S’il y a vraiment quelque chose qui distingue les courses d’hydroplanes par rapport à n’importe quel autre sport motorisé, c’est bien la surface sur laquelle se tiennent les courses. Dans notre cas, l’eau représente, qu’on le veuille ou non, un danger avec lequel nous devons composer.
Dans le passé, le fait que les pilotes n’étaient pas enfermés dans un cockpit comme on le voit aujourd’hui, faisait que lors d’une embardée, le pilote était souvent éjecté de son bolide et les conséquences pouvaient être dramatiques.
À la fin des années 80, début 90, de plus en plus d’embarcations ont commencé à se munir de cockpits renforcés, suivi des capsules telles que nous les voyons aujourd’hui . Au niveau sécurité, ce fût un énorme pas en avant n’ayant plus à se soucier de trouver la petite tache orange qui flottait dans l’eau. On parle ici de la tête du pilote dont le casque se devait d’être orange pour contraster avec l’eau. Toutefois, le nouveau défi était le suivant. Les pilotes étant attachés et enfermés, les secouristes se devaient d’arriver sur les lieux de l’accident très rapidement pour aider le pilote à sortir, lui qui était totalement immergé sans apport d’air. Quelques équipes ont alors commencé à équiper leur pilote d’un système d’air. Mais il restait optionnel. C’est en 2009 que le système d’air est devenu obligatoire à la HRL et ce, dans chacune des classes, à l’exception de la classe Pro Stock à l’époque. Ce système d’air permet évidemment au pilote de respirer sous l’eau et ainsi rester calme.
Je n’ai jamais été pilote, mais je suis assez proche des bateaux pour bien imaginer que ça peut être très angoissant de se retrouver la tête en bas, dans l’eau, attaché et enfermé dans un espace clos, et surtout après s’être fait secouer assez sévèrement à l’occasion.
C’est alors que les dirigeants des différentes associations de courses d’hydroplanes ont commencé à faire ce qu’on appelle des tests de capsule. Ces tests sont en gros une simulation d’accident dans laquelle les pilotes s’entraînent à bien réagir dans le cas d’un accident. Dans la HRL, chaque pilote doit refaire cette épreuve à chaque 2 ans pour garder son droit de piloter dans notre organisation.
Dans un but de reproduire cette situation le plus fidèlement possible, la HRL a conçu sa propre station de test de capsule. Avec sa combinaison de pilote et aussi avec casque et système d’air, le pilote est installé dans un cockpit standard. Au signal des officiels, celui-ci est propulsé dans la piscine reproduisant relativement fidèlement un impact sur l’eau lors d’un accident. Je dis bien relativement car chaque accident est unique et c’est impossible de tous les reproduire.
Toutefois, une fois rendu dans l’eau, les situations ont toutes des airs de famille, alors notre capsule d’entraînement est assez représentative de la réalité. Donc, au signal de l’évaluateur, la procédure est la suivante:
1-La capsule est retournée pour être propulsée dans l’eau.
2-Le plongeur, qui est dans l’eau à côté de la capsule, donne le signal de commencer sa procédure.
3-Une fois le cockpit rempli d’eau, le pilote ouvre la porte du cockpit.
4-Le pilote retire le volant.
5-Le pilote se détache.
6-Le pilote place ses mains sur les côtés du cockpit et s’extirpe de son habitacle et revient à la surface.
Pour réussir l’évaluation, le pilote doit rester calme et être sorti dans un temps aux alentours de 30 secondes. Une fois réussi, il est ainsi autorisé à prendre part à nos événements.
Le début de la saison arrive à grand pas. La semaine prochaine, je vais vous parler de notre premier site de courses de la saison 2022, Cambridge au Maryland.