Crédit photo :Claude Hudon

L'impuissance des parents lors d’un accident

Chroniques Claude Prud'Homme
L'impuissance des parents face à un événement comme celui de Kevin Gamelin Les événements de samedi dernier (lire l’accident de Kevin Gamelin n° 214) sont venus me toucher beaucoup plus que plusieurs ne peuvent s’en douter. J’ai partagé la nouvelle presqu’ad noseam (à outrance) sur les médias sociaux et de vive voix selon ce que certaines personnes de mon entourage m’ont fait remarquer. Ils se demandent alors pourquoi j’en fait une histoire personnelle. Je me suis même fait demander si c’était mon petit côté journalistique en quête de sensationnalisme qui justifiait mon intérêt pour la tragédie. Eh bien, autant pour répondre à ces gens-là que par solidarité à la cause, j’ai décidé de partager ce texte, peut-être parce que j’ai pris ça personnel (par projection, assimilation), un ressenti semblable si on veut. Samedi dernier, j’étais avec mes confrères de 360 nitro attitré à la couverture médiatique de l’événement comme photographe. Et j’en étais très fier. Concernant l’événement de Kévin, oui j’étais l’une des personnes qui était à quelques pas à peine de l’endroit où c’est arrivé eh oui, j’ai TOUT vu de manière impuissante, presque TOUT ce qui s’est passé. Et ceci est la pure vérité. Mais là n’est pas la principale raison pourquoi je me sens particulièrement interpellé par l’événement. Kévin est un jeune homme de 22 ans qui a une passion dangereuse, ça j’en conviens parfaitement, mais il participait samedi à son rêve de ti-cul au « Big O » comme on nomme le Stade Olympique chez les anglophones. C’était son rêve et il était pleinement conscient du risque que cela pouvait entraîner. En fait, ce qui me rapproche de l’événement, c’est l’inquiétude totale de la famille, des parents et amis de Kévin. Impuissants devant l’événement et n’ayant d’autres recours que d’attendre et d’espérer que les prières et les ondes positives de toute la population (et de leur élan de générosité instinctif) puissent venir en aide à leur fils. J’ai un fils du même âge que Kevin. Il y a deux ans, ce dernier a été victime lui aussi d’un grave incident de MX sur la piste privée aménagée sur le terrain des beaux parents non loin de la track de Franklin. Il a eu multiples fractures à la jambe et est resté alité pendant près de trois mois pour se remettre de sa mésaventure lors d’un saut avec son motocross. Il est resté avec quelques séquelles de l’événement et pas plus tard que la journée précédant le Supercross 2018 au Stade, il se faisait opérer à nouveau pour espérer ramener un peu de souplesse dans sa jambe. Il sera alité encore une fois plusieurs semaines et devra à nouveau être opéré une fois sa convalescence terminée pour changer la tige qu’il a dans un os de la jambe. Il n’y a aucune autre comparaison entre l’événement et les séquelles potentielles pour Kévin et celles de mon fils. Mon fils aujourd’hui marche et a repris une vie normale et ce, même s’il a délaissé le monde du MX par choix. Il « trippe » même maintenant sur les races track avec sa puissante BMW S1000 RR! Là s’arrête toute comparaison avec les malheureux événements survenus à Kévin. Mais là où je me sens particulièrement proche de la situation de Kevin, est que, comme bien des parents d’enfants qui prennent part à cette discipline (ou une autre tout aussi « potentiellement dangereuse »), je comprends parfaitement les sentiments que peuvent ressentir les parents et amis de Kévin, leur impuissance face à la situation… et là-dessus, je suis de tout cœur avec vous chers parents et amis. Courage et bonne chance, mes pensées vous accompagnent. Humblement, Claude Prud’Homme. Go Team214. N’hésitez pas à soutenir la cause. https://www.gofundme.com/team214