Invité du podcast de l’ancien pilote de NASCAR Cup Series Dale Earnhardt Jr., Ray Evernham, l’un des cofondateurs de la SRX est revenu sur la fin de la série, sa vision du projet et l’avenir de l’IROC qu’il vient de racheter.
Depuis la création de la SRX (Superstar Racing Experience), il y a toujours eu des allusions et des comparaison avec l’ancien championnat IROC (The International Race of Champions).
« La première année, j’avais le contrôle sur tout la création du projet. J’ai conçu la voiture, jusqu’au dessin des carrosseries en travaillant avec Tony Eury et les gens de FURY Race Cars. Nous avons pris un de leurs châssis et nous l’avons modifié. Le look de la voiture, la type de course, le format de télévision, tout ça était de ma responsabilité. »
« Nos partenaires de New York, Sandy Montag gérait les droits TV et George Pyne s’occupait des sponsors et des investisseurs. Mais tout ce qui concernait les choix des circuits et des pilotes, tout ça c’était moi et j’ai adoré. »
« En fait je voulais que ce soit un mini IROC pour des pilotes comme toi (Dale Earnhardt Jr., Tony, Jeff (Gordon) – des gars qui ont pris leur retraite assez jeune ou des pilotes qui ne voulaient pas courir à temps plein. »
La première saison de la SRX a vu s’affronter en piste des vétérans comme Stewart, Michael Waltrip, Paul Tracy, Marco Andretti et Willy T. Ribbs et un pilote local de l’épreuve sur des pistes très populaires comme Stafford, Eldora, IRP et le Nashville Fairgrounds. »
« Je voulais que la SRX roule sur des petites pistes pour ne pas que les gars roulent à 180 mph. Aucun besoin de rouler à Talladega et Daytona. Par contre Martinsville ou le Charlotte Dirt Track auraient pu faire l’affaire. Nous avons eu des conversations avec la NASCAR et l’IndyCar et nous étions sur la bonne voie pour travailler ensemble. »
Tout a commencé à prendre l’eau lors de la deuxième saison, quand Evernham a été écarté de l’opérationnel. L’arrivée de Donald Hawk en tant que PDG a pas mal bouleversé l’organisation et la stratégie de développement a rapidement pris une nouvelle direction.
A partir de ce moment, Evernham n’était plus en phase avec l’orientation décidée pour la SRX.
« Nous nous étions mis d’accord sur une direction à prendre, et tout d’un coup, vous changez les règles du jeu. J’avais une idée précise de ce qu’il fallait pour réussir, mais les nouveaux partenaires sont arrivés avec une vision assez différentes de la mienne. Ils voulaient réussir, mais d’une façon différente de la mienne. »
« J’ai tout de suite exprimé mon désaccord en expliquant que je pensais sincèrement que leur stratégie n’allait pas fonctionner. J’ai malheureusement eu raison et ce sont les fans les plus grands perdants dans cette histoire. »
La SRX, après avoir présenté cinq des six courses et une deuxième saison sur ESPN, a annoncé la cessation de ses activités en janvier 2024.
« L’idée était bonne. Les pilotes nous soutenaient. Ils ont répondu présent. Les pilotes s’amusaient vraiment sur la piste. Malheureusement, la rentabilité du nouveau plan n’a pas été au rendez-vous. »
Dans l’idée initiale de Ray Evernham, il ne voulait jamais avoir plus d’un ou deux pilotes de NASCAR encore en activité. Lors des deuxième et troisième années de la SRX, les pilotes de NASCAR étaient très (trop ?) nombreux. En troisième saison nous avons vu Brad Keselowski et Hailie Deegan à temps plein dans la série et Kyle Busch faire plusieurs courses.
La série a en même temps abandonné l’idée d’avoir un pilote star en local. Un rôle qui avait été parfaitement rempli par Doug Coby, Bubba Pollard, Kody Swanson, Peyton Sellers et Bobby Santos.
« L’idée était vraiment de faire venir des superstars qui ne couraient plus, puis de les mélanger avec un héros local de short track. C’était je pense très important dans le concept. »
Pour Evernham, regarder la SRX lors des deuxième et troisième saisons était un peu comme « regarder votre ancienne petite amie sortir avec quelqu’un d’autre ».
Pour Ray Evernham, la fin de la SRX a lancé son projet IROC
Au départ, Evernham voulait réutilisé le nom IROC pour le projet de la SRX, mais ses associés voulaient créer leur propre marque avançant que l’IROC n’était pas assez renommée.
Après le rachat de l’IROC avec Rob Kauffman, Evernham espère relancer son projet initial avec cette fois plus de réussite. L’idée est pour le moment de remettre les vieilles voitures IROC sur la piste avec ceux qui les ont conduites des années 70 au début des années 2000. Il a appelé cela une IROC réunion.
« Nous visons l’automne. S’il y a un intérêt pour cette course, nous verrons où cela nous mène. Notre objectif est de remettre ces voitures en piste de voir ensuite à quel point elles peuvent redevenir populaires. »
« Mon rève est de relancer une Série IROC bien sûr. Mais je veux d’abord m’assurer d’être sur la bonne voie. Je pense qu’il y a une place pour l’IROC, pour s’intégrer avec la NASCAR, l’IndyCar et même l’IMSA qui est très forte aux USA. Mais il faut voir plus loin !
« Comme ce serait cool de voir un jour Lewis Hamilton contre Josef Newgarden affronter Kyle Larson ou quelqu’un comme ça. »