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L’avenir du sport motorisé

Crédit photo : Francois Richard

Nul ne peut prédire ce que sera le sport motorisé dans un horizon de 15 à 20 ans. La situation en Europe semble bien différente de celle de l’Amérique. Au Canada et aux États-Unis on entend souvent dire que la baisse d’assistance est due principalement par la multitude de séries offertes aux amateurs. À cela ajouter le syndrome du « Pas dans ma cour » en plus de « L’environne-mental » et de l’éco-anxiété qui fait fuir la relève au niveau des amateurs.

Pourtant en Europe, la multitude des séries est bien présente et le sport motorisé semble beaucoup plus ancré dans les moeurs. La formule Un ainsi que le rallye-cross attirent des foules. La série Nascar-Whelen est en pleine expansion. Le rallye demeure selon moi un sport de niche, mais il est suivi depuis des années par des fans assidus qui ne jurent que par cette discipline. Les séries de voitures GT telles que « Blancpain GT Series » offrent un spectacle incroyable tandis que la formule E connaît une expansion fulgurante.

De ce côté-ci de l’Atlantique, l’Indycar s’efface de plus en plus du paysage (excluant p-e les 500 milles d’Indianapolis) tandis que Nascar essaie par tous les moyens de garder la tête hors de l’eau. À part la formule 1600, les séries de développement de voitures de type formule semblent de moins en moins efficaces à attirer la relève. Il faut dire que faire une saison entière coûte de plus en plus cher et que de moins en moins de commanditaires s’impliquent. Les lois anti-tabac ont fait énormément mal aux sports motorisés tant au niveau du développement des pilotes que de la survie des évènements. Le Grand Prix de Trois-Rivières en avait d’ailleurs pris pour son rhume lors de la mise en place de cette loi. Malgré tout, les gens de Trois-Rivières sont restés forts et ont réussi à conserver leur évènement en autres, en engageant Dominic Fugère qui d’année en année accomplit un travail titanesque.

Les séries GT et prototypes offrent un spectacle de qualité en piste mais n’attirent pas des commanditaires et donc peu de voitures. Je me rappelle la belle époque des séries Honda Michelin, GM-Players et Porsche Rothmans. On n’entend plus parler des courses de motos qui à l’époque de Miguel Duhamel étaient très populaires.

Plusieurs facteurs expliquent la baisse ou le peu de popularité de la course auto :

  • Coûts élevés pour faire une saison complète ou même une course
  • Manque de commanditaires
  • Couverture médiatique à la baisse ou parfois nulle
  • Manque de voitures en piste qui par le fait même diminue la qualité du spectacle
  • Le manque de vedettes avec du panache
  • La tendance est au vert
  • Le syndrome du « pas dans ma cour ».

Tout n’est pas noir …

Un phénomène qui semble de plus en plus populaire est ce que le Nascar appelle les « Home track ». Les amateurs semblent plus attirés par des courses de moindre envergure courues sur des petites pistes avec des vedettes locales. Le genre de spectacle où l’amateur semble se retrouver. Ici des circuits comme Vallée-Jonction et Montmagny entre autres semblent tirer leur épingle du jeu malgré un contexte difficile.

Aux États-Unis, les courses d’accélération se sont renouvelées avec les nouvelles configurations de 4 lignes de courses. J’ai eu l’occasion dernièrement de regarder à la télévision l’évènement de Las Vegas qui m’a jeté par terre. Quatre top-fuel alignés un à côté de l’autre qui font le quart de mille en même temps, c’est vraiment spectaculaire à regarder avec en prime le système de son dans le piton.

Le rallye-cross tarde à prendre sa place, mais l’idée derrière le spectacle est fort prometteuse. La série de Robby Gordon « Stadium Super Truck Series », malgré le ridicule de la chose, attire la curiosité de nombreux amateurs. C’est le genre de séries qui peut attirer les jeunes vers le sport motorisé.

Même si foncièrement je trouve le phénomène d’électrification actuelle de l’automobile plus une lubie qu’autre chose surtout ici dans la belle province, il faut avouer que la série « Formule E » est vraiment sur la coche. Pas parce qu’elle est composée de voitures électriques mais plus parce qu’elle est au goût du jour et qu’elle offre un spectacle en piste d’une qualité incroyable. Dans quelques années, Montréal va se mordre les doigts d’avoir fait les choses tout croche et d’avoir laissé filer l’évènement.

Le ESport prend de plus en plus de place

Le domaine de la course auto sur simulateur prend une place de plus en plus enviable dans le monde du ESport. La raison principale est simple, elle s’appelle IRacing. Même Nascar commence à réaliser qu’une partie de son avenir pourrait possiblement passer par le sport électronique. Le phénomène doit être assez fort pour qu’une entreprise aussi conservatrice s’y intéresse.

Plusieurs Québécois donc Alex Bergeron de Drummondville tirent leur épingle du jeu dans ce domaine. Alex est l’un sinon le meilleur pilote au monde dans la discipline sur terre battue. D’ailleurs si vous suivez régulièrement 360nitro.tv, vous devriez voir apparaître bientôt un article de Christian Gingras traitant des exploits en piste du jeune Bergeron.

De plus en plus d’entreprises s’intéressent au ESport. Il est courant de voir des bourses assez substantielles remises au vainqueur des différentes séries. Pour l’instant, IRacing règne en maître et la concurrence semble loin derrière. Même si les graphiques semblent dépassés par le temps, il reste que la jouabilité de ce jeu est incroyable. Le budget nécessaire pour évoluer dans cette discipline demeure minime et permet à une plus grande masse d’individus de talent de gravir les hauts échelons du sport sans avoir à se soucier du côté monétaire.

En conclusion …

Comme le disait un de mes collègues dernièrement, la course automobile traverse des cycles où elle est très populaire et d’autres moins. Il ajoute à cela que présentement elle est dans un creux mais qu’elle finira par remonter. Pour ma part, je crois sincèrement que l’industrie au complet est en pleine transformation (surtout en Amérique du Nord) et que dans quelques années elle aura une image complètement différente de celle que nous avons connue dans les quarante dernières années. Il se pourrait fort bien que la version ESport de la course auto prenne une place de plus en plus importante dans le monde des courses. Où sera rendue la Formule E dans 20 ans ?

Que les dieux bénissent les rois de la course!

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One comment on “L’avenir du sport motorisé

  1. Jean-Yves Deslandes dit :

    Ne pas oublier Mario Kart!

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