Crédit photo :André "ToTo" Guillemette

Tu viens d’où "toé" ?

Chroniques Joel Brulé
Tu viens d’où toé ?   Les années 80 c’était Mickael Jackson, la coupe LONGUEUIL, les débuts de Céline Dion. Le hockey au Québec était religion avec la rivalité Canadiens-Nordiques. C’était une période d’abondance et tous les sujets étaient matière à controverses. La bière (Molson- O Keefe), les cigarettes (Export "A"- Players), les hamburgers  (BigMac- Whopper). On avait nos préférés et on se faisait un point d’honneur de bien les représenter. Marco Potvin (1987). Crédit photo : Daniel Mailhot Les courses sur terre battue n’étaient pas en reste. Les "fans" s’affichaient fièrement et l’ambiance dans l’estrade principale était souvent à couper au couteau. C’était des guerres de régions, parfois de paroisses! Il y avait la "gang" de Sorel avec ses pilotes vedettes Marco Potvin, Luke Plante et Bernard Mathieu. Bernard Mathieu (1985). Crédit photo : Daniel Mailhot Au pays des tire-bouchons, le motoriste vedette était un certain Marcel Cournoyer. La région de Victoriaville n’était pas en reste avec Martin Roy JR au volant de son célèbre 57 et Hugues Mercier. Hugues Mercier (1990). Crédit photo : Daniel Mailhot C’était aussi les débuts d’un certain Denis Labonté! Les motoristes étaient des mécanos locaux et les recettes de moteurs étaient prisées. Denis Labonté (1987). Crédit photo : Daniel Mailhot René Clair (1985). Crédit photo : Daniel Mailhot Drummondville et ses environs faisaient figure de proue avec Jacques Lalancette et René Clair. Ces 2 légendes vivantes avaient le sens du spectacle et de la vitesse. Jacques Lalancette (1983). Crédit photo : Daniel Mailhot Gino faisait également ses premiers tours de piste au travers cette meute de vedettes, guidé par son père au sommet de son art. Gino Clair (1985). Crédit photo : Daniel Mailhot Il y avait également le mouton noir de Varennes et j’ai nommé Raymond Collette! Le gars de Montréal et sa voiture propulsée d’un moteur à la race maudite: un FORD! Raymond et son petit 351 pc prenait plaisir à évoluer au travers les gros blocs Chevrolet. Raymond Colette. Crédit photo : Daniel Mailhot Les "FORDISTES" se régalaient lorsque la voiture 27 paradait dans le cercle des vainqueurs. Les gars de "MOPAR" vivaient leur peine depuis la retraite de Jean-Guy Chartrand et devenaient impatients de revoir la réincarnation du fameux HEMI ! Jean-Guy Chartrand (1982). Crédit photo : Daniel Mailhot La guerre des régions était très bien alimentée au travers d’un animateur qui était sans complexe. Le regretté Denis Duchesne savait entretenir le public en proposant cette façon unique de décrire les courses. Quand le LP2 était sur la pole et que le 57 l’accompagnait sur la première rangée, ce n’était pas Potvin contre Roy JR, mais bien SOREL contre VICTO, rien de moins! Martin Roy JR (1984). Crédit photo : Daniel Mailhot C’était VICTO contre SOREL, DRUMMOND contre VARENNES etc. Et quand le 99 et le 22 occupaient la première ligne, c’était ST-GUILLAUME contre ST-EDMOND! Les spectateurs se faisaient prendre au jeu et parfois, c’était très animé. De plus, la Molson trônait en reine dans l’estrade principale ce qui faisait en sorte que les jugements n’étaient pas toujours au beau fixe! Crédit photo : André "ToTo" Guillemette Quand la soirée avait couronné son gagnant, c’est toute la région qui entourait la voiture championne. Les spectateurs savouraient les commentaires de leur favori en terminant leur dernier verre de bière. "Une petite dernière pour la route" s écriaient certains et on en profitait pour blasphémer sur les clans ennemis. Luke Plante (1985). Crédit photo : Daniel Mailhot De la rivalité vous dites? Oh que oui!!! L’émotion atteignait des sommets quand Marco s’emparait de la victoire...ISCHHHH, il avait la capacité de faire descendre les saints du ciel le pilote du LP2. Entouré de sa "gang" de jeunes fringants-innovants, il était empreint d’une arrogance très assurée! Mais c’était de bonne guerre, c’était ça les années 80!!! Marco Potvin (1986). Crédit photo : Daniel Mailhot Aujourd’hui, on a tué notre génie et nos rivalités à force de règlements pour uniformiser les voitures.  Il reste 3 constructeurs de châssis, une petite poignée de motoristes, 1 seul détaillant de pneus, 3 lettreurs. On ne se casse plus la tête à développer, on prend le téléphone et on achète à l’aveuglette! Pourtant, le savoir-faire des gars de chez-nous a fait ses preuves. Serge Desjardins, René Lessard, Raynald Doyon, Alain Léveillé et j’en passe sont tous des gens bien de chez-nous qui n’ont rien à envier aux dignes représentants de l’oncle Trump de l’autre côté de la frontière. Qui va donc profiter de notre génie si on ne tolère pas la différence? Si on fait toujours tout comme les autres, on est voué à rester un bien petit peuple. Que François Adam utilise des coils, que Kayle Robidoux utilise un Dodge, où est le problème? Tant que le livre de règlements est respecté, où est le foutu problème? Mais ici, au Québec, notre génie nous pousse à mettre des règles par-dessus celles déjà existantes. C’est une bien triste utilisation de notre génie! Et pour nos rivalités de région, elles ont fait comme les coils et les Dodge, elles sont disparues! Il fut un temps ou le "rond" de course prenait des allures d’arènes et les spectateurs faisaient partie intégrante du spectacle. On se proposait des regards, on défendait notre favori sans compromis. Aujourd’hui, on tente de recréer cette ambiance en oubliant la base première du marketing, les différences! Une chance qu’on a les feux d’artifices!
Joel Brulé
Chroniqueur
360nitro.tv