Comme dans un mauvais film

Crédit photo : Sylvain Fournier

(insérer ici un sacre de votre choix) de (insérer ici un second sacre de votre choix) de (insérer ici un troisième sacre de votre choix). Ça pas de sens tout ce qui se passe présentement. On se croirait vraiment dans un mauvais film de série B, et même encore-là, je crois que je manque de respect envers les films de série B.

Pendant que le bon gouvernement Legault nous dit qu’il va sous peu nous redonner certaines libertés, histoire que le bon peuple ne vire pas fou, de l’autre bord on vient de nous annoncer qu’aucun évènement sportif ou culturel ne pourra avoir lieu avant le 31 août 2020. Ce ne semble pas encore très clair tout ça, surtout qu’on parle que les équipes de sports professionnelles seront exclues. Pourquoi celles-ci auraient un passe-droit et que les autodromes n’auraient pas par exemple? On nous parle de retour à la vie normale progressif. J’aimerais bien qu’on m’explique la définition de ce mot, progressif c’est long comment ça ? Quand, j’entends notre premier ministre dire que le Québec va renaître à sa conférence de treize heures et que par la suite sa ministre du Tourisme quelques heures plus tard dit qu’il n’y aura rien avant le 31 août, je me demande sérieusement si la renaissance ne sera pas une fausse couche.

Au Québec on a, si on est chanceux, cinq mois où l’on peut profiter de l’extérieur et faire des activités. Imaginez, il vient d’en disparaître quatre. Je n’ose même pas penser aux dépressions qu’il y aura l’hiver prochain. C’est comme si dans les dix-huit derniers mois, il n’y aurait eu qu’un seul mois d’été.  Nous les Québécois avons besoin de la belle saison pour recharger les batteries pour celle qui suit. Cette année, nous ne pourrons pas aller à aucune course, aucun festival ni même faire quelques voyages pour s’évader et se refaire une santé mentale. Les « psy » ne manqueront pas de travail dans les prochaines années.

Avec cette nouvelle, c’est l’industrie touristique québécoise qui risque d’en prendre un coup. Le monde des courses qui depuis plusieurs années tente de garder la tête hors de l’eau vient sérieusement de manger une grosse taloche en arrière de la caboche. Je vois déjà les détracteurs du sport motorisé de tout acabit jubiler à l’idée de ne pas entendre de bruits de « char » pendant qu’il sirote leur petit vin bas de gamme acheté à la SAQ (service essentiel) au double du prix se disant que la vie est belle. Quand le printemps 2021 arrivera, il restera quoi aux amateurs de courses du Québec à se mettre sous la dent ? Il y aura le tourisme avant 2020 et il y aura le tourisme après 2020.

Il est indéniable que le « sim racing » prend de plus en plus de place dans le paysage. C’est une activité très plaisante qui permet de réunir plein de gens chacun dans leur sous-sol dans un mode sécuritaire qui respecte le deux mètres de distanciation (vous avez compris ici que je fais l’esprit de bottine).  Pour ma part, même si j’adore iRacing et ses dérivés, il est certain que je ne passerai pas l’été dans le sous-sol à jouer à des jeux vidéo. J’ai besoin de sentir les odeurs de gas et les bruits de pneus des autos qui se battent pour la victoire sur une piste. J’ai aussi besoin d’enfourcher mon vélo de montagne pour me défouler, mais encore là aurons-nous le droit d’en faire ?

Je ne suis pas, loin de là, contre l’idée de vouloir sauver un maximum de vie dans le contexte actuel de la pandémie.  Chacune des vies à une importance c’est certain.  Cependant, on dirait que se questionner sur ce qui se passe présentement est interdit sous peine d’être flagellé sur la place publique. J’espère qu’une fois sortis de crise, nous accorderons autant d’importance sinon plus aux personnes les plus faibles de notre société qui avant même l’arrivée du méchant virus étaient laissé pour compte. On commence à peine à s’interroger sur le après COVID-19 pourtant les conséquences de l’après risquent d’être tout aussi graves sinon plus que le virus lui-même.

Que sera le « après » ?

Sans le voir venir, est arrivé le méchant virus qui est en train sur son passage de tout faire imploser. Personne ne l’a vu arriver, malgré ses petits défauts, la vie était belle. Boum, on le mange en pleine face sans trop savoir pourquoi, ni comment. On nous dit qu’il est très dangereux, mais sans trop nous expliquer pourquoi. On nous indique qu’une certaine tranche de la société est plus fragile que les autres, mais c’est l’ensemble du système qu’on arrête. Allez savoir, j’imagine que nos dirigeants savent ce qu’ils font sinon ils agiraient autrement.

Plusieurs secteurs d’activités au Québec auront besoin d’aide du gouvernement pour se sortir du gouffre financier dans lequel cette tragédie vient de les faire plonger. Le gouvernement aura des choix à faire, il ne pourra pas aider tout le monde, c’est certain. Plusieurs industries devront être sacrifiées au détriment des autres, j’ai peur que la couse automobile passe au pilori.

Au cours des deux dernières années, je vous ai mentionné que même si la tarte d’argent disponible pour les entreprises restait sensiblement la même, que la multiplication des plateformes de diffusion devenaient de plus en plus variées. Imaginez après la crise, il y aura autant de pointes de tarte avec une tarte plus petite et plus de gens qui ont faim ! Ceux qui auront de l’argent à dépenser en publicité en auront moins et les grandes organisations pour attirer des commandites seront moins gourmandes pour tenter de se sauver les fesses. Je pense aussi aux petites équipes de courses dans des séries de types plus régionales qui auront des difficultés à trouver les fonds nécessaires pour rouler. Donc par la bande, les autodromes en paieront le prix en ayant moins de véhicules en piste.

En conclusion …

Les prochains mois seront d’une importance capitale pour bien des industries incluant la course automobile. Il en restera quoi après? Surtout pour les pistes régionales et pour les équipes qui y roulent. Nascar a investi beaucoup dans le concept de « Home track » pour d’une certaine façon attirer un nouveau « Fan base » mais aussi miser sur la relève de demain. Si les « Home track », en bon québécois, mangent une volée c’est inévitable que le haut de la pyramide tremblera elle aussi.

Que les dieux protègent les rois de la course et surtout protègent notre passion !

Chroniqueur
À propos de l'auteur
Archives de Francois Richard

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to top