Le Grand Prix de Trois-Rivières vu par un bénévole (2e partie)

GP3R Mathieu Brière
Le Grand Prix de Trois-Rivières vu par un bénévole (Partie 2) Lundi le 6 août, le cirque du Rallycross a quitté non sans l’aide d’un groupe de bénévoles et de camions de Bellemare Transport afin de libérer les conteneurs attitrés aux équipes. Une fois le site du Grand Prix libéré, il était temps de reconfigurer les voies de circulation, redélimiter les espaces réservés aux équipes et reconfigurer la piste en mode circuit routier. Dès le mercredi, les équipes de CSCC, CTCC, Formule 1600, Porsche GT3 et Coupe Nissan Micra arrivaient dans l’aire de paddocks dans un modus operandi qui n’est pas sans rappeler la semaine précédente. Les camions NASCAR quant à eux allaient arriver le vendredi matin.

Qu’est-ce que la fausse grille ?

Pour la première fois, des raisons extérieures au Grand Prix m’ont empêché d’être présent le vendredi, mais l’équipe de la fausse grille n’en était pas moins prête. Menée d’une main de maître par Mathieu Fredette, cette belle gang, avec qui je travaille depuis 2015, a comme mission d’aligner les voitures afin de faciliter leur envoi lors du début des différentes séances d’essais, et de les ordonner selon un classement précis avant les qualifications et courses. Les paddocks principaux étant relativement petits, il faut un deuxième espace pour accueillir le CSCC et le Formula Tour 1600 STCH. Celui-ci se trouve à côté de l’hippodrome de l’autre côté du circuit. Une partie de l’équipe traverse donc la piste en temps opportun afin de faire le même travail. Cette année cependant, une tâche supplémentaire nous a été attitrée : en collaboration avec l’équipe de Protocole, il fallait positionner les voitures sur la vraie grille de départ en les espaçant suffisamment l’une derrière l’autre. Les séries CTCC et NASCAR Pinty’s n’avaient pas besoin de cette partie protocolaire.

Samedi

Dès mon arrivée à la piste le samedi matin vers 7 h 00, la chaleur était de la partie. Les séries s’enchaînaient les unes après les autres, tout allait rondement. J’ai pu profiter de quelques brèves intermissions pour me promener dans les paddocks et retrouver quelques amis. Une belle surprise fût la présence, comme conseiller de Michael Fantin en Coupe Porsche GT3, du vainqueur de la deuxième épreuve en 2016, mon bon ami Daniel Morad. Il m’a fait part de quelques incidents au sein de son équipe de Pirelli World Challenge et les raisons pour lesquelles il a décidé de quitter pour se donner de nouveaux défis. Nous en avons profité pour revenir sur sa victoire de l’an dernier aux 24 heures Rolex de Daytona, alors que sa voiture s’est retrouvée jusqu’à deux tours derrière les meneurs. Crédit photo : Dany Massicotte Revenons en 2018, la troisième et dernière course du Formula Tour 1600 STCH s’est tenue samedi après-midi, et Bertrand Godin en a profité pour priver Didier Schraenen d’un triplé, en remportant l’épreuve. Ce qui était, officiellement sa dernière course à vie en F1600, m’a fait monter les larmes aux yeux en le regardant lever le poing au ciel après avoir reçu le drapeau à damier. Il est le pilote présent au Grand Prix de Trois-Rivières 2018 de qui je suis le plus proche. En fin de journée, c’était la qualification en groupes de la série NASCAR Pinty’s. Dans ce plateau également j’ai plusieurs connaissances et amis proches, donc il est difficile de choisir un camp. Mais la pole de Marc-Antoine Camirand a été très populaire tant chez les spectateurs que chez les bénévoles.

Dimanche

La dernière journée de compétition commença par un reportage promotionnel de Nissan en collaboration avec l’émission Salut Bonjour! Il mettait en vedette une Micra de course, le pace car GT-R et la nouvelle Leaf autonome. Pendant ce temps, les derniers briefings ont lieu dans les différentes équipes de bénévoles afin d’être prêts pour la fin de l’événement, dont le jour final est ponctué de quatre courses et une séance de qualifications. Pendant que les premières épreuves ont lieu, les inspections finales se passent du côté du NASCAR Pinty’s (voir autre texte). Après le dîner, c’est l’heure du dernier meeting afin de préparer la séance d’autographes. La disposition à 45 degrés le long du muret des puits a été abandonnée au profit de deux rangées en file indienne. Le contrôle de foule s’annonçait plus difficile que l’an dernier. Mon pilote attitré est le Johannais Jocelyn Fecteau dans la voiture Roxor, Domeno, TeamLTD numéro 77. Pas le plus populaire, mais une bonne quantité de fans disciplinés sont passés le voir pendant le temps imparti. Une fois la foule dispersée, non sans difficultés, il était temps de se mettre en rang pour l’hymne national canadien. Après le coup de canon symbolique, c’était l’heure des mots les plus célèbres en sports motorisés : ‘’Gentlemen, start your engine !’’ Pendant la course, j’ai eu le plaisir de suivre l’action sur l’écran géant avec François Beaulé, qui annonçait quelques séries pendant le weekend. L’abondance et la durée des neutralisations étaient au cœur de nos discussions durant ces mêmes neutralisations… Finalement la course s’est décidée près de la fin, ce que les spectateurs recherchent. Je vous épargnerai le résultat, ça a déjà été couvert. La journée se conclut avec la finale du Championnat de Stock Car Canadien, d’une distance de 100 km (41 tours) ou 60 minutes. Le jeune Raphaël Lessard nous a offert une performance éblouissante, marquée par un contact difficile à éviter pour le grand espoir beauceron. Le résultat final ne montrait en rien ses capacités, sans ce contact il aurait fini bien mieux qu’un tour derrière le vainqueur. Ce n’est que la pointe de l’iceberg, et je suis certain qu’il saura nous donner de grandes performances à nouveau au Québec, comme il a su nous montrer aux États-Unis depuis deux ans. En tout et pour tout, mon Grand Prix de Trois-Rivières 2018 a été fertile en changements, en nouveautés et en rencontres de tout genre. Malheureusement, mes responsabilités augmentées cette année m’ont empêché de socialiser autant que lors des deux dernières années, mais je n’ai pas moins apprécié mon GP3R pour autant. La diversité de tâches entre les deux weekends en plus des équipes plutôt stables auxquelles je fais partie ont fait en sorte que mon expérience a été des plus agréables. Quelques moments moins amusants se sont produits, surtout lors du weekend de Rallycross, mais rien au monde ne m’empêchera de revenir en 2019 pour la 50e édition, qui saura nous marquer de plusieurs façons, j’en suis convaincu!
Mathieu Brière
Chroniqueur
360nitro.tv