Mouvement Sauvons Notre Passion
QUELLE SERA LA SUITE ?
La manifestation pacifique tant attendue a finalement eu lieu lundi. Quelques milliers de personnes se sont rassemblées autour du parlement afin de faire entendre leur mécontentement sur les décisions ou jugements municipaux envers les circuits, et les compétitions de sports motorisés.
Je fais tout de suite mon mea-culpa de n’avoir pu être présent, mes engagements professionnels obligent, même le jour de la fête du Travail dans mon cas, j’ai dû renoncer à m’y rendre. Deux photographes de 360Nitro.tv étaient cependant sur place et les clichés sont disponibles sur le site.
Des personnalités de renom ont répondu à l’invitation de Martin D’Anjou, l’instigateur du projet. Parmi eux, Patrick Carpentier et Didier Schraenen ont souligné leurs appuis via vidéo, Michel Barrette, Patrice Brisebois et plusieurs autres étaient présents. Parmi eux, Bertrand Godin devenu porte-parole de la journée. Il s’est d’ailleurs dit impressionné de voir, pour la toute première fois de l’histoire, un groupe d’amateurs et d’artisans du sport motorisé, toutes catégories confondues, se réunir pour le bien de la cause. Félicitations aux promoteurs de pistes et de séries qui étaient présents aussi.
Parlant de la cause, mais qu’était-elle justement ? Beaucoup de gens se sont rangés derrière l’initiative, ont participé, ont supporté, mais outre le fait que certains circuits sont aux prises avec des défis importants avec diverses municipalités, quel était le véritable enjeu de cette démarche? Sauver notre passion c’est louable, mais quelle était la revendication première de ce rassemblement? Plusieurs malheureusement sont passés à côté.
D’abord ceux qui ont jugé que l’initiative était devenue marketing, et ne faisait que mettre en avant‑plan l’entreprise et les commanditaires de Martin D’Anjou, Festidrag. Je suis presque d’accord que l’entreprise était pas mal… beaucoup en avant-plan, mais à la défense de Martin, il a une plateforme et un modèle d’affaires qui « tire » du monde alors, je peux vivre avec cette partie pour cette fois. En prendre une habitude serait toutefois dommageable pour la cause. D’un autre côté les démêlés avec les municipalités ne cessent de croître et Martin est (enfin!) le premier à monter aux barricades, ce que malheureusement personne n’avait eu le courage de faire jusqu’à maintenant et, pour cette raison, je lui lève mon chapeau à lui et à son organisation. T’as le choix d’être un bon Québécois (ma mère disait un Canadien français) et te laisser manger la laine sur le dos en te plaignant sans bouger, ou bien faire comme Martin a fait, et « tricoter » pour faire avancer les choses!
Il y a ensuite les gens qui n’ont pas pris la peine de lire le document complet publié par l’organisation. Il y avait beaucoup de détails et, parmi eux il y avait un paragraphe très important à mon avis. Celui où est indiquée la revendication de ce rassemblement. Celui qui envoie un message clair, demandant au gouvernement d’intervenir, par le biais d’un projet de Loi qui obligerait les municipalités à négocier de bonne foi avec les pistes de courses et/ou organisateurs d’événements.
Les démêlés avec les municipalités sont effectivement de juridiction municipale, mais les retombées économiques, les emplois créés, sans oublier l’encadrement sécuritaire offert aux amateurs font aussi partie des juridictions provinciales. J’ose espérer que, pour la suite de ce mouvement, l’aspect économique soit mis de l’avant, car les chiffres sont faramineux pour le Québec. Je pense personnellement que de ne pas présenter de chiffres concrets diminue beaucoup l’impact du mouvement.
D’ailleurs, comme nous sommes en pleine campagne électorale, plusieurs ont fait mention que le « timing » n’était peut-être pas le bon, mais au final si ce rassemblement n’était qu’un prélude, une pratique si on veut pour la suite? Avec des « ajustements » une prochaine fois l’impact sera sûrement encore plus grand et ce, même si lundi la majorité des médias nationaux a assuré une couverture de l’événement. Côté politique, seul des représentants de la CAQ se sont présentés sur place et ont apporté leur soutien à la cause avec la promesse d’y revenir une fois au pouvoir si c’est le cas. Tous les partis politiques engagés auraient fait la même promesse…s’ils avaient été sur place, mais ça n’a pas été le cas.
Pour la suite, 24 heures plus tard, Martin d’Anjou demeure tout aussi loquace et heureux de la tournure des événements et de la couverture médiatique. Il prend personnellement un peu de répit pour quelques jours, mais le travail se poursuit. La firme d’Avocats BCF est mandatée au dossier pour la suite des choses. Québecor est un des principaux clients de cette firme qui a des bureaux à Montréal et à Québec. Tout le monde travaille actuellement à recueillir des données concernant les démêlés avec les diverses municipalités du Québec pour y retrouver sources de renseignements, jurisprudence etc. La mise en place d’une table de concertation du sport motorisé est également à être constituée et parmi les noms mentionnés plus tôt, plusieurs ont manifesté leur intention d’en faire partie.
À tout cela, ajoutons également les démarches entreprises par d’Anjou afin d’intégrer les « dédales » gouvernementales par le biais de son inscription au registre des lobbyistes du Québec. Difficile à comprendre le ou les rôles exacts que peuvent jouer les lobbyistes, mais ce n’est plus vraiment un secret que toutes les décisions gouvernementales importantes passent d’abord par le système de fonctionnariat et qu’eux, ils sont influencés par le système de lobby et ce, peu importe qui est au pouvoir.
La prochaine étape concrète? Je pense qu’un deuxième rassemblement devrait prendre place dès cet automne, tout de suite après les élections et avant l’arrivée de la saison… plus calme en sports motorisés. Si c’est le cas, pourquoi pas du côté de Montréal? En autant que ça reste tout aussi pacifique que fût celle du côté de Québec.
Travaillons à Sauver Notre Passion avant que la possibilité de le faire se sauve elle-même !