Crédit photo :Guy Laroche

Le stock-car sur asphalte est-il à l'agonie?

Chroniques Denis Lecours
Faible participation dans les séries majeures LE STOCK-CAR SUR ASPHALTE EST-IL À L’AGONIE ? Je sais le titre fera sursauter, mais si nous voulons être réaliste et cesser de se mettre la tête dans le sable je pense que la question est louable. Je suis depuis aussi longtemps que mon âge, donc presque depuis toujours un amateur de stock-car sur asphalte. C’est à ce type de compétition que j’ai été initié et je n’y peux rien. Par contre, j’ai aussi été très proche du stock-car sur terre-battue et de tous les autres sports motorisés confondus. Je demeure un fan fini, mais mon sentiment pour le stock-car sur asphalte demeure, et la situation actuelle me préoccupe passablement. Tous et chacun auront une raison et/ou une explication, mais il n’en demeure pas moins que la situation est critique pour les deux principales séries dites nationales, ACT pour le Québec et Nascar Pinty’s pour le Canada. Le weekend dernier avec respectivement 16 et 14 voitures pour des épreuves d’envergure, si ça n’inquiète personne et bien moi je le suis. Certes nous pouvons calmer le jeu en disant que de chaque côté ils ont offert un spectacle haut en couleur et que ce sont les meilleurs qui y étaient. Effectivement le spectacle peut être enlevant avec un nombre peu élevé de voitures, mais avouons que pour le spectateur qui paie plus de 40 $ pour assister à un spectacle, c’est assez difficile de lui faire avaler la pilule. Et de voir un pilote aussi talentueux que Marc-Antoine Camirand, pour n’en nommer qu’un, assis dans les estrades plutôt que dans une voiture, ça me scie en deux. Plusieurs diront aussi que c’est l’économie qui n’est pas à l’avantage ou encore le grand nombre d’opportunités autres pour dépenser à des activités. Encore là, j’affirme que tout le monde a raison en totalité ou en partie. Les bourses qui ne sont pas assez élevées font également partie des raisons selon plusieurs et encore une fois il est vrai que l’évolution n’a pas été terrible dans les dernières décennies. Je me demande qu’est-ce qu’il reste d’autres comme excuses pour expliquer la situation ? Qu’importe les raisons il y en aura toujours. Reste que les raisons n’apportent pas de solutions. Et si le problème ou la solution était à la base ? Je sais que je ne me ferai pas d’amis, mais le sort a voulu que je reprenne du service derrière le micro cette saison à l’Autodrome Drummond. Une décision que je suis TRÈS heureux d’avoir prise compte tenu du spectacle que je dois décrire à chaque programme, sauf pour une soirée malheureusement marquée par un accident tragique auquel j’aurais aimé mieux ne pas être là. Même si ce n’était pas le premier accident majeur, devenu tragique ensuite auquel j’assistais dans ma carrière, on ne s’y fait pas du tout, mais l’expérience permet juste de mieux gérer les émotions. Pour revenir aux courses sur terre-battue à cet endroit la classe Sportsman comptait 38 voitures inscrites, et 9 ont dû rebrousser chemin sans avoir le droit d’aller en finale. Chez les Modifiées 25 voitures au départ. Inutile de dire que les voitures étaient au rendez-vous, mais la raison non évoquée jusqu’à maintenant, la température a joué un tour et diminué l’assistance. Je pourrais aussi évoquer la fête de la St-Jean, mais qu’importe les voitures y étaient et le spectacle aussi sur la piste, préparée de main de maître par le promoteur Ian Buissière. Pourquoi parlez de la terre-battue dans un texte dédié à l’agonie des séries nationales de stock-car? La raison est fort simple, car samedi dernier à Drummondville j’y ai croisé des amateurs de stock-car sur asphalte, des fans convaincus comme il n’en existe pas beaucoup, qui préférait être à Drummondville pour le spectacle offert avec un grand nombre de voitures et pour le prix moins élevé pour assister aussi ! Ça me donne une bonne indication et ça me sonne une cloche en même temps, car je pense qu’il faudra rapidement trouver la solution sur l’asphalte. Quelques séries locales s’en tirent bien, les NASCAR Lucas Oil à St-Eustache et les Procam à Montmagny semblent avoir trouvé leurs niches. Il y a aussi la série LMS locale à Vallée Jonction et la série Sportsman Québec Lucas Oil du promoteur André Poulin. Dans le premier cas, ça semble prendre bonne forme, mais il faudra vraiment attendre à la fin de la saison pour avoir une meilleure idée. Dans le cas de la série Touring de Poulin, ils effectueront une visite à Montréal cet été et la série semble en bonne santé parce que le promoteur est persévérant comme il ne s’en fait plus beaucoup tout simplement. Juste dommage de ne plus voir les deux principales séries Sportsman sur asphalte du Québec au Grand-Prix de Trois-Rivières. Encore une fois il y a beaucoup de raisons, mais au-delà de tout cela quelle belle vitrine perdue. Dommage ! Parlant de vitrine et de visibilité, je me suis convaincu de ne pas trop en parler, mais disons seulement merci aux médias sociaux, car pour quelques organisations, les communications médias traditionnels, ce n’est plus important. Par contre NASCAR a bien des défauts, mais les nouvelles et les résultats complets sont toujours publiés. Je m’ennuie de mon défunt ami Yvon Larrivée pour la ponctualité des communications! Merci encore Facebook de servir la cause de ceux qui ne font pas ce qu’ils devraient faire. D'accord avec vous tous, ce n’est certainement pas cet aspect non plus qui va aider à populariser de nouveau les séries dites nationales. Et si les promoteurs, TOUS, prenaient le temps de s’asseoir ensemble et trouver des solutions pour le bien du sport motorisé en général ? Tous est peut-être trop large ou trop demander en même temps, alors allons-y seulement avec les promoteurs de stock-car. Une table de concertation afin de trouver des solutions pour tous serait peut-être la solution, peut-être pas, car ce n’est pas vraiment dans la culture québécoise. Mon opinion personnelle et bien c’est simple, je pense pour commencer qu’il faudrait abolir la série ACT/Québec, que la série ACT revienne à sa base avec un seul championnat des deux côtés de la frontière et que la série Sportsman Québec Lucas Oil devienne une sanction ACT au Québec pour le développement des pilotes vers des catégories supérieures. De cette façon de nouveaux pilotes auront la possibilité d’émerger pour ACT. Pour NASCAR Pinty’s, dans un tel contexte, ils devraient à mon avis travailler très fort pour une collaboration avec ACT et ainsi ouvrir, peut-être la porte à des pilotes du Nord-Est des États-Unis dans la série canadienne, du moins pour les courses en ovale. Les collaborations du genre sur l’asphalte seront éventuellement nécessaires pour survivre parce que chez-nous au Québec nous aimons créer des séries et des championnats avec des voitures et des règlements différents. Sur la terre-battue pour courses en Modifiées, il est possible de faire à 5 ou 6 courses dans la même semaine et ce, dans un rayon 500 kilomètres. Pas vraiment de comparaison avec l’asphalte, mais les plus vieux vous le diront, dans le temps c’était possible. Pourquoi ? C’était la même réglementation partout et il ne se créait pas une nouvelle catégorie de voitures à tous les deux ans. Maintenant combien de temps les séries nationales de stock-car sur asphalte seront-elles sous le respirateur artificiel si personne ne bougent? Aux acteurs principaux de faire des choix maintenant !