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Mon idole Gilles Villeneuve

Chroniques Francois Richard
Mon idole Gilles Villeneuve Il y a deux raisons pour lesquelles j'aime autant la course automobile : Le Grand Prix de Trois-Rivières et Gilles Villeneuve. Il y a des évènements dans la vie où l'on se rappelle exactement ce que l'on faisait quand ils se sont produits. Par exemple l'élection de Donald Trump (pour certains), la mort d'Elvis, l'explosion en plein vol de la navette Challenger en 1986 ou encore le 11 septembre 2001. Moi, le 8 mai 1982 a marqué ma vie à tout jamais. C'était un samedi et j'avais planifié ma première véritable randonnée en vélo avec un ami du temps, Stéphane Massé. Nous avions décidé de faire un aller-retour sur la piste cyclable qui longe le boulevard Des Forges jusqu'aux Forges du St-Maurice à Trois-Rivières. À mon retour, mon père m'attendait en regardant par la porte avant pour m'annoncer la triste nouvelle du décès de mon idole Gilles Villeneuve. Pendant la soirée, nous avions suivi l'émission spéciale sur le canal 10. Les premières images étaient accablantes. Le circuit de Zolder en Belgique restera à jamais associé au décès de Villeneuve. Plusieurs se posent encore la question à savoir si Gilles serait encore vivant aujourd'hui n'eut été de la chicane interne avec Didier Pironi qui, lors de la course précédente du 25 mai 1982, n'avait pas respecté une consigne d'équipe et voler la victoire à Gilles au Grand Prix de Saint-Marin à Immola. «Il m’a dit qu’il était dans une colère noire et qu’il n’adresserait plus la parole à Didier, ajoute l’ancien pilote René Arnoux. Ce qu’il a fait, car quand il disait une chose, il l’appliquait dans la seconde qui suivait. L’animosité qui est née ce jour-là ne pouvait que créer de la discorde au sein de l’équipe.» Selon ses proches, Villeneuve aurait même songé à quitter l’écurie. «Enzo Ferrari a été très mou dans cette affaire, souligne le journaliste Renaud de la Borderie. Il n’a pas osé critiquer ouvertement Pironi et n’a pas voulu non plus défendre Gilles.» - Extrait du TV-Hebdo édition du 2015-05-29
Il a marqué Trois-Rivières à jamais ! Mes souvenirs des Villeneuve proviennent en grande partie du Grand Prix de Trois-Rivières. Voir Gilles courir dans la série Can-Am au volant de la voiture numéro 2 ou encore au volant de l'auto "Direct Film" était, pour mes yeux d'enfant, incroyable. Il n'y avait rien de plus gros que cet événement. À cette époque les courses étaient disputées la fin de semaine de la fête du Travail. Le vendredi matin, vers huit heures les premières voitures s'élançaient sur le circuit pour trois jours de courses incroyables. En 1977, la formule Atlantique était l'épreuve reine. Plusieurs pilotes de Formule 1 effectuaient une escale en Mauricie pour se mesurer aux pilotes réguliers de la série Atlantique. Villeneuve prit la 4e place de l'épreuve sans pour autant avoir fait bonne impression auprès du Britannique James Hunt. Ce dernier, à son retour en Europe, recommanda le pilote québécois à son employeur McLaren. Vous connaissez la suite ... http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/evenements/2827.html Une victoire légendaire Le 8 octobre 1978 est possiblement la journée la plus importante de l'histoire du sport au Canada. C'était la première édition du Grand-Prix de Formule 1 à Montréal, en piste le pilote de la Ferrari numéro 12, Gilles Villeneuve. Assis devant la télé avec son père, François Richard ti-cul de 7 ans, fan numéro 1 de Gilles Villeneuve. Le dimanche de la course, il semblait faire très froid sur l'île Notre-Dame. Vingt-huit voitures participaient aux qualifications pour tenter d'occuper une des 22 places disponibles sur la grille de départ. Gilles s’était qualifié 3e juste à côté de John Watson et derrière Jean-Pierre Jarrier sur Lotus détenteur de la pole position. À la mi-course, Jarrier détenait une avance confortable de 30 secondes sur Villeneuve. Au 49e tour, Jarrier arrête aux puits et abandonne suite à une fuite d'huile. Villeneuve prit la tête de l'épreuve au 50e tour avec une avance de plus d'une demi-minute sur Jody Scheckter. La foule en délire assista alors à la première victoire de Gilles et d'un pilote canadien en Formule 1. Quarante années plus tard, personne ne peut nier le fait que Gilles Villeneuve a mis sur la "Map" le Grand Prix de Formule 1 de Montréal ainsi que le sport automobile au Québec. Les Carpentier, Tagliani, Godin, Bourbonnais et autres pilotes québécois en doivent toute une à Villeneuve pour leur avoir donné la piqûre de la course auto. L'effet Villeneuve est toujours présent aujourd'hui et Gilles restera toujours dans la légende.
Mon souvenir le plus marquant de Gilles Villeneuve est la course de Montréal de 1981 dans la voiture #27. L'aileron avant de sa Ferrari se souleva pour venir obstruer la vue du pilote. En pleine averse, Gilles resta en piste et réussit finalement à se départir de l'objet métallique obstruant sa vue. Lorsque le morceau se détacha, celui-ci passa à peine à quelques centimètres de son casque. Il aurait pu le prendre en pleine tronche. :)
Que dire de la bataille avec René Arnoux à Dijon en 1979. Encore aujourd'hui classé comme étant un des plus beaux duels de l'histoire de la Formule 1. Qui se rappelle du Suisse Clay Rigazzonni en 6e place?
Quarantième anniversaire Bravo aux organisateurs du Grand Prix de Formule 1 de Montréal et merci au fils de Gilles d'avoir fait un tour de piste au volant de la voiture qui avait permis à son père d'inscrire, il y a quarante ans, sa première victoire en Formule 1. Le ti-cul qui sommeille en moi a refait surface le temps d'un tour de piste. Merci à mon père, qui aujourd'hui n'est plus de ce monde, de m'avoir fait découvert une si belle passion qu'est la course automobile. Extrait d'une entrevue de Bernard Drainville avec Johanne Villeneuve (À écouter absolument) :
https://www.rds.ca/courses/formule-1/f1-jacques-villeneuve-rend-hommage-a-son-pere-en-marge-du-grand-prix-du-canada-1.6131633 S A L UT G I L L E S !!!!!!