J’ai l’impression de constamment vivre le jour de la marmotte. En novembre 2019, j’avais écrit un article qui s’intitulait « GP3R … Je manque de mots ». Je dois vous avouer , je ne pensais pas à devoir écrire à nouveau un article concernant le refus ou la remise en question de l’octroi de subvention au Grand Prix de Trois-Rivières.
La théorie que j’exposais à l’époque était que les gens devenaient complètement fous avec la folie environnementale. Je pense qu’il va falloir se faire à l’idée que ce n’est pas près d’aller en s’améliorant, si je me fis à la nouvelle que j’ai lu dans le populaire quotidien régional « Le Nouvelliste ».
Résumé de la situation
Il faut comprendre qu’une grande partie des évènements culturels et sportifs sont dépendants de nos gouvernements (fédéral, provincial et municipal) ainsi que de certaines sociétés d’État qui se transforment en commanditaire plus ou moins privé. Les fameuses subventions permettent à la classe politique d’avoir une forme de main mise en ayant droit de vie ou de mort sur le futur d’un évènement ou même encore d’une entreprise.
Il est difficile de nier qu’il faut agir (surtout éviter de réagir) pour protéger notre environnement. Il est important que les gens se concertent à ce sujet. Une grande partie de la population et même certains élus agissent avec discernement et surtout avec du « gros bon sens ».
Quand j’utilise le terme « folie environnementale », je ne vise qu’une partie infime de la société qui serait prête à tout sacrifier, sans aucune réflexion ni vision, une partie de nos acquis pour sauver la planète. Selon un article du devoir publié en octobre 2019, les émissions de CO2 provenant du Canada représentaient environ 1.6% des émissions mondiales comparativement à 27% pour la Chine. Malgré cela, je crois que nous avons chacun une responsabilité d’agir, mais de là, à virer fou et de ne plus dormir, il y a toujours bien une marge à franchir.
Je reviens donc au Grand Prix de Trois-Rivières, un évènement que j’affectionne particulièrement et qui fait parti de mes plus beaux souvenirs de jeunesse et de vie d’adulte. Étant curieux de nature, j’aime bien me tenir informé de débats concernant l’octroi des subventions municipales à l’évènement trifluvien. N’ai-je pas besoin de vous rappeler l’importance économique du GP3R autant pour la capitale de la Mauricie que pour le Québec.
Je repasse souvent le fait que remettre en question une subvention accordée à un organisme est sain en soi dans une démocratie. Le contribuable, bien que certains politiciens le pensent, n’est pas une pompe à « cash » sans fond. Il arrive qu’à un certain moment qu’il y ait des choix à faire. Ils peuvent être pleinement justifiés lorsqu’il s’agit de décisions économiques ayant pour but de respecter la capacité des payeurs de taxes.
Le bout qui m’agace particulièrement est lorsqu’on remet en question des subventions sous prétexte environnemental. La capitale de la Mauricie, via son conseil municipal, a adopté en décembre 2018 à l’unanimité une résolution déclarant l’urgence climatique. Claude Ferron, conseiller municipal, a fait la demande qu’un vote soit tenu concernant l’attribution d’une subvention donnée au GP3R prétextant que la ville se doit de respecter la déclaration d’urgence climatique. Heureusement, à part monsieur Ferron et deux autres conseillers, la majorité du conseil a voté contre cette proposition.
«Il y a une culture de l’automobile dans notre société. Un évènement comme le GP3R fait la promotion de l’automobile. Nous avons un deuil à faire. C’est un évènement qui génère beaucoup de carbone. Si on n’arrête pas, on ne pourra pas s’en sortir.»
– Claude Ferron, conseiller de district à la ville de Trois-Rivières
Mon avis sur le sujet
Je ne suis pas un scientifique et je ne possède aucunement la science infuse. Cependant, contrairement à certains extrémistes environnementaux, j’essaie toujours de baser mes décisions sur du concret et avec un minimum de vision et de gros bon sens. En résumé trouver un juste un milieu.
Les nombreux experts du milieu automobile s’entendent pour dire que le domaine de l’auto va être en transformation plus que jamais au cours de la prochaine décennie. Plusieurs nouvelles technologies, dont la conduite autonome ainsi que l’électrification, auront une place de plus en plus majeure. Cela pourrait même aller plus vite qu’on le pense.
Je suis d’accord avec monsieur Ferron, en effet il y a une culture automobile dans notre société. Mais encore ? Comme mentionné plus haut dans ce texte, le Canada ne représente même pas deux points de pourcentage des émissions de CO2. Ce chiffre est tellement épeurant qu’il semble que certains seraient prêts à tout sacrifier. La Chine représente plus du quart du CO2 émis sur la planète . On agit comme si on était les pires pollueurs de la terre. Citron, est-ce que c’est moi ou il y a quelque chose de pas logique là-dedans ?
Vous allez faire quoi quand il n’y aura plus de GP3R à Trois-Rivières, vous allez transformer le cite de l’exposition en terrain de pâturage pour les herbivores ? Un autre conseiller a déclaré que la course auto fait beaucoup de bruit et incite à la vitesse. Donc ici, on pense sérieusement que la majorité de la population se met à faire des courses dans la rue et à rouler la pédale à fond à cause du Grand-Prix. Pourquoi ne pas interdire aussi les courses autos à la télé ainsi que tous les jeux vidéo qui font la promotion du sport automobile. Les gens qui passent des heures sur simulateur ont peut-être le pied pesant rendu dans leur voiture. Je pense qu’on devrait faire une sérieuse étude là-dessus, un sondage ici serait justifié !
Le monde de la course automobile devra suivre la tendance et sans contredit aller vers l’électricité. Une fois l’opération accomplie. Elle n’émettra plus de pollution et par le fait même plus de son. Imaginez, on va aller voir nos courses en écoutant du Marie Mai ou du Paul Piché, ça va être complètement fou ! Malheureusement, si on fait tout pour que le GP3R disparaisse en utilisant le prétexte de l’environnement. On ne pourra jamais réaliser le rêve d’aller au GP3R et d’assister à une course tout en écoutant un de nos artistes québécois favoris. Je m’ imagine déjà, bière à la main, assister à une course 100% électrique tout en écoutant « Heureux d’un printemps……qui m’chauffe la couenne ».
Pour ceux qui ont trouvé imbécile le paragraphe précédent, j’aimerais porter votre attention que c’était de l’ironie. Cependant, c’est vrai l’auto électrique n’émet pas de bruit. Les amateurs de gros sons de moteur auront le sentiment d’assister à une course de jouets érotiques féminins. Mais bon c’est un petit sacrifice à faire. C’est vrai qu’aujourd’hui l’utilisation maximale de certains produits est intimement reliée à la durée de vie et à la puissance des batteries.
Les dirigeants de la ville de Trois-Rivières se doivent de supporter le Grand-Prix en gardant comme vision que dans un avenir, pas si lointain, il se pourrait fort bien que le GP3R soit en grande partie, sinon tout électrique. Si on se base sur une supposée urgence climatique qui serait présente dans la belle région de Trois-Rivières pour couper une subvention vitale à cet évènement et bien la ville passe à côté d’une magnifique révolution dont elle aurait pu être le fer de lance. La folie climatique peut souvent amener à prendre des décisions aucunement réfléchies basées sur le présent et non avec une vue sur le moyen et long terme. Je ne crois pas qu’attendre quelques années que la transition électrique du sport automobile, soit bien enclenché, que cela soit si catastrophique pour le climat de la ville de Trois-Rivières.
En conclusion
Certains passages de cette chronique paraîtront insensés dû à certaines ironies. Si j’ai fait cela, c’était simplement pour mettre en contexte qu’il est tout aussi insensé d’avoir l’idée de couper les fonds au GP3R sous prétexte que la ville de Trois-Rivières vit une urgence climatique. Un tel comportement me fâche, j’ai dû à quelques reprises bien peser mes mots pour rester poli tellement je ne comprends pas une telle panique et un tel manque de vision quant à l’avenir. Ce n’est pas en détruisant le présent que l’on va construire le futur.
Il y a tellement d’usines qui ont fermé depuis 50 ans à Trois-Rivières que je ne peux pas croire que la qualité de l’air ne se soit pas améliorée. Donc, en plus de tous ces emplois perdus, on voudrait en faire plus pour faire disparaître le peu qui reste ? Voyons, il faut se réveiller, un jour il sera trop tard et au delà d’allez voir les bateaux passer tout droit sur le fleuve, il ne restera plus grand-chose à faire là !
Sérieusement, le problème climatique est tellement important à Trois-Rivières qu’il faudrait sacrifier le GP3R pour sauver la ville ? Que les dieux protègent les rois de la course et nous protègent de la folie environnementale !