Honda Odyssey et le Salon de l’Auto-Sport de Québec

Lorsque je voulais servir du vin lors d’un repas bien ordinaire, ma mère disait : «Mais, ce n’est pas toujours fête!». C’est un peu le cas pour ce blogue. Il ne peut pas toujours être question de voitures spectaculaires ou de nouveautés excitantes. Cette semaine, j’y traite d’une fourgonnette déjà bien connue mais qui mérite d’être mentionnée de nouveau, la Honda Odyssey. Notez que je n’utilise pas le terme «mini-fourgonnette» car je ne vois plus rien de «mini» dans ces véhicules imposants!

L’Odyssey dont il est question ici est le deuxième d’une demi-douzaine de véhicules Honda que le constructeur a mise à ma disposition dernièrement. Je sais très bien que les fourgonnettes ne sont plus autant à la page qu’il y a une vingtaine d’années. Au point même que plusieurs constructeurs en ont abandonné la production. Et ce qui reste sur le marché constitue une gamme plutôt élaborée qui n’est certes plus destinée à des petits budgets. Toutefois, il y a encore plusieurs familles qui en rêvent encore! Et il y a aussi des professionnels et des commerçants qui y trouvent le véhicule idéal.

La Honda Odyssey Touring est presque une légende dans son créneau.

La version 2023 du Odyssey ne présente aucune surprise, sa ligne ayant été retouchée il y a deux ans nous revient presque telle quelle sauf que la version de base LX n’est plus au catalogue. Toutefois, il y a maintenant la finition Sport. Évidemment, il s’agit d’un grand véhicule trapu et large avec quatre portes dont les deux d’arrière sont coulissantes avec commande électrique. Et il y a un large hayon qui présente une grande ouverture pratique.

Les designers de Honda ont quand même réussi à rendre l’arrière de l’Odyssey élégant.

C’est surtout l’intérieur du véhicule qui nous intéresse avec ses nombreuses places dont les deux d’avant sont très confortables. Quoique le tableau de bord puisse sembler intriguant et un peu torturé, on s’y retrouve vite au niveau des commandes. Il n’y a pas de levier de vitesses à ce véhicule mais des boutons carrés que l’on pousse au centre du tableau de bord pour choisir le rapport nécessaire. Des fois, je me demande si ces exercices de design ne sont pas un peu trop poussés. Qu’importe, ils ont bien fonctionné. C’est ce qui compte. Pour le reste, l’instrumentation est facilement lisible et tout est à la portée de la main (sauf que j’aurais aimé que le son du clignotant fut plus évident…on ne l’entends pas ce qui m’a fait laisser le clignotant en fonction trop longtemps dans bien des situations). Remarquez qu’il y a beaucoup de commandes au volant! Évidemment, les glaces tout le tour aident grandement à la visibilité sauf que les montants d’avant sont plutôt massifs. La console centrale est utile jusqu’à un certain point…Quant à l’écran du centre du tableau de bord, il vaut mieux en étudier les applications bien attentivement avant de l’utiliser sur la route. Il y a tellement d’options qu’il pourrait être dangereux de l’utiliser et d’y faire des recherches en roulant!

L’intérieur de l’Odyssey présente un tableau de bord au départ un peu intimidant mais qui s’avère vite convivial.

Mon Odyssey (dont la finition intérieure était impeccable) était équipée d’une banquette centrale à trois passagers et une autre tout à l’arrière qui pouvait se rabattre (avec un peu de travail) dans le plancher pour permettre la possibilité d’un plancher à plat. On peut retirer les sièges du centre pour obtenir encore plus de place mais cette opération n’est pas facile. Incidemment, mon Honda Odyssey d’essai étant de finition Touring, il y avait un petit aspirateur (avec un long tuyau flexible) dans le panneau arrière gauche! En bout de ligne, j’en reviens toujours à la même conclusion. Même si cette configuration de véhicule n’est plus autant à la mode, je considérerai toujours que les fourgonnettes sont les véhicules les mieux pensés de l’industrie. Ils sont tellement polyvalents!

Les places du centre à deux ou trois passagers incitent à de longs voyages.

Si la dernière banquette est rabattue, on obtient un bon espace de chargement.

Mais si les sièges sont en place, c’est plutôt un coffre creux que l’on obtient.

Vu que c’est une fourgonnette, la dernière banquette offre beaucoup de dégagement pour les jambes et la tête.

Il n’y a qu’une seule mécanique disponible avec l’Odyssey, soit le vénérable V6 de Honda de 3,5 litres qui fait 280 chevaux et 262 li-pi de couple combiné à une boîte automatique à 10 rapports et la traction avant. Il n’y a pas de motorisation hybride au catalogue de l’Odyssey ni de traction intégrale. Je me demande si, avec cette nouvelle mode de transformer les VUS en véhicule tout-terrain (du moins en décoration extérieure) avec de gros pneus, d’une suspension relevée et de certains autres ajouts pourraient «réveiller» l’intérêt des automobilistes un peu plus aventuriers envers les fourgonnettes? Avez-vous vu le Ford Transit Trail, par exemple? Incidemment, les pneus équipant cet Odyssey étaient des Bridgestone Turanza.

Le seul moteur disponible dans l’Odyssey est ce puissant V6 de 3,5 litres!

Sur la route

Au départ, je vais vous dire que, contrairement à la Civic Touring de la semaine dernière, l’Odyssey est un véritable charme à conduire grâce à sa grande douceur de roulement et son silence sur la route. Voilà un Honda qui ne transmet pas les bruits des pneus sur la route comme la Civic!

J’ai donc utilisé l’Odyssey pour me rendre de Laval à Québec par la route 40 au nord du fleuve Saint-Laurent afin de visiter le Salon de l’auto-sport. Ses grandes dimensions en font un véhicule idéal pour les longs déplacements (malgré le fait que j’étais seul pour ce voyage). Il est puissant avec des accélérations de 0 à 100 km/h en moins de huit secondes et des reprises très rassurantes. Mais le son du moteur n’envahit pas l’habitacle non plus.

L’Odyssey peut être équipée de divers accessoires utiles mais je ne suis pas très satisfait du régulateur de vitesse adaptatif qui pourrait bien fonctionner si ce n’était du fait qu’il ralentissait le véhicule si j’essayais de dépasser un autre véhicule dans une courbe. Le système y voyait un obstacle et je devais essayer de «tricher» en pressant sur l’accélérateur pour ne pas me faire enfoncer par le véhicule qui suivait. Ce qui est triste ici, c’est que ce n’est pas la première fois que les chroniqueurs automobile reprochent ce défaut à ce produit Honda (et à d’autres de la marque, je crois). J’ai même un voisin qui possède un Odyssey d’il y a trois ou quatre ans qui se plaint du même défaut. Autrement, j’ai aimé la précision de la direction, même si elle est tendre. Par contre, je n’ai pas senti le freinage comme étant plus puissant qu’il ne faille. Il est efficace mais…pas puissant.

En situation urbaine, l’Odyssey est un peu encombrant mais on peut réussir à le garer dans certains endroits un peu serrés. Toutefois, j’aurais aimé un système de caméras plus sophistiqué que juste la caméra d’arrière pour ce genre de manœuvre. Mes années d’expérience au volant de tels véhicules (nous avons eu quatre fourgonnettes pour la famille au cours des dernières années) m’ont certes servi dans ces conditions mais pour ceux qui ont une petite famille qui les a obligé de passer d’une auto régulière à une fourgonnette aussi imposante, un système de caméras à 360 degrés y serait plus utile!

En ce qui a trait à la consommation, je n’ai pas eu à me plaindre. J’ai couvert plus de 780 kilomètres avec l’Odyssey, une grande partie sur autoroute. J’en suis arrivé à une consommation moyenne de 10,6 l/100 km (alors que l’ordinateur de bord indiquait 9,6) ce que je considère raisonnable pour un véhicule de ce calibre. Il faut dire qu’en ville, la consommation est plus importante même si l’on utilise la commande ECON qui ne fait que rendre le moteur plus poussif…Ah oui, sa capacité de traction pour le remorquage est de 3500 livres.

Conclusion finale, je ne peux que recommander l’Odyssey dans son créneau. Il faut dire que la concurrence n’y est pas très vive alors que la fourgonnette Honda ne doit se mesurer qu’aux Chrysler Pacifica (Grand Caravan), Kia Carnival et Toyota Sienna. Par contre, seules la Pacifica et la Sienna sont disponibles avec la traction intégrale. L’Odyssey n’étant qu’à traction, il faut y considérer l’achat d’excellents pneus d’hiver pour la saison froide. Mais cela ne devrait pas être un obstacle majeur sauf si l’on doit se rendre à un chalet profond dans le bois en hiver! Mais cela, c’est de l’extrême…

En ce qui a trait aux prix, ceux de l’Odyssey varient de 45 590 $ à 58 890 $. Le véhicule d’essai que vous voyez ici, une version Touring, était le modèle le plus coûteux $. Vive les «petites vans»!

Le Salon de l’auto-sport de Québec

Le Salon de l’auto-sport de Québec signale le début des activités automobile de la saison pour les amateurs de bagnoles extraordinaires. Je me suis donc rendu à la 52e édition de cet évènement annuel. Malgré que notre époque attire plus d’amateurs de Mustang, Camaro et Challenger, j’y ai vu plusieurs autres véhicules qui ont comblé ma curiosité dans le domaine. En voici quelques exemples.

Cette superbe petite Mitsubishi Delica des années 90 n’était pas disponible alors en Amérique. Heureusement qu’on puisse l’importer de nos jours.

Un véritable petit bijou de véhicule ancien, la camionnette Corvair Rampside 1963 de Chevrolet.

Une autre rareté, le pick-up Champ de Studebaker des années cinquante.

Mon coup de cœur que ce Cadillac 1918 qui vaudrait, selon son  propriétaire, quelque 700 000 à 800 000 $! Une restauration parfaite!

Un autre coup de cœur, une Ford Galaxie Skyliner 1959 entièrement restaurée par un monsieur Doyon de la Beauce !

Il y avait aussi beaucoup de poids lourds spectaculaires à ce Salon de l’auto-sport.

Enfin, il y avait des voitures Shelby sur place, gracieuseté du concessionnaire de la marque qui était aussi un commanditaire du Salon.

J’aurais, cependant, une petite note négative à souligner sur ce Salon. Malgré la présence de certains pilotes NASCAR et de quelques véhicules de diverses disciplines de course automobile, il y manquait plusieurs autos de course qui auraient dû y être. Il y a tellement de pilotes et d’organisations qui nous demandent de parler d’eux, comment peuvent-ils se permettre d’être absents d’un évènement qui les aurait mis en vedette?

Chroniqueur
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