Les autos les plus sûres?

Crédit photo : IIHS

Normalement, au moment d’écrire ces lignes, j’aurais dû être à New York, au Salon de l’auto de la métropole américaine. J’aime New York. J’aime son Salon. J’aurais dû avoir pris livraison d’une Chrysler 300, j’aurais dû avoir ramassé mon confrère et co-voyageur Denis Duquet, j’aurais dû avoir couvert la magnifique route de Montréal à la Grosse Pomme et surtout, j’aurais dû avoir assisté au dévoilement de plusieurs nouveaux véhicules dont ce qui aurait dû être la vedette de ce Salon, la nouvelle Ford Bronco. Mais, au moment où l’on se parle, l’endroit où devait se tenir ce Salon, le Jacob Javits Convention Centre, a été transformé en hôpital pour les milliers de victimes du COVID-19. Et moi, je suis chez nous, dans mon bureau à écrire un blogue qui, pour la deuxième semaine consécutive, ne contient pas d’impressions de conduite d’un véhicule neuf…

Le véhicule qui aurait dû être dévoilé au Salon de New York, la Ford Bronco 2021. Notez que cette photo n’est pas officielle. Elle a été prise «en cachette» par on ne sait qui. Depuis, elle inonde les sites sur Internet.

Crédit photo: Raptor Connection

Le Salon de New York n’est pas le premier à être déplacé (il devrait être de retour au milieu du mois d’août sauf si…). Il s’annonçait spectaculaire…en tout cas, plus que les autres Salons internationaux dont plusieurs ont été annulés. En passant, celui de Detroit, qui se déroulait autrefois en janvier et qui allait être déménagé en juin pour la première fois, a, lui aussi, été déplacé. En fait, il a été annulé pour ne reprendre qu’en juin…2021!

L’ancien Cobo Hall de Detroit a aussi été transformé en hôpital temporaire! Oh!, Le Salon de Paris (Mondial) qui devait se dérouler en septembre prochain a également été annulé! Pourtant, septembre nous semble loin, n’est-ce pas?

Au moins, on aura eu notre Salon de Montréal (malgré une baisse de visiteurs). On aura pu y voir les grandes vedettes du début de 2020 dont la Corvette, la Mustang électrique, la Nissan Versa et autres. Mais combien d’autres gens auraient aimé les voir, les toucher. Un tel Salon, c’est un incitatif à acheter un véhicule. Lorsque le pire du COVID sera passé, comment les constructeurs espèrent-ils attirer de nouveaux acheteurs chez leurs concessionnaires?

Acheter une nouvelle auto a, dans la majorité des cas, toujours été une décision émotive. L’auto de nos rêves, on  l’aime du premier coup d’œil. Certains vous diront qu’ils achètent un véhicule spécifique pour sa consommation modeste de carburant. Bon, je veux bien le croire. D’autres iront du côté des autos électriques à la fois pour ne plus payer d’essence et, en même temps, par respect pour l’environnement, une notion qui est parfois contestée (bon…je ne veux pas partir de controverse ici donc je n’élaborerai pas…). Mais en général, on n’entend (presque) jamais parler d’un achat d’automobile pour sa…sécurité, n’est-ce pas?

Dans l’histoire, les constructeurs qui ont tenté d’attirer des acheteurs en leur présentant l’aspect sécuritaire de leur véhicule n’y ont pas gagné grand-chose. Ce fut le cas de Chrysler des années trente qui offrait une berline Airflow avec une caisse dont le toit ne s’écrasait pas quand la voiture était projetée d’une colline. En 1956, Ford proposait des ceintures de sécurité (qui étaient standard chez Volvo depuis déjà un petit bout de temps), des volants profonds et des tableaux de bord capitonnés mais en option…Ces accessoires facultatifs n’eurent pas le succès escompté. Que dire de Tucker qui à la fin des années quarante avait développé une voiture spectaculaire avec espace de sécurité sous le tableau de bord en cas de collision en plus d’un troisième phare directionnel à l’avant de l’auto ? Pas «winner» !

Si, pour la plupart des gens, la question de sécurité ne revient que lorsqu’on peut blâmer un constructeur spécifique dans le cas d’un accident extraordinaire, celle-ci ne fait pas souvent les manchettes de l’information automobile. Depuis plusieurs années, je suis abonné à la publication Status Report de l’Insurance Institute for Highway Safety/Highway Loss Data Institute (IIHS/HLDI ou l’Institut des assurances pour la sécurité sur autoroute/Institut de données des pertes sur autoroutes), un institut américain d’importance qui procède à ces fameux «crash tests» que l’on voit souvent à la télé et qui, assez régulièrement, nous fournit un rapport sur ces expériences. Malheureusement, il n’en est pas souvent question dans la majorité des impressions de conduite des journalistes. Cette fois, le numéro de février de Status Report s’attarde aussi à l’éclairage des phares avant, un élément que je critique parfois mais pas assez souvent. Et l’IIHS l’ajoute à son rapport d’évaluation des autos les plus sûres en cas de collision. Incidemment, l’IIHS est cet organisme qui a aussi créé des «crash tests» en angle (pas seulement de front) et des essais avec mannequins piétons. D’ailleurs, cette dernière donnée a été incluse dans sa compilation de cette année. Parce que l’IIHS publie régulièrement ses résultats selon les réussites des «crash tests».

Les phares de la nouvelle Nissan Maxima sont considérés comme de bons éléments par l’IIHS.

Crédit photo: Éric Descarries

Soixante-quatre véhicules (autos et VUS) se sont donc «qualifiés» en 2020 selon les nouveaux critères qui, chez IIHS, priorisent la sécurité des piétons en plus de celle des occupants des véhicules. Ces soixante-quatre véhicules ont dû, d’abord, se distinguer dans six étapes de tests de l’IIHS. De plus, l’IIHS a créé une catégorie spécifique «plus» pour ce qu’elle appelle «Top Safety Pick +» alors que celle-ci implique l’efficacité des phares. Notez qu’il n’y a pas de fourgonnettes ou de pick-up dans ces résultats parce que les constructeurs n’en ont pas encore soumis ce qui pourrait faire l’objet d’une analyse différente à venir dans Status Report.

Les premiers résultats.

Le président de l’IIHS, David Harkey, tient ici à souligner avec la catégorie «plus», l’effort de certains constructeurs qui répondent à la demande de plusieurs automobilistes qui aimeraient bien avoir un meilleur éclairage, la nuit venue. Toutefois, pour l’évaluation de l’IIHS, cet éclairage (dans certains cas optionnel) doit être combiné à plusieurs autres éléments d’aide à la conduite dont le freinage d’urgence automatique et la prévention de collision avec un piéton pour n’en nommer quelques-uns.

L’IIHS a procédé à l’évaluation de plusieurs autos et VUS 2020 comme le prouve cette photo d’un nouvel Escape qui subit le test de la collision en coin, une des situations les plus fréquentes.

Crédit photo IIHS

Qu’importe, en sautant quelques étapes qui mènent à ces résultats, voici donc la liste de l’IIHS pour les voitures se méritant le «Top Safety Pick +» de 2020 :

Petites autos :
– Honda Insight
– Mazda 3 hatchback
– Mazda 3 berline
– Subaru Crosstrek Hybrid

Autos intermédiaires :
– Mazda 6
-Nissan Maxima
-Subaru Legacy
-Subaru Outback (construites après octobre 2019)
-Toyota Camry

Autos intermédiaires de luxe :

  • Lexus ES
  • Mercedes-Benz Classe C berline (avec prévention de collision avant optionnelle)
  • Tesla Model 3

Autos de luxe pleine grandeur :

  • Audi A6
  • Genesis G70 (construites après déc. 2019)
  • Genesis G80

Petits VUS :

  • Mazda CX-3
  • Mazda CX-5 (avec prévention de collision avant optionnelle)
  • Subaru Forester

VUS de luxe intermédiaires :

  • Acura RDX
  • Cadillac XT6 (construites après octobre 2019)
  • Lexus NX
  • Mercedes-Benz GLE (construites après juillet 2019 avec prévention de collision avant optionnelle).

Cette Subaru Ascent a subi ce test d’intrusion dans les portières à l’aide d’un outil spécialisé de l’IIHS.

Crédit photo IIHS

D’autre part, si vous croyez acheter une voiture neuve au cours des prochains mois, voici la liste des autos et VUS que l’IIHS considère comme un Top Safety Pick qui ont, de plus, des phares avant acceptables ou encore les phares plus efficaces mais qu’en équipement optionnel.

Petites voitures :

  • Honda Civic coupe
  • Honda Civic hatchback (sauf Type R)
  • Honda Civic sedan
  • Hyundai Elantra (avec prévention de collision frontale opt.)
  • Hyundai Elantra GT (avec prévention de collision front. opt.)
  • Hyundai Veloster (avec prévention de collision frontale opt.)
  • Kia Forte (avec prévention de collision frontale opt.)
  • Kia Soul (avec prévention de collision frontale opt.)
  • Subaru Crosstrek (avec prévention de collision frontale opt.)
  • Subaru Impreza berline (avec prévention de collision frontale opt.)
  • Subaru Impreza familiale (avec prévention de collision frontale opt.)
  • Subaru WRX  (avec prévention de collision frontale opt.)
  • Toyota Corolla hatchback
  • Toyota Corolla berline

Autos intermédiaires

  • Honda Accord
  • Hyundai Sonata
  • Nissan Altima (avec prévention de collision frontale opt.)

Autos de luxe intermédiaires

  • BMW séries 3
  • Volvo S60

Grande voiture :

  • Kia Stinger (avec prévention de collision frontale opt.)

Grandes voitures de luxe :

  • Audi A7

Petits VUS

  • Chevrolet Equinox
  • Ford Escape
  • Honda CR-V
  • Hyundai Kona (avec prévention de collision frontale opt.)
  • Hyundai Tucson (avec prévention de collision frontale opt.)
  • Kia Sportage
  • Lexus UX
  • Lincoln Corsair
  • Toyota RAV4
  • Volvo XC40

VUS intermédiaires

  • Ford Edge
  • Hyundai Palisade
  • Hyundai Santa Fe
  • Kia Sorento (avec prévention de collision frontale opt.)
  • Kia Telluride
  • Mazda CX-9 (avec prévention de collision frontale opt.)
  • Subaru Ascent
  • Volkswagen Tiguan

VUS intermédiaire de luxe

  • Lexus RX

Grands VUS

  • Audi Q8

Dans ce cas, la Honda se fait éperonner par un pick-up Ford F-150 ce qui rend l’exercice encore plus «authentique».

Crédit photo IIHS

Il est certain, au moment d’écrire ces lignes, que peu de gens sont intéressés à l’achat d’une auto pendant cette période du COVID-19. Toutefois, aussitôt que la situation se rétablira, je suis persuadé qu’il y aura un nouvel engouement pour l’auto. D’ici ce temps-là, vous aurez amplement le temps de vous informer et peut-être de considérer la sécurité dans vos attentes et exigences. Ce blogue vous est donc destiné.

Même les Tesla électriques subissent cette torture de collision.

Crédit photo IIHS

La plus spectaculaire expérience de l’IIHS fut conduite en 2009 quand l’organisme a créé une collision «en coin» entre une Chevrolet Malibu 2009 toute neuve et une Chevrolet Impala 1959 de collection, donc en parfait état. Le résultat fut concluant, le mannequin-conducteur de la Malibu était scientifiquement «vivant». Celui de l’Impala…moins chanceux. Ainsi l’IIHS a su prouver que les voitures d’aujourd’hui (malgré que la Malibu est, aujourd’hui vieille de 11 ans) protègent mieux leurs passagers que celles que bien des gens considèrent comme meilleures (on ne les construit plus comme avant…on en fait des meilleures..)

Crédit photo IIHS

Que de mauvaises nouvelles

C’est absolument incroyable ce que ce printemps nous apporte comme mauvaises nouvelles. Tout d’abord, il y a toutes ces annulations de salons d’autos et d’autres évènements connexes dont il est question plus haut. Puis, pour les mordus de compétition dont je suis, ce fameux COVID-19 met le monde des courses automobile en mode d’attente, le report du Grand Prix du Canada de juin à, peut-être septembre étant un des plus percutants. Puis, il y a l’annonce du combat que le Circuit du Mont-Tremblant doit mener contre les nouveaux résidents locaux qui n’a rien de rassurant. L’incendie de l’édifice principal de l’Autodrome Saint-Eustache (même si cette piste est désormais fermée) est une triste nouvelle qui détruit une partie de notre patrimoine automobile. Et, plus près de moi, si vous me permettez une note personnelle, j’ai appris cette semaine le décès de Mme Paulette Charbonneau qui autrefois appartenait au département des relations de presse de General Motors du Canada. Cette grande dame fut une des premières personnes de l’industrie que j’ai connue et qui m’a donné tout un coup de main pour partir ma carrière en 1985, si mes souvenirs sont bons. Elle m’a incité à aller chercher ce que je considérerais ma première «voiture de presse», une Buick LeSabre de l’année suivi d’une Cadillac Seville (dite «bustleback»). Et ce fut le début de mes impressions de conduite qui, à l’époque, paraissaient dans l’Almanach de l’Auto de Jacques Rainville, un autre grand disparu. Merci Mme Charbonneau…And life must go on!

Ceux qui ont connu Mme Paulette Charbonneau ont certainement apprécié son apport à l’industrie. Mes condoléances à ses proches et à ses amis.

(Photo via Internet/MaisonTrudel.com)

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Archives d'Éric Descarries

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