L’éternel combat entre le cœur et la passion

Crédit photo : Pierre Chamberland

Au p’tit tour

         Je commence à comprendre beaucoup mieux, que de laisser un certain laps de temps entre la production de deux textes, est bénéfique. Ça me permet de me poser des questions, les bonnes questions, à savoir dans quelle direction je veux bien m’en aller pour la suite des choses. Mes entrevues pour ce texte-ci n’étaient pas toutes complétées, ou presque, que je lançais déjà la perche à plusieurs d’entre vous pour un texte éventuel. Depuis le tout début, je reçois des suggestions de votre part à l’occasion et, comme ma porte est toujours ouverte, je les accepte volontiers. Je tiens d’ailleurs à vous remercier tous et toutes d’avoir accepté mon invitation à collaborer à l’écriture de mes textes. Je ne dirais pas que c’est rendu au stade de la passion au même titre que la photo, mais disons que je me plais beaucoup à vous raconter les histoires qui vous feront découvrir le monde de la course automobile autrement. Je l’apprécie grandement et je vous en suis extrêmement reconnaissant. Je peux m’installer devant mon ordinateur, musique à mes oreilles, et commencer la rédaction. Si je vous ai fait découvrir une facette d’un ou d’une pilote, d’un membre d’équipe ou de personnel d’un autodrome (éventuellement) que vous ne connaissiez pas auparavant, j’aurai atteint mon objectif. Comme le quotidien de tous et chacun est différent, les possibilités de sujet sont multipliées par mille.

         On peut déjà dire que le facteur météo aura été le principal obstacle à la présentation de programmes de course pour cette saison 2023. Je m’approche de la vérité en vous disant que c’est pratiquement cinquante pour cent des programmes qui ont été annulés en raison des caprices de Dame-Nature. Ce n’est pas des farces! Ce qui fait la beauté d’être un passionné est que vous répondez majoritairement présent quand vient le temps de sortir les voitures de course pour aller courser malgré le temps incertain. Autant que moi qui sort le kodak à chaque week-end en ne me souciant pas du nombre de voitures inscrites pour aller prendre des photos. Dans le cas contraire, je crois que je n’irais pas souvent et le plaisir que je ressens finirait par s’estomper rapidement. Quand je me présente le samedi avec mon matériel, c’est une nouvelle journée au boulot qui commence. Je prends en photo ce qui m’est présenté, tant sur la piste que dans les puits. Si un samedi, Kaven Poliquin et Karl Roberge sont intouchables et connaissent la course de leur vie, il est fort possible qu’ils se retrouvent dans mon album photos plus qu’un autre.     

         Après avoir consacré du temps aux mécanos pour comprendre un peu mieux leur importance, leur implication au sein d’une équipe de course, j’ai décidé d’engager la conversation avec celles qui les accompagnent durant toute l’année. Les copines, conjointes et sœurs des pilotes de course ont très certainement un grand rôle à jouer dans l’accomplissement de leur favori. Jenyfer Royea, Judith Therrien et Marie-Eve Nadeau ont bien voulu consacrer de leur temps pour répondre à mes questions. Le 26 août dernier, les Empires Super Sprint étaient de passage à l’autodrome Drummond. Quelques québécois étaient de la partie dont Tomy Moreau. Comme la sœur de Tomy, Tanya Moreau, était également présente, je me suis dit: pourquoi pas ajouter une quatrième joueuse à la partie. Elle a gentiment accepté mon invitation. C’est indéniable que le fait que j’ai toujours adoré, et adore toujours les courses automobiles, vient du fait que mon père coursait lui-même. Sur la piste de terre-battue, et plus tard sur l’asphalte, plusieurs pilotes, originaires de Chibougamau, sillonnaient les pistes de stock-car de la province les fins de semaine afin d’aller courser. Je ne vois pas comment j’aurais pu passer à côté de ça.

        

C’est presque à l’unanimité que mes collaboratrices n’ont pas eu à faire leur baptême pour la course automobile. « Puisque notre père coursait déjà à notre naissance, nous avons été élevés tous les deux là-dedans. J’ai donc commencé à suivre Tomy à ses débuts en karting lorsqu’il avait 8 ans (j’en avais 4). Depuis, j’essaie d’aller le voir le plus souvent possible pour l’encourager » me mentionnait la sœur de Tomy, Tanya. Avant de rencontrer Kaven, Jenyfer était déjà dans l’entourage des courses automobiles depuis déjà un certain temps puisqu’un membre de la famille coursait dans la même classe que Kaven.

Donc, l’horaire auquel est confronté un pilote pendant une saison était quelque chose de familier: « Le parrain de mon fils, le plus vieux « Évano » coursait contre Kaven auparavant dans la classe Sportsman. Donc, le garage et les courses, on connaissait ça avant de rencontrer Kaven…hihi. C’est d’ailleurs aux courses, à l’autodrome Granby, que j’ai connu Kaven ».

S’il y a quelqu’un qui vit et qui meurt pour les courses de stock-car, c’est bien Jonathan Trudel. Il a eu plusieurs voitures et la mécanique semble n’avoir aucun secret pour lui. Comme je m’étais lié d’amitié avec ce dernier depuis quelques années, je me devais de demander à sa copine d’aujourd’hui, Marie-Eve Nadeau, pour sa participation à l’écriture de mon texte. Elle a toujours eu un faible pour tout ce qui a un moteur, alors l’univers de la course automobile ne lui était pas totalement étranger avant même de faire la connaissance de Jonathan: « Je connaissais ça, mais je n’y avais jamais été. J’étais plus folle de derby. Je faisais la tournée des derby l’été. Mes premières courses sur terre battue, je les ai vues en août 2020. J’adorais aussi aller à Sanair et Napiervile. J’ai toujours aimé ça. Du plus loin que je me souvienne, j’aimais faire la mécanique avec mon père ». Quand on dit que la pomme ne tombe jamais loin de l’arbre.

        

L’histoire est légèrement différente pour Judith Therrien, la copine du pilote sportsman #46, Karl Roberge. « J’ai développé le goût en le connaissant. Je n’avais jamais vu de course de ma vie avant d’être avec lui malgré qu’à 15 minutes de chez moi, il y avait des courses ». J’ai été réconforté de savoir qu’elle vient un peu plus souvent aux courses et qu’elle participe également au processus de préparation de Karl avant qu’il ne prenne la route pour un programme de course.

En plus de ça, son petit garçon porte fièrement une chienne avec son nom à l’avant et marqué « Apprenti Mécanicien » à l’arrière. Je trouve ça super mignon de voir que la famille s’implique à ce point-là. Et c’est contagieux pour la majorité des familles que je croise dans les puits. Je me suis encore risqué à poser l’éternelle question…lolll à savoir si elle réussissait à décrocher des courses de temps en temps. C’est à moitié réussi: « En général, oui, mais la fin de semaine, notre fils nous demande toujours d’aller réparer la voiture de course ». En me promenant dans les puits pour prendre les premières photos de ma journée, je vois souvent les tous petits amener les outils ou encore laver la voiture de leur papa pour qu’elle soit toute propre pour la course. Ils ont le sourire fendu jusqu’aux oreilles et, forcément, ils en mettent un sur mon visage et je passe la plus belle des journées. En voyant que son garçon porte fièrement son habit de travail pour aller réparer la voiture les week-ends, c’est facile de deviner qu’est-ce qui l’attire le plus des courses: « J’adore l’aspect familial. Mes enfants adorent les courses. Les amis qui viennent nous voir et nous aider. C’est une belle famille les courses. Les coureurs s’aident beaucoup entre eux. J’adore l’ambiance! ».

        

Il y a tellement d’éléments qui peuvent nous attirer pendant une soirée passée aux courses. Ça peut aller de l’ambiance dans les estrades à la camaraderie entre les pilotes. Pour Jenyfer, le fait d’avoir pu être assise dans un bolide qui frôle de quelques millimètres le mur de béton à la sortie des virages figure, sans aucun doute, dans le haut de la liste des choses qui lui ont fait aimer encore plus la course automobile: « J’adore l’adrénaline que ça donne, pour avoir essayé à plusieurs reprises la ride deux places avec mon chum et une fois avec Normand Hamel (que je n’oublierai jamais). D’ailleurs, on a frôlé le mur proche en maudit en l’honneur de la course qu’il avait faite cette soirée-là. J’ai pu voir/ressentir ce qui le faisait tripper autant de s’asseoir dans l’auto soir après soir ». Pour la plupart d’entre vous qui m’avez accordé du temps pour répondre à mes questions, tout ce qui entoure l’aspect voiture comme le bruit du moteur et le son des pots d’échappement étaient pratiquement des incontournables pour pouvoir apprécier, à sa juste valeur, les courses. Je vous avais déjà glissé un mot sur notre voisin qui était sorti en robe de chambre pour savoir qu’est-ce qui causait un aussi gros vacarme. C’est exactement ça! Tout ça fait partie de l’aura du domaine du stock-car. Un son aussi pur que procure celui d’une voiture de course est juste indescriptible. Il faut voir tout l’émerveillement des gens qui travaillent d’arrache-pied pour mettre la voiture en ordre pour comprendre. Je n’étais pas dans ses souliers, mais de toute évidence, mon père était sur une autre planète quand il a démarré son bolide. Je n’oublierai jamais cette soirée-là. Le fait que l’atmosphère est beaucoup décontractée pendant une soirée, ça ajoute une coche de plus pour Jenyfer de raffoler autant des courses: « J’adore aussi nos soirées aux courses en famille. Les garçons s’amusent autant que les adultes. Les mécanos font participer les gars pour les aider. Donc, j’adore pas mal le tout d’une soirée de course. Au traileur, il n’y a pas de pression. C’est relaxe, le fun, on rit, on s’amuse! Bref, c’est simplement Génial! Ça nous fait passer du bon temps entre amis/famille ».

        

Du côté de Marie-Eve, c’est une copie quasi identique de ce que mentionnait Jenyfer pour l’attirance envers le monde du stock-car: « La vitesse, le son des moteurs l’adrénaline, ça vient me chercher. Les frissons, le battement de cœur et, quand des amis coursent, c’est encore plus fort. La fierté de les voir aller ». Je peux comprendre le sentiment qui les habite quand elles sont à l’autodrome pour voir leur homme pousser leur bolide au maximum parce que je l’ai déjà vécu. Depuis que je suis tout petit, j’ai été dans les estrades à encourager mon papa. Étant plus vieux, j’ai délaissé les gradins pour les puits. Dès que le drapeau vert est agité par le signaleur en chef, on tombe dans notre bulle et il n’y a plus rien pour venir nous déranger. On encourage notre favori et ça vient de s’éteindre! Par la suite, tout ce qui arrive nous met en beau fusil si c’est un coup pas correct d’un adversaire, ou encore, on devient hystérique parce qu’il vient de faire un dépassement pour la position de tête de la course. Je crois que c’est de ces frissons-là dont parle Marie-Eve. Pour être honnête avec vous, ce sentiment de fierté qui nous occupe, dans les bons et moins bons moments, me manque cruellement. Évidemment le fait que mon père ne course plus du tout depuis des années y est pour quelque chose, mais force est d’admettre que j’aimerais tellement revenir en arrière pour le revivre. Que voulez-vous, je suis un nostalgique!

         Pour ce qui est de Tanya Moreau, la relation qu’elle entretient avec la course automobile est légèrement différente. Tomy « performe » au mieux de ses capacités sur la piste et c’est ce qui la rend des plus heureuses: « Honnêtement, je ne suis pas la plus grande fan des courses automobiles. J’aime surtout voir Tomy parce que je suis fière de lui et j’aime le voir heureux dans sa passion ».

        

J’aimerais ça replonger dans les belles années où mon père coursait pour simplement revivre l’ambiance qu’il y avait à l’époque. Cela implique incontestablement de revivre autant les bonnes courses que les gros accidents. À l’époque, la série LMS Sportsman comptait approximativement de 30 à 35 voitures à chaque programme. Sur le circuit de Sainte-Croix, tous les éléments étaient réunis pour qu’il y ait des flammèches; petit circuit et beaucoup de voitures. Le soir où mon père a eu son plus gros accident était une soirée très riche en émotions. La soirée se déroulait comme à l’habitude avec beaucoup d’actions. Les problèmes commencent, en général, quand la course est bien lancée et que les pilotes sont éparpillés un peu partout sur le tracé. Tout d’un coup, les spectateurs se lèvent parce qu’il y a un gros nuage de poussière, de fumée, à la hauteur du « flagman ». La panique s’installe parce que je compte les voitures qui ont déjà passé le nuage et je vois que le mien n’est toujours pas passé devant nous. Quand la poussière retombe, j’aperçois un peu de jaune et là, c’est comme si la terre s’arrêtait de tourner. Je braille comme un bébé parce que je viens de réaliser que mon père est dans l’accident et qu’en plus l’ambulance arrive en trombe avec les gyrophares allumés. Ce sentiment d’impuissance est tellement désagréable, mais je présume que ça fait partie aussi des courses quand de tels événements arrivent. On n’a pas le choix de s’y faire.

         J’ai demandé à Judith, Jenyfer, Marie-Eve et Tanya s’il y avait une crainte, une peur qui les envahissait quand leur favori embarquait sur la piste pour sa course. Le fait que Tanya pratique l’équitation et fait des compétitions de sauts d’obstacles, qui comporte son lot de risques, elle ne s’en fait pas trop pour son frère qui met sa vie en jeu à chaque sortie: « C’est sûr qu’il y a une petite crainte, mais vu que je fais moi-même un sport extrêmement dangereux, je sais que la passion est plus grande que les risques. J’ai donc beaucoup confiance en son jugement! ». Je crois que les pilotes sont dans une classe à part. Une fois dans leur bulle, personne ne peut réussir à les déconcentrer et n’ont qu’un but en tête: c’est de gagner la course. Pour Marie-Eve, le simple fait que le drapeau jaune peut être agité à tout moment pendant une course augmente légèrement le degré de stress: « C’est sûr que j’ai une crainte, mais c’est sa passion. Donc, je suis fière de lui. C’est stressant quand on voit un drapeau jaune surtout quand on ne voit pas la piste au complet ».

         Le sentiment de peur habite également Jenyfer. Elle m’avouait que, même après sept ans, elle ne s’est jamais habituée à cette peur-là et que ça n’a jamais vraiment diminué avec le temps. C’est un sport extrêmement dangereux et même si les pilotes sont de mieux en mieux protégés, il n’en demeure pas moins que le risque ne disparaît pas pour autant. Il ne suffit que d’une minuscule erreur d’un pilote sur la piste et ça peut créer un effet boule de neige. Quand tu as un peloton de trente voitures où les trente pilotes ont le pied au plancher dès la sortie du quatrième virage à la vue du drapeau vert, il y a de quoi semer un peu de stress: « OH OUI! Une très grande peur. J’ai beau adoré, avoir ça dans le sang, mais oh my god! Quand Kaven se prépare, je ressens mon cœur se serrer peu à peu. On a notre petite « routine » avant qu’il parte. Il me donne un bisou, il va s’asseoir dans l’auto. Je reste à ses côtés, je lui donne ses choses; je plogue son tuyau à son casque, je plogue ses écouteurs à son casque et on se donne la main et ensuite il part et je m’en vais le voir. Je ne te cacherai pas que, quand je suis assise dans les estrades, je suis sur les nerfs haha » elle me décrit l’état d’esprit dans lequel elle se trouve avant chaque départ de Kaven. Elle me contait l’accident dans lequel s’est trouvé Kaven pendant une soirée à Drummondville. Imaginez le scénario! La soirée se déroule rondement et soudain, BOUM! Plusieurs voitures entrent en collision. Ce qui cause une panne d’électricité et tu perds de vue le sportsman #49. Je vous laisse imaginer la suite des événements: « Quand j’ai vu plusieurs voitures se rentrer dedans, j’ai regardé tout de suite où était Kaven. Quand j’ai vu que je ne le voyais pas, j’ai laissé les enfants à une amie et je suis partie en courant en panique sur la grille voir où était mon chum. Bryan Cloutier m’a dit que Kaven était dans l’accident. J’ai ensuite entendu l’annonceur dire qu’il était sorti sain et sauf sans aucune blessure et tout le monde l’a applaudi. J’étais sûre que mon cœur allait s’arrêter ».

         Pour la copine du bolide #46 de Karl Roberge, c’est un petit peu plus difficile parce que de le regarder est dans le domaine de l’impossible. Le niveau de stress est tellement élevé qu’elle préfère se tenir à l’écart: « Je vais t’avouer que je ne regarde presque jamais ses courses. Il venait un temps que ça me stressait trop. Je les regarde sur race monitor seulement. En deux ans, je l’ai regardé une fois. Le départ de 30 coureurs m’a toujours stressée. J’aime mieux être assise dans le traileur bien tranquille ». Est-ce que c’est apaisé avec le temps? Pas vraiment! « Non! Avant, je regardais. Je pense qu’avec les années c’est pire! ». Il est vrai que les courses automobiles ont ce petit quelque chose d’affolant parce que l’on ne sait jamais réellement à quoi s’attendre pendant une soirée de course. Les pilotes peuvent essayer de prévoir ce qu’ils vont faire pendant la soirée, mais ça peut changer très rapidement. C’est peut-être pour ça qu’on aime autant les courses. L’adrénaline est dans le tapis et c’est ce qui nous permet d’être sur le bout de notre siège et de vivre, pas autant que les pilotes, c’est certain, mais d’apprécier au plus haut point les courses automobiles.

         Je ne sais pas si j’aurais été capable de ne pas avoir de contact avec la voiture de mon père et de ne pas savoir qu’est-ce qui se passe sur la piste. Les courses ont quelque chose d’imprévisible et tout peut changer en l’espace d’une seconde. Le pilote se doit d’avoir tous ses réflexes, rester bien concentré et d’être bien conscient de ce qui se présente devant lui. Le risque guette constamment les pilotes. Le moindre faux mouvement peut être catastrophique.

         Je me suis posé la question à savoir, est-ce que cela devient, ou peut devenir, un sujet de discussion entre le chum et la blonde qui pourrait certainement se transformer en une préoccupation pour un ou l’autre. Comme me l’indiquait Judith, Karl est au courant et ça n’a rien changé dans leur relation de couple: « Pas du tout! Je suis nerveuse de nature. Y comprend que, quand je suis chez moi, souvent je m’endors avant qu’il fasse sa finale. Je me réveille toujours vers 11h avant qu’il soit arrivé.  Je regarde son classement. S’il a fini sa course, je me rendors. Sinon, je lui envoie fulllll messages et je l’appelle. Moi, tant qu’il finit sa course, je suis heureuse! ». Du côté de Jenyfer, le danger demeure dans les discussions à chaque soir de course même après sept ans: « En fait, à TOUTES les fois qu’il embarque sur la piste, que ce soit pratique, qualif ou finale, je lui dis de faire attention, de me revenir en 1 morceau haha. Kaven embarque jamais fâché sur la piste, triste ou peu importe. Il le sait que ça peut être dangereux de ne pas avoir les idées claires. En même temps, pour lui, c’est une façon de se ressourcer être assis dans son auto. Ça lui fait du bien. Il se sent à sa place derrière le volant ». Pour Marie-Eve, même si Jonathan tente de la réconforter, il n’en demeure pas moins que les courses sont une boîte à surprise à chaque fois: « Oui, c’est sûr qu’on en parle. Comme mon chum dit, ils sont prudents, mais on ne sait jamais ce qui peut arriver. Tout dépend de l’état de la piste qui n’est jamais pareil. C’est un peu une surprise à chaque course ».

         Voilà! Un portrait, somme toute, bien dressé de ce que peuvent vivre celles qui suivent les courses de leur pilote préféré. Merci encore à vous quatre de m’avoir accordé du temps pour répondre à mes questions, ce fût fort apprécié. En ayant été dans les estrades une bonne partie de mon enfance et de mon adolescence pour soutenir mon père pendant ses week-ends de course, le stress a toujours été bien présent. La peur, la crainte, l’inquiétude sont des sentiments pas très plaisants à vivre, mais que l’on se doit d’apprivoiser si l’on veut « aimer » les courses. Autant les moments euphoriques dus à une belle victoire ou à un beau dépassement peuvent laisser place à des moments d’angoisse en raison d’un grave accident. 

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