L’impressionnante Polestar 2 et les rues de Laval

Crédit photo : Éric Descarries

Ce n’est pas la première fois que je conduis une Polestar. Je l’ai déjà fait au concours de la voiture de l’année de l’AJAC il y a quelques années de cela. Mais, à l’époque, Polestar était le nom d’un modèle de Volvo qui avait été modifié par la compagnie Polestar. Celle-ci, également suédoise, était à Volvo ce que AMG était à Mercedes-Benz. Sauf que tout récemment, Polestar est devenue la propriété du constructeur chinois Geely en même temps que Volvo mais, en titre de constructeur automobile. Qui plus est, c’est à Polestar qu’a été confiée la popularité des voitures électriques sino-suédoises. Et le modèle Polestar 2 en est le premier résultat probant. Mais, fort possiblement pas le dernier! Si vous jetez un coup d’œil dans le cadre de portière de la Polestar 2, vous y verrez l’inscription «Made in China»! Ouaip! La Polestar est donc une auto chinoise toute électrique. Préparez-vous! Si c’est un indice des choses à venir, les véhicules chinois seront à surveiller.

La Polestar n’affiche peut-être pas le plus extravagant des designs, il reste que c’est une superbe berline à quatre portes.

Peut-être que le design extérieur de la Polestar 2 n’est pas des plus renversants. En fait, sa ligne est plutôt…classique. On y devine l’influence de Volvo. Mais peu de gens ne l’ont critiquée. Elle est plaisante à regarder avec son mélange de berline à quatre portes avec hayon et de VUM avec toit surélevé. Encore une fois, je me dis que c’est une question de goût et que c’est individuel. Quand même…

Même de l’arrière, le design de la Polestar 2 demeure…discret. Mais il est toujours aussi réussi!

L’intérieur est encore plus étonnant. Tout comme la ligne extérieure de l’auto, il est sobre et discret. Mais, c’est un heureux mélange de design moderne et traditionnel sans éclat mais superbement bien fini. Regardez bien le tableau de bord. Ne vous rappelle-t-il pas celui des voitures des années soixante-dix…servi à la moderne? Pas besoin d’une instrumentation trop élaborée, il n’y a pas de mécanique thermique à surveiller. Toutefois, le compteur de vitesse et quelques autres éléments d’information y sont bien placés dans leur niche et surtout, facile à lire. Évidemment, il faut compter sur le grand écran d’ordinateur placé en plein centre de la planche de bord. Celui-ci est facilement manipulable grâce au système Google qui fonctionne au toucher. Peut-être un peu compliqué au départ, on finit par s’y habituer nettement plus rapidement que celui des Volvo de la génération précédente. Quelques commandes sont manuelles mais on en voit encore plus sur le volant! Celles-ci sont alors électroniques. Ironiquement, il n’y a pas de commande de contact au tableau de bord ou à la console de la Polestar. En effet, le «contact» se fait tout seul…comme par magie…dès que le conducteur (qui a la télécommande sur lui) prend place derrière le volant. Tout ce qu’il doit faire, c’est de passer en vitesse et le tour est joué. Pas besoin de tourner de clé. La Polestar est prête à rouler.

Le tableau de bord est simple mais efficace et surtout élégant. Regardez bien les lignes. On dirait un tableau de bord d’Américaine des années soixante!

La sellerie de cuir de la Polestar y est aussi simple mais élégante. Les garnitures de portières affichent quand même un certain style discret mais remarquable. Les sièges avant peuvent paraître raides et peu accueillants mais c’en est tout à fait le contraire! Même sur un long trajet. Les places arrière sont tout aussi accueillantes avec suffisamment d’espace pour le débattement de la tête et des jambes. Dans le cas de ma voiture d’essai, celle-ci avait la sellerie optionnelle avec cuir Nappa. Un peu austère? Peut-être…Mais confortable! Évidemment, vu que le véhicule est à hayon arrière, son coffre est vaste. Et il le devient encore plus si l’on rabat les dossiers des sièges arrière. Presque une «station wagon»! Avec un grand toit vitré (mais pas ouvrant!).  Ah oui! À l’avant, sous le capot, on n’y voit pas de moteur…seulement un petit coffre utile que pour de petits bagages ou colis…

Les places arrière sont surtout accueillantes et confortables.

Le coffre, accessible par un hayon, est plutôt vaste.

À l’avant…pas de moteur…seulement un petit coffre d’appoint!

Question technique, la Polestar 2 est une voiture électrique, je le répète. Selon le constructeur, il y a deux moteurs dans cette version cataloguée comme quatre roues motrices. Le premier moteur, situé à l’avant serait la force motrice d’importance pour la version à deux roues motrices, une situation qui va changer avec la version 2024 qui sera livrable, de base, avec le moteur à l’arrière seulement (donc à propulsion). Mais, dans le cas qui nous intéresse, ma Polestar d’essai était à quatre roues motrices, un atout en hiver. Les deux moteurs de la Polestar 2023 produisent ensemble 410 chevaux et 486 li-pi de couple (cet ensemble passera à 421 chevaux et 546 li-pi de couple dans sa version 2024). Évidemment, il n’y a pas de boîte de vitesses alors que la direction et le freinage sont à assistance électrique. Il est possible de régler la tension de la direction sur la Polestar alors que le freinage avec récupération d’énergie est aussi réglable avec aucun ralentissement ressenti ou que la moitié de cette friction ou encore toute la friction qui peut servir de freinage presque complet en décélération. La suspension est aussi réglable alors que les roues de 20 pouces (une option de 1500 $) étaient équipées de pneus d’hiver Michelin X-Ice Snow très efficaces.

Sur la route

Il faut que je vous dise…j’ai été impressionné par cette auto. Je l’ai aimée et j’ai surtout aimé la conduire. Non seulement l’ai-je utilisée pour mes déplacements locaux mais aussi, je l’ai conduite de Laval à Rawdon dans la région de Lanaudière empruntant alors l’autoroute 25. La voiture est silencieuse mais sa tenue de route est impressionnante. J’étais très heureux d’en tenir si facilement le volant qui offrait quand même une certaine résistance. Toutefois, cette résistance était rassurante même si la Polestar jouissait d’aide à la conduite (Pilot Pack Plus incluant la pompe à chaleur pour le confort des passagers).

À Rawdon, j’ai visité deux amis, Gabriel à qui j’ai confié une partie de la restauration de la Lotus Europa et Michel Pigeon, le constructeur de Cobra. Ce dernier ne s’est pas fait prier pour une petite balade en Polestar et tout comme moi, il a été impressionné par la puissance des moteurs à l’accélération…0 à 100 km/h autour de cinq secondes! Les reprises sont tout aussi étonnantes tout comme le freinage grâce aux énormes disques de la voiture.

Le câble de recharge de la Polestar pour la prise à 120 volts est gros et lourd. Mais le chargeur est efficace!

Je n’ai que des prises à 120 volts chez nous. Malgré tout, j’ai été aussi surpris par la vitesse de recharge de la batterie. Il n’aura fallu que quelques heures (une nuit et un peu de la matinée) pour recharger celle-ci alors qu’il ne restait qu’une centaine de kilomètres de réserve. Après quelques reprises de recharge, j’ai fini par atteindre une autonomie de 410 kilomètres avec la Polestar. Comme d’habitude, j’ai trouvé la manipulation du câble embarrassant parce qu’il s’est rapidement sali sur le pavé uni de mon entrée de garage. Qui plus est, je l’ai trouvé lourd (surtout avec son gros chargeur avec clignotant très évident près de la prise). Mais le système a été efficace! Il faudrait huit heures pour recharger cette batterie avec le système à 220 volts et à peine 40 minutes pour obtenir 80% de la charge avec les chargeurs les plus puissants de niveau 3.

S’il fait un peu froid, le système avertit le conducteur de la condition de la recharge.

Un exemple d’une recharge quotidienne efficace.

Il y a quelques concessionnaires Polestar au Québec et ils sont combinés à une agence Volvo. Le prix de base de mon véhicule d’essai était de 58 950 $ auquel il faut ajouter 1500 $ pour la peinture spéciale Thunder, 5000 $ pour la sellerie Nappa, 4700 $ pour le système d’aide à la conduite Pilot et 5700 $ de plus pour l’ensemble Plus. Enfin, ajoutons aussi 1500 $ pour les belles jantes à cinq branches de 20 pouces et 2300 $ pour les frais de transport et de préparation ce qui nous amène à 74 950 $. Mais, nous au Québec, avons droit à 7000 $ de subvention du gouvernement provincial et 5000 $ du fédéral.

Pour le moment, la principale concurrence de la Polestar vient de la BMW i4, de la Tesla 3 et peut-être de la Ford Mustang Mach-e. Bientôt, nous devrions voir apparaître la Polestar 3 intermédiaire puis le petit VUS Polestar 4 compact. Il y aurait une version spéciale Polestar 5 GT à cinq portes en 2024 incluant une version 6 en 2026, un cabriolet devant concurrencer les Porsche 911. Enfin, il semble tout probable que d’ici ce temps-là, Polestar aura sa propre usine d’assemblage dans les Caroline afin de mieux profiter des avantages fiscaux chez l’Oncle Sam qui, jusqu’ici, ne semble accepter que les VÉ construits en Amérique du Nord. Ça ne fait que commencer pour Polestar…

Les horribles rues de Laval

Je demeure à Laval depuis…1960! J’y ai ma maison depuis 1978. J’ai donc vu construire plusieurs artères importantes de cette ville qui prend de plus en plus d’importance dans notre système économique. Laval n’est pas une ville pauvre, loin de là! Toutefois, ses rues et routes nous feraient croire que nous venons de subir un bombardement des Russes! Elles sont dans un état lamentable avec trous, bosses et dommages à tout kilomètre. Curieusement, dans les quartiers résidentiels, on retrouve depuis les quelques dernières années des dos d’âne à chaque école ou parc. Mais alors, si l’on dispose de tant d’asphalte, comment cela se fait-il que la Ville n’en ait pas assez pour réparer les trous ou, surtout, refaire la surface des rues qui ont l’air d’une mosaïque tant il y a des «patches» d’asphalte partout!

Mais cela, ce n’est rien comparé aux lignes blanches COMPLÈTEMENT effacées non seulement sur les rues de quartier mais surtout sur des artères d’importance comme le boulevard Saint-Martin (une route à trois voies où il est impossible de distinguer chacune de ces voies et où les conducteurs sont souvent confus par les allées de pavage qui se chevauchent sans respecter la véritable configuration des voies. Essayez de vous guider sur le boulevard Lévesque dans le quartier Saint-François dans la pénombre où l’on ne voit AUCUNE ligne blanche que ce soit pour indiquer les voies ou pour délimiter le rebord de la route…Évidemment, la Ville se défendra en spécifiant qu’elle n’utilise que des peintures à base d’eau moins polluantes…mais s’il faille repeindre deux fois par année, les camions qui seront affectés à cette tâche produiront autant de pollution! Et pourquoi l’autoroute 19 près de chez nous conserve-t-elle ses lignes malgré le nombre de véhicules qui y circulent? Quelqu’un à Laval a-t-il demandé des conseils au Ministère des Transports? C’est-ti juste moué ou ben… Enfin, quand il pleut ou neige, les camions qui sortent de la carrière sur le boulevard Saint-Martin entre le boulevard des Laurentides et l’autoroute 19 laissent toute une couche de boue sur la route ce qui salit les voitures irrémédiablement (ce qui est insultant pour ceux qui entretiennent leur voiture) et qui rend la route glissante. Oh! Il y a bien un arrosoir mécanique qui lave la rue en été…mais pas en hiver. J’ai vu, en l’an 2000, en Corée du Sud, une telle carrière et alors que les camions devaient en sortir, il y avait un jet d’eau qui lavait les roues avant que le camion ne  prenne la route. J’ai revu un système semblable au Viet Nam l’automne passé! Me semble que la carrière pourrait établir un tel mécanisme… c’est une question de respect après tout…Malgré mes plaintes écrites à la Ville, rien n’en a été fait. «Your tax money at work» comme le disent les écriteaux quand l’autoroute est en réparation aux États-Unis!…   

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