécessairement. Ironiquement, le son qu’émet le moteur (un peu rauque, je l’avoue) nous fait croire que la voiture est lancée à toute épouvante…ce qui n’est pas le cas. Mais le petit moteur réussit quand même assez bien à déplacer la caisse d’un peu plus de 3300 livres et, une fois le véhicule lancé, l’habitacle devient très silencieux. La tenue de route semble bien contrôlée mais je ne crois pas que GM ait créé ce véhicule pour les amateurs de conduite sportive. Mon Encore GX d’essai était équipée de pneus Firestone Winterforce 2 que je n’ai pu tester dans la neige (puisqu’il n’y en avait pas!) mais qui se sont faits relativement silencieux sur pavé sec. Bien entendu, avec ses dimensions raisonnables, il se déplace avec aisance en ville. Et il se stationne quand même assez bien sauf que son rayon de braquage m’a paru un peu excessif! Avec sa traction intégrale, je suis persuadé qu’il se déplacera avec aisance dans la neige ou sur une surface glacée durant la saison froide. En ce qui a trait à la consommation, j’ai obtenu une moyenne de 11,1 l./100 km (calcul à la pompe) alors que l’ordinateur de bord indiquait 10,3. Si ce chiffre vous semble élevé, sachez que j’ai sollicité le petit moteur assez souvent surtout en situation urbaine. Puis, l’essai s’est fait durant une période automnale assez froide. Je crois sincèrement que cette consommation aurait dû se situer autour des 9,0 l/100 km toujours en situation urbaine.
Le moteur d’une Encore GX à traction intégrale se doit d’être un moulin à trois cylindres turbocompressé de 1,3 litre!
GM du Canada a choisi des pneus d’hiver Firestone Winterforce 2 monté sur les roues d’origine de 18 pouces.
Il est évident que le prix des autos ne baissera pas de sitôt. Alors, de voir que cette Encore GX affiche un prix final de 39 583 $ ne devrait pas être une surprise (le prix moyen des automobiles au Canada se situe légèrement au-delà de 40 000 $!). En fait, une GX de base avec la finition Essence débute à 32 598 $. Sur ma voiture d’essai, GM avait ajouté les options suivantes : peinture Blanc givré à trois couches de 1195 $, l’ensemble de luxe Experience Buick de 1695 $, l’ensemble de Technologie avancé de 2195 $ en plus de la taxe fédérale d’accise (toujours aussi ridicule) de 100 $ et les frais de transport et préparation de 1800 $ et c’est ce qui nous donne cette ligne du bas de plus de 39 000 $.
La petite voiture en vaut-elle la peine? À voir sa popularité sur le marché et en me fiant à mes observations au volant de l’Encore GX d’essai, voilà peut-être un petit VUM qui réussirait à enfin définir le véhicule idéal pour les déplacements urbains. Si j’avais à choisir entre l’Encore de base et l’Encore GX, fort probablement que j’alignerais les quelques dollars de plus pour obtenir l’espace de plus et le luxe qui distinguent cette petite Buick GX !
Un Nokian à l’essai
Depuis des années que je publie des reportages sur les pneus et cette année, il y a plusieurs nouveautés qui se présentent sur le marché. J’ai eu l’opportunité d’essayer plusieurs de ces produits lors de leur présentation l’hiver dernier (ces évènements ont été rapportés dans ce blogue). Mais rien ne remplace un véritable essai à long terme sur nos propres routes sous diverses conditions climatiques. Quelques manufacturiers de pneus ont donc accepté de participer à ces évaluations et déjà, je vous ai présenté le pneu d’hiver Continental IceContact XTRM qui équipe présentement le Ford Escape de la famille. Je vous en reparlerai au cours de la saison au fur et à mesure que les évènements se dérouleront. Pour accompagner celui-ci, la compagnie finlandaise de pneus Nokian a accepté d’équiper le Nissan XTerra de mon fils d’Hakkapeliitta R3, des produits ultra-modernes qui se veulent des pneus tout caoutchouc sans crampons capables de remplacer les pneus cloutés. Ces pneus évolueront sur ce tout-terrain à quatre roues motrices sur commande dans une région réputée pour ses conditions climatiques difficiles en hiver, l’Abitibi. Ils remplacent ainsi des BFGoodrich All-Terrain T/A qui selon les dires du conducteur n’étaient pas à la hauteur des performances (initiales!) des Hakka R3 ! Un autre rapport suivra sous peu!
Premières impressions des Nokian Hakkapeliitta R3? Ça promet!
Même pas de salon virtuel !
Il n’y a pas si longtemps, j’écrivais dans ce blogue que, à cause de la pandémie, nous n’aurions pas de Salon de l’Auto de Montréal, ni même celui de Toronto. En réponse à ce problème, les organisateurs de ces deux Salons avaient aussi annoncé qu’en «compensation», nous aurions au moins des «Salons» virtuels via Internet et que ceux-ci seraient disponibles gratuitement. J’aime ces évènements automobile alors que celui de Montréal se soit toujours déroulé à une période «creuse» du début de janvier alors que bien des gens se sentent déprimés n’ayant plus de sorties à faire. C’était donc un évènement à la fois social, économique et voire même culturel car d’autres évènements gravitaient autour de ce salon incluant des levées de fond pour organisation caritatives, des collectes de sang, des essais possible au volant de voitures électriques et même la publication de «Cahier spéciaux» dans les journaux. Le fait de publier les véhicules qui auraient été des vedettes de ce salon sur Internet me semblait, en fin de compte, une solution intéressante.
Mais voilà! Il n’y aura même pas de Salon virtuel, les dirigeants de ces évènements ayant récemment jugé que ces présentations sur Internet n’auraient pas d’impact sur les ventes. De ce que j’ai pu comprendre, les concessionnaires qui participaient au véritable Salon ne semblaient pas prêts à investir dans un Salon virtuel… Ce qui me fait peur, c’est de voir un désintérêt majeur des consommateurs dans ce type de salon dans un avenir rapproché car, la pandémie, malgré tout, ne durera pas toujours. Déjà que l’année dernière, le nombre de visiteurs avait diminué dans presque tous les salons automobile du monde, incluant celui de Montréal, je me demande si, une fois la vie revenue «à la normale», cet engouement pour les salons soit disparu à jamais! J’espère que non!