L’ÉcoRandonnée 2023 de l’AJAC, une expérience enrichissante

Crédit photo : Éric Descarries

Cette semaine, il ne sera pas question d’une seule automobile ou camionnette mais plutôt de plusieurs véhicules hybrides ou surtout électriques. En fait, je ne m’arrêterai pas à détailler un ou des véhicules spécifiques mais de vous donner des impressions sur une douzaine d’autos et VUS vu que j’ai participé encore une fois à l’évènement annuel de l’Association des Journalistes Automobile du Canada (AJAC) appelé l’ÉcoRandonnée (EcoRun).

De retour depuis l’année dernière, cet évènement privé (qui n’est pas organisé par les constructeurs automobile) est destiné à certains membres de l’AJAC qui n’ont pas toujours le temps ou l’occasion de conduire des véhicules hybrides et/ou électriques selon leur horaire bien souvent chargé. Cette année, les organisateurs ont choisi un parcours qui passe de Vancouver à Kelowna en Colombie-Britannique. Quant aux véhicules, les constructeurs participants (Kia, Hyundai, Genesis, Mercedes-Benz, Mazda, Stellantis, Toyota, Polestar, Land Rover, Lexus…) ont choisi, eux, des modèles représentatifs ou d’importance qu’ils désiraient bien faire connaître. Chaque participant devait choisir une dizaine de ces véhicules selon leurs goûts ou besoins et les conduire sur une certaine distance dans des conditions variant d’urbaine à montagneuse tout en passant par des autoroutes ou des routes de campagne.

L’AJAC a encore une fois admirablement bien organisé l’ÉcoRandonnée.

Nous sommes donc partis de Vancouver vers notre première destination, Penticton dans l’est de cette belle province. Dès le départ, l’AJAC m’avait assigné la toute nouvelle Toyota Prius Prime hybride enfichable, une voiture qui méritait d’être connue. Plusieurs consommateurs considèrent l’achat de la Prius Prime puisque cette Toyota représente ce que ce constructeur japonais sait le mieux faire, soit la production de véhicules hybrides. Bien entendu, il m’a fallu me familiariser avec l’auto pendant mes premiers kilomètres de route. Les commandes sont un peu différentes de celles des autres autos mais on s’y retrouve rapidement. Évidemment, les départs et accélérations initiales sont plutôt silencieuses vu que c’est le moteur électrique qui réagit le premier. Puis le moteur à essence entre en jeu dans un silence relatif, lui aussi. Les accélérations sont un peu timides et les reprises un peu poussives mais ce qui compte, c’est que la consommation y est tellement raisonnable qu’on en oublie quelques petits inconforts surtout au niveau des sièges. Néanmoins, voilà un véhicule qu’il faille considérer si l’on recherche une automobile hybride efficace. En passant, j’y ai obtenu une moyenne de 4,7 l./100 km. Ce genre d’auto se vend entre 38 000 et 47 000 $.

La Toyota Prius entièrement redessinée pour 2023 est l’image typique de la voiture hybride.

En sortant de la Prius, je me suis rendu à un Jeep Wrangler Willys 4xe à quatre portes du type hybride enfichable. Malgré que l’on soit en droit de se demander ce que cet impressionnant VUS faisait dans un groupe de véhicules aussi spécialisés, il faut reconnaître ici l’effort du constructeur mondial Stellantis de contribuer à la protection de l’environnement. Vu que je suis habitué à ce modèle de 4 X 4, je me suis plus attardé à son fonctionnement technique pour voir si cette configuration technologique allait l’avantager. Malgré des pneus Firestone Destination bruyants (vraiment créés pour les excursions hors-route!), il m’a procuré un rendement énergétique décent de 7,6 l./100 km! Son prix commence autour des 62 000 $.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, ce Jeep Wrangler 4xe était un fier représentant de l’ÉcoRandonnée de l’AJAC.

Mon troisième véhicule fut une Polestar 2, cette presque jumelle des Volvo dont il a été question dans ce blogue il y a quelques semaines. Je me sentais donc en pays de connaissance. Cette fois, j’ai pu noter la «consommation» d’électricité de ce véhicule sur une distance d’environ 80 km alors que l’ordinateur de bord indiquait 18,1 kWh. L’auto, qui affiche normalement un prix qui débute autour des 59 000 $, était équipée de pneus Michelin appropriés.

La Polestar demeure une de mes surprises de 2023.

Mon quatrième véhicule fut une toute nouvelle Hyundai Ioniq 6, cette voiture toute électrique aux lignes des plus modernes (certains la comparent à une Porsche!). Issue de la gamme de voiture Ioniq de ce constructeur sud-coréen, cette berline offre toutefois un intérieur plus élaboré, plus luxueux. Les commandes en sont faciles à identifier et on pourrait en comparer les performances à celles de la version dite VUS Ioniq 5 (dont il sera question plus loin). Encore une fois, on en appréciera le silence de roulement grâce surtout aux pneus Pirelli P Zero Elect spécifiquement conçus pour les véhicules électriques et, suivant le conseil du représentant de Hyundai de placer la configuration mécanique en propulsion seulement (avec ses deux moteurs électriques, il affiche la traction intégrale). Voilà une auto que je devrai demander pour un plus long essai. Cette voiture affiche un prix de base de quelque 58 000 $. Notons que ce véhicule d’essai était équipé de pneus Pirelli P Zero Elect spécifiquement conçus pour les véhicules électriques haut de gamme.

Étonnante ne serait-ce que par ses lignes étonnantes, la Hyundai Ioniq 6 est une des voitures électriques les plus remarquables de l’année.

Le cinquième véhicule qui me fut alloué (selon mes demandes) fut le tout nouveau VUS Mazda CX90, un des rares SUV à sept passagers disponibles avec l’option hybride rechargeable. Son moteur principal est un quatre cylindres à essence de 2,5 litres et il est combiné à un moteur électrique et à la traction avant (il existe des versions plus élaborées de ce véhicule). Un peu moins révolutionnaire que plusieurs autres véhicules inscrits à cet évènement, celui fourni par Mazda Canada était une version de base à prix plus abordable dont le prix oscille autour des 55 000 $. Il m’a, néanmoins, beaucoup plu tant par sa finition intérieure que par sa visibilité. Toutefois, ses performances étaient un peu plus timides que prévu. J’y ai, cependant, soutiré une moyenne de consommation de 8,1 litres aux 100 km et ce, dans une région des plus montagneuses. Ce VUS avait des pneus Toyo Open Country.  

(Blog- Eco-23- 5) Le VUS CX-90 de Mazda était une de ces nouveautés intéressantes de l’ÉcoRandonnée.

La sixième auto dont j’ai pris le volant lors de cette première journée de l’ÉcoRandonnée fut une « modeste » Kia Niro toute électrique. Je crois que ce petit VUS est un des achats les plus raisonnables dans ce domaine (autour des 51 000 $ avant les rabais gouvernementaux). Qui plus est, Kia fait partie du groupe Hyundai qui semble avoir maîtrisé depuis un bon bout de temps l’art de construire des véhicules électriques fiables. Dans mon cas, il aura « consommé » 12,4 kWh au 100 km. Malheureusement, il avait toujours ses pneus d’hiver, des Yokohama Ice Guard, qui se sont avérés bruyants sur la route et qui ont dû, selon moi, avoir eu une certaine influence négative sur l’économie d’électricité, aussi minime fut-elle!

Si ce Hyundai Niro EV avait eu des pneus appropriés, il aurait peut-être pu être plus «économique. Malgré tout, il a superbement bien fonctionné.

Jour 2

J’ai donc débuté la deuxième journée de l’ÉcoRandonnée avec la superbe berline Mercedes-Benz EQE toute électrique aux lignes vraiment modernes (j’y ai même noté que l’on pouvait emplir le réservoir du lave glace sans ouvrir le capot grâce à un petit tiroir dans l’aile avant gauche…génial!). À ma grande surprise, cette voiture aussi avait conservé ses pneus d’hiver, des Pirelli Scorpion mais, aucun son ni vibration n’était transmis dans l’habitacle. Ma plus grande difficulté fut de tout comprendre le fonctionnement du tableau de bord et de ses fonctions. Évidemment, je fus récompensé par des performances notables et un grand confort (quoique la visibilité par la lunette d’arrière n’y était pas si facile vu les dimensions réduites de celle-ci et de son angle prononcé. Puis…il y a le prix! Une EQE 4 MATIC débute à quelque…95 000 $ alors que la version plus poussée AMG va chercher dans les 121 500 $! J’y ai noté une «consommation» d’autour les 20 kWh…

Saluons le constructeur allemand de luxe Mercedes-Benz qui n’a pas eu peur d’inscrire sa superbe berline électrique EQE à l’ÉcoRandonnée!

Le deuxième véhicule auquel j’ai eu droit ce deuxième jour de l’ÉcoRandonnée fut celui que j’attendais avec impatience, la Toyota Mirai! Cette superbe berline se distingue de toutes les autres autos de l’évènement par le simple fait qu’elle utilise de…l’hydrogène comme carburant. En fait, cet hydrogène sert à fabriquer de l’électricité pour le moteur grâce à des piles à combustible placées sous la voiture. L’innovation est excitante…sauf qu’il n’y a que très peu d’infrastructure pour le ravitaillement de ce carburant, c’est-à-dire huit au Canada dont quatre dans la région de Vancouver-Kelowna!

J’en ai donc profité pour couvrir 119 kilomètres avec cette confortable auto dont la «consommation» aura été de 0,94 kg/100 km (et je ne saurais vous dire à quoi la comparer sauf que pour la remplir, Romaric Lartilleux, directeur des relations publiques de Toyota au pays m’a dit qu’il lui en avait coûté environ 45 $ pour faire le plein (sans trop savoir si le réservoir était vraiment vide…).

Éventuellement, j’aimerais bien pouvoir m’asseoir avec des gens impliqués dans l’établissement de l’hydrogène dans le domaine de l’automobile. Pour le moment, je sais que ce «carburant» intéresse déjà beaucoup les gens de l’industrie du camionnage car tout semble indiquer que le diesel pourrait très bien céder sa place à l’hydrogène pour les actuels moteurs fonctionnant au diesel, une transformation qui, selon ce que j’ai pu lire, serait techniquement «facile» à faire. Et cela répondrait à la décision de la Californie de bannir les camions neufs fonctionnant au diesel dans cet état à partir de 2036 (un autre dossier intéressant à suivre!)…Enfin, le prix de la Mirai, une auto silencieuse et confortable comme je les aime, serait, selon Toyota, de 54 990 $. Dommage qu’elle ne soit pas «pratique» au Québec (manque de points de ravitaillement) ! Ah oui! J’oubliais. La Mirai était chaussée de pneus Dunlop Sport Maxx…

La Toyota Mirai à hydrogène était, malgré ses restrictions, l’auto que je voulais conduire plus que toute autre!

Le troisième véhicule qui m’a été assigné lors de cette deuxième journée de l’ÉcoRandonnée fut un plus modeste mais tout aussi important Hyundai Tucson Hybride. Ce petit VUS qui est déjà si populaire en format régulier affiche un prix de base qui frôle les 47 000 $. Peut-être pas aussi extraordinaire que certains autres véhicules de l’ÉcoRandonnée, c’est un des plus importants pour les lecteurs d’essais automobile. Cette petite camionnette de 271 chevaux est capable de performances intéressantes mais si on la «respecte» un peu, il est possible d’obtenir des chiffres de consommation intéressants. Lorsque j’en ai pris les commandes, sa possibilité de rouler strictement en VÉ (batterie) était épuisée mais avec la combinaison hybride, j’ai quand même réussi d’en tirer une moyenne intéressante de 5,8 l./100 km (selon l’ordinateur de bord). Notons que ce Hyundai roulait sur des pneus Michelin Primacy A/S.

Ce petit VUS Hyundai Tucson était très représentatif du programme de l’AJAC.

Enfin, le tout dernier véhicule avec lequel j’allais boucler mon expérience de l’ÉcoRandonnée était un Hyundai Ioniq 5, le même véhicule qui m’avait très impressionné lors de l’ÉcoRandonnée de l’année dernière. Je crois qu’avec un peu de recherche sur mon blogue (https://blogueericdescarries.tumblr.com), vous allez y trouver beaucoup d’information incluant un essai complet. Terminant ce dossier, je l’ai conduit sur 65 kilomètres obtenant alors une moyenne de 16,0 kWh/100 km. Le prix d’un tel véhicule est de quelque 51 650 $.

Déjà conduit dans le passé, l’Ioniq 5 s’est quand même avéré intéressant.

Je devais aussi prendre le volant d’un superbe VUS Range Rover PHEV dans un ultime exercice à le conduire de Kelowna à Vancouver mais j’ai dû déclarer forfait afin de faciliter mon retour par avion à Montréal…mais je me reprendrai!

Qu’en ai-je appris? 

Mais à quoi m’auront servi ces quelques journées de voyagement et de conduite? Certainement pas à chercher un gagnant (il y avait, au sein de cet évènement, un petit concours interne pour déterminer le participant qui aura eu la meilleure «performance» au total. Le seul prix, un chandail vert, un peu comme le maillot jaune, qui a été remis à un journaliste d’Halifax, Evan Williams pour la deuxième année de suite; ma consoeur Isabelle Havasy y a terminé deuxième ex-aequo avec un autre membre de l’AJAC, Andrew McRedie…)…même si j’y avais terminé deuxième à l’ÉcoRandonnée d’avant la pandémie…pour apprendre qu’un nouveau calcul me déplaçait pour y inclure un autre journaliste…mais je en veux pas revenir sur ce triste sujet.

Ce que j’en ai appris? J’ai découvert les vices et les qualités de chacun de ces véhicules. Ayant conduit chacun d’eux comme si j’avais conduit un de mes propres véhicules lors de déplacements réguliers (c’est-à-dire sans vouloir en arriver à des consommations exemplaires à des vitesses (très) modérées, j’ai pu reproduire ce qu’un consommateur régulier pourrait déduire de chaque essai. Le but ultime de cet exercice était de faire découvrir aux journalistes participants ce nouveau monde qu’est celui des véhicules hybrides et électriques en les comparant malgré leurs différentes applications. J’ai aussi pu expérimenter les nouvelles techniques de communications (plusieurs autos n’avaient pas de GPS alors que les parcours de l’AJAC étaient disponibles aux participants vie leur téléphone intelligent) et les différentes applications pour établir cette communications (pour certains véhicules, c’était plus facile que pour d’autres)…toutes des notes qui me serviront lors de mes essais hebdomadaires réguliers…et qui serviront aussi aux journalistes de l’AJAC de pouvoir émettre une opinion honnêtes dans leurs recommandations! Et, non, il n’y avait pas de véhicules autonomes à cet évènement…

Plusieurs routes de la Colombie-Britannique sont tout simplement époustouflantes !

Qui plus est, j’ai pu admirer les superbes paysages de la région de Vancouver et de la Vallée de l’Okanagan en plus de parcourir certaines régions des Rocheuses en me dirigeant vers Kelowna. «Un beau tour de machine», quoi! Et une superbe raison d’appartenir à une organisation aussi professionnelle que l’Association des Journalistes Automobile du Canada!

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