Retour sur le GP3R

Crédit photo : François Richard

(Woburn, Massachusetts) La poussière sur la 53e édition du Grand-Prix de Trois-Rivières est maintenant retombée. Je profite donc, en cette soirée pluvieuse dans la région de Boston, de vous revenir sur mon expérience et de mon constat de ce dernier GP3R.  En prime, je vous partage, à la toute fin, quelques photos que j’ai prises tout au long de mes trois jours d’activités. Je sais, des photos, vous avez eu la chance d’en voir en profusion partout sur les médias sociaux. J’espère que ces dernières sauront quand même vous plaire.

Les attentes sont toujours élevées pour la Pinty’s

On ne se le cachera pas, la course que tout le monde attend au GP3R est celle de la Pinty’s. Au fil de années, l’épreuve de Trois-Rivières est devenue la plus importante série de la saison. Plusieurs craignaient une pluie de neutralisations qui n’est heureusement jamais arrivée. Quelques minutes avant le départ de la course du dimanche, Marc-Antoine Camirand apprenait le décès de Serge Desjardins auquel il a dédié sa victoire. D’ailleurs, à entendre depuis quelques jours les commentaires élogieux envers Desjardins, il est certain que sa candidature sera favorisée pour être retenue comme un dieu de la course.

Si on revient sur la course elle-même, ce n’était pas la meilleure de l’histoire de la Pinty’s au GP3R mais ce n’était pas non plus la pire. J’ai encore de la difficulté à comprendre l’accident qui est survenu au premier tour dans le second virage entre Lacroix et Ranger. Lacroix a mentionné qu’il a éprouvé des problèmes de freins. Pauvre Andrew Ranger, une vraie saison de misère pour lui. On ne peut que lui souhaiter le mieux pour ses prochaines sorties.

Du côté d’Alex Labbé, il était furieux suite à sa fin de course prématurée. Il est revenu sur sa réaction sur sa page Facebook en indiquant qu’il regrettait ses commentaires. Son attitude a été saluée par les amateurs. D’une certaine façon, sur le coup, sa réaction a été normale. Après avoir passé autant de temps à préparer son bolide et voir sa course se terminer abruptement, il est tout à fait normal d’avoir une certaine frustration. Labbé aura la chance de se reprendre prochainement à ICAR mais, d’ici là, il sera à Indianapolis puis à Watkins Glen dans les deux prochaines semaines.

La performance de la fin de semaine revient à Justin Arseneau qui en était à sa première présence à vie dans la série. Pour ceux qui se souviennent, Arseneau avait remporté une étape de la série Nissan l’année à Trois-Rivières alors qu’il était âgé de seulement 16 ans. Il était à un tour près de terminer dans le top 5 alors qu’il s’élançait 30e. Mon petit doigt me dit que le jeune risque d’être à surveiller dans les prochaines années !

Le fameux remorquage

Tout ne peut être parfait, cette année était peut-être l’exception. La situation était possiblement que contextuelle. Ça été plus difficile pour cette édition 2023 de sortir rapidement les voitures du circuit suite à un incident de course. Toutes sortes de raisons peuvent expliquer la situation. Je m’y connais peu dans ce domaine, par contre, ce que j’ai remarqué (comme mentionné dans mon texte précédent), il y avait beaucoup de remorqueuses à plateau. Je me pose la question à savoir s’il est plus long de remorquer une voiture avec ce genre d’équipement qu’avec un bon vieux « towing » avec lequel il faut simplement se « pinner » après le véhicule et repartir. Il est clair aussi que c’est beaucoup plus simple de dégager des voitures monoplaces en les levant avec des grues via les arçons de sécurité. N’empêche que cela est venu, à certaines reprises, ralentir le spectacle en piste.

Je reviens encore et je le dis de nouveau, le travail fait par les équipes autour du circuit et les officiels de course tout au long de la fin de semaine a été dans l’ensemble exemplaire.

La vie est un combat

On entend dire que l’évènement ne fait pas l’unanimité, qu’il est très controversé. Bon ok, il est controversé pour qui au juste ? Pour certains, dont plusieurs personnes au conseil de ville, le Grand-Prix est une controverse, pratiquement une nuisance. Pour les autres, ceux qui apprécient et travaillent au rayonnement de l’évènement, ce sont plus des victimes d’une forme d’acharnement.

Cela ne doit pas être facile de toujours devoir faire plaisir à chacun des groupes qui ont des revendications par rapport au Grand-Prix. D’ailleurs, certains, maladroitement, en profitent pour passer des messages lorsque l’évènement approche. Des fois, on voit et entend certaines choses qui sont un peu tirées par les cheveux (je veux rester poli quand même).

J’ai bien aimé l’entrevue accordée par Dominic Fugère à une journaliste du populaire journal de Trois-Rivières. Fugère l’a dit clairement que sans la subvention de la ville, son évènement ne pourrait pas survivre. La ville aura des choix à faire. De plus, il a dit tout haut comme bien des gens le pensent que l’avenir de la course ne passera pas uniquement que par l’électricité. Le GP3R doit être vu comme un laboratoire de ce que pourrait devenir le sport motorisé dans les prochaines années.

La prochaine étape …

Le GP3R a un côté « national » très important avec ses différentes séries à l’affiche. Cependant, il manque un petit « hips » pour passer à un niveau supérieur, pour continuer de grimper tranquillement mais sûrement la montagne. Est-ce que cela passera par la version hivernale, par l’ajout d’une série américaine (Trans-Am ou NASCAR) ou encore par le retour d’une série de Rally-Cross l’été ?

Chose certaine, les preuves de l’équipe en place sont faites. Celle-ci est, selon moi, prête à relever tous les défis qui se présenteront devant elle au cours des prochaines années. Si les quelques amateurs de verdure présents à l’hôtel de ville ne viennent pas mettre des bâtons dans les roues, qui sait ce qui pourrait arriver dans les prochaines années? Je dirais à ces personnes de ne pas avoir honte d’appuyer le Grand-Prix. Il est possiblement l’évènement de courses automobiles parmi les plus vert au monde. Votre ville peut servir d’exemple à bien d’autres et au lieu de « varger » sur votre Grand-Prix, vous devriez l’encourager à aller de l’avant et à innover encore plus !

En conclusion

Mon professeur au primaire André Bellerive disait souvent : « Dans la vie, il y a ceux qui choisissent d’embarquer dans le train et il y a ceux qui le regardent passer ». Alors vous, gens de Trois-Rivières, principalement ceux assis à l’hôtel de ville, allez-vous décider d’embarquer dans le train ou de le laisser passer ?

Prenons juste pour exemple les gens de Québec ou de Montréal qui ont perdu les Nordiques et les Expos. Pensez-vous qu’ils ne le regrettent pas aujourd’hui ?  A l’époque, il aurait été beaucoup plus facile de tout faire pour les garder que d’essayer de ravoir des équipes aujourd’hui ! C’est difficile à entendre, mais cela s’applique aussi au GP3R.

Aux amateurs, continuez d’aller encourager le GP3R. Le contraire serait de donner raison aux individus qui ne veulent que sa disparition.

Que les dieux de la course protègent le GP3R !

Album photo de François Richard au GP3R

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