Un classique de fin de saison

Crédit photo : Rock Bouffard

Vallée-Jonction, Québec) Si la NFL a son « Super Bowl », Subway ses « Poké Bowl », l’autodrome Chaudière a, quant à elle, son « Bacon Bowl ». Tout comme en 2023, le légendaire Jean-Paul Cabana était présent pour assister à la sixième édition de l’évènement, qui s’établit maintenant comme un classique de fin de saison.

Pour l’occasion, plusieurs séries ont pris d’assaut le petit ovale de Vallée-Jonction. En plus des voitures ACT LMS Québec, les spectateurs présents ont pu assister aux exploits des « Sport Compact NASCAR », « Nascar Vintage Excavation A.D. Roy » et « NASCAR Truck Kenny U Pull ».

Les caprices de dame Nature

L’horaire d’origine a dû être ajusté en raison du risque de dégradation de la météo prévu aux alentours de 20h samedi soir. La décision a donc été prise de ne pas faire de qualifications dans les quatre divisions NASCAR présentes. Les positions de départ ont été établies en se basant sur l’inversion du classement des finales lors du programme précédent.

La présentation des pilotes ACT a été annulée et le « Bacon Bowl » a été divisé en deux parties de 151 et 149 tours, au lieu de deux fois 150. Cette décision a chamboulé la stratégie, car en cas d’averse, les organisateurs auraient pu annuler la seconde partie de la course après plus de 50 % des tours complétés.

La grande finale de la série « NASCAR Truck Kenny U Pull »

En ce deuxième week-end de septembre, trois des quatre catégories présentes en piste couronnaient leur champion de la saison 2024. Pour cette dernière sortie estivale, la série « NASCAR Truck Kenny U Pull » affichait une course de 75 tours avec 13 camionnettes en piste.

Jérémy Bergeron (No. 81) et Steve Lavigne (No. 72) ont offert à la foule une belle bataille en roulant côte à côte une bonne partie de l’épreuve. Finalement, c’est Jérémy Bergeron (No. 81) qui l’a emporté, profitant de sa victoire pour offrir un « show » de boucane. Steve Lavigne a terminé deuxième et Anthony Lessard (No. 192) a complété le podium.

Lessard (No. 192) a joué de prudence, car le titre de la série était en jeu. En terminant troisième lors de cette septième course de la saison, il décroche pour la deuxième année consécutive le championnat.

Le programme principal

La grande finale de la journée, comme mentionné précédemment, a été avancée. Un total de 27 des 28 bolides inscrits ont pris le départ vers 16h30. Patrick Laperle (No. 91) avait l’honneur de lancer la meute, accompagné de Michaël Lavoie (No. 78). Le jeune Félix Gratton (No. 6) a surpris tout le monde en prenant le départ depuis la troisième position. Les participants ont eu droit à une pause de 30 minutes entre les étapes pour ajuster leurs montures.

Alex Labbé (No. 21) a connu des problèmes de moteur qui l’ont empêché de participer. Après seulement 11 tours, Laperle (No. 91) et Lavoie (No. 78) ont commencé à dépasser les retardataires, se forgeant une bonne avance sur leurs poursuivants. Au 25e passage, les deux meneurs semblaient dans une classe à part. Pendant ce temps, les trois premiers du championnat (Lessard No. 48, Côté No. 51 et Larue No. 45) se suivaient de près.

Les 151 premiers tours ont offert de beaux dépassements et des batailles à trois de large. La première neutralisation est survenue au 55e tour, provoquée par Dany Trépanier (No. 19). Un tour plus tard, un autre accrochage a impliqué le No. 31 de Steven Boissonneault et la No. 72 de Louis-Philippe Lauzier. Comme le veut le vieil adage, « les jaunes attirent les jaunes ».

Au 113e tour, Raphaël Lessard (No. 48) a pris en chasse Laperle (No. 91) alors qu’un troisième drapeau jaune est apparu. La relance a fait des étincelles, mais Lessard s’est emparé de la tête au 115e tour. Au 125e tour, Zackary Fauteux (No. 90) est entré dans le mur, provoquant la quatrième neutralisation. Fauteux a exprimé son mécontentement envers Philippe Poulin (No. 33) en lançant son « Hans Device » directement sur la voiture de Poulin. Quel spectacle !

Raphaël Lessard (No. 48) a terminé premier de la première étape, suivi de Patrick Laperle (No. 91) et William Larue (No. 45).

Deuxième partie …

La seconde partie s’est révélée intense et stratégique, avec une bataille acharnée entre Patrick Laperle (No. 91) et Raphaël Lessard (No. 48). Dès le départ, Laperle (No. 91) et Lessard (No. 48) se sont affrontés pour le contrôle de la course, avec Laperle dominant initialement grâce à une trajectoire sur la ligne haute, plus rapide. Cependant, Lessard a rapidement comblé l’écart, rendant chaque tour crucial.

La course a été ponctuée de nombreuses neutralisations, notamment au 231e tour, où un problème sur la voiture de Steven Boissoneault (No. 31) a déclenché le septième jaune. Cela a permis à Jeff Côté (No. 51) de prendre la deuxième place derrière Laperle (No. 91), avec Lessard (No. 48) juste derrière. Ensemble, ces trois pilotes se sont rapidement échappés du peloton.

Au 251e tour, William Larue (No. 45) a dû rentrer dans les puits après avoir déclenché une neutralisation, causant des problèmes à sa voiture. Pendant ce temps, Côté (No. 51) tentait de dépasser Laperle (No. 91) pour prendre la tête, mais une nouvelle neutralisation au 253e tour a changé la dynamique. Côté (No. 51), en tentant un dépassement, a perdu le contrôle et poussé Laperle (No. 91) vers les barils d’eau du second virage, obligeant les deux à repartir derrière le groupe. Cette situation a été un coup de chance pour Maxime Gauvreau (No. 17) et Lessard, qui ont pris la tête.

Alors que Lessard (No. 48) était en tête, il a reçu un avertissement pour avoir ralenti le groupe à la relance. Pendant ce temps, Laperle (No. 91) et Côté (No. 51) remontaient le peloton, mais une série d’incidents a continué de ralentir la course, notamment un accrochage entre Bouvrette (No. 41) et Lauzier (No. 72) au 265e tour.

Finalement, au 282e tour, Lessard a pris la tête en dépassant Gauvreau (No. 17), mais un accident de ce dernier a déclenché une nouvelle neutralisation avec seulement 15 tours à faire. Lors de la relance, Laperle (No. 91) a repris la deuxième place, mais malgré plusieurs tentatives, il n’a pas réussi à dépasser Lessard (No. 48). Après plusieurs départs annulés pour cause de relances trop rapides de la part de Lessard et de Laperle, les deux pilotes ont reçu un avertissement.

Dans les derniers tours, Lessard (No. 48) a défendu sa position avec succès, remportant ainsi la victoire, suivi de Laperle (No. 91) et Mathieu Kingsbury (No. 9).

Top 5, Bacon Bowl 300

1-Raphaël Lessard (No. 48)
2-Patrick Laperle (No. 91)
3-Mathieu Kingsbury (No. 9)
4-Jeff Côté (No. 51)
5-William Larue (No. 45)

La division « Sport Compact développement »

Une grande dernière importante pour les 19 participants à l’avant dernière course au programme. À sa saison recrue, le pilote de la Hyundai Veloster 59 a remporté le titre de champion 2024. En prime, il décroche la victoire. Jacob Laliberté (No. 38) et Félix St-Pierre (No. 77) complètent le podium

La série NASCAR Vintage

Photo_005

La dernière de la soirée mettait à l’affiche les 50 tours des NASCAR Vintage avec ses rutilants bolides. Langis Caron avait l’honneur de piloter la voiture officielle, une Chevrolet 57 ayant appartenue à Michel Barrette.  L’épreuve a été remportée par Alexandre Béland (No. 49) suivi de Maxime Gagné (No. 43) et Alexandre Tessier-Allard (No. 34). Pour Béland (No. 49), il s’agit de sa première victoire en carrière en NASCAR Vintage.

Du côté du championnat, Maxime Gagné pilote de l’ancien bolide de « Jos Garage » remporte le titre 2024. Un bel hommage pour Jos Garage qui nous a quittés plus tôt cette année.

En conclusion

Les pilotes de la série ACT ont offert aux spectateurs présents sur place un véritable spectacle. C’est, sans aucun doute, la meilleure épreuve à laquelle j’ai assisté en 2024. Les spectateurs ainsi que les dirigeants du complexe motorisé semblent avoir pleinement apprécié leur journée.

Dommage qu’il n’y ait pas eu plus de médias présents pour couvrir l’événement. L’ACT et les pistes de stock-car locales du Québec mériteraient une couverture médiatique plus complète. On pourrait même se demander si certains médias ne sont pas réticents à couvrir les courses automobiles. C’est mon opinion, et je la partage.

Ah oui, en passant, les prévisions météorologiques étaient complètement hors-piste, car aucune pluie ne s’est pointée.

Que les dieux bénissent les rois de la course !

Chroniqueur
À propos de l'auteur
Archives de Francois Richard
Scroll to top