Crédit photo :Daniel Mailhot

Équipe de course 1 version 2.0

Chroniques Joel Brulé
C’est assis sur l’aile d’une remorque qu'aura lieu ma première entrevue avec le nouveau mentor de l’Équipe de course ONE, M. Alexandre Voghel. En toute vérité, j’étais un peu intimidé, mais mon candidat du moment a bien su me mettre en confiance avec une vraie bonne "joke" d’entrée de jeu. C’est à un rythme d’enfer que débute mon premier dialogue avec la glorieuse Équipe de course 1. La rencontre de deux verbomoteurs laissait déjà présager une rafale de mots et ce, en peu de temps! Fondée en 1978 par deux passionnés, l’Équipe de course 1 inc. aura su dicter les standards pendant 40 ans exactement. Serge Desjardins et Gaëtan Beauregard auront habilement su construire ce qui deviendra la référence des équipes de course au Québec. Au fil des ans, ils auront su s’entourer de gens sérieux et crédibles pour promouvoir leur honorable projet. Des pilotes de renom tels que Bernard Mathieu, Luke Plante, Richard Chauvin auront su faire briller la voiture no 1. Mais c’est au milieu des années 90 que la troupe de Serge Desjardins réussira un grand coup d’éclat en s’appropriant les services du fameux Steve Paine. Communément appelé "the Hurricane". Steve réécrira le livre des records à Granby au volant de la X-TEND no 1. Les victoires se bousculent et les championnats s’accumulent à un rythme fou. Quelle épopée ce fut! À ne pas en douter, c’était LA référence au Québec.  C’est en 1998 que l’Équipe de course 1 inc. prendra les allures selon lesquelles on la connaît maintenant. Un nouveau pilote prendra donc le volant pour poursuivre la glorieuse tradition. David Hébert se vit offrir le poste de pilote et c’est avec brio et aplomb que l’enfant terrible de St-Damase cisaille le volant depuis 20 ans déjà. Le flair de Serge Desjardins aura su, encore une fois, le couvrir d’éloges. À la façon d’Enzo Ferrari lors de l’embauche d’un certain Gilles Villeneuve, Serge Desjardins donna sa bénédiction à l’inexpérimenté Hébert et ce fut sans aucun doute un pari fort payant. Le talent de David trouvera éclosion dans le 1. Les honneurs et les trophées s’accumulent à la vitesse de l’éclair. Crédit photo : Daniel Mailhot En 40 ans de carrière, l’Équipe de course 1 aura su garder le flambeau très haut dans des duels et rivalités qui sont encore d’actualité. Les confrontations à saveur soreloise avec comme adversaire la gang du LP2 et son fameux pilote Marco Potvin, les duels au "finish" avec Martin Roy JR, les combats à 3 de large avec Romano et Lafrance. La troupe Desjardins-Beauregard ne reculait devant personne! On se plaisait à dire que la bonne compétition les servait bien. Les années passaient et l’Équipe 1 faisait partie des meubles. Bien malin celui qui misait contre eux! C’est à la fin de la saison 2017 que les valeureux guerriers Desjardins et Beauregard annoncèrent leur retrait de la compétition. Rien n’est éternel et c’est avec résilience qu’ils mettront l’entreprise en vente. L’Équipe de course 1 inc. en était rendue là, l’heure de la retraite avait sonné.  C’est alors qu'un nouveau groupe d’actionnaires prit forme et en novembre 2017, un acompte fut déposé. Voghel, Arel, Ethier, Lévesque et David Hébert réussirent à réunir la somme requise pour se porter acquéreur de la prestigieuse équipe soreloise. En janvier 2018, le rachat fut complet et c’est sous l’appellation de l’Équipe de course ONE que le nouvel enregistrement fut complété. Il était important pour l’ancienne organisation de poursuivre la tradition acquise de main de maître au travers des 40 ans de dur labeur. On ne "flush" pas 40 ans d’excellence du revers de la main! Dès lors, les voitures et tout le matériel de course furent rapatriés dans ses nouveaux locaux.   C’est bien connu, il y a des coûts importants rattachés à la course automobile. C’est avec énormément de fierté que le nouveau mentor du ONE nous annonçait, au printemps 2018, un partenariat de premier plan avec l’entreprise GM PAILLÉ  de Berthierville et Sorel. Jean-Claude Paillé accepta donc l’invitation de l’Équipe ONE à devenir LE commanditaire principal et permettre de maintenir l’équipement à la fine pointe. Dans l’esprit de Voghel, sans l’apport de GM PAILLÉ, 2018 aurai été une année difficile. Mais ce partenariat eu l’effet d’une transfusion sanguine et «  revitamina » toute l’équipe. Bien au-delà de l’aspect financier, ce partenariat porte ses bases sur le côté humain et c’est sous une ambiance très humaine que le tout fut officialisé.  Est-ce que le statut de David Hébert est changé au sein de la nouvelle organisation? La réponse est NON! David est considéré comme un des meilleurs pilotes sur terre battue en Amérique du Nord autant par son équipe que par ses pairs. Le siège du ONE n’était pas à prendre et ne le sera pas tant et aussi longtemps que David sera compétitif. Le pilote-actionnaire de St-Damase saura et décidera du moment où il sera temps de passer le "steering". David est un fier compétiteur et le succès de l’équipe passera bien avant ses intérêts personnels soyez-en assurés.  Crédit photo : Daniel Mailhot Et comment va le début de saison de la première année d’existence du ONE? Voghel avoue lui-même que ce n’est pas le scénario idéal, mais que l’équipe a déjà savouré deux victoires! Mais la malchance semble coller à la voiture ONE comme la misère sur le pauvre monde. Voghel ne s’en fait pas pour autant, il sait fort bien que ce n’est que passagé. L’équipe a trop de talent et de ressources pour ne pas rebondir. D’ailleurs, une troisième voiture est présentement en construction et c’est bientôt qu’elle fera son apparition sur les circuits québécois. Par contre, il ne s’en cache pas, les saisons dominantes vécues dans le passé ne seront plus jamais possibles car la compétition est trop forte. Plusieurs autres équipes aspirent désormais à la victoire et la domination devient impossible. Les dynasties seront de plus en plus rares, parlez-en aux partisans du Canadien de Montréal! C’est au rythme des victoires que l’Équipe ONE sera pleinement satisfaite car c’est la seule raison qui la motive à se dépasser semaine après semaine. Le rêve ultime de Serge Desjardins était de gagner Syracuse mais en vain, jamais il n’y sera parvenu. Questionné sur la classique Oswego, Voghel me répondit: « On entretient ce rêve....et un jour on y parviendra! » Il n’y a pas à dire, l’héritage laissé par Serge Desjardins dépasse l’entendement automobile. Il se poursuit à travers une force de caractère née pour gagner... pour être encore toujours no ONE !
Joel Brulé
Chroniqueur
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