Au-delà de la controverse : des moments de cœur et de passion à Granby
Mettons de côté, pour un instant, la controverse entourant Michaël Parent et Matt Williamson, afin de braquer les projecteurs sur d’autres faits marquants et pilotes qui ont capté mon attention. Il est clair que les émotions étaient vives et que plusieurs incidents ont laissé des traces.
Preston Trautschold : un nom à retenir
Dans l’univers effervescent des courses sur terre battue, certains noms marquent dès les premières accélérations. C’est le cas du jeune Preston Trautschold, qui a su capter mon attention lors du passage de la Short Track Super Series à l’Autodrome Granby, dans la catégorie Junior Slingshot. Fils du pilote Big Block Michael Trautschold, il incarne cette nouvelle génération de passionnés qui, du haut de leurs quelques années, rêvent déjà de podiums et de victoires.
À sa première présence sur la piste, il ne lui a pas fallu longtemps pour démontrer son tempérament de compétiteur.
« Après le premier tour, lorsque je me suis retourné et que j’ai dû repartir en queue de peloton, j’ai su qu’il fallait que je reprenne la piste pour trouver ma trajectoire et faire des dépassements afin de revenir devant ! Ce soir, je remporte ma 11e victoire de la saison, » raconte-t-il avec l’assurance d’un vétéran.
À seulement 9 ans, Preston est déjà un habitué des circuits.
« C’est ma 3e saison en Junior Slingshot. Je n’ai que 9 ans, mais j’ai commencé à piloter en MicroD à 5 ans, donc j’apprends et je progresse à chaque fois que je suis au volant, » explique-t-il. Une progression impressionnante, soutenue par des résultats concrets.
« L’année dernière, j’ai été champion de piste sur deux circuits différents, et en 2021, j’ai été champion de piste en MicroD. J’ai également couru en Hyper Junior Sprint à quelques reprises cette année et j’ai fait quelques tours d’entraînement en Limited Sportsman il y a quelques semaines. J’adore la course, c’est ce que je veux faire dans la vie, » insiste le jeune prodige, les yeux brillants d’ambition.
À travers sa fougue, sa détermination et déjà un palmarès bien garni, Preston Trautschold laisse entrevoir un avenir des plus prometteurs. Si certains pilotes mettent des années à forger leur nom, lui le fait à 9 ans, à coups de victoires et de déclarations inspirées. Un nom à retenir, assurément.
La Coupe Médrik Marion : une course payante et remplie d’émotions
Créée par nul autre que Jean-Claude Fortin, la Coupe Médrik Marion est de retour en piste, et le moins qu’on puisse dire, c’est que l’émotion et la passion étaient au rendez-vous !
Cette finale exclusive de 14 tours, réservée aux pilotes Sportsman âgés de 19 ans et moins, offrait une bourse globale impressionnante de 5 000 $, dont 1 000 $ au vainqueur. Un moment fort de la soirée, tant sur le plan sportif qu’humain.
Seulement cinq jeunes pilotes ont pris part à cette course symbolique, mais la qualité et l’intensité étaient bien au rendez-vous. C’est Eliott Gamache qui a su tirer son épingle du jeu en remportant la victoire, s’inscrivant ainsi dans l’histoire de cette épreuve si particulière.
Sur la troisième marche du podium dans la course Big Block STSS, Félix Roy, profondément touché, a dédié sa performance à Médrik, dans un geste empreint de sincérité et d’émotion.
Plus qu’une simple course, la Coupe Médrik Marion est un hommage vibrant à un jeune passionné qui a laissé sa marque dans notre sport. Une belle occasion pour les étoiles montantes de briller et de rappeler que la relève est bien vivante, avec le cœur au bon endroit.
Quand l’Ô Canada résonne : Joe Kriss, un Américain qui chante pour le Québec
Il y a des moments qui marquent l’esprit avant même que la véritable soirée de course débute. Celui où l’hymne national s’élève dans les gradins a été un moment fort de la soirée. Et cette année encore, un nom a suscité l’émotion : Joe Kriss.
On l’avait découvert lors de la toute première visite de la Short Track Super Series à l’Autodrome Granby. Un geste rare, surtout venant d’un Américain, qui a vite conquis le public de ce côté-ci de la frontière.
Encore une fois, il a surpris les amateurs québécois en interprétant l’Ô Canada en français, dans son intégralité, avec cœur et respect, sur fond de la voiture de Michaël Parent #25, qui a parcouru la piste avec le drapeau canadien, lui qui avait préalablement signé le meilleur temps lors des chronos en début de soirée.
Et comme vous me connaissez… ma curiosité n’a pas résisté : je voulais en savoir plus sur cet homme.
« J’ai étudié le français pendant quatre ans au secondaire. J’ai eu une excellente professeure — elle m’a vraiment bien formé. »
Mais ce qui m’a surtout frappé, c’est qu’au-delà de l’apprentissage scolaire, Joe Kriss chante avec une intention, une reconnaissance, une passion palpable. Ce n’est pas simplement une performance, c’est une déclaration d’amitié envers le Québec, ses fans et sa culture.
Les T-Shirts de David Hébert
À l’Autodrome Granby, il n’y a pas que les voitures qui attirent les regards. Les T-shirts à l’effigie de David Hébert étaient aussi bien en vue vendredi soir. Véritable pilote de l’heure, avec six victoires consécutives depuis le début de la saison, Hébert ne laisse personne indifférent… surtout pas les jeunes fans !
Plusieurs enfants sont repartis le sourire fendu jusqu’aux oreilles, arborant fièrement le chandail de leur idole. Même Stewart Friesen a reçu son T-shirt souvenir — sans doute pour son fils Parker — preuve que la fièvre Hébert dépasse les frontières. Quant à Chris Raabe, il était accompagné d’un jeune partisan qui, lui aussi, portait fièrement les couleurs du #ONE lors du tirage des positions.
« Un des actionnaires et commanditaires a fait faire des T-shirts pour en donner lors des deux épreuves de la STSS. C’était une façon de gâter un peu les enfants », déclare un membre de l’équipe du ONE.
Comme quoi, aux courses, la passion ne se vit pas qu’en piste. Elle se partage aussi dans les estrades, dans les puits… et sur les T-shirts !
