L’incroyable Jeep Wrangler Rubicon 392

Crédit photo : Éric Descarries

Ce n’est pas d’hier que je parle de Jeep, surtout des traditionnelles Wrangler (autrefois appelées CJ, YJ ou TJ). L’année dernière, au Festival de Essais de l’AJAC, j’ai eu l’opportunité de mettre la main sur la plus folle des Jeep de production, la Wrangler Rubicon 392.

Dans le passé, il y avait des moteurs V8 dans les CJ, des 304 pouces cubes d’American Motors (à qui Jeep appartenait à l’époque). Quand Jeep s’est mis à produire ses remplaçantes, les plus modernes YJ et TJ, le constructeur ne s’en est tenu qu’à des moteurs à quatre et six cylindres en ligne. C’est là que certains «hot-rodders» ont commencé à transplanter des V8 sous le capot des Jeep. Toutefois, le plus surprenant fut la transplantation du tout récent V8 Hemi sous le capot de TJ et surtout de plus récentes JK et JL. Mais cette fois, c’est la folie extrême! La Jeep Wrangler Unlimited (à quatre portes) est désormais disponible d’usine avec un V8 Hemi. Et pas n’importe lequel Hemi, le 6,4 litres! Un moteur qui fait pas moins de 470 chevaux!

Sauf pour un capot approprié et une suspension relevée, il est difficile de reconnaître la Rubicon 392 !

Comme je l’ai mentionné plus haut, j’ai d’abord mis la main sur une Wrangler Rubicon 392 dans la région du Canadian Tire Motorsport Park. Mais ne fut que pour une trentaine de minutes durant une séance qui m’a amené en sentier également. C’était il y a un an. J’ai enfin pu conduire une de ces Wrangler Rubicon 392 (392 pouces cubes ou 6,4 litres) pour une semaine complète il y a quelques jours ce qui m’a permis de faire certaines expériences qui ne pouvaient être faites au CTMP.

Toutefois, de l’arrière, la version 392 de la Rubicon se reconnaît à ses échappements double.

C’est un peu inquiétant de savoir quelle mouche a piqué les ingénieurs de Jeep (maintenant du groupe Stellantis) de créer un tel monstre. Une Wrangler, avouons-le, ce n’est pas une voiture de sport. Ce n’est même pas un véhicule de performance. Mais c’est un excellent véhicule tout-terrain! Toutefois, a-t-elle besoin de 470 chevaux?

La Rubicon 392 est mue par le légendaire V8 Hemi de 6,4 litres qui semble bien à sa place sous le capot de cette puissante Jeep!

Les jours du Hemi sont comptés. La version Hellcat devrait disparaître à la fin de 2023 alors que la version de base et autres variantes seront lentement éliminées. Stellantis a donc tenu à en terminer la carrière en feux d’artifice ! Sans en faire trop de bruit, j’ai un peu hâte de voir comment le Wrangler se débrouillera avec le nouveau six cylindres en ligne Hurricane bi-turbo qui devrait remplacer le Hemi au cours des prochaines années (si Jeep choisit de l’ajouter à sa liste des options pour la Wrangler!). Mais, il y a une chose que le six en ligne (un naturel sous le capot d’une Jeep) ne pourra jamais remplacer : le son d’un V8. Et pour nous le prouver, les ingénieurs de Jeep ont conçu un système d’échappements très spécifique à cette Wrangler Rubicon. Sachant que «trop de son» peut apporter des problèmes aux propriétaires de Jeep (des voisins ennuyés par le vrombissement ou des agents de la paix irrités par le volume du son), ces ingénieurs ont équipé les échappements d’un système qui atténue complètement le son du V8 ou qui le relâche presque comme des échappements libres. Le résultat est à la discrétion de l’utilisateur.

Un coup d’œil sous le capot nous montre les détails apportés à l’admission d’air au V8.

Toutefois, celui-ci n’a pas tout le contrôle des échappements. Même si le commutateur est en position plus discrète, lorsque le moteur est lancé, il laisse échapper tout un vrombissement (plusieurs autos font cela, les Jaguar F-Type surtout). Mais il redevient discret en quelques secondes. Cependant, lorsque le conducteur appuie à fond (comme pour dépasser, par exemple), ces mêmes échappements redeviennent libres le temps de relâcher momentanément toute la puissance du Hemi !

Le tableau de bord de la Wrangler Rubicon 392 est presque identique à celui des autres Jeep Wrangler sauf pour la disposition de certaines commandes.

Pas besoin de revenir sur le design de cette Jeep (sauf, encore une fois, pour son capot adapté aux besoins de la cause), elle est reconnaissable partout où elle va! Quant à l’intérieur, il est toujours aussi  robuste mais très simple. Dans le cas de cette Rubicon, il faut savoir grimper les seuils de porte élevés pour prendre place à l’intérieur (un vrai véhicule tout-terrain ne doit pas avoir de marchepieds ce qui nuirait à son dégagement au sol!)  . À l’avant, c’est relativement confortable. À l’arrière, on est un peu plus à l’étroit. Quant au coffre, sa capacité est quand même limitée sauf si l’on rabat les dossiers des sièges d’arrière. Mais cela, ce n’est certes pas nouveau. Ma Rubicon était aussi équipée du toit ouvrant électrique en toile, une option de plus de 4000 $ !

Les places arrière peuvent être un peu étroites pour les passagers un peu plus grands.

L’espace réservé aux bagages n’est pas des plus vastes. Heureusement que les dossiers des sièges arrière peuvent se rabattre.

Regardons sous le capot…ou même sous le véhicule! Pour appuyer le 392 Hemi, la seule boîte de vitesses disponible est l’automatique Torqueflite 8HP75 à huit rapports. Et le seul boîtier de transfert disponible est la version MP3022 à quatre roues motrices en tout temps. Ce boîtier se retrouvait, de ce que j’ai pu lire, sous la Jeep Liberty aussi! Pourtant, il est suffisamment fort pour le 392!  Il n’y a pas de roues motrices arrière seulement, les ingénieurs de la marque ayant prévu qu’une telle configuration pourrait prendre un conducteur inexpérimenté par surprise avec des conséquences majeures! Et, aussi drôle que cela puisse paraître, il n’a qu’un rapport final de 2,72 (comme celui de ma Jeep TJ 1998 à moteur à quatre cylindres) et non de 4,0 comme sur les autres Rubicon. Et il n’a pas de différentiel central verrouillable, tout se jouant par des disques gérés par électronique. Les ponts avant et arrière sont d’un rapport de 3,73 contrairement aux 4,10 disponibles sur tant de Jeep. Ces ponts avant et arrière sont verrouillables par commande électrique au tableau de bord tandis que la barre stabilisatrice avant est déconnectable (toujours par commande électrique aussi de l’intérieur). Notons qu’avec l’option Xtreme Recon (sur mon véhicule d’essai) avec d’énormes pneus BF Goodrich T/A de 35 pouces, ce rapport peut être de 4,56!

Avec de tels chiffres, on se rend compte que les gars de Jeep ont créé un monstre qui peut être capable d’accélérations foudroyantes sur la route (mes essais sur route «froide» m’ont permis de passer de 0 à 100 km/h en quelque cinq ou six secondes. Et, croyez-le ou non, les roues avant ont patiné!).

Toutefois, on n’est pas toujours en situation d’accélérations. Il faut conduire sur la route où la Rubicon est un peu ferme! Là où j’y trouve des faiblesses, c’est sur autoroute. Malgré le fait que la Rubicon soit un peu dénudée, elle est bruyante mais pas au point où l’on ne s’entend plus. Oui, le niveau sonore est audible mais pas assourdissant. Ce qui est plus ou moins agréable, c’est la direction qui manque de précision. Ce n’est pas une direction à crémaillère mais à billes, le prix à payer, semble-t-il, pour conserver l’essieu avant rigide!

Évidemment, j’ai fait quelques pistes hors-route d’essai du CTMP lors de ma première expérience l’année dernière et un peu de sentier plus civilisé à la pépinière de mon ami Pierre Archambault à Laval (que je remercie ici!). Définitivement, je ne connais pas d’autre véhicule tout-terrain commercialement disponible qui est capable d’autant de prouesses hors-route !

Les énormes pneus BFGoodrich All-Terrain T/A de 35 pouces sont vraiment efficaces en situation hors-route mais j’estime qu’un bon pneu d’hiver approprié serait meilleur sur des routes glacées.

Si vous voulez parler d’économie de carburant…regardez ailleurs! Idéalement, il faut remplir le réservoir d’essence super. Stellantis prévoit une moyenne de consommation de 6,5 l. /100 km avec un résultat de 18,5 en ville et 14,1 sur route. La température froide n’a pas aidé à la situation et j’ai fait pire que cela. Mais il faut se rendre compte qu’il s’agit d’un véritable «hot-rod», une auto modifiée de plus de 4500 livres! Toutefois, le côté positif des choses, c’est que ce «hot-rod» est produit en usine et qu’il vient avec une garantie!  Pas le véhicule idéal pour voyager…mais quel jouet pour s’amuser! Cette Rubicon ferait une bonne deuxième ou troisième voiture à la maison…mais moins un véhicule principal!  

De base, une Wrangler Unlimited Rubicon 392 commence à 101 445 $. Le véhicule d’essai que vous voyez dans ce reportage avait comme options l’attelage de remorque de 495 $ et surtout l’ensemble Xtreme Recon avec les grosses roues et la suspension appropriée de …4 295$! La liste des options continue avec les carpettes spéciales de 225 $, le pare-brise Gorilla Glass de 250$, le toit Elec Sky de 4295 $, la caméra hors-route intégrée de 595 $ en plus de l’écoprélèvement fédéral de 2000 $ et de l’incroyable taxe d’accise fédérale pour le climatiseur (qui date de 1974, je le rappelle). Ajoutez à cela les frais de transport et préparation et on en arrive à un joli total de 116 495 $!

Laissez-moi, quand même, rêver à en posséder un! 

La réunion annuelle du club CVQ

Chaque fois qu’il y a des courses régionales au Circuit du Mont-Tremblant, j’aime m’y rendre surtout pour y voir certains de mes vieux copains qui écument la piste avec leurs voitures anciennes comme des Mustang et Camaro des années soixante, des MGB et autres anciennes sportives…Ces gars-là appartiennent au club Course Vintage Québec (CVQ) et j’aime en publier quelques photos dans ce blogue et dans des reportages sur 360nitro.tv.

Quand on parle de bons vieux amis, j’ai reçu une invitation la semaine dernière pour participer au souper annuel de ce club! L’invitation est venue du président Paul Giroux, fils d’un ami des courses décédé depuis quelques années et…ancien élève de l’époque où j’enseignais! Quel plaisir ce fut de rencontrer tout ce beau monde et d’apprendre que l’année prochaine, on devrait voir des répliques de voitures de course légendaires rejoindre ces amateurs de vitesse sur la piste. On parle ici de la possibilité de répliques de Cobra et de Ford GT et peut-être d’autres modèles de la belle époque.

Le groupe administratif du CVQ n’a pas hésité à en reprendre les commandes pour la saison 2023.

Un excellent souper à la Salle de réception La Sirène de Laval est venu conclure la saison 2022.

Merci, les gars (et les quelques filles) de l’accueil et comptez sur moi, je vous couvrirai encore en 2023!

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