Edmonton, ou comment 10 voitures peuvent offrir une grande leçon de NASCAR

Je l’avoue d’entrée de jeu : j’étais sceptique. En apprenant que seulement dix pilotes prendraient le départ à Edmonton pour la troisième manche de la série NASCAR Canada, je craignais un événement sans saveur, une épreuve sans relief. Après tout, dans un sport où la masse fait souvent la tension, comment espérer du spectacle avec un peloton aussi mince ?

Et pourtant. Ce que j’ai vu samedi à Wetaskiwin m’a fait ravaler mes doutes. Non seulement cette course disputée sur le plus petit ovale de la série (0,402 km) fut intéressante, mais elle a aussi démontré que la qualité peut, à elle seule, battre la quantité.

Camirand, fin stratège

Ce qu’a accompli Marc-Antoine Camirand mérite d’être souligné. Parti loin, sans faire de bruit, le champion en titre a appliqué une stratégie tout en contrôle, en efficacité et en intelligence. Là où d’autres brûlaient leurs cartouches dès les premiers tours, Camirand a patiemment attendu, faisant honneur à la rigueur tactique qui l’a mené au sommet.

C’est dans les 50 derniers tours que tout a basculé. Sous la pression d’un peloton restreint, mais composé de vétérans aguerris comme Theetge et Lacroix, Camirand a tenu bon. Et que dire de cette dernière relance, à cinq tours de la fin ? L’accrochage avec Lacroix dans le dernier tour, illustre tout ce qu’on aime du stock-car : du muscle, du nerf et du brasse camarade.

Le faible nombre de voitures : un mal pour un bien ?

Ce faible nombre de participants peut sembler regrettable pour une série nationale. Mais à y regarder de plus près, cette situation a mis en valeur des duels plus francs, des courses plus lisibles et une intensité constante. Moins de trafic signifie plus de place pour les batailles, et à Edmonton, chaque centimètre d’asphalte a compté.

Kennington, Dumoulin, Ranger : la saison reste ouverte

Si Camirand a repris les commandes du classement, la course au championnat est loin d’être jouée. D.J. Kennington reste un adversaire coriace, et des noms comme Andrew Ranger ou Louis-Philippe Dumoulin pourraient encore tout chambouler. La suite s’annonce intéressante, dès mercredi prochain à Saskatoon.

En conclusion

Il est temps de reconnaître que NASCAR Canada, même avec ses imperfections, continue de livrer la marchandise. Ce n’est pas toujours la taille du peloton qui fait la grandeur d’une course, mais bien l’intensité de ceux qui la disputent. Et samedi, à Edmonton, les dix guerriers qui ont pris le départ nous ont offert une sacrée leçon de course automobile.

Avec cette victoire, Marc-Antoine Camirand reprend la tête du classement général avec 173 points, 11 de plus que D.J. Kennington, son plus proche poursuivant. Andrew Ranger occupe le troisième rang avec 156 points, 3 de plus que Kevin Lacroix qui pointe quatrième. Ryan Vargas, complète le top 5 avec 152 points. Louis-Philippe Dumoulin est à seulement un maigre petit point de se retrouver dans les 5 premiers.

Jusqu’à maintenant, 8 pilotes ont fait les trois épreuves présentées cette saison. La prochaine course aura lieu le mercredi 16 juillet prochain, « NASCAR 250 – présentée par Leland Industries » à Saskatoon en Saskatchewan Que les dieux bénissent les rois de la course !