Un air d’été et des passionnés

Crédit photo : François Richard

J’ai eu le privilège de discuter avec tellement de passionnés au 52ieme Salon de l’auto sport de Québec. Je dois vous faire une confidence, je ne sais pas par où commencer. Dans le fond comme le disait mon père, commence donc par le commencement !

Avant d’y aller avec le principal

Je vais commencer par y aller avec le seul point négatif de ma visite au salon. Le pire, c’est que celui-ci n’a rien à voir avec les organisateurs de l’évènement ou encore les exposants. Je n’ai pas le choix, fallait que je l’écrive, car je trouve cela complètement ridicule, pour utiliser un bon vieux terme québécois, je dirais « Cheap ». J’essaie de comprendre pourquoi Expocité (Ville de Québec) impose des frais de stationnement aux exposants ainsi qu’aux médias qui se présentent sur place. C’est grâce aux exposants qu’un tel évènement a lieu et ce sont les médias qui permettent d’en faire la promotion. Même si le coût pour se garer était seulement un dollar, c’était un dollar de trop. À mon humble avis, cela frôle l’abus ! Selon moi, même le prix demandé aux visiteurs est exagéré.

De tout pour tous les goûts

Une fois entrés à l’intérieur, vous allez oublier rapidement les frais que vous avez déboursés pour laisser votre véhicule dans le « parking », car vous accédez à un univers de passionnés. Vous allez avoir la chance d’oublier, l’espace d’un instant, la folie environnementale et la guerre de l’auto qui s’installent tranquillement dans la belle province. Vous allez constater que vous n’êtes pas les seuls à aimer l’automobile. Certains semblent oublier que la voiture passionne et fait vivre beaucoup de familles.

Sur place, vous aurez la chance de visiter une quarantaine de kiosques et d’admirer plus de 300 bolides de tout acabit. Différents thèmes sont abordés tels que les poids lourds, les voitures exotiques, les « muscle cars », les voitures de course et j’en passe. Plusieurs belles pièces de collection sont sur place.

Petite parenthèse, ne soyez pas timides et allez discuter avec les propriétaires des voitures. Pour eux, c’est la plus belle récompense que vous pouvez leur offrir. Il n’y rien qui fait plus plaisir pour une personne qui possède une auto de collection de jaser avec les visiteurs. Chaque véhicule possède une histoire particulière, que ça soit le temps mis pour dénicher la perle rare, des « bad luck » qui sont arrivés durant la restauration ou encore l’historique qui y est rattaché.  Si vous allez au salon simplement pour admirer les voitures sans prendre le temps de discuter avec les exposants vous manquez quelque chose.

Un point important, ne cherchez pas d’autos électriques, il n’y en a pas. Oups, excusez-moi, c’est n’est pas vrai, il y a un châssis de voiture électrique qui peut quand même attirer l’attention de par sa conception.

Mes coups de cœur !

L’année dernière, j’avais fait un top trois de mes coups de cœur avec une mention honorable. Cette année, j’y vais dans le même sens, mais avec un top 5 et deux mentions honorables. Il est à noter que j’y vais avec mes goûts personnels. Certains véhicules représentent des moments précis de ma vie ou sont simplement un coup de cœur. Comme on dit, tous les goûts sont dans la nature.

5e position : Dodge Charger 2007 « Apocalypse Zombie »

Étant un admirateur invétéré de la série « Walking dead » ainsi que de ses dérivés, je vois très bien cette rutilante Dodge Charger tenir un rôle principal dans un film ou dans une télésérie dont le thème principal est une apocalypse zombique (pas certain que ce mot existe, si c’est le cas je viens de l’inventer). Tout est là pour massacrer, avec classe, une attaque de zombies et vivre quelques heures additionnelles. Bien sûr, dans un tel contexte, un manque d’essence peut s’avérer fatal.

4e position : Toyota MR2 1990 propriété de Louis-Philippe Harvey de Québec

Ce choix est entièrement sentimental. En 1990, j’avais presque 20 ans et je venais à peine de sortir de ma crise d’acné (détail pas nécessaire), cette Toyota MR2 à l’époque faisait tourner les têtes. Ce n’était pas la voiture la plus performante, mais elle avait un look incroyable qui a réussi à traverser le temps de façon remarquable. Un gros Wow !

3e position: Ford Mustang II Cobra 1998 propriété de Sylvain Provençal de Lévis

Dans le milieu des années 70, mon oncle Roger travaillait aux Trois-Rivières chez Matte automobile situé sur la rue St-Olivier près du rond-point, tout juste à côté du parc Pie-XII. C’était, à l’époque, le concessionnaire Ford de la ville. C’est dans cette période que mon grand-père Gérard ainsi que mon oncle Roger avaient fait chacun l’acquisition d’une Ford Mustang II. En réalité, c’était une copie d’une Pinto, mais avec une apparence, disons plus attrayante. D’ailleurs, c’est cette voiture qui a permis à Ford de survivre à la crise pétrolière de l’époque.

Lorsqu’il était jeune, monsieur Provençal avait vu cette voiture. Il caressait le rêve depuis très longtemps de la posséder. Il y a deux ans et demi, il voit une annonce dans « market place » et décide d’aller voir l’auto qui était entreposée depuis les années 80 dans une grange. C’est alors qu’il constata que c’était exactement le même bolide qu’il avait vu lorsqu’il était jeune, une Mustang II Cobra blanche lettrée verte.

L’auto est 100% originale avec sa peinture d’origine, dans le monde des collectionneurs un « Survivor ». Dans ce cas-ci, cela s’applique réellement. Je me rappelle, quand j’étais gamin, comment les voitures (particulièrement les Ford) rouillaient rapidement. Juste d’avoir entre les mains une Mustang II en 2023 est déjà en soi remarquable.

2e position : Pontiac Trans-Am 1977 propriété de Jacques Dubé de l’Ancienne Lorette

Salutations aux habitants de l’Ancienne Lorette qui sont ici fièrement représentés par cette magnifique Trans-America noire 1977. Tant de souvenirs sont rattachés au Trans-Am, juste à penser à « Smokey and the bandit » mettant en vedette Burt Reynolds et Sally Fields. Un classique pour les amateurs automobile. Je n’ai pas assez de doigts de mains et de doigts de pieds pour compter le nombre de fois que j’ai visionné ce film. La première fois que je l’ai regardé, ça devait être au cinéma de cinq heures au canal 13, tout juste avant les nouvelles du sport animées par Paul Charest.

Désolé, je vous ai sûrement un peu perdus ici …. Mais bon, ça reste que cette Trans-Am a reçu beaucoup d’amour et ça paraît !

1iere position : Chevrolet Corvette 1964 propriété de Jacques Turgeon de Blainville

Le salon de l’auto sport de Québec est officiellement la première sortie de la superbe Corvette 1964 de monsieur Turgeon. La restauration de cette dernière vient tout juste d’être terminée. Je ne m’en cache pas, j’adore les restaurations de type « Restomod ». Pour situer les néophytes, cela consiste à refaire une voiture antique en la mettant au goût du jour au niveau technique et au niveau mécanique.

Un peu avant la Covid, Jacques et son épouse sont partis au Texas pour aller récupérer la carcasse de la corvette qui était laissée à l’abandon. Celle-ci servait de niche aux chiens de l’ancien propriétaire (pas besoin de vous faire un dessin qu’il y avait quelques petits cadeaux canins à l’intérieur). La dame du foyer n’était pas vraiment convaincue du choix de son époux, mais finalement, elle a accepté. Le couple est donc revenu au Québec avec l’objectif de redonner vie à cette page d’histoire de l’automobile américaine en la mettant au goût du jour.

C’est d’ailleurs l’épouse de monsieur Turgeon qui a choisi la couleur (qui est selon moi parfaite). Pour le couple, cela représentait un beau projet de retraite (j’en prendrais 10 des projets comme ça, sérieux). C’est près de 4000 heures de travaux qui ont été nécessaires pour arriver à ce résultat. La grande majorité a été effectuée par monsieur Turgeon lui-même.

Les mentions honorables

Sérieusement, j’aurais pu refaire plusieurs fois le classement de mes coups de cœur et je serais arrivé à des résultats différents chaque fois, tellement il y avait de belles bagnoles. « Contrôle-toé Frank, contrôle-toé !!! »

Mes deux mentions honorables peuvent facilement faire partie de mon top 5. Mais bon, ça le dit on ne peut mettre 12 choix dans un top 5, sinon ça s’appellerait un top 12.

Dans la catégorie « Tueurs en série », je me lâche lousse et j’y vais à fond : Audi TTRS 2001 propriété de Paulo Nascimento de Rigaud.

Une chose est certaine ici, le type qui a écrit « c’est en revenant de Rigaud » n’avait sûrement pas en tête la voiture de monsieur Nascimento. Comment décrire l’auto ? je dirais que c’est un avion de chasse de l’armée de l’air allemande de la Seconde Guerre mondiale converti en auto de guerre. Sérieusement, ça vaut le coup d’être vu. En passant, tout ce qui est sur la voiture est peinturé, il n’y aucun « wrapping » là-dessus.

Dans une tout autre catégorie, ma seconde mention honorable revient à : Honda Accord 1989 AéroDeck propriété de Samuel Mercier de Québec

Les bolides Honda des années 80 sont mythiques tout en ayant marqué la jeunesse de bien des gens de ma génération. Je pense ici aux modèles Civic, Prélude et Accord. Cependant, je dois avouer bien humblement, j’ignorais l’existence même de cette configuration de la Honda Accord. Seulement deux exemplaires existent de cette voiture au Canada, dont celle présente au salon. Cette voiture a une conduite à droite et a été importée directement d’Europe. Elle a été admise au salon à la dernière minute suite à une annulation. Ce n’est pas la plus spectaculaire ni la plus belle voiture exposée. Par contre, pour moi, ça fait partie des belles trouvailles et des belles surprises de ma visite.

En conclusion

Le 52e salon de l’auto sport de Québec est à l’affiche au centre de foires d’Expocité de Québec jusqu’au dimanche 7 mai 17 heures. Je sais que la météo de la fin de semaine est exceptionnelle mais, avant d’aller prendre l’air ou de prendre une bonne bière en terrasse, allez faire un petit tour au salon. Vous ne serez pas déçus. Je vais vous épargner ici un « slogan » qui vient de me passer en tête ! Que les dieux bénissent les rois de la course !

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