Me pointer le bout du nez !

Crédit photo : Pierre chamberland

Chronique: Au p’tit tour

Maintenant que vous en savez un peu plus sur moi, mettons la table sur mes premières impressions de mes premiers week-ends de course de la saison 2023. Il arrive souvent que je parle déjà de la saison à venir de terre battue et la saison de snocross n’est même pas terminée encore. C’est pour vous dire à quel point j’ai hâte que ça recommence à chaque année. On se croisait les doigts pour ce début de saison 2023 parce que la pluie semblait vouloir jouer les trouble-fêtes. Quelques finales ont dû être reportées à des dates ultérieures en raison des caprices de Dame-Nature. Le RPM Speedway y a goûté également et n’a pas eu d’autres choix que d’annuler ses premières finales.  

         Il y avait une première pour moi cette année; l’Autodrome Drummond. Depuis que j’ai redécouvert les courses sur terre battue à Saint-Guillaume, c’était un endroit où je  n’étais pas allé encore. Ça faisait plusieurs week-ends que je me rendais au RPM Speedway et au Cornwall Motor Speedway, mais jamais du côté de Drummondville. Quelque chose me disait que je devais faire mes preuves avant d’entrer sur la grande scène. Je me trouvais dans un drôle d’état d’esprit. J’avais toujours cette fameuse petite voix dans ma tête qui me parlait et qui me disait: pas tout de suite! Pourtant, j’ai couvert le championnat de VTT (ATV*MX) pendant plusieurs années, les courses de motocross (Challenge Québec), quelques courses de la FMSQ (championnat d’Enduro) course de VTT sur neige. Enfin bref, je ne sais pas pourquoi j’ai attendu aussi longtemps avant de m’y pointer le bout du nez. Quand Steve m’a écrit pour me demander de joindre l’équipe de 360, je me suis dit: GO! Même là, ça a pris un certain temps, mais je savais que le jour J s’approchait. Peut-être un certain manque de confiance en moi ou encore un style de photo qui ne plaît pas à tout le monde. Chose certaine, je n’aurais jamais dû attendre aussi longtemps. J’ai découvert une nouvelle piste, un nouvel endroit qui m’ont fait passer une très belle journée.  

         Le jour J a été le 22 avril dernier pour la journée de pratique. J’aime bien me rendre sur le site des courses à l’ouverture des puits. J’y passe quelques heures pour prendre les premières photos de ma journée pour ensuite me rendre au milieu de la track pour les premiers hot laps. Je dois vous avouer, comme j’en étais à ma première visite, que j’étais quelque peu perdu. J’ai eu un peu de difficulté à trouver mes points de repères. Pourtant, ça tourne en rond et à gauche comme à tous les autres endroits. J’avais probablement trop de choses à assimiler en même temps. Dans ce temps-là, je prends mes distances et je regarde les pilotes rouler quelques tours. Après ça, je me dirige où je crois pouvoir avoir les meilleures prises possibles. Par la suite, je fais ce que je fais de mieux; c’est-à-dire prendre des photos!

         Ça ne veut pas dire que si un endroit fonctionne super bien pour un photographe en particulier que ça va nécessairement fonctionner pour moi. J’avancerais même la réflexion encore plus loin en disant que chaque journée est différente en soi. C’est-à-dire que le vent, le soleil, les nuages ne sont que quelques éléments à considérer pour trouver le bon «spot» pour tirer le maximum d’une bonne photo. Selon le photographe bien évidemment! D’où l’importance de me faire confiance, d’entrer dans «ma tite tête de linotte» que peu importe où je me situe à l’intérieur de la piste, que je ne pars pas de 0 au niveau des connaissances et que je devrais, en principe, être capable de «sortir» de bons clichés.  

         Une autre des raisons qui m’a fait aimer ma petite sortie du samedi, est que j’ai découvert de nouveaux pilotes que je ne connaissais pas auparavant. Comme certains d’entre eux ne vont qu’à l’Autodrome Drummond ou vont très peu ailleurs, je vois de nouvelles voitures avec de nouvelles couleurs dans mon viseur et j’adore ça.

         Tout près de 114 bolides se sont présentées pour les pratiques. C’est certain que je m’attendais à beaucoup plus de modifiés, mais comme plusieurs d’entre eux avaient déjà coursé aux États-Unis quelques fois, je me suis dit que les réglages et les tests avaient déjà été faits sur leur voiture respective. Comme j’en étais à ma première visite, j’avais moi aussi certains tests à faire, question d’apprivoiser un peu mieux mon nouvel environnement. Une des classes que je commence à aimer et à admirer de plus en plus est les Pro Stock. Le fait que mon père ait été dans la classe LMS ou Sportsman à l’époque, ce qui se rapproche le plus des prostocks aujourd’hui y ait certainement pour quelque chose. Ça l’air de brasser sur un méchant temps dans leur cockpit. Quand les pilotes décident de tourner le volant et d’y mettre toute la gomme et que le transfert de poids suit, ça donne de méchantes bonnes prises potentielles. Le #38 de Justin Chaput, le #33 de Bruno Cyr, le #8 de Marc Lalonde et le #9 d’Éric Jean-Louis en sont de bons exemples. Je ne me cacherai pas qu’ils vont souvent se trouver dans mes albums parce qu’ils me font souvent faire de très belles photos. Je n’enlève rien aux autres pilotes évidemment! C’est comme s’il y avait une «complicité aveugle» entre nous.       

         Parlant de modifié, je vais me mouiller en y allant de quelques prédictions. Je crois que la venue de Chris Raabe à temps plein va très certainement rehausser le calibre du championnat 2023. Un très sérieux prétendant au titre avec David Hébert. La saison dernière, Even Racine a montré de quel bois il se chauffait et je crois, sans parler de surprise, qu’il peut venir jouer les trouble-fêtes à chaque course. J’adore son style de pilotage. Je ne serais pas du tout surpris qu’il perce le top 5 régulièrement. Après la performance qu’il a connue le 13 mai dernier, menant pratiquement de bout en bout la course, Sébastien Gougeon a de quoi être fier de sa performance. Si les ennuis mécaniques se tiennent loin et qu’il a la voiture pour se tenir en avant du peloton, le #44 sera également à surveiller. Si vous avez un vieux 2 à gager, Félix Roy pourrait être un excellent pari également. On ne peut certainement pas écarter de l’équation le #21 de Yan Bussière. Il connaît la piste comme le fond de sa poche. Samuel Charland, qui sait comment conduire une voiture de course, peut assurément venir mêler les cartes.

         Chez les sportsmans, ça risque de brasser à chaque week-end de course. Sans nécessairement dire que c’est une classe un peu plus «cowboy» que les autres, tous les pilotes ont une chose en commun: aller en avant! Est-ce le fait que les pilotes sont un peu plus jeunes y soit pour quelque chose… fort probablement! De mon côté, je ne me plaindrai pas du tout quand les «bumpers» se toucheront de temps à autres parce que ça me donne l’occasion de mettre le kodak de côté un instant et d’admirer le spectacle. Brève parenthèse, j’aborde dans le même sens que mon collègue Ludovic en disant que les personnes qui ont quitté à la fin de la course des modifiés lors du championnat du Québec, le 13 mai dernier, ont juste manqué littéralement la course de la soirée.

         Cela m’amène à dire, sans aucun doute, que le 35R de William Racine va être l’homme à battre. Même en partant de l’arrière, s’il est dans un bon état d’esprit, ce n’est qu’une question de temps avant qu’il se retrouve aux commandes. Le #44 de Raphaël Gougeon en est un qui peut se retrouver dans les premiers également. Si ces deux-là nous offrent un spectacle de haute voltige comme ce fût le cas le 13 mai dernier, je ne sais juste pas qui peut les battre. Un est capable d’orchestrer des remontées spectaculaires alors que l’autre est un jeune loup qui pousse et qui pousse et qui commence à se montrer le bout du nez de plus en plus dans le peloton de tête. Selon les dires du principal intéressé, une voiture «au goût du jour» lui va à merveille. Et ça paraît dans son comportement sur la piste. Le bolide #49 de Kaven Poliquin pourrait causer certaines surprises plus la saison va avancer. Je le regarde rouler depuis le début de la saison et je le sens beaucoup plus «intense» derrière son volant. Les résultats commencent à être très intéressants dans son cas. Donovan Lussier et Antoine Parent ne sont certainement pas à écarter de l’équation. Avec de bonnes voitures réglées au quart de tour, le podium est à leur portée à chaque sortie.

         J’aimerais également dire quelques mots sur Daphnée Hébert et Charlotte Morin. Les deux ont fait le saut dans la cour des grands chez les sportsmans cette année. Juste le fait d’embarquer dans un monde essentiellement masculin, de faire leur marque comme elles le font et de ne pas s’en laisser imposer, je peux juste leur lever mon chapeau. Elles sont beaucoup plus en confiance. Pourquoi pas leur souhaiter d’aller dans la grande finale à tous les coups sans passer par le B main ? Daphnée a mené ses premiers tours en qualification lors du dernier programme. (3 juin) Charlotte, de son côté, ne cesse de peaufiner son apprentissage du côté du Airborne Speedway en plus de courser au Québec. Quand le drapeau vert est donné, c’est chacun pour soi. Si elles se battent pour une position, elles se défendent. Et si elles sont dans les retardataires, elles gardent leur ligne de course. C’est aussi simple que ça! Leur cheminement est plus qu’admirable!

         J’y suis allé de quelques prédictions, mais c’est, somme toute, relatif. Il y a tellement d’impondérables que l’on ne peut pas prévoir ce qui va se passer. Un va sacrer comme un démon parce que la track risque de devenir très coulante alors qu’un autre va être aux anges parce que l’extérieur va être la ligne de course à privilégier. Une bonne position de départ, de bons dépassements, une bonne stratégie de course et de bonnes relances sont quelques facteurs qui peuvent influencer le résultat d’une course. C’est certain que la crème va toujours finir par remonter à la surface, mais c’est plaisant de voir de nouveaux visages mener des tours et «tasser» les autres. Une façon polie de dire… aujourd’hui c’est mon tour. Parlez-en au #79 de Maxime Plante en modifié. Sans le drapeau jaune qui a quelque peu ruiné sa course du 3 juin dernier, qui sait où il aurait terminé. En plus, il avait une petite avance quand l’incident s’est produit. Il a tout de même fait un top 10. Un résultat plus que respectable!

         Vous avez très certainement déjà vu le film «Days of Thunder». À un moment donné dans le film, le patron de l’écurie de Cole Trickle sermonne son pilote vedette parce qu’il n’arrive pas à terminer ses courses et finit toujours par démolir la voiture. Du moins, les résultats tardent à venir! Il dit à toute l’équipe: Pour gagner des courses, il faut finir les courses. Tout ça pour dire qu’on ne sait jamais ce qui va se passer en course.          J’aime bien cette camaraderie qui coexiste entre tous. Que ce soit entre les pilotes, les pilotes envers les photographes ou encore entre les photographes eux-mêmes. Ça me donne encore plus le goût de me déplacer sur les différents sites de courses et d’aller vous prendre en photos. Mon but premier est de vous créer les plus beaux souvenirs possibles. Si mon style vous plaît, tant mieux, sinon «too bad»! Ces souvenirs restent figer et voyage à travers le temps. Quand vous venez me glisser un mot à l’oreille à l’effet que vous aimez ce que je fais ou des beaux commentaires que je lis sur les réseaux sociaux, je me dis que mon travail, s’il en est un, a été bien fait. Pour ceux et celles qui apprécient vraiment ma présence, ça me fait juste plaisir de vous côtoyer et de garder l’esprit des courses bien vivant. C’est ça la beauté d’être un passionné!

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