J’ai enfin eu ma discussion de banc de parc avec Raphaël! Pas parce qu’il n’était pas disponible, loin de là! Mais à chaque fois que je me préparais pour une entrevue avec lui, une nouvelle sortait et changeait tous mes plans. La première fois où je me préparais à discuter avec lui, c’était pour aborder la vision et la stratégie pour les prochaines courses, en prévision de s’assurer rapidement de sa présence aux séries de fin de saison. Ce matin-là, un article du journal de Montréal annonçait que la saison de Raphaël était compromise… ouin… ce n’était plus trop pertinent de parler des séries!
On donnait beaucoup de détails dans cet article, dont le montant d’argent pour les frais de location de la voiture. Questionné à savoir si le contenu de l’ article l’avait dérangé, le kid a répondu que’ dérangé’ n’est probablement pas le bon mot.
<< J’ai surtout été surpris car on ne discute pas de montant d’argent et on ne divulgue pas ces informations. Force d’admettre que le journaliste avait de bonnes sources. Ce qui est un peu plate, c’est qu’il y a plusieurs nuances à mettre à ce montant. Ce n’est pas un chiffre qui est totalement faux mais nous, on le sait combien ça coûte et comment les partenariats fonctionnent. Il y a plusieurs choses à prendre en ligne de compte. >>
Ensuite, les évènements se sont enchaînés pour Raphaël. J’ai donc décidé de laisser passer le temps un peu et d’avoir une discussion avec un certain recul et surtout, une discussion de course.
Maintenant la poussière tombée, nous avons eu la chance de discuter un peu de la fin prématurée de sa saison 2021. Quand il est parti pour les États, en février dernier, c’était dans le but de faire la saison au complet. Même s’il savait qu’il n’avait pas assez de ‘’linge’’ dans ses bagages pour passer la saison aux États-Unis, il était confiant d’en trouver ici et là et surtout être des playoffs. Mais bon, les choses ne se sont pas passées comme prévu, on le sait. Cette situation a créé une vague d’empathie incroyable sur les réseaux sociaux. Les fans se sont mis à ‘’taguer’’ des entreprises et des personnalités fortunées dans le but d’aider Raphaël à compléter sa saison. Certains n’y allaient pas de main morte en critiquant littéralement, sur la place publique, des entreprises qui n’affichaient pas de partenariat avec Lessard. Questionné à savoir si toute cette vague a pu aider(ou nuire) et quelle fut sa réaction lorsqu’il a vu ça, le jeune Beauceron y est allé d’une réponse tout sourire.
<<C’était vraiment le fun à voir. On sentait que les fans étaient impliqués et ça montrait l’impact et la visibilité qu’une entreprise peut avoir en se joignant à un pilote automobile. Mais, d’un autre côté, on comprenait aussi que les fans avaient peur de perdre leur activité du vendredi soir et week-end de courses. Mais la majorité des entreprises que les gens taguaient, elles avaient déjà été contactées par notre équipe. Alors non, ça n’a pas vraiment nui. J’ai trouvé ça le fun de voir des fans aussi impliqués. >>
En attendant on fait quoi?
Le plan est vraiment de mettre cette saison sur pause et de travailler pour 2022. Avec le déconfinement qui commence, Raphaël a bon espoir de signer de bons partenariats pour 2022.
<<C’est sûr que l’idéal serait un partenariat afin d’être porte-parole pour une entreprise, ce qui me permettrait d’avoir un salaire et un bon volant en Nascar>>
Mais il tient à préciser que plusieurs types de partenariat sont possibles. Le but pour Lessard est de faire la saison complète en 2022… Même s’il ne ferme pas la porte à un programme partiel.
<<En fait, je veux conduire une voiture de course! Peu importe la façon, je veux aller aux courses, lance-t-il avec aplomb.
D’ailleurs, Raphaël est en discussion avec quelques équipes et il n’est pas impossible de le voir en Nascar Truck cette saison pour quelques piges. Certaines équipes l’ont contacté afin de s’informer des possibilités pour l’engager lors de certaines courses ciblées. Donc ,un peu comme un joueur de hockey sur l’équipe de réserve, Lessard doit se tenir prêt à retourner aux États-Unis, si l’occasion se présente. (De toute façon, c’est le retour au Canada qui est compliqué avec la quarantaine, pas de se rendre aux USA.) Mais Lessard a été clair. Oui c’est possible mais moi je ne paie pas un sou pour y aller. Ça ne doit pas nuire non plus à mes projets pour 2022.
De retour au Québec, Raphaël a terminé sa quarantaine et a commencé à travailler pour l’entreprise familiale. L’important, pour l’instant, est de travailler et amasser de l’argent car il doit payer ses choses au États-Unis. Il est, quand même, resté un certain temps là-bas et il lui reste quelques dépenses à rembourser. Mais, message aux promoteurs de courses du Québec, Raphaël est disponible si vous avez une voiture pour lui! Il est même disponible pour une pige sur terre battue. Lui, qui a brillé à Bristol-Dirt, pourrait venir tourner à gauche avec les pilotes du Québec dans un autodrome près de chez vous, si l’occasion se présente. C’est un succès au guichet et en webdiffusion assuré si Raphaël Lessard débarque chez vous. Il se dit disponible pour Vallée-Jonction, Montmagny et n’importe quelle piste sur terre battue, si une voiture est disponible pour lui. Et pour la Nascar Pinty’s? Lessard répond avec un peu d’hésitation.
C’est sûr que ça m’intéresse vraiment beaucoup mais il ne faudrait pas que ça gruge mon budget de 2022 aux États-Unis. Mais si un bon volant est disponible et qu’un partenaire se présente, c’est sûr que j’aimerais faire les courses au Québec.
Comment ça marche?
Pour terminer, je voulais qu’on jase de courses. C’est quoi le quotidien d’un pilote Nascar? Les bourses, les volants, les accidents … bref une bonne jasette de curieux J
Nous avons discuté des types de pilotes. Est-ce que ça existe des pilotes engagés en Nascar? Oui ça existe… mais très peu. Même dans la Cup Series, il estime qu’au minimum, 50% des pilotes payent pour leur volant. La différence, c’est que les autres pilotes, en Cup, ont fait leurs preuves et sont supportés par des partenariats majeurs qui promettent de payer le volant et un salaire aux pilotes. Donc, à moins de s’appeler Kyle Bush, être supporté par de bonnes entreprises est primordial pour se rendre en haut… et y rester.
Ce qui nous a emmené à discuter des bourses. C’est à qui cet argent-là? Tout dépend des ententes avec les équipes. Certaines équipes conservent les bourses, d’autres donnent un pourcentage des bourses aux pilotes et d’autres conservent les bourses mais donnent un petit salaire fixe aux pilotes. Et Raphaël met l’emphase sur le PETIT salaire.
<< Beaucoup de personnes pensent que je me suis mis Riche avec KBM… Maaaaaaaiiiiiissss non!>> lance-t-il avec son sourire habituel.
Tant qu’à parler d’argent, qui paie pour les dégâts sur la voiture? Et bien c’est compris dans les montants de location. Comme dit Lessard : ça coûte déjà assez cher de même si, en plus, il fallait payer pour les… (disons les moins prudents pour être polis) qui t’envoient dans le mur, ça n’aurait plus de sens! De toute façon, tout est fait et refait aux ateliers et les pilotes changent régulièrement de camion, tout dépend du type de tracé. Pour nous, à la télé, on pense que c’est la même camionnette que la semaine d’avant mais, en réalité, c’est possiblement un tout nouveau camion.
Et ça ressemble à quoi le quotidien d’un pilote Nascar?
Raphaël se présentait à tous les jours à l’atelier pour discuter avec son équipe et créer des liens avec ses équipiers. Comme il changeait souvent de camion, il avait souvent besoin d’être présent pour s’assurer d’avoir les bons ajustements (sièges, pédales) parfaits. À tous les jours, il y avait beaucoup d’entrainement. Avec le programme de Chevrolet, il s’entrainait également beaucoup. De la course à pied (il n’a jamais autant couru à pied de sa vie) des exercices de réflexe et de vision. De l’entrainement en piste, aussi en karting, des suivis de nutrition bref, un encadrement exemplaire. Même s’il ne ferme pas la porte à un retour avec Toyota, Lessard a apprécié énormément son passage chez Chevrolet. Il a appris beaucoup et il a été impressionné de l’encadrement professionnel qu’il a reçu. Cette petite pause aura peut-être pour avantage d’assister à quelques courses de Raphaël au Québec. Même si c’est loin d’être le plan idéal, je crois que les fans vont se ruer vers la prochaine sortie en piste de Raphaël. Au final, il faut parfois faire un pas en arrière pour revenir plus fort plus tard. Il est jeune, il a un talent fou et surtout, il a tout pour faire un excellent porte-parole. Je suis convaincu qu’il retrouvera sa place dès l’an prochain.
D’ici là, souhaitons nous de le voir prendre part à quelques courses dans la belle province!
BRAVO pour cet article. On en sait un peu plus sur les bons et les mauvais cotés d’un pilote NASCAR. Pas toujours aussi ROSE………! Dans la vie, on doit toujours se battre. Des chemins tranquilles???????. J’espère de tout coeur une bonne continuité a RAPHAEL.