Crédit photo :Éric Descarries

Ford F-150 XLT 4X4 2018

Essais routiers Éric Descarries
Ford F-150 XLT 4X4 2018 Comme vous pouvez vous en rendre compte depuis les quelques dernières publications de ce blogue, les véhicules de 2018 arrivent lentement dans les parcs des voitures de presse. La semaine dernière, il était question de la toute nouvelle Subaru Outback en plus de quelques mots sur les autos 2018 présentes au Festival des Essais de l’AJAC. Dans la même veine, cette semaine, il sera question du véhicule qui est considéré comme étant le plus vendu au Canada, le Ford F-150, version 2018. Comme vous le savez peut-être (Ford utilise cet argument de vente depuis plusieurs années déjà), les ventes des Ford de Série F en font le véhicule le plus vendu chez nous, toutes marques et tous modèles confondus (et ce, même si l’on additionne les ventes des Chevrolet Silverado et GMC Sierra) et la camionnette la plus vendue au pays depuis quelque 51 ans! C’est aussi le véhicule le plus vendu en Amérique depuis quelque 35 ans! Pour ce faire, Ford doit travailler constamment pour nous proposer des F-150 toujours renouvelées. C’en est le cas pour la version 2018. Les dessinateurs de Ford ont refait l’avant du F-150 en diverses versions. Celle-ci est celle de la XLT. (Photo Éric Descarries) Outre sa calandre redessinée et quelques détails au niveau de la décoration extérieure, on reconnaîtra la version 150 du Ford F 2018. Toutefois, ce qui se cache sous la carrosserie a subi quelques changements d’importance alors que d’autres sont à venir. Par exemple, l’ancien moteur V6 atmosphérique de 3,5 litres vient d’être remplacé par une version entièrement refaite de 3,3 litres affichant, toutefois, une puissance semblable à celle de l’ancienne version soit 290 chevaux. De plus, Ford nous a promis un V6 turbodiesel à venir (les V6 EcoBoost de 2,7 et 3,5 litres et le V8 de 5,0 litres sont toujours au catalogue).Éventuellement, il pourrait même être question d’un F-150 hybride électrique. Ajoutez à cela une nouvelle boîte de vitesses optionnelle à 10 rapports (sauf pour le V6 de base de 3,3 litres qui conserve la six vitesses), le système Stop-Start et, bien entendu, une carrosserie toute aluminium (mais pas le châssis, voyons!) et vous obtenez un des pick-up les plus élaborés au monde!

Mon premier F-150 2018

Je suis persuadé que Ford Canada mettra à notre disposition quelques versions des nouveaux F au cours de l’année dont celle avec le diesel. Mais pour le moment, les dirigeants de la division canadienne du constructeur a choisi de nous confier un pick-up à quatre roues motrices mû par le «petit» V6 EcoBoost de 2,7 litres combiné à la boîte automatique à 10 rapports avec une cabine Supercrew à quatre portes selon la finition XLT FX4 incluant une caisse courte de 5,5 pieds. Comme on peut le voir sur les photos, l’avant au complet a été redessiné alors que l’on voit les révisions aux ornements. Une chose est certaine, il s’agit d’un véhicule assez imposant. Mais au moins, pour une fois, j’ai obtenu une version moins élaborée que les habituels Lariat et King Ranch haut de gamme, la finition XLT étant la deuxième de la gamme à peine précédée de la XL de base. Mais il reste que j’ai eu un véhicule relativement luxueux malgré tout. Ça se voit surtout à l’intérieur même s’il n’y a pas beaucoup de changements à l’habitacle pour 2018. Une fois que l’on a grimpé dans la cabine (heureusement qu’il y avait des marchepieds utiles à ce véhicule!), on s’installe facilement dans les sièges baquet d’avant. On y voit alors le tableau de bord massif avec un design aux lignes très angulaires. Le bloc d’instrumentation a des cadrans facilement lisibles alors qu’au centre, le conducteur peut consulter le grand écran pour les commandes de la radio et le système de navigation. D’autres commandes de la climatisation et de la radio sont ajoutées sous cet écran ou encore sur le volant (qui ne manque pas de «pitons», croyez-moi!). Les places arrière sont tout simplement vastes alors qu’elles pourraient facilement accueillir deux ou trois personnes pour un long voyage. Que d’espace pour les jambes. Mon XLT d’essai avait aussi le double toit ouvrant (une option de quelque 1750 $ !) qui permettait un bel éclairage de la cabine durant le jour. Incidemment, la visibilité y est excellente tout le tour et, en cas de besoin, il y a une petite fenêtre arrière dans la lunette qui s’ouvre grâce à une commande électrique. Et n’oublions pas que les sièges arrière se replient pour former un espace de rangement utile au cas où l’on voudrait transporter un objet fragile ou désirable de grandes dimensions au lieu de le laisser dans la caisse (incidemment, dit-on caisse, benne, boîte ou, dans le cas des documents de Ford, plateau?). Justement, en parlant de celle-ci, sa longueur de 5 pieds et 5 pouces (166 cm) pourrait sembler un peu trop courte pour un usage commercial. Toutefois, Ford avait ajouté à ma camionnette d’essai l’option de la rallonge repliable (350 $) qui transforme la caisse (benne, plateau?) en une version plus logeable si l’on abaisse le panneau arrière et qu’on y déplie ces barrières! On peut alors y charger près de 2000 livres (au maximum!). Et parlant de capacités, mentionnons qu’avec le moteur de 2,7 litres et la motricité aux quatre roues, ce F-150 affiche une possibilité de remorquage de 7100 livres (certaines versions plus robustes de la F-150 peuvent tirer jusqu’à 13 200 livres avec le V6 EcoBoost de 3,5 litres!). L’arrière du nouveau F-150 demeure reconnaissable mais tellement plus détaillé! (Photo Éric Descarries) La mécanique qui se trouvait sous le capot de ce XLT à quatre roues motrices sur commande était celle du V6 EcoBoost de 2,7 litres de deuxième génération (fortement révisé selon Ford) avec la nouvelle boîte auto à 10 rapports. Avec ses 325 chevaux et 400 livres-pied de couple, ce petit V6 continue de m’impressionner (j’en ai déjà parlé lors d’un reportage sur le Edge Sport avec le même moteur)! Avec la nouvelle boîte, il peut lancer la grande camionnette à 100 km/h en environ sept secondes. La direction électrique permet l’utilisation du système d’assistance de marche arrière avec une remorque par commande intérieure. Le freinage est à disques tout le tour. En passant, Ford avait remplacé les pneus d’origine de ce Ford par des Yokohama IG51 que je n’ai (heureusement) pas pu mettre à l’épreuve. Mais soulignons qu’ils ne furent pas bruyants outre mesure sur le pavé sec. Il devient de plus en plus difficile d’identifier le moteur qui se cache sous un capot à cause de toutes les nouvelles décorations. Ici, il s’agit du V6 EcoBoost de 2,7 litres du F-150 2018. (Photo Éric Descarries)

Un bon essai !

Je peux vous dire qu’encore une fois, j’ai pu faire un essai concluant de ce véhicule avec plus de 750 kilomètres parcourus. Une grande partie de ce trajet a été couvert en situation urbaine où le F-150 est peut-être un peu moins à l’aise (et plus énergivore). Toutefois, à son bord, on y est très confortable. Évidemment, ce n’est pas l’espace qui manque, tant pour les gens à l’avant que pour les passagers d’arrière. Les accélérations peuvent être impressionnantes mais là où le F-150 perd des points, c’est lorsque le temps vient de le garer. Cependant, avec un peu de pratique, on réussit à dénicher le petit espace recherché. Aussi, lorsque l’hiver arrivera, le conducteur d’un tel Ford F appréciera la motricité aux quatre roues sur demande. Il l’aimera aussi s’il doit travailler en terrain inhospitalier comme sur un chantier de construction. Le tableau de bord retient les lignes angulaires caractéristiques au F-150. (Photo Éric Descarries) Les places arrière de la version Supercrew sont généreuses à souhait. Parfait pour un grand voyage dans le Sud (où l’essence est moins chère, rappelons-le)! (Photo Éric Descarries) D’autre part, vu que la camionnette était équipée de l’ensemble de remorquage, elle profitait du système Pro Trailer Backup Assist qui permet au conducteur de manœuvrer une petite remorque en marche arrière grâce à la caméra de marche arrière. Pour que je puisse essayer cette fonction, il m’aura fallu l’autocollant en quadrillé de Ford pour l’appliquer à l’attache de ma remorque. Toutefois, j’avais déjà essayé ce système plusieurs fois durant des évènements de Ford et je peux vous dire qu’avec très peu de pratique, le conducteur réussira à diriger sa remorque en marche arrière tout simplement en la dirigeant grâce à une commande rotative au tableau de bord et cela SANS toucher au volant de la camionnette! La caisse peut sembler courte mais on peut en agrandir la capacité grâce aux extensions optionnelles (repliées dans cette photo). (Photo Éric Descarries) Je me suis aussi servi de ce Ford F-150 pour une excursion de Laval à Sherbrooke ce qui complétait mon essai avec une généreuse portion sur autoroute. C’est là que l’on découvre pourquoi tant de consommateurs achètent un pick-up pour voyager. Le F-150 avec le V6 de 2,7 litres est tout-à-fait à l’aise sur grand-route et, grâce à la boîte à 10 rapports, elle est capable de belles reprises rassurantes. Au bas du levier de changements de rapports, il y a une petite commande qui permet au conducteur de choisir entre divers modes de conduite incluant celui du confort (le plus recommandé), celui de la conduite hivernale et même une commande Sport (!) qui cause des changements de vitesses plus secs et une direction plus ferme…plus ou moins utile pour la conduite régulière. On peut aussi manipuler la boîte de vitesses manuellement (n’oubliez pas, il y a dix rapports) ce qui peut être utile pour du frein moteur (à peine perceptible dans la plupart des cas). J’ai trouvé les freins assez performants pour un véhicule de ce poids (plus de 4700 livres). Par contre, il faut toujours se souvenir que l’on conduit une camionnette et non une sportive ou une compacte! En ce qui a trait à la consommation, il ne faut pas se leurrer. Malgré les promesses du constructeur, un F-150 n’est pas un exemple d’économie de carburant ce qui est difficile à prendre durant une période d’augmentation des prix du pétrole et de l’essence (surtout que le réservoir d’essence est important avec une capacité de 87 à 136 litres selon le modèle). Même avant la hausse spectaculaire du prix de l’essence du début de la semaine, j’ai réussi à mettre 99,83 litres d’essence régulière (à 1,194 $/litre) ce qui s’est soldé à une facture de 119,28 $ ! Alors que l’ordinateur de bord indiquait une consommation moyenne de 12,9 L/100 km, mes calculs furent plutôt de 13,7 L/10 km. C’est quand même respectable. Enfin, au chapitre du prix, sachez qu’un tel F-150 4 x 4 Supercrew arrive à un prix de base de 44 749 $ auquel il fait ajouter les 100 $ de la toujours aussi ridicule taxe d’accise pour le climatiseur, 6450 $ pour un ensemble qui comprend la finition XLT, le système de charge Boxlink, la lunette arrière coulissante à commande électrique, le dégivreur arrière, le sonar de recul, le démarreur à distance mais surtout le système Sync 3 et le convertisseur 110v/400w, les 1400 $ pour obtenir le V6 EcoBoost (avec l’automatique à 10 vitesses), les 1750 $ pour le toit ouvrant à deux panneaux, les 170 $ des tapis de caoutchouc, les 800 $ pour la navigation à commande vocale, les 750 $ pour l’ensemble FX4 hors route avec les protection sous la mécanique, les 350 $ pour la rallonge de la caisse, les 500 $ pour l’ensemble de décoration XLT Sport (incluant les roues 275/65 R18), quelques 180 $ pour la doublure du passage des roues (ce qui a bien aidé au silence de roulement dans l’habitacle) et les 395 $ pour la doublure dans la caisse. Enfin, il ne faut pas oublier les 1800 $ du transport et de la préparation pour que la facture finale passe à 59 394 $! Malgré ce prix qui semble si élevé, ce ne sont pas les clients qui manquent ! Le Ford F est très en demande tout comme ses concurrents les Chevrolet Silverado (un nouveau modèle sera dévoilé bientôt avec un nouveau châssis et, semble-t-il, une caisse en acier ce qui pourrait signifier une cabine en aluminium) et la possibilité d’un moteur diesel mais à quatre cylindres), les GMC Sierra (aussi renouvelé comme le Silverado), les Ram de FCA (il y aura sous peu une nouvelle version de cette camionnette qui sera dévoilée au Salon de Detroit alors que l’actuelle version serait conservée pour au moins un an mais à prix plus que concurrentiel), les Titan de Nissan et les Tundra de Toyota, ces deux produits américano-japonais n’affichant aucun changement notable pour 2018. Ouf! Voilà un sujet dont on n’a pas fini de parler! Pour lire le blog d'Éric Descarries