La Mercedes CLS AMG 53 en hiver.

Crédit photo : Éric Descarries

Le succès du Salon, la Mercedes CLS AMG 53 en hiver et les 24 Heures de Daytona

D’abord et avant tout, félicitations aux administrateurs du tout récent Salon de l’auto de Montréal. Selon le communiqué qu’ils viennent de nous faire parvenir, ce Salon de 2023 est un franc succès! Mieux encore, son retour en 2024 serait assuré! Quand on dit que Montréal est une «ville de chars» (car town), on ne se trompe pas! On aime cela, ici, l’automobile!

La CLS AMG 53

La semaine dernière, je mettais la main sur une superbe voiture excitante, la Mercedes-Benz CLS AMG 53. Toutefois, nous sommes en plein hiver! Alors, vous êtes en droit de vous dire que je dois être cinglé de vouloir faire l’essai d’une telle auto de performance durant la saison froide! Pire encore, il a neigé…et quelle neige, durant cette évaluation. Bien entendu, toute cette neige et le temps froid ont eu une grande influence sur mon essai. Mais était-ce totalement inutile? Je ne pense pas!

Je garde un impérissable souvenir de la première CLS qui est arrivée sur notre marché en 2004, si mes souvenirs sont bons. Daimler venait de mettre en production un véhicule qui a d’abord été présenté au public en étude de style (concept car) dans les Salons de l’auto sans nécessairement lui dire que la voiture arriverait éventuellement tel que sur le marché. Cette étude, la CLS, se voulait un peu un coupé de luxe mais à quatre portes. Elle porterait alors sur une plateforme de berline de Classe E. Affichant un look aérodynamique avancé, la CLS ressemblait plus à un bolide de rêve du futur qu’à une auto régulière.

J’ai rapidement eu accès à un exemplaire de cette CLS pour un essai d’une semaine. Je me souviendrai toujours que cette semaine d’été, j’avais une course de stock-car à couvrir au triovale de Sanair. En arrivant sur place dans les «paddocks» au centre de la piste, toute activité s’est arrêtée et presque tous les membres de toutes les équipes en place, presque tous les officiels et presque tous les visiteurs se sont assemblés autour de l’auto! Soudainement, j’étais devenu la vedette de la journée. Jamais on n’avait vu une telle auto aux lignes aussi extraordinaires!

Malgré sa presque vingtaine, la berline CLS de Mercedes-Benz demeure une voiture aux lignes remarquables.

Bien entendu, l’élément de surprise est, depuis ce temps, disparu. C’était il y a presque 20 ans! Mais la CLS est toujours au catalogue de Mercedes-Benz! Et elle est toujours aussi belle (mais plus autant extraordinaire). Qu’importe, elle fait encore tourner quelques têtes…même en hiver. Comme on peut le voir sur les photos, la CLS a conservé sa silhouette d’origine mais en plus raffinée.

Curieusement, ma CLS AMG 53 n’avait aucun ornement l’identifiant sur sa carrosserie.

Toutefois, un look aussi unique peut comporter ses désavantages. Par exemple, l’avant de l’auto (qui a été redessiné il y a à peine quelques mois) m’est apparu un peu trop fragile en conditions urbaines. Malgré qu’elle puisse encaisser quelques petits chocs, je trouve la calandre beaucoup trop vulnérable aux chocs. La calandre de ma vieille Lincoln Versailles 1977 (qui a été «inspirée» de celle d’une Rolls-Royce) est montée sur des charnières avec des ressorts. On peut la repousser de la main et elle reviendra à sa place. On ne peut faire cela avec la CLS. Aussi, vous remarquerez que cette CLS n’a aucun ornement! Autrement, je vous laisse regarder cette belle Allemande et apprécier ses lignes toujours d’actualité…ou non…Je l’ai toujours dit, ces design sont discutables…à chacun ses goûts…Et, pensez-y, ce serait sa dernière année de production…

Le tableau de bord de la CLS est semblable à celui des Mercedes de Classe E mais il demeure surprenant.

La CLS étant une berline, elle nous propose un intérieur qui devrait accueillir quatre personnes à son bord. Cependant, il faut savoir composer avec les lignes effilées de l’auto. Si l’on veut pénétrer dans l’habitacle, il faut savoir accepter de faire quelques acrobaties et plier l’échine pour pouvoir y arriver. Mais une fois assis (derrière le volant), on sent que l’on a affaire avec une automobile unique. Le tableau de bord effilé et élégant semble venir d’une autre planète, lui aussi. L’instrumentation et une grande partie des commandes sont incluses dans un large écran qui passe de l’extrémité gauche de la planche de bord presque face au passager de droite. Plusieurs informations dont la vitesse peuvent être réfléchies à l’intérieur du pare-brise, ce que je proclame être un élément de sécurité qui devrait être sur tout véhicule.

Les ingénieurs de Daimler (constructeur de Mercedes-Benz) ont dépensé des trésors d’imagination pour créer toute une image d’instrumentations au sein de cet écran (qui est très semblable à celui de plusieurs modèles de la marque). Et il est modulaire, cet affichage. Sauf qu’il faille faire des recherches pour tout comprendre et tout utiliser. J’ai trouvé réponse à plusieurs de mes questions en fouillant sur Internet avec mon téléphone mais certaines commandes me sont demeurées plutôt obscures. Heureusement, même s’il y a toujours ce «pad» à la console du centre, son utilisation y est moins importante. Il y a d’autres commandes qui peuvent le remplacer.

Ah oui! Le petit volant avec base aplatie est superbe mais ce qu’il est chargé de commandes! Il est aussi chauffant mais ne cherchez pas le commutateur, il est au bout d’un tout petit levier caché presque sous la colonne de direction.

Les places arrière sont superbes mais je m’y suis trouvé un peu à l’étroit.

Par contre, les sièges d’avant sont très confortables et les places d’arrière plus utiles qu’on pourrait le penser (souvenez-vous qu’il s’agit d’un «coupé»!). Et si ce n’est pas très facile de se glisser aux places d’avant, c’est encore plus difficile à l’arrière! C’est le prix à payer pour posséder une voiture aux lignes aussi osées!

Les lignes profilées de la CLS viennent enlever du volume de chargement au coffre.

Enfin, il y a le coffre. Je passe rarement des commentaires négatifs sur les coffres mais dans le cas de cette Mercedes, il faut se rendre compte que le toit effilé et la ligne pointue de l’auto en réduisent un peu le volume…

Une nouvelle mécanique à découvrir…

Voici donc le point culminant de cet essai. Il était enfin vraiment temps que je mette la main sur une Mercedes mue par un de ces tout récents moteurs à six cylindres en ligne de ce constructeur. Cette unité de 3,0 litres à turbocompresseur avec configuration hybride légère (Mild Hybrid, ce qui veut dire que l’alternateur a été remplacé par un moteur-génératrice qui sert à la fois de démarreur et d’aide à la puissance) fait, dans le cas de la version AMG 53 que j’ai conduite, 429 chevaux et 384 li-pi de couple. Ce six est combiné à une boîte automatique à neuf rapports (qui se manipule manuellement grâce aux palettes derrière le volant) et à la traction intégrale 4MATIC, tout un atout dans notre contrée hivernale. La suspension pneumatique électronique est ajustable selon les types de conduite recherchées par le conducteur (j’ai conservé le mode de base vu les conditions météo peu encourageantes…) alors que le freinage est assuré par d’immenses disques ventilés de plus de 14 pouces avec des étriers appropriés. La direction est avec assistance électrique. La version AMG 53 Edition 429 est normalement livrée avec des roues de 20 pouces et pneus Pirelli PZero mais dans le cas de ma voiture d’essai, celle-ci avait des Pirelli Sottozero d’hiver (plutôt larges) pour respecter les lois du Québec. Notez que le comportement routier de cette AMG 53 est modulable grâce à des commandes au volant et que de placer les commandes en Sport changera aussi le ton des échappements. Curieusement, j’ai noté que le son des échappements produit par le six cylindres en ligne ressemblait étrangement à celui d’un …moteur Cummins turbodiesel que l’on peut retrouver sous le capot d’un Ram 2500!

Dommage! Le couvercle de plastique sur le moteur nous empêche de voir en détail ce tout nouveau six cylindres en ligne…

Sur la route  

Évidemment, je le répète, mes impressions de conduite se sont déroulées en plein hiver canadien ce qui ne rendra pas justice aux capacités de cette spectaculaire voiture. Toutefois, il y a des amateurs de la marque qui n’hésiteront pas à choisir la CLS AMG 53 pour leurs déplacements en hiver puisque, après tout, cette auto est à traction intégrale.

Au moins, j’ai eu droit à quelques jours superbes sur pavé sec pour prendre mes premières notes. Quoique méfiant des routes froides, j’en ai conclu qu’il est possible de passer du point mort à 100 km/h en quelques cinq secondes (merci au système 4MATIC). Et les reprises sont tout aussi impressionnantes. Il est possible de tirer le «maximum» du comportement routier de cette auto avec les palettes de changement de vitesse au volant (mais je vous conseille de demeurer méfiant des conditions de la route durant la saison froide). De ce que j’ai lu, l’AMG 53 est capable de vitesses maximales très impressionnantes mais ce n’est pas à conseiller de les essayer sur nos routes locales pour bien des raisons…incluant celles des forces de l’ordre!

Ce que peu de reportages vous indiqueront, ce sont les impressions de conduite durant une véritable tempête de neige de plus de 25 centimètres. C’est ce que j’ai vécu avec cette belle auto sur une des autoroutes ceinturant Montréal. Et celle-ci n’avait pas encore été déblayée!

L’auto est basse et les pneus sont larges. Rien pour vous encourager à conduire vite dans de telles circonstances. Mais, malgré une certaine sensation de «flottement» sur la neige épaisse, la combinaison de la traction intégrale et de pneus appropriés s’est avérée efficace…mais pas nécessairement des plus rassurantes! Pousser au-delà de 70 ou 80 km/h était plutôt risqué…

Autrement, lors de mes déplacements réguliers en situation urbaine, cette belle berline haut de gamme est demeurée fiable et prévisible. J’ai, toutefois, quelques remarques négatives incluant l’accès difficile à l’intérieur (toit très bas et profilé) et une complexité exagérée du fonctionnement des commandes. De plus, surtout chez nous, je crois qu’un essuie-glace serait utile à la lunette arrière qui est très inclinée et où la neige s’accumule facilement.

En ce qui a trait à la consommation lors de mon essai (hivernal, rappelons-le), mes calculs à la pompe se sont soldés à 13,5 litres aux 100 km (avec de l’essence Super, soulignons-le). Et le prix? Que diriez-vous de 122 146 $ pour la version AMG 53 Edition 429? Décidemment, cette berline Mercedes n’est pas pour tout le monde. Et encore faut-il avoir le courage de la rouler en hiver, surtout lors d’une tempête. Mais, souvenez-vous, ce sera la dernière production d’une telle bagnole. Ça vaut la peine d’y penser…

Les 24 Heures de Daytona

Pour moi, les 24 Heures de Daytona qui se sont déroulées le week-end dernier représentent le début de la nouvelle saison de course. Grâce au poste canadien REV TV, les amateurs de course automobile ont pu regarder (ou consulter par moment) toutes les 24 heures de cette épreuve qui a mis aux prises des prototypes extraordinaires et des voitures de sport sur le mythique anneau de vitesse de Daytona incluant son circuit routier au centre de la piste. Les vainqueurs roulaient à bord d’un prototype Acura mû par un moteur à quatre cylindres spécial turbocompressé. Ils ont dû composer avec une équipe de prototype Cadillac à moteur V8 expérimental hybride électrique de 5,5 litres (rien à voir avec les Cadillac que vous voyez sur la rue). Et aucune des deux équipes n’aura connu de problèmes mécaniques notables!  Malgré la longueur de cette épreuve qui comptait 61 véhicules au départ (chacune avec trois ou quatre pilotes se relayant), il y a eu de l’action à chaque minute.

(Photo IMSA)

Les 24 Heures de Daytona marquent le début de la saison mondiale des courses d’automobile.

Incidemment, la veille (le vendredi après-midi), il y a eu une course d’endurance de quatre heures pour les autos sport de production (mais quand même modifiées) qui a été gagnée par une Mustang GT4 alors que dans la division des véhicules avec moteur de moins de deux litres, l’Audi RS3 propriété de l’entreprise lavalloise Unitronic (mais avec une équipe américaine au volant) a réussi à mener une bonne partie de l’épreuve…pour ne lâcher qu’à quelques tours de la fin…On verra bien comment elle s’en sortira au cours des prochaines courses de la saison. Pour plus de détails, consultez imsa.com.

(Photo Unitronic)

Malheureusement, l’Audi RS3 de l’entreprise Unitronic de Laval qui a mené une partie de l’épreuve de soutien Michelin Pilot, a connu certains problèmes de «voiture neuve» qui l’ont reléguée en cinquième position de sa catégorie à la fin. C’est avec une pointe d’orgueil que je souligne que le dessin des couleurs est le travail de mon fils, Guillaume!

Chroniqueur
À propos de l'auteur
Archives d'Éric Descarries
Scroll to top