Ça fait maintenant plusieurs années que cette classe est présente aux courses, peut-être même la catégorie la plus vieille sur les programmes. Une classe qui a évolué avec des hauts et des bas. Une classe qui a eu du renouveau mais qui reste quand même un peu dans ses racines, une classe qui est composée majoritairement des mêmes pilotes depuis longtemps, une classe qui a porté plusieurs noms qu’on ne présente plus. Les street-stock ou semi-pro qu’on appelle sont une catégorie de bolides présents depuis très longtemps et qui ont été renommés à de multiples reprises. Étant l’ancêtre de la classe pro-stock, cette catégorie reste toujours très aimée par nos fans de course et surtout par les plus anciens qui ont pu voir cette classe évoluer au fil des années.
Le pourquoi du haut et des bas
J’aimerais vous faire reculer dans le temps en parlant du début des années 2000. Cette catégorie qui se nommait Semi-pro ou même 8 cylindres était peut-être l’une des classes le plus en santé et peut-être avec plus de compétition. Pour ma part, je me déplaçais très souvent à l’autodrome Edelweiss qui a fermé ses portes en 2010 et qui a une très bonne importance dans l’histoire. La classe semi-pro, dans les 5 dernières années de l’autodrome, était très en santé et amenait beaucoup de pilotes dans le peloton ainsi que des fans dans les estrades. C’était une classe très populaire que l’on pouvait voir à chaque vendredi soir. C’est depuis la fermeture de cette piste que les pilotes ont dû faire équipe pour garder leur sport actif et donner un spectacle aux amateurs de course dans les estrades. Dès le début des années 2010, la classe pro-stock a commencé tranquillement à prendre les devants et à gagner plus en popularité qu’elle avait déjà acquise. Les pelotons des street-stock ont commencé à diminuer, saison par saison, bref nous pouvions apercevoir que la classe devenait petit à petit en danger. C’est environ dans les années 2014 ou 2015 que certaines pistes ont complètement retiré la classe semi-pro ou street-stock des programmations en raison du manque de voitures, excepté la piste de Brockville Ontario Speedway qui a toujours encouragé la classe en gardant souvent des programmes auxquels les street-stock étaient présents et ce, même avec des « car-count » très bas. Ce n’était pas rare de voir des soirées de 9-10 voitures qui prenaient part à la finale, ce qui est vraiment peu, mais j’ai envie de dire que c’est l’une des raisons qui a gardé la classe vivante et que maintenant nous pouvons être témoins de magnifiques spectacles avec des finales qui frôlent les 30 voitures.
Du renouveau mais pas trop
Comme nous pouvons l’apercevoir, les bolides street-stock ont beaucoup changé au fil des années que ce soit en thème de réglementation ou de composition des voitures comme par exemple, les suspensions qui ont très bien évolué durant les dernières années. C’est très fréquent de voir les voitures avoir plus d’appui dans les virages, ce qui donne plus de puissance.
Mais certains pilotes de cette classe, surtout ceux qui sont habitués aux racines et aux anciens vieux « bazous », qui ont été le baptême de cette catégorie, sont encore habitués aux anciennes façons de bâtir ces bolides. Cela fonctionne encore, car nous pouvons encore observer des voitures bien performer aux avant-postes alors qu’elles sont modifiées de la même façon qu’à l’époque de l’autodrome Edelweiss, avec les mêmes suspensions et les mêmes pièces. Je pense notamment au bolide 74 de Nicolas Gauvreau qui fait partie des gros noms de la classe des 10 dernières années. Aussi avec le bolide 04 de Christian Beauchemin qui me fait penser vraiment aux bolides que nous avions à l’autodrome Edelweiss dans le passé avec le squelette du banc passager qui nous rappelle de l’originalité de l’époque qu’on ne voit plus aujourd’hui. Les bolides utilisés n’ont pas beaucoup changé non plus, les camaros Z28 et Chevrolet Monte Carlo sont toujours les bolides les plus utilisés dans le peloton.
Bref, tout ça pour dire que la classe a changé mais pas trop alors que certains pilotes évoluent et que d’autres restent aux origines de la classe avec des voitures de rue complètement remontées pour la course sur terre-battue.
Une classe de soutien en santé
Oui, nous pouvons très bien l’apercevoir avec les « car-count » très élevés lors des dernières semaines et surtout à Cornwall. Chaque programme est vu comme un événement et plusieurs des coureurs font le chemin pour combler leur drogue d’adrénaline et de plaisir. Lorsque la classe des street-stock arrive du côté du Cornwall Motor Speedway, on peut apercevoir très fréquemment les puits remplis de 25 voitures Street-stock minimum à chacune de leur présence. On peut dire que la classe est vraiment revenue de ses cendres alors que plusieurs pilotes ont décidé de revenir se joindre à la famille et au peloton, surtout avec la pandémie de la COVID-19 où le peloton s’est vraiment détaché et plusieurs pilotes n’avaient plus d’endroit pour courser. C’est après que les promoteurs des pistes ont offert aux pilotes des programmes avec des finales de 35 tours, ce qui est quand même très bon pour cette catégorie. Ce geste des promoteurs a vraiment aidé les pilotes à se rebâtir des voitures et à ramener des fans dans les estrades, surtout lors du dernier Canadian Dirt week-end de Cornwall en 2022 où nous avons pu apercevoir une finale digne d’un très bon spectacle en street-stock. Cet événement a eu pour effet de vraiment refaire décoller la catégorie pour 2023 et maintenant, à l’heure où vous lisez cet article, le Cornwall Motor Speedway a créé une série avec l’aide d’un des mentors de la classe, Jonathan Galipeau. Cette série va sans doute mettre de l’avant la classe des street-stock et il ne serait pas surprenant de voir la classe revenir à des programmes réguliers dans le futur.