Quand le grand cirque débarque au Cornwall Motor Speedway
Depuis 2019, la prestigieuse série Super DIRTcar n’avait plus foulé la terre battue du Cornwall Motor Speedway, propriété de la famille Lavergne. Chapeau à toute l’organisation : j’ai assisté à une soirée tout simplement mémorable.
Dès les heures précédant le début des activités, tout le monde ne parlait que du nombre impressionnant de voitures inscrites et des gradins pleins à craquer. Martin Bélanger, porte-parole du circuit, soulignait que le mauvais temps persistant depuis le début de la saison avait décuplé l’appétit des pilotes, impatients d’enfin se mesurer sur une vraie piste.
Pas moins de 143 voitures étaient inscrites : 49 en Big Block, 35 en Sportsman, 33 en Pro-Stock et 26 en Mod-Lite. Une soirée bien remplie sur une piste exceptionnelle, qui a offert des trajectoires multiples et des manœuvres de dépassement à couper le souffle.
Même le spectacle d’avant-course a surpris et ravi les amateurs. Exit les traditionnels feux d’artifice : un tout nouveau concept de drones lumineux a marqué le coup d’envoi de la finale O’Canada 100, mettant en vedette le drapeau canadien. Pour lancer officiellement les hostilités, c’est la famille Lavergne elle-même qui a fièrement prononcé la fameuse phrase : “Gentlemen, start your engines!” Un moment fort apprécié par les spectateurs.
Sur la piste, les Canadiens ont brillé avec un podium 100 % local : Mario Clair l’emporte devant Dalton Slack et Matt Williamson. David Hébert termine cinquième, et que dire de Samuel Charland, véritable étoile montante, qui a remonté 15 positions pour finir sixième et décrocher le titre de Hard Charger.
Certains se demandaient ce que Mario Clair avait sous le capot pour être aussi dominant : un Big Block ? Pas du tout ! Il roulait avec un moteur 358 Mod, au même poids qu’un Big Block — ce qui rend sa victoire encore plus exceptionnelle. Ce n’est d’ailleurs pas une première à Cornwall : Chris Raabe avait lui aussi remporté la finale en 2012 avec un Small Block.
Quelques grands noms qui ont déjà remporté la Super DIRTcar Series à Cornwall :
- Années 1990 : Steve Paine, Tim McCreadie, Danny Johnson, Billy Decker, Brett Hearn.
- 2000 à 2007 : Gary Tomkins, Dale Planck, en plus des têtes d’affiche déjà établies.
- 2012-2013 : Chris Raabe (première victoire SDS), Carey Terrance.
- 2018-2019 : Matt Sheppard, double vainqueur du O’Canada 100.
- 2025 : Mario Clair inscrit son nom au prestigieux palmarès avec une première victoire dans la série.
Super Mario en vedette !
Après cette victoire historique, je me suis dirigé vers sa remorque pour le féliciter. Mario, fidèle à lui-même avec son humour pince-sans-rire, me lance :
— “Pas pire pour un vieux !”
Et toi, Mario, ta soirée ?
— “J’ai pigé la pole position, alors disons que j’avais un bon bout de chemin. C’est l’une de mes plus belles victoires… avec celle de Volusia, en Floride,” dit-il avec fierté.
Du côté du propriétaire de la voiture #124, Pierre Dagenais, le sourire parlait de lui-même :
— “Je suis très content, on a fait nos devoirs ce soir.”
Grâce à cette victoire, Mario Clair empoche 10 000 $ et obtient une place garantie pour la finale du Billy Whittaker Cars 200 durant le Super DIRT Week 53. Jusqu’ici, seul Stewart Friesen avait fait de même cette saison en l’emportant au Selinsgrove Speedway. Reste à voir si l’équipe du 124 fera le voyage cet automne.
Une soirée difficile pour Hollywood
Tous les regards étaient tournés vers le #91 de Félix Roy, mais un mauvais choix de set-up expliquerait sa 14ᵉ position. Ce n’est que partie remise : Félix aura la chance de se reprendre dès lundi soir au Mohawk International Raceway lors du Summer Shootout.
On le sait, plus on court, plus on s’améliore, et c’est exactement ce que vit Félix Roy cette saison. Il cumule déjà 21 départs en Big Block (contre 14 en Small Block), notamment grâce à sa participation hebdomadaire à Albany-Saratoga Speedway, ce qui lui permet d’affiner son pilotage. Avec 2 victoires, 4 top 5 et 13 top 10, Félix démontre une constance impressionnante. Peu importe d’où il part, il trouve toujours le moyen de remonter le peloton, révélant une maturité de course au-delà de son âge.
Les Pro-Stock ont la cote !
Le sourire était large du côté de Justin Chaput, responsable de la série Farnham & Lager Pro-Stock Series :
— “Nous avons eu plus de Pro-Stock que la série DIRTcar !”
Pas moins de 18 pilotes du Québec étaient présents pour cette finale de 50 tours. Et c’est Rock Aubin qui a mis la main sur la victoire :
— “Une victoire qui fait du bien. Je n’avais pas gagné depuis la pandémie de COVID,” a confié un Rock soulagé et ému.
Deux en deux pour Elliott Gamache
Le jeune pilote Sportsman Eliott Gamache signe une deuxième victoire consécutive, confirmant sa belle progression. Pourtant, sa saison avait mal débuté, alors que son moteur avait rendu l’âme dès sa première sortie au Cornwall Motor Speedway. Depuis, l’équipe n’a pas baissé les bras : on a retroussé les manches, remis en place l’ancien set-up et, surtout, retrouvé la constance qui fait la différence.
Ceci dit, avec le retour attendu de la Super DIRTcar Series à Cornwall à la victoire inspirante de Mario Clair avec un 358, cette soirée a offert un spectacles en piste pour transformer un rendez‑vous sportif en événement marquant.