Yan Bussière va demeurer sous la bannière DIRTcar en 2024 et les World of Outlaws Sprint sont dans sa mire !
Quand tu poses des questions au promoteur de la piste Drummond Speedway Yan Bussière, tu as l’heure juste et sans détour. Il connait bien les médias et l’importance de notre rôle et compose très bien avec cela. Les amateurs y verront des choses qu’il a déjà dites, mais aussi des nouveautés, des nouvelles orientations et des avenues possibles à venir.
Yan a bien voulu m’accorder cette entrevue. Cela m’a permis d’avoir l’heure juste et de comprendre sa réalité et des défis à relever au quotidien.
Yan est à réfléchir sur ses priorités dans le contexte actuel pour 2024. Aucun doute que le maître en scène Yan Bussière voudra en mettre plein la vue !
Les astres ne se sont pas alignés cette saison pour le promoteur car il y a eu plusieurs annulations avec dame nature qui n’a pas collaboré. Une situation critique et stressante pour ce dernier.
Toutefois, la présence des vedettes Gros Blocs de la Super DIRTcar Série, deux soirs consécutifs, est venue mettre un baume sur une saison qui jusqu’ici n’a jamais trouvé son rythme de croisière. Son gambling, comme il s’amuse à dire, a été gagnant. Qui ne risque pas n’a rien !
J’ai voulu revenir sur l’événement de l’année de l’autodrome Drummond. La présence étalée sur deux jours de la Super DIRTcar Series qui a été un franc succès, mais stressant pour le promoteur.
‘C’était stressant, car on ne sait pas comment vont réagir les amateurs avec deux séries Gros Blocs deux jours consécutifs avec le même spectacle. Toutefois, les gens ont bien répondu en venant voir leurs vedettes.
Honnêtement, je ne pensais pas être capable de faire des courses. J’ai travaillé jusqu’aux petites heures du matin pour avoir un ‘pit’ praticable. Ça été dur, le lendemain matin avec la glaise dans les puits pour venir à bout pour que les ‘trailers’ et les voitures soient capables de circuler, mentionne Yan.’
Le travail acharné de Yan et son équipe avait comme mission d’offrir aux amateurs des courses coûte que coûte.
On le sait, Yan a passé l’art de préparer une piste de course exceptionnelle mais, cette fois, il avait un défi de taille avec cette maudite météo qui planait sur sa tête comme une épée de Damoclès.
‘Je n’ai pas pu travailler la piste comme je voulais à cause de la pluie. Le lundi, ç’a été plus difficile. La piste est devenue ‘Slick’ vite elle était ‘Sealer’, car on attendait des orages. Je ne pensais pas avoir autant d’eau que ça. Par contre, je me suis repris en finale, c’était une bonne course.
Le mardi a été la journée la plus exceptionnelle au niveau des conditions de piste. On a donné un bon ‘show’ du début jusqu’à la fin, indique Yan.’
Il faut dire que Yan a travaillé une bonne partie de la nuit afin d’offrir des conditions maximales pour les pilotes et les spectateurs.
La frénésie était au rendez et les spectateurs également. Plus de 4,000 personnes ont fait tourner le tourniquet le lundi et plus de 3,500 personnes le mardi.
‘Je suis bien content, car on était sur le respirateur artificiel depuis le début de la saison en raison de la pluie. On était accoté, on avait de la pression de tous bords tous côtés. On avait vraiment besoin de ces deux ‘shows-là’, mentionne Yan.’
Par ailleurs, Yan reconnait que même si ça été bon pour Granby et Drummond de présenter deux séries Gros Blocs dans une fenêtre d’une semaine, ça lui a nui un peu. Des discussions auront lieu avec son homologue des pistes sur la terre battue de Granby et du RPM Speedway Dominic Lussier.
‘On va en discuter parce que nous avons toujours alterné le lundi et le mardi durant les vacances de la construction. Ce n’est pas coulé dans le béton, les semaines n’appartiennent pas à personne. Je pense qu’on peut y aller par alternance. Ça va être sur le menu de nos discutions à savoir qui va avoir la première semaine, comme ça toujours été Drummond et Granby et le mercredi date de pluie, indique Yan.’
Il ne fait aucun doute pour Yan que la Super DIRTcar series est la série numéro 1 en ce moment. La présence de 47 voitures Gros Blocs’ et Petits Blocs le premier soir et de 42 le deuxième soir témoigne la popularité de celle-ci.
‘Honnêtement, je m’attendais à 40 voitures maximum, ç’a été au-delà de mes attentes, bien content de cela. Le monde voulait des voitures, ils en ont eu pour leur argent, tous les meilleurs étaient là.
Je pense que DIRTcar a une coche là-dessus, les meilleurs suivent la série. Sans rien enlever à la série de Brett Deyo la Short Track Super Séries, les meilleurs ne suivent pas tous les endroits comme la série DIRTcar, ça, c’est important pour moi d’avoir la qualité des pilotes, les meilleurs sont là et donnent un méchant bon ‘Show’.
La relation avec DIRTcar n’a pas toujours été au beau fixe. Depuis, plusieurs ont fait le pari en s’associant à NASCAR et d’autres sont indépendants en attendant de voir ce qu’il se passe. Yan a le gros bout du bâton même s’il a trouvé une façon de s’entendre. Il n’en demeure pas moins qu’un jour, tôt ou tard, un divorce risque de survenir s’il n’obtient pas ce qu’il veut et vous, vous en dites quoi ?
‘Un fou d’une poche ! Il faut dire avec DIRTcar dans le passé on a été négligé, mais là, ils sont sur la corde raide et il ne reste pas beaucoup de pistes au Canada, donc on a un service pas mal mieux qu’avant. Je m’entends bien avec eux autres, on vient à bout de faire nos affaires et puis tout va bien.
A Brockville aussi, ils ont eu un méchant bon ‘Show’ ils étaient super satisfaits. J’ai jasé avec Paul Kirland le promoteur de la piste ontarienne Brockville Ontario Speedway après la course Gros Blocs et il était super content, indique Yan.’
Donc, si je suis ton raisonnement, l’autodrome Drummond va rester sous la sanction DIRTcar en 2024.
‘Je pense bien que je vais rester DIRTcar encore. J’ai toujours dit que mon cœur était avec DIRTcar depuis le début. Je suis un conservateur pour le moment.
On l’a vu avec ces deux ‘Shows’ à Granby et Le RPM ce n’est pas le même endroit, mais c’est le même promoteur, c’est une bonne formule pour amener les vedettes dans notre coin, ajoute Yan.’
Yan revendique ce genre d’événement sur 2 jours, une formule qui plaît aux équipes de course en matière de déplacements et de dépenses.
Un couvre-feu qui a fait mal à la classe Sportsman.
‘On a fait des affaires qu’on n’aurait pas dû faire !’
Lors des deux soirs des Gros Blocs, la classe Sportsman n’a pu terminer leur finale en raison du couvre-feu imposé par la ville de Drummondville. Cela a provoqué de l’insatisfaction des équipes de course si on se fie aux témoignages sur les réseaux sociaux. Une finale de 19 tours, dont 10 tours sur le vert et 2 relances en ligne indienne et plusieurs sont restés sur leur faim. Un sentiment d’injustice évoqué, mais bien senti par le promoteur qui fait son mea culpa.
Pour ne pas répéter les erreurs du passé, Yan essaie de trouver des solutions pour satisfaire tout le monde.
‘On n’a pas été chanceux, on a eu quand même deux grosses soirées Gros Blocs. On a fait des affaires qu’on n’aurait pas dû faire. Exemple, je tenais beaucoup à ramasser des sous pour rêve d’enfant. On a fait cela le premier soir Gros Blocs. On a ramassé de l’argent, on a fait signer des autographes. Les enfants et les adolescents voulaient avoir ça, mais ça nous a grugé du temps avec les circonstances de la soirée, les accidents, les rouges ont fait en sorte qu’on aurait fini plus tard que 23h.
On ne peut pas se le permettre de dépasser le couvre-feu, ce n’est pas une question d’argent. Avec ce que la ville nous a dit en décembre dernier, ce n’est pas une question d’argent, nous sommes dans l’obligation de terminer à 23 h sinon nous serons dans l’obligation de terminer encore plus tôt 22h ou 22h30, donc on ne peut pas dépasser 23h, qu’il arrive n’importe quoi.
On essaie de trouver des solutions pour les Sportsmans, les faire courir avant ou peut-être avant l’intermission ou les faire courser en premier. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’on essaie vraiment de trouver des solutions. Les deux fois que c’est arrivé, c’était les soirs des gros ‘shows’ par contre, on était correct dans les temps, mais malchanceux avec les accidents. Ça arrive on ne peut pas rien faire avec ça, mais on essaie de trouver des solutions pour que les gars soient contents pour qu’ils fassent toute leur course c’est bien sûr.’
La vente de l’autodrome est sur la glace !
Dans le dossier de la vente de l’autodrome Drummond, ça semble être sur la glace, car rien de tangible à court terme. Dans un contexte économique où les taux d’intérêts sont élevés, le moment n’est pas propice pour un promoteur immobilier. Yan mentionne avoir eu une discussion avec un des deux propriétaires et ne pense pas que la vente de l’autodrome trouvera preneur dans un avenir rapproché. Ce qui est une bonne nouvelle pour les amateurs de course, mais pas pour les propriétaires.
‘Pour le moment, nous on va faire des courses encore pour un bout, tant et aussi longtemps que ma santé va me le permettre et que mon équipe me suivra.’
Lorsqu’on parle de l’autodrome Drummond, tout de suite on parle de Yan Bussière promoteur depuis 18 ans. Toutefois, il est conscient que son équipe travaille dans l’ombre et n’a pas toujours les mérites.
‘C’est important, ce n’est pas l’affaire d’un gars, c’est une équipe. Oui je tiens ça à bout de bras, mais j’ai une équipe derrière moi. Si elle n’était pas là, je ne serais pas capable de faire cela tout seul. Je n’ai pas une grosse équipe, mais ça prend des vrais et ça, c’est important dans tous les départements. Je les remercie, car l’évènement des gros blocs c’était ‘toff’ les deux jours consécutifs. Même les personnes qui font le ménage qui se donnent corps et âme pour tenir cela propre, ce n’est pas évident de faire le ménage pour plus de 4,000 personnes et tout de suite go le lendemain, on recommence c’est un vrai job. Je tiens à remercier tout le monde qui m’a aidé dans ce dossier-là.’
Est-ce que Yan Bussière a fait le tour du jardin comme promoteur ?
Titillé par ma question, cela a permis quand même d’apprendre qu’il aimerait avoir les World of Outlaws à l’autodrome Drummond. Il explore toutes les avenues possibles afin de réaliser un coup d’éclat même si des fois, les exigences demandées ne suivent pas ce que nous avons en tête. Avec Yan, tout est possible, on se souvient tous que les World Of Outlaws Sprints sont venus courir en 2015 sur la piste qualifiée de F1 de la terre battue mais qu’une pluie est venue annuler cet événement qui aurait pu être une histoire pour l’autodrome.
‘J’ai innové en présentant deux soirs de suite avec la Super DIRTcar sur la même piste au Québec, ce qui n’a jamais été fait. Je l’ai fait et c’était un gros ‘gambling’ c’était dur de prendre une décision et de faire cela. J’ai été au «bat» et j’ai tout mis sur la table ‘All IN’ et ça fonctionné.
Est-ce que j’ai fait le tour du jardin ? On a fait des présentations spéciales, je vais essayer d’avoir des nouveautés pour 2024, mais pour les séries, oui on a fait le tour vraiment.
J’aimerais avoir les World of Outlaws Sprints en 2024. Je travaille beaucoup là-dessus présentement, ce serait comme fermer la boucle qui manque pour l’autodrome. Une façon de dire mission accomplie parce qu’avec l’orage, ça fini en queue de poisson quand ils sont venus.
Les taux de change ont tellement augmenté que ce n’était plus possible, mais là, j’aimerais vraiment ça les faire venir pour 2 jours, comme j’ai fait avec la série Gros Blocs.
Avec les World of Outlaws mettre cela ‘Sold Out’ les 2 jours, je pense qu’on serait capable de le faire.
Les gens me le demandent tout le temps et c’est un gros manque, ça serait incroyable comme événement. Je ne sais pas si je vais être capable, mais je vais tout donner pour le faire.
D’autant plus que Jordan Poirier a ramassé un 410 super performant, j’aimerais vraiment qu’il puisse courir avec ces gars-là sur notre piste F1 au Québec.
Ça va être dur, je ne suis pas tout seul, ce n’est pas juste DIRTcar, il y a un autre promoteur qui est là-dedans. C’est un ‘show’ à 50/50 et eux trouvent que le taux d’échange canadien/américain est très bon, je pense qu’on serait capable de faire des choses.
J’ai envoyé des choses comme des chiffres et je pense que ça peut se faire. Mais c’est compliqué puisqu’ils ne viennent pas ici pour rien. Il faut qu’il y ait d’autres pistes près. Il n’y en a pas qui sont capables de les recevoir, qui sont sanctionnées DIRTcar. La piste Brockville Ontario Speedway l’a fait, mais je pense que les estrades ne sont pas assez grandes, ça ne contient pas assez de monde.
Mais il y a plein d’autres possibilités, je regarde avec Oshweken Speedway et Weedsport Speedway. Je suis dessus présentement, je ne lâche pas le dossier, car ce serait une autre innovation d’avoir les World Of Outlaws deux jours collés.’
Je lui souhaite son coup d’éclat et vous, vous y croyez ?
Par ailleurs, Yan Bussière mise sur ses derniers programmes pour soutirer le maximum de courses. Ils travaillent depuis 2 semaines pour s’assurer d’avoir 20 à 24 Sprints sur sa piste, puisque l’autodrome Drummond sera l’hôte de la série Empire Super Sprint ce samedi 26 août.
La dernière présence des ESS remonte au 1er juin 2019 alors que Paulie Colagiovanni avait remporté les grands honneurs. Présentement, notre pilote québécois Jordan Poirier, qui n’a plus besoin de présentation, est au sommet du classement avec seulement 3 points devant le pilote Shawn Donath. Est-ce que Jordan va pouvoir remporter sa première victoire ESS chez lui devant ses partisans ? Pour le savoir, il faudra assister à cette finale.
Par la suite, le Race Mania 19, le 13 septembre avec des bourses alléchantes qui devraient attirer plusieurs équipes de course.
‘Les Modifiés auront des finales avec plusieurs tours, puisqu’il n’y a pas de course Modifié nulle part au Canada ni aux États-Unis je pense, sauf les Gros Blocs.
La classique automnale DIRTcar sur deux jours le 23 et 24 septembre présentera toutes les classes imaginables. À la suite de l’annulation de la série SuperStar Sportsman, elle sera présente sur 2 jours.
Il va y en avoir pour tous les goûts, ça va être le jour et le soir donc un méchant ‘Weekend’ avec plein de courses, indique Yan.’
Comme on peut constater, tout le monde trouvera son compte pourvu que dame nature soit plus clémente d’ici la fin de la saison. C’est ce que je lui souhaite.