J’ai dû aller consulter un psychiatre dernièrement car je croyais être devenu écoanxieux. J’avais certains symptômes qui me laissaient songeur quant à mon état : Maux de cœur en appuyant sur la pédale à gaz, écoute intensive de documentaires sur l’environnement, surutilisation de ma bicyclette, achat de pailles en aluminium (j’en ai toujours avec moi), j’attendais que le camion de recyclage passe pour faire un « Hi Five » au conducteur, je prenais comme dieu certains chroniqueurs télé qui ne jurent que par l’auto électrique et j’avais même commencé à m’intéresser à la formule E au détriment du Nascar.
Je me suis inquiété pour rien puisque le spécialiste que j’ai consulté m’a confirmé que j’étais certes un être louche qui souffrait de différentes maladies mentales, mais que dans mon cas, l’écoanxiété pouvait être exclue. Enfin une bonne nouvelle, je n’étais donc pas atteint de l’hystérie électrique.
Mettons les choses au clair en partant
En lisant le titre de cette chronique, certains pourraient croire que je suis anti-voitures électriques. Bien au contraire, j’aime la voiture électrique. J’adore tout ce qui est nouvelle technologie, la bagnole électrique fait partie du futur de l’automobile (C’est vraiment agréable conduire une Tesla Modèle S). Cependant, à mon avis, personne à ce moment-ci peut prédire à quoi ressemblera la voiture dans 20 ans, ni même comment elle évoluera dans les 10 prochaines années. Une chose est sure, si la tendance se maintient le moteur électrique est là pour rester, ce qui risque de changer, c’est la source d’alimentation. Est-ce que ça sera des piles telles qu’on les connaît aujourd’hui ? Est-ce que ce sera l’hydrogène qui commence timidement à se pointer dans le paysage ? Est-ce que ce sera une toute nouvelle technologie que l’on ne connaît pas encore? Nul ne peut prédire l’avenir, plusieurs pseudos connaisseurs peuvent bien essayer, mais ils se placent sur un terrain glissant.
Attention, qui dit que la voiture à l’essence ne pourrait pas évoluer et toujours faire partie de l’avenir de l’automobile? (J’imagine ici tous les écoanxieux de la fin du monde se tirer en bas des marches en lisant ça ou encore les pros autos électriques s’arracher tous les poils du corps). Pourquoi un scientifique quelque part sur la planète ne pourrait pas inventer un type d’essence « VERT ». Je vous invite d’ailleurs à consulter le site de l’entreprise Suisse « Swiss Liquid Future ». Il se pourrait fort bien que la solution pour du transport « vert » soit à des années-lumière de ce que l’on connaît présentement.
À la base, ce n’est pas à un gouvernement de décider avec ses ministres et hauts fonctionnaires la solution qui doit être la meilleure pour le consommateur. En agissant de la sorte, il y a un risque majeur de s’isoler du restant de la planète avec une technologie qui serait désuète. Dans ce contexte, vous et moi en tant que contribuables qui auraient à rembourser les frais engendrés par ce fiasco!
Une question d’environnement ?
Vous êtes-vous déjà posé la question à savoir ce qui se passait avec votre recyclage une fois que le camion était passé pour le ramasser? Dans le fond, on a tous la conscience tranquille en se disant que notre part pour l’environnement est faite, mais en réalité une fois le bac vidé et le camion parti on s’en balance un peu de la suite.
Il se produit exactement la même chose pour les nouveaux propriétaires de voitures électriques. Pour eux, ce qui s’est passé avant que l’auto arrive dans l’entrée de la maison n’a aucune importance. L’important, ils ont maintenant une voiture qui ne pollue pas! Heureux celui qui croit sans avoir vu! Toujours la fameuse histoire de se donner la conscience tranquille et d’une certaine manière se montrer supérieur aux autres (heureusement ça ne s’applique pas à tous).
Certaines études démontrent que la fabrication d’une voiture électrique génère jusqu’à deux fois plus de pollution qu’une auto à essence. Tout dépendant de son kilométrage annuel, il faut donc utiliser son auto électrique sur plusieurs années avant d’annuler les effets environnementaux. Selon le CIRAIG (Centre international de référence sur le cycle de vie des produits, procédés et services), même en parcourant 300 000 kilomètres, un véhicule rechargeable ne parviendra jamais à rattraper l’empreinte écologique de sa production sur l’épuisement des ressources. Il faut ajouter à cela que ce n’est pas tous les pays qui produisent de l’électricité propre. Donc, en lisant entre les lignes, on prend la pollution à un endroit pour simplement l’exporter ailleurs. Il se pourrait fort bien qu’on remplace un problème par un autre. Mais ça, les disciples de la religion verte portés par leur dieu qui possèdent peu ou pas d’expertises scientifiques s’en balancent.
Autre point intéressant, si demain matin on avait 50% de voitures électriques sur la route, aurions-nous la capacité électrique de les recharger? Hydro-Québec nous demande de réduire notre consommation l’hiver pour répondre à la demande. Oups! On ajoute 2,5 millions de voitures électriques qui ont besoin de recharge la nuit. Encore pire, l’hiver les batteries perdent de leurs capacités, donc plus de recharges. Le format actuel de la voiture électrique n’est donc pas viable à long terme, mais on dirait que plusieurs refusent de le voir.
Dernièrement j’ai tenté de débattre avec un expert d’un certain journal au sujet de l’utilisation de l’auto électrique qui disait que chacun de mes points étaient faux. Ce dernier justifiait ses réponses en me donnant des liens vers ses propres articles. Quand ça été le temps pour moi de répondre, le fils de discussion a été fermé. On constate que les gens qui « trippent » voitures électriques sont plus que fermés à la discussion. C’est comme si j’avais répondu à un lecteur qu’un tel modèle de voiture n’est pas bon et que j’aurais justifié cela par un de mes articles.
Les mordus du véhicule électrique ne sont pas prêts à admettre que le format actuel de la voiture électrique n’est peut-être pas l’avenir, mais surtout qu’elle soit plus dommageable pour l’environnement que les voitures à essence. Remarquez, que c’est sûrement un chemin obligé qui nous mènera vers quelque chose de mieux et de beaucoup plus vert dans les prochaines années!
Coûts utilisation?
Quand on entend parler de chiffres, on entend pratiquement toujours parler que le coût d’utilisation d’un véhicule électrique est beaucoup plus bas qu’un véhicule à essence. C’est vrai jusqu’au jour où Hydro-Québec avec ses compteurs intelligents se mettra à cibler les recharges de voitures électriques en leur appliquant un coût de facturation ciblé ou encore lorsqu’il y aura une taxe kilométrique. N’oubliez pas que l’automobile est une source de revenu importante pour le gouvernement. Pour l’instant l’électromobiliste s’en sauve au niveau des taxes, mais ce n’est qu’une question de temps avant que la réalité les rattrape.
Personnellement, j’aime mieux parler de coûts d’exploitation que de coûts d’utilisation. Dans coûts d’exploitation, j’inclus les éléments suivants : Source d’énergie, entretiens, assurances et le financement. Parler uniquement de coûts d’utilisation frôle la malhonnêteté, même avec les nombreuses subventions (Fédérale, provinciale et même municipale), le coût d’acquisition d’une bagnole électrique reste quand même élevé. Par exemple au provincial, la subvention de 8 000 $ s’applique après la TVQ, donc le fameux 8 000 $ est en réalité un 6 500 $ déguisé.
Les taux d’intérêts sont généralement beaucoup plus élevés pour une bagnole munie d’un moteur électrique. Les constructeurs là-dessus ne vous feront pas de cadeaux c’est certain. Autre erreur, que plusieurs font c’est de comparer deux voitures qui ne sont pas dans la même catégorie, comme par exemple, faire une comparaison entre une Chevrolet Bolt et une Honda Civic. Pour justifier cette façon de penser, on va entendre : « J’avais une Honda Civic à 25 000 $ et je l’ai remplacée par une voiture électrique et avec les subventions j’arrive pratiquement au même prix. En réalité vous avez remplacé votre Civic par une Chevrolet Sparks mais électrique.
Pourquoi des subventions ?
Pourquoi les différents paliers de gouvernements subventionnent autant ce type de véhicules ? De qui vient la commande? Pourquoi demander d’une certaine façon à la population de subventionner des voitures de riches?
Voici différents commentaires lus sur internet et mes commentaires par rapport à ceux-ci :
- « Il est important de subventionner les nouvelles technologies » : Est-ce que j’ai le droit à une subvention si je me procure une télé 8K?
- « Oui mais les pétrolières reçoivent des milliards et des milliards en subventions » : Parfait, on coupe les subventions autant à la voiture électrique qu’aux pétrolières, on redonne l’argent aux contribuables et on les laisse choisir ce qui est bon pour eux. En même temps, on pourrait même prendre quelques millions pour donner des bains additionnels à nos personnes âgées et bâtir des CHSLD plus modernes.
- « L’achat d’une voiture électrique est beaucoup plus attrayant avec des subventions » : Si je comprends bien, s’il n’y aurait pas de subventions vous n’achèteriez pas d’auto électrique. En résumé, vous profitez de l’ensemble des contribuables pour vous procurer une voiture et d’une certaine façon vous vous balancez que l’auto soit électrique ou non. Si c’est si important pour vous l’environnement, pourquoi ne pas acheter l’auto même si elle n’est pas subventionnée? Ce n’est pas à l’ensemble de la société à payer pour la conscience verte de certains individus.
Fiabilité
La fiabilité de la voiture électrique est indéniable surtout côté mécanique. Cependant n’oubliez pas que tout comme une voiture à essence vous avez un entretien minimum à faire et que la voiture possède aussi des pneus. Ça ne veut pas dire que vous n’irez jamais au garage, retenez qu’une auto électrique a aussi des composantes électroniques qui sont beaucoup plus complexes qu’une voiture à essence.
D’ailleurs, selon les plus ou moins 14 000 propriétaires américains de voiture Testa Model 3, celle-ci a rencontré de sérieux problèmes de fiabilité touchant le moteur électrique et la batterie. Donc vous n’êtes pas plus à l’abri quant au fait de devoir rendre visite à votre garagiste préféré. Avec une voiture électrique vous ne pouvez pas aller chez le garagiste du coin. Les risques de bris sont moins importants qu’une auto à essence, mais ils sont quand même présents. Dire le contraire serait de s’enfoncer la tête dans le sable. La qualité générale des voitures traditionnelles s’est grandement améliorée, on entend beaucoup plus parler de problèmes de systèmes d’info-divertissement que de problèmes de transmissions et de moteurs.
En conclusion
Désolé de vous décevoir, mais je ne me sens pas du tout coupable d’avoir une voiture à essence. Premièrement j’ai un immense malaise à profiter du système pour m’acheter une voiture. En plus, la bagnole électrique n’aura aucun attrait pour moi tant que ça ne me prendra pas le même temps chargé une voiture électrique que de mettre de l’essence.
Installer des centaines de milliers de bornes de recharges un peu partout ce n’est pas de la pollution ça? Elles vont aller où quand elles ne seront plus en état de fonctionner ou que la technologie aura changée?
Je suis loin d’être convaincu que le format actuel de la voiture électrique soit la solution. Les consommations d’essence des voitures modernes sont de plus en plus à la baisse. Dans plusieurs médias, on essaie de vous faire croire que les ventes de voitures électriques sont en hausse fulgurante. Hausse principalement due aux subventions, d’ailleurs les pays qui ont coupé les subventions ont vu les ventes de voitures électriques chutées de façon drastique. La Chine d’ailleurs a coupé ses subventions, ce qui a fait diminuer de 14% les ventes planétaires du véhicule électrique.
Vous pourriez croire que je suis contre l’auto électrique. Bien au contraire, je suis pour l’évolution des moyens de transport profitables pour tous autant en efficacité énergétique qu’en efficacité environnementale. Mais je suis contre la méthode utilisée pour nous forcer à aller vers celle-ci et des sommes englouties pour mettre le réseau en place pour la supporter. L’industrie automobile elle-même n’est même pas fixée quant à la direction qu’elle prendra. Les questions environnementales appuyées par des groupes de pression dépendant des gouvernements font prendre des décisions aux élus qui sont plus ou moins judicieuses. N’oubliez pas que la grande majorité de ces groupes vivent de subventions provenant de nos poches. S’ils avaient un discours différent (moins alarmiste), ils donneraient des munitions à nos dirigeants de leur couper leur principale source de revenus.