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On se sent un peu comme à la guerre…

Comment survivre la période de confinement (deuxième partie)

Huitième semaine de confinement, n’est-ce pas? Comment vous en sortez-vous? Je l’avoue, ce n’est pas facile. Et si vous êtes un mordu de l’automobile comme moi, ça peut paraître plus difficile. On se sent un peu comme à la guerre. Heureusement, d’un côté matériel, ce n’est pas aussi grave qu’en Europe durant la Deuxième Grande Guerre. Mais à voir le nombre de gens qui en décèdent, c’est presque aussi tragique. Je sympathise avec toutes les familles qui y perdent un être cher, bien souvent sans l’avoir revu durant ses derniers jours…

D’un aspect plus «matérialiste» (désolé…), ce n’est certes pas très joyeux. Par exemple, les chroniqueurs automobile n’ont pas grand-chose à se mettre sous la dent…et rien à transmettre à leurs lecteurs. D’ailleurs, ceux-ci sont-ils toujours à l’écoute? On se croirait en 1946 alors que l’industrie automobile essayait de revenir à la vie. Tout ce qu’elle avait à proposer, c’ étaient des modèles reconduits. C’en est un peu le cas présentement. Les usines ne tournent pas encore à plein régime (et elles ne le feront certes pas pendant un bout de temps puisqu’il faille établir de nouvelles normes de travail correspondant aux normes de distanciation sociale). Évidemment, il n’y aura rien de nouveaux sous le soleil…

Pour les amateurs de voitures (et de camionnettes) de tout calibre, il n’y aura pas d’évènements d’importance avant un bon bout de temps pour venir leur remonter le moral et «ressusciter» leur engouement pour ce domaine. (Faut avouer que NASCAR ouvre le bal en présentant des courses ce week-end, «live» de Darlington mais sans spectateurs…)

La semaine dernière, dans ce blogue, j’essayais d’inciter les amateurs de bagnoles à lire des volumes sur le domaine, peu importe leur provenance (d’ailleurs, étant un ancien prof, j’essaierai toujours de vous inciter à lire). J’ai eu quelques réactions intéressantes. Par exemple, il est de plus en plus difficile de trouver de bons magazines sur l’auto en vente chez les multiples marchands et vu que la plupart des librairies étaient fermées (quelques-unes ont  rouvert durant les derniers jours), il fallait se rabattre sur leur disponibilité sur Internet. C’est d’ailleurs ce que j’ai fait mais il faudra que je m’habitue à lire sur écran sans tenir du papier dans les mains (avez-vous déjà essayé de tuer une mouche avec une tablette ?).

Parmi les réponses que  j’ai reçues, il y a celle du lecteur Richard Delisle qui dit préférer regarder d’anciennes courses de NASCAR sur YouTube! Ce qui m’amène à une deuxième façon de «nourrir» notre passion de l’auto, soit par le visionnement de films ayant pour thème ou mettant en vedette des automobiles de tout gabarit.

Je vous l’expliquais la semaine dernière, je suis un véritable mordu, un «fana» de l’automobile et ce, de tout genre. En plus de collectionner les livres et de lire des magazines sans fin, je suis aussi collectionneur de films. Pas nécessairement «consommateur» mais «collectionneur». C’est-à-dire que, non seulement j’aime regarder des films mettant en vedette des autos ou le monde des autos mais, j’aime aussi les «posséder» en DVD ou en cassette vidéo. J’ai même de vieux films en 35 mm sur des évènements automobile qui m’ont été confiés il y a très longtemps.

Le tout récent film Ford contre Ferrari est maintenant disponible sur DVD…

Pour ceux qui voudraient commencer cette «mauvaise habitude», c’est plutôt facile. Un peu de recherche sur Internet vous sera très utile. Surtout que tout récemment, nous avons eu droit à des «pièces de collection» intéressantes en commençant par le tout récent «Ford contre Ferrari» (qui s’intitule «Le Mans 66 » en Europe, je ne sais pas trop pourquoi…), un film que j’ai critiqué pour ses nombreuses erreurs historiques ou techniques mais qui s’est quand même mérité pas moins de deux Oscars dont un pour le son et l’autre pour le montage.

Un «must» dans votre collection, le dessin animé Cars…

Il n’y a pas si longtemps, le long métrage animé «Cars» m’a vraiment charmé au plus haut point. À ces deux films, on pourrait ajouter «Rush», «Senna», «One» («Un») et quelques autres long métrages du genre («One» se trouve difficilement car il s’agit d’un assemblage de documentaires) mais si vous êtes intéressés et si vous en avez un peu les moyens, essayez de trouver de véritables chefs-d’œuvre comme «Grand Prix» de John Frankenheimer. Ce film sur la F1 est sorti au milieu des années soixante et même aujourd’hui, ça vaut la peine de le visionner avec attention. Et surtout de l’ajouter à sa collection. Remarquez que j’évite de mentionner la série «Rapides et Dangereux» à moins que vous soyez un inconditionnel des films fantastiques.

Probablement le meilleur film de course automobile jamais produit, Grand Prix de John Frankenheimer est un autre «must» dans une collection…

Tous les films mettant en vedette des autos n’ont pas nécessairement besoin d’être de la compétition. «Tucker, the Man and his Dreams» (1988) est une sorte de biographie romancée sur l’histoire de Preston Tucker qui a tenté de se mesurer aux Trois Grands de Detroit à la fin des années cinquante. Autrement, vous pouvez aussi opter du côté des films d’action du genre «Bullitt» ou mieux encore, «The Italian Job» («Un boulot à l’italienne») dans sa version originale de 1969 (superbe) ou dans son remake de 2003.

Très intéressant la bio de Tucker…

The Italian Job est aussi spectaculaire dans sa version originale des années soixante que dans son «remake»…

Certains collectionneurs plus aguerris (et plus mordus) chercheront des films encore plus anciens comme «Red Line 7000» (Ligne rouge 7000) d’Howard Hawk de 1965 portant sur la NASCAR de l’époque et mettant en vedette de jeunes nouveaux acteurs comme James Caan (Sonny dans Le Parrain) dans son premier rôle majeur. Dans ma collection, il y a «Thunder Road», un film de 1957 mettant en vedette Robert Mitchum. Ce film raconte les aventures des transporteurs d’alcool illégal («moonshiners») dans le sud-est américain.

Red Line 7000 est moins connu des amateurs de NASCAR mais il est amusant…

Ah oui! N’oublions pas le petit chef d’œuvre de Steven Speilberg, «Duel» ou «Vanishing Point» («Point Limite Zéro»).

Thunder Road nous ramène dans les années cinquante durant l’époque du Moonshine…

Certains films sont des comédies intemporelles comme «The Great Race» («La Grande Course») avec Tony Curtis et Jack Lemon, une histoire fantaisiste qui se passe au début du siècle dernier ou encore «Those Daring Young Men and their Jaunting Jalopies» (encore avec Tony Curtis), deux films du milieu des années soixante.  

Absolument bien fait, ce film The Great Race…

D’autres films se classent dans la catégorie des films d’horreur ou fantastiques comme «Christine» ou «The Car» («L’enfer mécanique») à moins que vous soyez un inconditionnel de la série «Transformer».

Et si vous êtes encore plus mordus, vous rechercherez certainement d’anciennes comédies d’Abbott et Costello  («Abbott and Costello at the Races») en noir et blanc avec de très anciennes autos de course ou des classiques comme «They Drive by Night», un film de camionneurs avec Humphrey Bogart!

À voir, un des premiers films parlants sur le camionnage, They Drive by Night…

Je compte, dans ma «collection», des films inusités comme «Gone in 60 Seconds» du début des années soixante-dix, un film de cascadeurs obscur qui a été présenté sous le titre de «La Grande Casse» au Québec (en supplément de programme à un film de James Bond qui a plus ou moins marché, «Moonraker» et qui en a été plus populaire) qui a eu une suite encore moins connue, «The Junkman», qui s’est avérée une véritable cascade de démolition. Essayez d’y identifier toutes les autos qui apparaissent dans ce film!

La version originale du film Gone in 60 Seconds des années soixante-dix est nettement plus amusante que le récent «remake» avec Nicolas Cage…

Mais attendez! Ce n’est pas fini! J’ai aussi des poursuites d’autos relativement intéressantes dans des films tournés en Europe comme «Ronin» et de véritables «navets» sans intérêt du début des années soixante en noir et blanc mettant en vedette de véritables pilotes de NASCAR de l’époque (comme Fred Lorenzen) dans des aventures (insignifiantes) sans véritable contenu gravitant autour des courses de NASCAR.

Il y a une poursuite intéressante dans Ronin…

Ah oui! Du côté musical, il y a «Chitty-Chitty Bang-Bang» avec Dick Van Dyke, un film fantaisiste basé sur un livre fantaisiste de l’auteur des romans de James Bond, Ian Fleming…

Bon pour les adultes et les enfants, Chitty Chitty Bang Bang est une comédie musicale signée…Ian Fleming (oui, oui, Fleming des 007 !)

Imaginez, regarder tout cela durant la pandémie…Juste les classer est un travail (presque) à plein temps…

Nouvelles de l’industrie…

Alors qu’il n’y a presque rien de nouveau annoncé par les grands constructeurs, on pourrait s’attendre, comme je l’écrivais déjà, à des dévoilements importants vers la fin de l’été. J’ose espérer que d’ici ce temps-là, l’industrie aura reparti ses usines ce qui semble se faire lentement mais sûrement. Ironiquement, Elon Musk aura défié les autorités californiennes et reparti son usine de la région de San Francisco. Ce faisant, tout semble indiquer que ces autorités auraient «plié» et accepté sa décision. Même Trump l’aurait approuvé (ce qui n’est pas trop surprenant, n’est-ce pas?). Je m’attends donc à ce que les constructeurs remettent leurs «voitures de presse» sur route dans un avenir plus ou moins rapproché. Il y aura donc plusieurs véhicules reconduits dans leurs parcs mais ça ne m’importe peu. Il faut parfois raviver la mémoire des lecteurs.

Ce qui est plus inquiétant, c’est l’attitude un peu défaitiste de certains constructeurs. Par exemple, dans Automotive News, le japonais Toyota nous faisait savoir, par l’entremise de ses administrateurs, qu’on devrait s’attendre à un écrasement («collapse») du marché. Et, semble-t-il, Honda et Mazda verraient cela d’un même œil. Brrr! «Wait and see!»

Je ne pouvais résister…

Je ne pouvais résister à vous montrer ces photos d’un dessin de l’atelier Alimelec Design qui a su créer un véritable monstre de «drift» (ou autres folies du genre) basé sur une Ford Crown Victoria. Pourquoi une Crown Vic? Il y en a tellement à vendre sur le marché (surtout d’anciennes auto-patrouilles) que modifier un tel bahut devrait être simple, surtout que la Crown Vic est montée sur un châssis rigide et qu’elle est composée de pièces tellement communes. Je me rappelle d’avoir publié un article dans La Presse où il était question d’un des ingénieurs de Ford qui présentait sa Crown Victoria de «course» à SEMA. Équipée d’un V8 Cobra à compresseur de Mustang GT de l’époque, d’une boîte automatique «Special Police» et d’un pont arrière de Lincoln Town Car limousine, cette auto était aussi enregistrée à l’épreuve One Lap of America (dans laquelle, je crois, elle avait terminé première de sa catégorie). L’ingénieur était aussi un spécialiste de «drift» et il m’avait donné «toute une ride» sur le circuit temporaire entre les deux édifices d’exposition de SEMA à Las Vegas. J’aimerais bien retrouver cet article….

Ce croquis d’une Crown Victoria modifiée est impressionnant. (dessin d’Alimelec Design) La même Crown Vic vue d’arrière… (dessin d’Alimelec Design)

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Archives d'Éric Descarries

1 comments on On se sent un peu comme à la guerre…

  1. stephane blais dit :

    Red Line 7000 et la rampe de lancement entre la courbe 1 et 2!!!

    Grand Prix le meilleur pas loin de LeMans, Winning et Ford vs Ferrari.

    Le film de Stalone c’est le plus ridicule. quelle horreur!!

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