Ford Explorer Titanium, Mustang Mach 1, Nissan Rogue, Lexus IS et Torino !
De retour à mes impressions de conduite après ces deux mois d’inactivité dus au confinement, je croyais que je n’aurais que des véhicules reconduits mais, à ma grande surprise, j’ai commencé à me retrouver au volant de véritables nouveautés. Et le Ford Explorer Titanium 2020 est une véritable nouveauté.
Le Ford Explorer a été complètement redessiné pour 2020.
Quoiqu’il ressemble de loin à l’ancien modèle, l’Explorer 2020 en est totalement différent. Au départ, ce véhicule né en 1990 comme une version allongée à quatre portes de la Bronco II nous «revient» avec la propulsion arrière comme motorisation de base (quoiqu’au Canada, l’Explorer n’est livrable qu’avec la traction intégrale) ce qui a permis aux designers de Ford de repousser l’essieu avant plus vers l’avant. De plus, comme on peut le voir sur les photos, l’arrière du toit est plus profilé avec une glace latérale plus basse. Définitivement, le design de l’Explorer est certes plus élégant que celui de la concurrence. D’ailleurs, Bob Lutz, un des légendaires anciens dirigeants de General Motors, a lui-même déclaré que, malgré qu’il détestait l’avouer, c’était Ford qui avait le plus beau design des VUS, celui du Lincoln Aviator, (presque) jumeau de l’Explorer déclassant celui des Range Rover !
L’arrière du nouvel Explorer est plus profilé que celui du modèle précédent.
L’Explorer est disponible en plusieurs versions dont celle de base XLT mue par un quatre cylindres turbocompressé (Ecoboost) de 2,3 litres (de 300 chevaux!), le Limited disponible en version hybride avec un V6 atmosphérique de 3,3 litres combiné à un moteur électrique et surtout notre Platinum d’essai dont le moteur est le V6 double turbo de 3,0 litres combiné à une boîte automatique à dix rapports. Enfin, Ford en a créé une version plus «sportive» la ST avec le V6 double turbo mais au lieu de faire 365 chevaux, il en fait 400. Encore une fois, rappelons que l’automatique à dix rapports y est standard ainsi que la traction intégrale et la suspension indépendante aux quatre roues avec des pneus Pirelli assez imposants de dimensions 275/45R21 ! On reviendra sur la mécanique plus loin.
Le tableau de bord du nouvel Explorer est d’un design plutôt simple. Il ressemble même à celui des grandes américaines des années soixante.
Si l’extérieur affiche une ligne plutôt excitante, l’intérieur y est un peu moins flamboyant. Le tableau de bord, quoiqu’il soit très fonctionnel ne se démarque pas par un style évident. Il n’est pas déplaisant à regarder mais il manque d’originalité. Curieusement, ma femme me faisait remarquer que les formes de la planche de bord (Platinum haut-de-gamme) lui rappelaient celles des grandes berlines des années cinquante! Ce tableau de bord retient une instrumentation complètement électronique que le conducteur peut modifier selon ses goûts et besoins. Et ce n’est pas l’information qui manque. En son centre trône un écran d’une dizaine de pouces qui ressemble tellement à une tablette que l’on s’y habitue vite. Le système informatique Sync 3 y est très facile d’opération.
Les places du centre sont accueillantes. Remarquez qu’elles sont individuellement ajustables.
La console centrale se distingue par une roulette remplaçant le levier de vitesses en son centre et quelques commandes pour le frein de stationnement et autres. Les sièges d’avant (chauffants et ventilés) sont ajustables de multiples façons mais ils sont surtout confortables pour de très longues randonnées. Les sièges du centre divisés 35/30/35 sont aussi confortables (mais ils n’offrent pas beaucoup de support latéral) et surtout, ces places (ajustables) offrent beaucoup d’espace pour les jambes. Cet Explorer propose également une troisième rangée de sièges qui, comme dans bien d’autres cas, sont surtout des places d’appoint principalement destinées pour des enfants ou de petites personnes. Je m’y suis glissé avec facilité mais je ne suis pas sûr que j’aimerais y demeurer longtemps. Non pas que je souffre de claustrophobie mais je trouve quand même l’espace restreint.
Les places tout à l’arrière n’accueillent que deux personnes mais dans un confort relatif.
Le bon côté des choses, c’est que ces dernières places ne sont pas toujours en usage et qu’ils sont facilement repliables (par commande électrique sur le Platinum) ce qui donne beaucoup d’espace de chargement (ce que j’ai pu constater en allant livrer des caisses de livres chez un ami), espace qui peut s’agrandir encore une fois en rabattant les dossiers des sièges du milieu.
Avec les sièges d’arrière rabattus, l’Explorer propose un bon espace de chargement.
Mais, même en place, ces deux sièges laissent encore un peu de place pour le cargo
Sur la route
Malgré le fait que ce soit une camionnette avec un habitacle d’auto de luxe, l’Explorer se conduit très facilement et il demeure très confortable dans le mode de conduite normal. Le mode Sport raffermit la suspension mais, à moins de vouloir «brasser» le véhicule (ce qu’il n’est pas vraiment destiné à être). La direction pourrait être plus précise mais ce n’est pas dramatique. Par compte, j’ai bien aimé le freinage qui m’a paru très puissant. Le moteur bi-turbo est définitivement très rapide déplaçant cette grosse caisse avec aisance (il pèse autour de 4400 livres!). Les accélérations sont vives ne demandant qu’environ six secondes pour atteindre le cap des 100 km/h) alors que les reprises sont tellement rassurantes grâce à la boîte auto à 10 rapports. Une randonnée dans la région de Lanaudière m’a convaincu que le véhicule présente une tenue de route respectable (quoique les énormes pneus peuvent chercher à «valser» sur des autoroutes avec de profondes ornières !). Mais ce qui prime, c’est le silence de roulement. En ce qui a trait à la visibilité, elle est bonne vers l’avant mais plus difficile en vue trois-quarts arrière à cause des larges montants. Notons que le système Co-Pilot 360 de Ford qui détecte les véhicules invisibles en vue trois-quarts arrière entre en action !
Les gros pneus Pirelli de performance aident au bon comportement du nouvel Explorer.
Je n’ai pas tenté de trouver un sentier pour vérifier les capacités hors-route du nouvel Explorer car je me doute que la très grande majorité des consommateurs intéressés par le véhicule en apprécieront plus la traction intégrale en hiver sur des routes glissantes ou enneigées que dans de petits sentiers un peu trop exigeants pour un tel véhicule. Cependant, ce qui pourrait intéresser les amateurs de caravaning, ce sera de savoir que cet Explorer est capable de remorquer jusqu’à 5600 livres (5300 livres avec le quatre cylindres)!
Cherchez le V6 biturbo sous ce fouillis de câbles, de tuyaux et de fils!
Si l’on s’arrête à la consommation, j’ai obtenu une moyenne de 11,88 l./100 km avec une conduite moitié-moitié ville-autoroute alors que l’ordinateur de bord indiquait 11,1. Incidemment, pour vraiment tirer le meilleur avantage du V6 bi-turbo, Ford recommande de l’essence super. Mais ce véhicule demeure quand même rapide avec de l’essence régulière!
Ce qui est un peu plus salé, c’est le prix du véhicule. Un Explorer Platinum de base se détaille 64 599 $…ce qui n’est pas donné! Dans le cas de notre véhicule d’essai, il faut ajouter 550 $ pour la peinture blanche à trois couches, 200 $ pour les carpettes de caoutchouc, 500 $ pour la banquette centrale à trois passagers et 1000 $ pour les belles jantes en aluminium de 21 pouces. Ajoutez à cela les 100 $ de cette (toujours aussi ridicule) taxe fédérale pour le climatiseur (qui a été créée autour des années soixante-quinze quand les gros V8 énergivores avaient besoin d’un énorme compresseur pour activer la climatisation) et 1850 $ de livraison et préparation et on en arrive à un total de 68 799 $.
L’Explorer a connu un lancement un peu difficile l’automne passé (quelques rappels pour des défauts de jeunesse) mais selon les rapports que j’ai reçus, ses ventes seraient parmi les meilleures de son segment au Canada pour les trois premiers mois de l’année (malgré l’arrivée de la COVID en mars). Toutefois, ce VUS doit faire face à une vive concurrence dont, surtout, les Kia Telluride Hyundai Palisade, le Chevrolet Traverse (plus joli qu’auparavant), le Honda Pilot, le Toyota Highlander et, jusqu’à un certain point, le Subaru Ascent!
Quelques nouveautés…
Si vous suivez l’actualité automobile, voici quelques nouveaux véhicules qui ont été dévoilés cette semaine.
Nissan Rogue
Celui-là, on l’attendait avec impatience. Complètement redessiné, ce petit VUS adopte une ligne un peu plus robuste mais sa mécanique sera à peine retouchée avec à peine quelques chevaux de plus ajoutés à son moteur à quatre cylindres. Il conservera aussi sa boîte automatique CVT et l’option de la traction intégrale
Le Nissan Rogue nous reviendra très bientôt dans sa version redessinée.
Mustang Mach 1
On en annonçait l‘arrivée depuis un petit moment mais là, c’est officiel, c’est Ford qui en a fait le dévoilement. Il s’agit du retour du nom Mach 1 sur la Mustang et cette version devrait nous arriver au printemps 2121. Elle remplace un peu celle de la Bullitt. Son moteur V8 de 5,0 litres fera 480 chevaux (!) soit 20 de plus que le V8 de la GT courante. On y verra une calandre avec l’empreinte de deux phares (inexistants) des années soixante-dix et des ornementations semblables aux emblèmes originaux.
Ford nous ramène la Mustang Mach 1.
Lexus IS
La petite berline IS de Lexus connaît une certaine popularité. Toyota, son constructeur, nous la représentera sous peu sous une ligne révisée encore plus agressive. Cette superbe Lexus aurait dû être dévoilée au Salon de New York d’avril dernier qui sera reporté à la fin de l’été…peut-être.
La Lexus IS a été redessinée !
Torino
Il y a longtemps que j’aurais dû vous présenter cette photo prise l’hiver dernier par mon fils qui se baladait avec un ami dans Laval. Malgré son évidente ressemblance avec les Rambler American des années soixante (dont elle découle), cette voiture est plutôt une Torino brésilienne de 1969 construite par IKA (Industrias Kaiser Argentina) qui fut éventuellement rachetée par Renault. La marque a disparu en décembre 1981 quand Renault s’est rendu compte que la marque ne pouvait plus survivre. Le propriétaire de l’auto, un Argentin du nom de Héctor Argiró, un cartographe de formation, avait pour but de partir de la pointe sud d’Argentine, Ushuaïa et de rejoindre éventuellement Prudhoe Bay en Alaska en visitant plusieurs villes sur son passage. Selon plusieurs reportages, cet homme dont la Torino 380 est mue par un six cylindres en ligne brésilien avec arbre à cames en tête, tiendrait un site Instagram pour publier son voyage qui aurait dû durer trois ans. Cependant, avec l’avènement de la COVID-19, je ne saurais trop vous dire où il est rendu…
Cette voiture est une IKA Torino brésilienne qui doit parcourir le continent américain du sud au nord. Elle était à Laval en mars dernier.