Je me suis donné un peu de temps pour lire et entendre les commentaires concernant la décision prise par NASCAR Canada lors de la course de mercredi dernier à Saskatoon. Une épreuve de 250 tours mettant en vedette 11 voitures sur le petit circuit d’un tiers de mille situé en Saskatchewan.
Les derniers tours…
Kevin Lacroix et Marc-Antoine Camirand ne sont possiblement pas les meilleurs amis du monde. Les deux protagonistes semblent plus déterminés que jamais à décrocher le championnat de la saison 2025. Parti de la huitième position, Camirand a fait son petit bonhomme de chemin pour se retrouver à l’avant-plan afin de se positionner pour franchir la ligne d’arrivée en tête.
Avant d’atteindre l’objectif ultime, il restait devant lui un obstacle nommé Kevin Lacroix, qui, après avoir mené 225 tours, n’allait pas offrir de passe gratuite. Camirand et Lacroix se sont battus férocement jusqu’au dernier virage, alors que le pilote de la voiture 96 a poussé le pare-chocs de la 74 juste assez pour la faire déraper et ainsi prendre la tête et franchir premier la ligne d’arrivée.
En revenant de la pause
Ce qui semblait être la 16e victoire en carrière de Camirand dans la série NASCAR Canada s’est transformé en 25e gain pour Kevin Lacroix. Ceux qui suivaient la course à la télévision ont été surpris, tout comme les animateurs, de constater, en revenant de la pause publicitaire, que le détenteur du billet pour le cercle des vainqueurs avait changé. À voir la réaction de Kevin Lacroix, même lui semblait surpris d’avoir terminé premier. Camirand a été pénalisé d’un tour pour son geste, le reléguant ainsi en quatrième position.
Camirand occupe toujours le premier rang au classement général avec 166 points, un de plus que Lacroix, qui en cumule 165. DJ Kennington se pointe au troisième rang avec un total de 163 points. Maintenant que le périple dans l’Ouest canadien est chose du passé, la suite du calendrier se déroulera principalement en Ontario et au Québec. Espérons qu’il y aura plus de voitures en piste lors des prochaines épreuves. Dans un contexte où il y avait peu de voitures en compétition, la pénalité imposée à Camirand est beaucoup moins dommageable que si elle avait été infligée dans une course avec une trentaine de participants.
Déclaration de Kevin Lacroix
Kevin Lacroix a réagi de façon professionnelle sur sa page Facebook en déclarant ceci :
« Je suis évidemment très heureux de cette victoire à Saskatoon, même si les circonstances sont particulières. Ce fut une course intense jusqu’au dernier tour, et comme toujours, je me suis battu jusqu’au bout.
Les officiels ont pris leur décision concernant l’incident avec la voiture #96, et je respecte entièrement leur jugement. Ce n’est jamais de cette manière qu’on veut gagner, mais une victoire reste une victoire, surtout dans une série aussi compétitive que NASCAR Canada. »
Une réaction de circonstance qui indique que Lacroix passe à autre chose et se prépare pour sa prochaine sortie.
Un sport de contact ?
Au moment d’écrire ces lignes, très peu d’informations ont filtré quant à la justification de la décision. Tout cela reste encore très nébuleux. À défaut de me répéter, le stock-car reste à la base un sport de contact. J’ai lu beaucoup de commentaires : les avis sont partagés quant à la décision rendue.
Plusieurs amateurs, avec raison, ont mentionné d’anciens incidents du même genre pour lesquels aucune pénalité n’avait été donnée. Possiblement, je le dis sous toutes réserves, que le fait que Camirand était en période de probation a joué un rôle dans la balance. Je serais bien curieux de mettre la main sur le livre des règlements. Une chose est certaine : laisser planer autant de zones grises autour d’un verdict n’aide personne. Les partisans ont le droit de connaître les raisons derrière une telle décision.
Depuis quelque temps, plusieurs amateurs critiquent le fait que la discipline n’est pas toujours « clean » et que les contacts entre bolides (sauf accidentels, bien entendu) permettant de dépasser ou carrément d’éliminer un adversaire devraient être interdits. À mon avis, le stock-car demeure un sport de contact, mais certaines manœuvres devraient être mieux encadrées. Que feront les officiels de NASCAR Canada si un autre événement similaire se produit bientôt ? Comment sera appliqué le règlement ? D’où l’importance, selon moi, de bien expliquer les décisions aux amateurs.
Le nombre de bolides en piste
Les trois dernières courses ont présenté un nombre de voitures disons… peu élevé. À Antigonish, il y en avait 14 (ce qui est limite acceptable), à Edmonton, 10 (malgré tout, le spectacle a été de qualité), et finalement, 11 participants à Saskatoon (avec une fin rocambolesque).
Certains n’aiment pas qu’on aborde la question, mais cela reste la réalité et, d’une certaine façon, cela nuit à la série. Je ne vous apprendrai rien en disant que les coûts de participation sont très élevés. Il faut beaucoup de « bidou » pour faire une saison complète. Dans le contexte économique difficile que nous connaissons et qui ne semble pas s’améliorer pour les mois à venir, il est impératif pour les dirigeants de NASCAR Canada de trouver des solutions pour réduire les coûts et ainsi permettre aux équipes de diminuer leur budget. Cela pourrait même attirer de nouvelles équipes et de nouveaux commanditaires.
Le temps est peut-être venu de concentrer le calendrier dans les provinces du Québec et de l’Ontario. Une piste comme Ste-Croix pourrait facilement accueillir une épreuve de la série de sport automobile numéro un au pays. Si la grande ligue du NASCAR revient à Montréal un jour, NASCAR Canada devra faire partie du spectacle. Un retour à Toronto pourrait aussi être envisageable, mais certainement pas pour une course présentée un vendredi.
Certaines séries canadiennes présentent plusieurs courses dans la même fin de semaine, comme on le voit chaque année au Grand Prix de Trois-Rivières. NASCAR Canada pourrait faire de même en présentant deux épreuves au même endroit, durant le même week-end. J’imaginerais très bien deux courses de 45 tours à Trois-Rivières. Bien sûr, ce n’est pas parfait, si un pilote démolit sa voiture le samedi, il se pourrait qu’il ne puisse participer à la course du dimanche mais cela fait partie du risque.
En conclusion
Malgré tout, les problèmes de télédiffusion des dernières années ont été réglés. Les amateurs canadiens et québécois peuvent maintenant suivre l’ensemble du calendrier en direct (sauf la prochaine course), ce qui est une excellente nouvelle : NASCAR Canada devient plus accessible.
Je ne crois pas que la série soit en danger. Toutefois, certains ajustements seront nécessaires pour assurer sa pérennité. Dans les circonstances, la saison actuelle reste très intéressante à suivre et les amateurs ont encore beaucoup de bitume à se mettre sous la dent ! Normalement, on devrait également voir plus de voitures sur la grille.
Que les dieux bénissent les rois de la course !