Stewart Friesen a livré une véritable leçon de pilotage.

Crédit photo : Maxime Cashman

Retour des Gros-Blocs à Mohawk : un spectacle grandiose, mais une soirée encore trop chargée

Lundi soir, j’ai eu la chance d’assister à l’une des plus grosses foules que j’ai vues à la piste de Mohawk International Raceway, alors que la Super DIRTcar Series faisait enfin son grand retour après une absence de cinq ans. C’était mon deuxième soir de course consécutif et j’étais convaincu que Mohawk allait encore nous offrir un excellent spectacle de Gros-Blocs, comme c’est souvent le cas sur cette large piste de la réserve d’Akwesasne, qui avantage toujours ces puissantes voitures.

Une piste bien préparée… mais un horaire prévisible

Dès mon arrivée, j’ai remarqué que la piste était arrosée en continu, une bonne stratégie pour conserver une belle surface malgré le soleil brûlant et la chaleur écrasante qui asséchaient rapidement le circuit. Ce travail constant a inévitablement entraîné un léger retard dans le début des activités, mais honnêtement, ça en valait la peine. Nous avons eu droit à deux belles lignes en qualifications et des finales de grande qualité.

Cependant, dès que j’ai vu que quatre classes étaient encore une fois au programme, je savais que je ne quitterais pas le site avant 23 h. Comme la veille à Cornwall, quatre classes lors des grandes soirées mettant en vedette les Gros-Blocs, c’est simplement trop. J’espérais que Mohawk aurait trouvé un meilleur équilibre, mais en constatant que le nombre de tours était réduit malgré des bourses augmentées, on s’est vite retrouvés au même scénario : beaucoup de voitures, des B-mains nécessaires dans trois des quatre classes, et une soirée qui s’éternise. Je n’ai rien contre cela, mais nous pouvons déplacer ces événements ailleurs dans la saison.

Je comprends que le début de saison, fortement perturbé par la pluie, incite de nombreuses équipes à se déplacer dès que le soleil sort. Mais il faudrait peut-être revenir à une formule plus simple. Aux États-Unis, la Super DIRTcar Series présente souvent des programmes limités aux Modifiés et Sportsman, avec parfois une petite classe en bonus. C’est ce qui fonctionnait aussi chez nous avant la pandémie. Qui ne se souvient pas des Canadian Nationals de fin août à Cornwall, où le programme était parfois composé de seulement deux ou 3 classes maximum : Modifiés 125 tours et Sportsman 75 tours. Deux ou trois classes, beaucoup de voitures, un spectacle complet et des soirées qui se terminaient à des heures raisonnables

Un spectacle de haut niveau chez les Gros-Blocs

Le clou de la soirée : Stewart Friesen a livré une véritable leçon de pilotage et est allé chercher la victoire de manière spectaculaire. Sa capacité à manœuvrer dans le trafic et ses techniques de pilotage hors du commun ont été tout simplement impressionnantes. Les batailles qu’il a livrées avec Alex Yankowski, Mat Williamson et Matt Sheppard ont offert un spectacle digne des plus grandes courses. Mention honorable à Tim Fuller, qui a trouvé une ligne extérieure en deuxième moitié de course et revenait à toute vitesse. Fuller, fidèle à lui-même, obtient toujours d’excellents résultats à Mohawk.

En Sportsman, Elliot Gamache a su bien défendre sa position face à Shane Pecore dans une autre superbe finale. Une belle victoire, parfaitement gérée dans le trafic.

Les Mini-Stock, quant à eux, nous ont offert un beau spectacle avec une course dynamique et de belles batailles. C’est Sébastien Raymond Beauregard qui est reparti avec la victoire, dans une finale regroupant 27 pilotes venus de partout : Granby, Cornwall, Airborne et plus encore. Bravo à tous !

Moments marquants de la soirée

Au-delà de ces considérations, plusieurs moments ont retenu mon attention. D’abord, la présence d’Éric Gauvreau dans le Gros-Bloc de la famille Gauvreau. Prépare-t-on la voiture pour le retour imminent de Cédric Gauvreau, qui pourra reprendre la compétition au début du mois d’août, une fois sa suspension DirtCar terminée ? Va-t-on le voir à temps plein en Gros-Bloc ? C’est une histoire à suivre.

Un autre coup de cœur : Matt Stangle, jeune pilote du New Jersey, qui a livré de solides performances autant dimanche qu’à Mohawk lundi soir. Pour une première visite sur ces circuits, c’est franchement impressionnant.

Résultats complets

Durs moments et belles surprises

Ce fut une soirée difficile pour Félix Roy, qui n’a pas pu participer aux time trials en raison d’ennuis mécaniques. Partir à l’arrière dans sa qualification n’a pas aidé. Espérons qu’il pourra rebondir à Drummond et viser la victoire devant ses partisans.

Je tiens aussi à souligner une belle initiative des organisateurs : ne pas avoir fait de qualifications pour les Limited Sportsman et les Mini-Stock a permis de sauver un temps précieux. Une décision intelligente que j’espère revoir dans le futur.

La grande surprise de la soirée : la victoire de Jackson Welling, qui a remporté sa première course en Limited Sportsman à seulement 12 ans ! Ce jeune pilote a démontré une maîtrise et une finesse exceptionnelles pour son âge. Il me rappelle Félix Roy lorsqu’il avait remporté sa première victoire en Sportsman à 14 ans au RPM speedway. Retenez bien le nom de Jackson Welling, il risque de faire parler de lui.

Un point important à améliorer

Mon seul réel bémol, et c’est un problème récurrent à Mohawk : les gros pneus de tracteur blancs dans les virages. C’est dangereux, et on en a malheureusement eu la preuve lundi soir. Un pilote Mini-Stock a dû être transporté en ambulance et un violent accident a aussi eu lieu en Modifiés. Je ne comprends pas pourquoi on persiste avec ces pneus. Des cônes placés stratégiquement feraient parfaitement l’affaire et seraient beaucoup plus sécuritaires.

Conclusion

En résumé, le spectacle était au rendez-vous et la qualité des courses était excellente, mais encore une fois, la lourdeur du programme nuit à l’expérience. Un retour à des soirées allégées comme avant la pandémie serait, selon moi, bénéfique pour tout le monde : pilotes, équipes et spectateurs. Parfois, il suffit de revenir à la base pour offrir des soirées parfaites.

Scroll to top