Patrice Demers un vétéran dans l’ombre.

Crédit photo : Daniel Mailhot

En 2023, Patrice Demers aimerait savourer son premier podium en Modifié.

Fort de ses meilleurs moments dans la classe Sportsman remportant deux championnats à l’autodrome Granby et à l’autodrome Drummond deux années consécutives en 2005 et 2006. Patrice venait de vivre un conte de fée et il était permis de croire à une ascension fulgurante.

La saison suivante, Patrice décide qu’il était temps de graduer avec les meilleurs pilotes de la classe 358 Modifié. Hélas, les choses ne se passent pas comme prévu. Il ne parvient pas à décrocher la victoire, ni même un podium.

Patrice débutera sa 20e saison avec la même détermination, donnera le meilleur de lui-même en espérant monter un jour sur le podium.

Soir après soir, il offre de belles oppositions et ne s’avoue jamais vaincu. Sans connaître la victoire, Patrice est toutefois satisfait de ses résultats, peu importe la position du départ, il accroît toujours son rang une fois le drapeau à damier sorti. 

C’est quelque chose que je me souhaite, remporter une fois la victoire et de vivre cela en famille et amis. Je pense même que j’envisagerais prendre ma retraite si cela devait arriver. Je viens de franchir le cap de la quarantaine, je ne m’avoue jamais vaincu et je continue d’offrir des performances honnêtes soir après soir.

Le but ultime des courses, c’est la victoire. Pour moi, Patrice a gagné mon respect. Persister pendant toutes ces années sans connaître une seule soirée de gloire est remarquable.

Écoute Steve, je course à l’autodrome Drummond depuis 2003. J’ai vécu des hauts et des bas comme pilote automobile. Je vais te faire un aveu, je suis la vente de l’autodrome Drummond. Quand elle sera vendue, je vais accrocher mon casque.

Patrice s’est toujours débrouillé par ses propres moyens. Motoriste dans l’âme, il fait la propre maintenance de ses moteurs avec l’aide de son bon ami Jean Charles Lecompte. Demers Racing possède un Enders 2006 qui a déjà appartenu à Alex Fortier et un Morrison de l’ancien pilote Jasmin Léveillé. Au fil du temps, ses moteurs ont la réputation d’être durables et il en est fier.

Mes moteurs sont légaux. Je fais en moyenne 1,500 à 2,000 tours avant de les rafraîchir. Mon père aurait aimé que je retourne dans la classe Sportsman où j’ai connu beaucoup de succès, mais les moteurs Crate sont rendus trop dispendieux.  

Demers Racing est une petite équipe avec un budget restreint supporté par les membres de la famille.

Notre Drummondvillois est un de nos nombreux lecteurs fidèles de 360nitro.tv. À la suite de la chronique de Steve Berthiaume annonçant le retrait des courses du pilote JF Corriveau, il dit comprendre et partager d’emblée les propos de JF lorsqu’il mentionne qu’il est de plus en plus difficile de trouver le temps et des membres d’équipe de nos jours. Une réalité que vit Patrice.

Je n’ai jamais eu une grosse équipe. Depuis le décès de ma mère en 2020, mon père qui aura 80 ans le 18 avril prochain, il ne vient plus aux courses. Il se tient du haut de la butte sur sa terre non loin de la piste de Drummond. Il me regarde courir, mais une fois que la finale terminée, il s’en va.

Il faut dire que ma mère était la plus passionnée de la famille. Une fervente de course automobile sur terre battue. C’est grâce à mon père et ma mère si j’ai continué à courser pendant toutes ces années. Mon père a mis beaucoup d’heures et d’argent avec moi pour les courses.

Un fait cocasse, ma mère aimait tellement les courses, que lors de l’achat de ma première de voiture de course, s’est elle qui m’a endossé à la banque. Malheureusement, en 2020 elle a succombé à un cancer. Avant de partir, elle m’a fait promettre de continuer.

Aujourd’hui, ce sont ses enfants, 4 garçons et sa conjointe et mon beau père Claude, qui composent l’équipe Demers Racing.

Pendant des années, j’admirais la famille de Danny Bilodeau avec sa conjointe Chantal Provencher et son fils Yan Bilodeau alors que les courses les unissaient. 

Patrice fait de même avec sa famille. Il a trouvé une formule gagnante qui plait à tous. L’hiver, place au hockey qui a préséance pour les garçons. Une période hivernale très occupée pour Patrice qui a parcouru plus de 10,000 km au compteur jusqu’ici. L’été venu, c’est autour de papa d’avoir l’aide de ses enfants aux courses. Question de leur inculquer de bonnes bases et peut-être passer le flambeau.

Tu sais Steve, mon père Pierre Demers était un ancien pilote, il faisait équipe avec Marcel Dionne. C’est à ce moment-là que le goût de conduire m’est venu. Toutefois, j’ai dû travailler pour m’acheter ma première voiture de course. Rien n’est gratuit aujourd’hui et il faut que tu fasses des efforts si tu veux y arriver. C’est ce que j’ai fait et j’essaie d’inculquer cela à mes enfants. 

Aujourd’hui, Patrice a sa propre entreprise Pierre Demers Motorsport qui se spécialise dans la vente de pièces et réparation pour les véhicules Side by Side, VTT et motoneige.

Patrice se définit comme un pilote timide qui ne se mêle pas des histoires et de la politique qui entoure les courses. Il fait partie de ces pilotes qui apportent une plus-value dans le monde des courses. Heureusement qu’il y a des pilotes comme Patrice qui, grâce à leurs présences et leurs qualités de pilotage, nous donnent droit à des spectacles garantis. Il fait partie de ces pilotes d’exception qui méritent être soulignés.

Je souhaite à l’équipe Demers Racing de connaître le moment de gloire tant désiré.

Chroniqueur / Photographe
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