La belle histoire de Sébastien Couture !

Qui est Sébastien Couture ?

Le titre de ce texte peut ressembler, à première vue, à une réponse du célèbre jeu télévisé Jeopardy. Pour ceux qui s’en souviennent, le Québec a déjà eu sa propre version du célèbre jeu-questionnaire qui était animé par Réal Giguère. Pendant un instant, vous vous êtes crus dans le « Allô Vedettes», avouez-le !

Soyez sans crainte, vous êtes toujours sur 360Nitro.tv et non sur un site qui traite de potins artistiques. Revenons à nos moutons. Alors, connaissez-vous Sébastien Couture ?

Débutons par le commencement

Comme bien des lecteurs de 360Nitro, Sébastien est un grand amateur de courses automobiles. Il rêvait, dès son plus jeune âge, d’y faire carrière. Avant de faire le saut du côté de l’oncle Sam, Couture, qui est un soudeur de métier, travaillait à bâtir des voitures avec Martin Roy Jr., à Victoriaville. Grand travaillant de nature le jour, il bossait chez Roy Jr. en plus d’avoir un second boulot de soir. Il a fait ses premières armes en course en légendes modifiées à l’autodrome Saint-Eustache.

Connaissant les aspirations de Sébastien, Martin Roy Jr. a mis Couture en relation avec le fils de Glenn Donnely (ancien président de la Dirt Car Series) qui démarrait une école de pilotage à Las Vegas. C’est donc à l’âge de 21 ans, avec zéro anglais, qui notre ami, originaire de St-Ferdinand, a pris son baluchon pour aller travailler dans la capitale du jeu. Il allait donc passer les dix années suivantes dans le Nevada. En plus d’agir comme mécano, il avait la tâche de donner des « ride » de bolide de course aux amateurs qui voulaient vivre l’expérience d’être à bord d’une voiture de compétition sur un vrai circuit.

Gravir les échelons

Contrairement aux voitures préparées pour la course, les autos qui servent pour les « racing experience » doivent être conçues pour fonctionner durant une journée entière. Elles ne sont pas orientées sur la performance, mais pour l’endurance. D’ailleurs, Sébastien appelle affectueusement ce type de véhicules : des bolides « Beauce Carnaval ».

Sa présence à Vegas lui a ouvert les portes, le menant à diriger « Mario Andretti racing experience ». Ses nombreux talents ont fait qu’il a fabriqué des répliques de voiture Indycar deux places. « Mario Andretti racing experience » était rattaché à « Nascar Racing Experience » ainsi qu’à « Richard Petty experience ». Sébastien était directeur des opérations pour les trois écoles. C’était avant tout un homme à tout faire, puisqu’il fabriquait les voitures de A à Z, de la carrosserie à la mécanique en passant par le châssis.

Au total, il a bâti 16 voitures pour l’école d’Andretti à Charlotte, en Caroline du Nord. Il a aussi fait faire des promenades à haute vitesse en Californie, à Daytona, au Kansas et au Texas. Comme il le dit, même s’il n’a peu réalisé son rêve de courir aux États-Unis, il se considère privilégié d’avoir pu faire vivre le « trip d’une vie » à plein d’amateurs en leur faisant atteindre des vitesses qui pouvaient aller jusqu’à 160 milles à l’heure.

Relation particulière avec Mario Andretti

Bien peu de personnes peuvent se vanter, je dirais plutôt, peu de personnes ont le privilège d’avoir la chance d’être en lien direct avec Mario Andretti. Pourtant, c’est bien le cas pour Sébastien. Lorsqu’il était à l’emploi de « Mario Andretti racing experience », il avait préparé spécialement une voiture pour Andretti. Lorsque Mario Andretti avait envie d’aller rouler sa monture, c’est Sébastien qui recevait l’appel et qui devait la préparer.

Lors d’une visite récente en Pennsylvanie, Sébastien a contacté Andretti pour lui demander s’il pouvait lui rendre visite. Le but étant de faire autographier une réplique d’un casque qu’il avait en sa possession depuis plusieurs années. Andretti accepta d’emblée et fit visiter sa demeure avec une incursion dans sa salle des trophées. Lors de leur discussion, Andretti rappela à Couture qu’il avait déjà gagné au Mont-Tremblant ainsi qu’à Sanair. Au total, Sébastien a travaillé pendant 15 ans pour Mario Andretti.

Présentement, il travaille aux É.-U. et l’été, il vient courir au Québec. Il est à l’emploi de Machinage Piché, situé à Daveluyville dans le centre du Québec. Il s’occupe des installations de Piché de l’autre côté de la frontière. Il est principalement présent à Charlotte en Caroline du Nord. Cependant, il lui arrive encore, malgré son emploi du temps, de faire un passage dans une école pour aller donner des « ride ». Il a quitté le monde des écoles de courses depuis maintenant 7 ans.

Savoir profiter de ses opportunités

Il faut savoir sauter sur les opportunités quand elles se présentent. C’est ce que Sébastien Couture a fait tout au long de sa vie et de sa carrière. Avant de faire le saut en ACT, la vedette de cet article était pilote de course sur terre battue en STR avec Carl Labonté.

Cela a changé lorsqu’il y a quelques années Marc Bégin et Martin Junior lui ont donné un vieux sportman qu’il a transformé en LMS. Il a refait la suspension et travaillé la voiture pour la rendre légale. Comble de malheur, durant la même année, sa maison a passé au feu et la voiture n’y a pas échappé.

Cela ne l’a pas arrêté puisqu’il a racheté la voiture de Steven Boissonneault. Avec son travail exigeant qui lui demande de nombreux déplacements aux États-Unis, Sébastien doit travailler à la préparation de son bolide les fins de semaine. D’ailleurs, dès que la saison se termine, il est déjà à préparer pour l’année suivante. Après une grosse semaine de travail, passer du temps dans son garage représente pour lui un bon moyen de détente. Au passage, il en a profité pour me souligner qu’il admire la patience et la compréhension à son égard dont fait preuve sa douce moitié.

Depuis 5 ans, Il court en ACT à Vallée-Jonction. En 2022, il a décroché sa première victoire en carrière en terminant tout juste devant Patrick Laperle. Une victoire de famille car, ce soir-là, son frère agissait à titre d’éclaireur. En 2023, il prévoit faire l’ensemble du calendrier de la série ACT en partageant son temps entre Montmagny et le petit ovale beauceron.

Le St-Ferdinois de 45 ans porte le numéro « 03 » en l’honneur de son paternel qui affichait fièrement le « 3 ». Les courses c’est une affaire de famille pour les Couture puisque son père, son frère et ses oncles font partie de son équipe. Il a tenu particulièrement à souligner le travail de Fred Moreau qui lui donne un bon coup de main depuis maintenant trois ans, principalement sur les suspensions.

Une saison en ACT lui coûte environ 25000$, il se doit donc de gérer de façon chirurgicale son budget. En un été, la dépense en pneus atteint facilement 12000$. Au moment d’écrire ces lignes, Sébastien avait réuni les fonds pour faire 8 épreuves de la série ACT. Il est pratiquement certain de boucler son budget d’ici le début de la saison 2023.

L’asphalte ou la terre battue ?

Je n’ai pas pu résister de lui poser la question à savoir s’il aimait mieux l’asphalte ou la terre battue. Sans aucune hésitation, la réponse a été la terre battue.

« Il est plus difficile de dépasser sur l’asphalte, le pilote doit être plus agressif sur le bitume, sur le « dirt », c’est plus le pilote qui a le contrôle que l’auto. La raison pourquoi je cours sur asphalte est bien simple, la voiture m’a été donnée avec les pièces fournies ».

« Les bourses sont moins grosses sur terre battue. En asphalte, remporter la victoire sans avoir brisé son bolide permet de rentrer dans son argent. En roulant dans les 5 premiers, il est plus facile de tenir son budget. Rouler en avant c’est plus facile sur la mécanique. J’ai appris à être patient au début des courses et attendre que la circulation se place. »

« Ça brasse beaucoup en piste, souvent les bourses ne sont pas suffisantes pour les réparations. Des fois, cela ne vaut pas la peine de pousser pour risquer de briser la voiture surtout quand les chances de gagner sont faibles. »

En conclusion

Sébastien Couture le dit ouvertement qu’il doit une fière chandelle à Martin Roy Jr. Ce dernier l’a poussé à faire le saut aux États-Unis. Depuis ce temps, il est toujours resté proche de Junior. Quand il est allé travailler à Las Vegas à l’âge de 21 ans, il ne parlait pas anglais. Il a appris la langue de Shakespeare en travaillant au garage de Donnely avec un vieil Hawaïen.

Il est vrai dans la vie qu’il faut faire sa chance, encore là, il faut savoir la saisir et mettre les efforts qu’il faut lorsque ça se présente. Cela, Sébastien Couture l’a bien compris !

Que les dieux bénissent les rois de la course et longue vie à Mario Andretti.

PS : Un gros merci à Jeff Côté de m’avoir suggéré le nom de Sébastien Couture pour ce texte.

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