Le Cadillac XT6 Sport…reconduit!

Crédit photo : Éric Descarries

Il arrive parfois qu’un véhicule ne soulève pas les passions. Dans mon cas, c’est plutôt rare. Mais cette fois, il m’aura fallu quelques jours avant que je puisse apprécier à sa juste valeur le VUS dont il est question cette semaine. Il s’agit ici de l’intermédiaire XT6 de Cadillac. Ironiquement, avant de réserver cette camionnette de luxe qui m’a été si gracieusement offerte par GM du Canada, il m’a fallu faire un peu de recherche. Quoi? Un modèle qui m’aurait échappé? C’en était malheureusement le cas. Comment cela se fait-il? Surtout un modèle de Cadillac, une marque que je trouve importante (et surtout historique) dans l’industrie automobile. Pire encore, je me suis rendu compte que j’avais déjà traité le XT6…il y a trois ans! Les choses ont donc peu changé…le XT6 non plus! En vérifiant les chiffres de vente, je me suis aperçu que les ventes ne sont pas si spectaculaires demeurant sensiblement les mêmes depuis ce temps. Né en 2019,  les ventes américaines du XT6 gravitent toujours autour des 20 000 à 22 000 unités par année aux États-Unis et quelques 1500 à 1600 unités au Canada. Son principal concurrent, le Lincoln Aviator, affiche des données semblables aux États-Unis avec quelques véhicules de plus au Canada (tournant autour des 2000 unités). Il faut dire qu’il s’agit ici de véhicules presque «niche» et que les autres concurrents ne font guère mieux. Mais comment cela se fait-il qu’il y ait moins de «passion» pour le XT6…du moins à mes yeux! Car, de tous les observateurs à qui j’ai présenté le Cadillac XT6, peu, sinon aucun, ne l’aura reconnu! (Note: je viens de trouver de mes photos du Cadillac XT5…les deux véhicules sont presque identiques sauf que le XT5 est à cinq passagers et le XT6 peut accueillir jusqu’à sept personnes…évidemment, le XT6 est plus long! De plus, on constatera qu’il y a d’évidentes différences esthétiques surtout au niveau des phares avant entre les deux véhicules).

Même au bout de trois ans, rien n’a changé sur le Cadillac XT6.

D’abord, présentons le VUS Cadillac XT6. Il s’agit, bien entendu, d’un grand VUS intermédiaire ressemblant grandement au populaire Escalade. Il en est plus petit mais pas tellement. D’autre part, il est un peu plus grand (d’une dizaine de pouces) que le plus populaire XT5 (auquel il ressemble également). En fait, le XT6 repose sur une base semblable à celle du Chevrolet Traverse et du Buick Enclave (le XT5 utilise la plateforme C1XX de GM sur laquelle reposent aussi les GMC Acadia, et Chevrolet Blazer et Equinox). Ouf! Cela veut dire qu’il possède une configuration mécanique venant d’une traction avant (mais le XT6 n’est disponible qu’avec la traction intégrale au Canada) contrairement au Lincoln Aviator qui repose, lui, sur une base de Ford Explorer dont la configuration initiale est à propulsion (mais lui aussi n’est disponible qu’en version intégrale au Canada). Donc, le XT6 a été créé pour accepter sept passagers à son bord. Le véhicule de presse de GM était de la finition Sport avec ornementation monochrome (je commence en avoir assez de l’utilisation du terme Sport à toutes les sauces…je vous le demande, un grand VUS Cadillac peut-il être…sportif?).

Mais, il faut l’avouer, ce XT6 peut s’avérer un véhicule relativement utile!

Le moteur de base du Cadillac XT6 demeure le quatre cylindres turbocompressé de 2,0 litres mais celui qui m’a été prêté avait sous le capot le vénérable mais fiable V6 «corporatif» de GM de 3,6 litres. Celui-ci fait alors 310 chevaux et 271 li-pi de couple (ce qui est l’équivalent de 396 newton-mètre de couple en mesure métrique ce qui explique le chiffre 400 au hayon arrière, Cadillac ayant arrondi le chiffre 396…). Ces éléments mécaniques sont les mêmes pour le XT5!  La seule boîte de vitesses disponible demeure celle à neuf rapports créée par GM avec la traction intégrale. Toutefois, selon le mode de conduite choisi par le conducteur, la XT6 devrait utiliser la traction avant d’abord avant de transférer de la puissance aux roues arrière. Le conducteur peut, toutefois, «verrouiller» la traction intégrale par une commande au tableau de bord. Il pourra aussi choisir un type de suspension de régulière à sportive en passant par…«Off-Road» (vraiment? J’imagine mal un propriétaire de XT6 s’aventurer en sentier hors-route à moins de vouloir concurrencer le Lexus GX460 basé sur le Toyota 4Runner, un 4×4 avec châssis rigide…). Mon véhicule d’essai était équipé de pneus Michelin 235/55R20 toutes saisons d’origine.

Le tableau de bord est demeuré le même…et mon véhicule d’essai n’avait pas encore le régulateur Super Cruise…

Là où le Cadillac XT6 accuse un peu de faiblesse, c’est au niveau de son intérieur. On a déjà mentionné que la XT6 ressemble beaucoup aux autres VUS ou VUM de Cadillac (alors que son rival principal, le Lincoln Aviator présente une ligne très différente des autres Lincoln) mais là où ça blesse, c’est au niveau de l’intérieur qui n’est pas plus glorieux que celui d’un Chevrolet Traverse haut de gamme (il n’y avait même pas de GPS dans mon véhicule d’essai, celui-ci étant remplacé par l’adaptation à Apple CarPlay !) et qui n’a pas été révisé depuis son lancement. Toutefois, si le tableau de bord ne ressemble pas à celui du Traverse (il est plus simple mais plus élaboré), il est presque identique à celui du XT5 !  Cependant, il lui manque des détails qui devraient lui permettre de mieux se mesurer aux tableaux de bord de ses concurrents comme l’Audi Q7, le BMX X5 voire même le Lincoln Aviator! Ce design commence à dater. D’ailleurs la finition des garnitures de portières épouse les mêmes formes que celles du Traverse ce qui trahit trop la provenance du XT6…

Les places du centre sont quand même confortables et accueillantes.

Autrement, les sièges avant sont très confortables. La console centrale est aussi de dessin très simple alors que le levier de vitesses se dresse en son centre. Il s’agit, vous l’aurez compris, d’une commande électronique qui n’a que des contacts avant ou arrière avec peu de déplacement. La position Neutre s’obtient qu’en pressant un bouton au pommeau. La plus petite commande rotative à la console sert au volume de la radio alors que la plus grande sert aux fonctions affichées à l’écran qui sert à la radio, aux caméras de marche arrière (et de rapprochement à l’avant) et aux autres fonctions. La rangée du centre accepte trois personnes  alors que celle toute à l’arrière peut asseoir deux personnes. Par contre, cette dernière n’est pas aussi facile à rejoindre que prévu et elle n’offre pas beaucoup de place. Mais elle suffit pour deux enfants! Quant à l’espace de chargement, il suffira pour une utilisation régulière. Par contre, si l’on veut plus de place, on rabat le dossier des deux places arrière et on obtient beaucoup de place…et plus encore si les dossiers du centre sont également repliés! C’est là une des plus belles qualités de ce véhicule. Évidemment, le hayon est à commande électrique.

Au moins, le Cadillac XT6 offre beaucoup d’espace intérieur, surtout au niveau du chargement.

Sur la route

Bien entendu, c’est sur la route que l’on peut profiter du Cadillac XT6. Mais, sans décevoir, sa conduite ne surprendra personne. J’ai bien fait attention de placer l’ajustement en position régulière (Touring). Un tel VUS n’a pas besoin d’être évalué en position Sport…il n’a rien d’une sportive.

Au départ, je me suis rapidement rappelé mes impressions au volant du Chevrolet Traverse. Le son du moteur V6, quoique discret, y est reconnaissable…tout comme ses performances. Ce moulin de 3,6 litres est, comme je l’ai écrit plus haut, «corporatif». On le retrouve dans plusieurs véhicules de GM et il se distingue, entre autre, par sa fiabilité. Mais ce n’est pas le plus rapide sur le marché…ni le plus économique (peut-être est-il dû pour être revu?…ah non, c’est vrai, tous les produits Cadillac devraient être électriques sous peu alors, la «vie» du XT6 devrait se terminer en 2025, selon les prédictions du constructeur…). Malgré tout, il permet à cette caisse de quelque 4700 livres d’atteindre le cap des 100 km/h en quelque sept secondes. J’ai vu au travers quelques documents que sa vitesse maximale devrait être d’autour de 210 km/h…ce que je n’ai pas osé faire! La direction est tendre mais relativement précise. Le choix de conduite Sport devrait raffermir celle-ci. Par contre, le freinage Brembo est à la hauteur de la situation, lui! Mais il faut toujours se souvenir que l’on conduit un grand VUS!

Le moteur de 3,6 litres qui animait mon Cadillac XT6 d’essai était ce «vénérable» V6 «corporatif» qui n’a plus besoin de présentation.

Soulignons, tout du moins, que la visibilité est très bonne au volant de ce véhicule. C’est décidemment une camionnette destinée aux grands voyages. Elle affiche une capacité de remorquage de 4000 livres. Sur grand-route, on s’en doute, ce Cadillac est silencieux et doux. En situation urbaine, les dimensions de l’XT6 ne sont pas si encombrantes. Le véhicule, bien équipé d’aides dont des caméras pour l’avant comme pour l’arrière, se stationne facilement (malgré un rayon de braquage limité) et il passe bien dans la plupart des garages souterrains. Incidemment, pas besoin de le demander, je n’ai pas essayé de conduire ce Cadillac hors-route malgré la fonction Off Road. Par contre, celle-ci pourrait être utile en hiver si l’on doit circuler sur une route très enneigée…sous toute réserve…Ah oui! Surprise, ce XT6 n’était pas équipé du régulateur Super Cruise…

En ce qui a trait à la consommation, on ne peut pas dire que ce Cadillac est un champion d’économie. Suivant une utilisation autant urbaine que routière, j’ai obtenu une moyenne de consommation de 15,7 l./100 km (alors que le compteur indiquait 15,0 l./100 km). Heureusement que le moteur n’exige que du carburant régulier. Le prix de base de ce VUS de luxe est de 62 698 $ auquel on a retiré 175 $ pour le manque de livraison des puces électroniques de chauffage des sièges arrière et du système de recharge du téléphone (qui seront quand même installés sans frais lorsque les puces seront disponibles). Par contre, il faut y ajouter 260 $ pour les emblèmes monochromes, 2705 $ pour l’ensemble de technologie et 100 $ pour cette (toujours aussi ridicule) taxe d’accise fédérale pour le climatiseur. Il y a aussi 2 200 $ de frais de transport et de préparation et quelques autres petites dépenses ce qui fait que mon XT6 d’essai revenait alors à 67 788 $ plus nos taxes locales.

J’ai peut-être été un peu déçu sévère en analysant ce beau VUS. Je croyais qu’en plus de trois ans, il aurait connu plus d’amélioration. C’est peut-être le prix à payer pour la période pandémie ou pour le passage accéléré que l’on vit présentement pour passer à la technologie (trop?) électrique. Malgré tout, on y retrouve trop de caractéristiques qui nous ramènent au Chevrolet Traverse duquel il découle. Pourtant, il ne s’agit pas, ici, d’un mauvais véhicule. Il est agréable à conduire et je crois qu’il sera relativement fiable. Heureusement, son design extérieur l’identifie bien à la gamme Cadillac. Selon moi, Cadillac s’est empressé dans le passé de créer ce modèle pour concurrencer le Lincoln Aviator (qui, aujourd’hui, est au moins disponible en version hybride enfichable PHEV) qui connaissait une meilleure presse (tout du moins, beaucoup plus de presse) à l’époque. Maintenant, il semble «vivoter»…comme bien d’autres véhicules! C’est ce qui expliquerait que le modèle sera abandonné en 2025.

Pneus d’hiver… Vu que la saison du pneu d’hiver est débutée, si vous avez des commentaires sur ceux qui équipent votre véhicule, j’aimerais les connaître! Même sur pavé sec! D’autre part, je ne sais pas si vous avez remarqué mais, plusieurs véhicules, surtout asiatiques, ont de phares tout simplement éblouissants le soir! J’ai lu que les constructeurs étaient à réviser la situation. Ce qui pourrait aider, en attendant, c’est de fermer les phares de route que l’on retrouve sous le pare-chocs. Je me demande combien de conducteurs sont conscients qu’ils sont allumés et qu’ils n’apportent pas grand-chose à la visibilité en ville!

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