Crédit photo :LAT images

Les faits marquants de l'histoire du Grand Prix de Hongrie

Chroniques Mathieu Brière
GRAND PRIX DE HONGRIE, 12e ÉTAPE DE LA SAISON 2018 Les dix écuries de Formule 1 sont en Hongrie ce weekend, ce qui représente la 33e édition de cette épreuve annuelle. Après une course mouvementée en Allemagne, qui vit Lewis Hamilton gagner en partant de la 14e position, le plateau se déplace derrière le rideau de fer pour le dernier duel avant les grandes vacances estivales. Il s’agit de la quatrième épreuve la plus ancienne à avoir été tenue sans interruption dans le calendrier actuel. Ce qui m’amène à vous parler des faits marquants de l’histoire du Grand Prix de Hongrie.

Le Grand Prix de Hongrie au fil du temps

Du haut de mes 32 ans, l’âge du circuit de Budapest, le Grand Prix de Hongrie a, plus souvent qu’à son tour, été synonyme d’ennui et de procession. Mais ça n’a pas toujours été le cas. Le retour d’une épreuve de course automobile en Hongrie (la première et unique épreuve jusque-là s’étant tenue en 1936 non loin de l’actuel tracé) fut assurée par la construction de l’Hungaroring en 1986. Un parcours tortueux, sans réelle ligne droite et détesté de la majorité des pilotes à l’époque. Crédit photo : Rainer Schlegelmilch Ça n’empêchera pas Nelson Piquet d’effectuer une manœuvre marquante en dépassant l’étoile montante Ayrton Senna au premier virage, par l’extérieur et en dérive des quatre roues après une tentative ratée lors du tour précédent. Le pilote brésilien venait de marquer l’introduction de la Hongrie dans le Championnat du monde en grande pompe. Le retrait de deux virages lents en début de tour pour 1987 ne changea rien au fait que le circuit est lent, sans véritables occasions de dépasser et détesté de tous. En 1990, le sympathique Belge Thierry Boutsen inscrivit au volant de sa Williams Renault ce qui allait être sa seule position de tête en carrière. Il confirma sa bonne forme le lendemain en remportant l’épreuve quelques mètres devant le champion éventuel Ayrton Senna. L’année suivante, une course sans histoire se conclut avec le seul et unique meilleur tour en course dans la carrière chaotique de Bertrand Gachot. L’année 1992 fut celle de Nigel Mansell, et il profita d’une course plutôt insipide pour assurer son titre (après 11 courses sur 16, un record qu’il maintint pendant dix ans jusqu’à ce que Michael Schumacher l’égale en 2002) en finissant deuxième derrière Senna. Son remplaçant chez Williams Renault, Damon Hill, remporta sa première victoire en carrière lors de l’édition suivante, avec Riccardo Patrese terminant deuxième pour ainsi obtenir son dernier podium en Formule 1. Michael Schumacher, au volant de la controversée Benetton Ford, obtint sa première victoire en Hongrie en 1994. Son coéquipier Jos Verstappen termina troisième et monta sur le podium pour la première fois. La course de 1995 est restée dans les annales en raison de l’incident cocasse et triste de Taki Inoue, qui se fit frapper littéralement par la voiture médicale. Il se cassa une jambe, mais pas son égo puisque le gentil Japonais en rit toujours aujourd’hui ! Le futur champion du monde Jacques Villeneuve termina au sommet du podium lors des deux éditions subséquentes, 1997 restants tristement célèbres pour le bris de système hydraulique de son ancien coéquipier Damon Hill, sur Arrows Yamaha, à une seule boucle de l’arrivée. Il dût se contenter du deuxième rang. Un résultat quand même inespéré pour le Britannique, qui a su profiter de la qualité des Bridgestone sur le tracé hongrois. Crédit photo : LAT images Un brillant changement de stratégie de la part de Ross Brawn, qui a fait faire un arrêt de plus à Michael Schumacher, lui a permis de dépasser David Coulthard et ainsi remporter le Grand Prix tenu en 1998. Après deux victoires de Mika Häkkinen, le pilote allemand renoua avec la victoire en 2001 pour confirmer son deuxième championnat pour la Scuderia Ferrari, tout en égalant le record d’alors de 51 victoires tenu par Alain Prost. En 2003, le pilote Hongrois Zsolt Baumgartner prit part à son premier Grand Prix, à la maison de surcroît, suite au terrible accident de Ralph Firman lors d’une séance d’essai. Le Britannique a perdu l’aileron arrière de sa Jordan Ford en pleine ligne droite, ce qui le propulsa par derrière dans les pneus au bout du court échappatoire. Il dût s’absenter pour le Grand Prix d’Italie également. Le tracé a également subi un premier changement majeur depuis seize ans, offrant, en théorie, deux endroits maintenant plus propices aux dépassements. Un de ceux-ci, le premier virage nouvellement resserré, fut le site d’un accident à l’apparence sérieuse lorsque la suspension arrière gauche de la Ferrari de Rubens Barrichello céda au freinage, envoyant le Brésilien tout droit dans le mur de pneus. Cette course fut le théâtre de la première victoire de Fernando Alonso, au volant de la sous-puissante Renault. Michael Schumacher obtint son unique pole position de la saison 2005 au Hungaroring, signe d’une saison décevante pour Ferrari. Un contact au premier virage du premier tour entre la Sauber de Jacques Villeneuve et la Red Bull de Christian Klien propulsa la voiture de l’Autrichien sens dessus dessous. Ce fut aussi le début de la nouvelle ère sans commandite de cigarettes en Formule 1. Jenson Button profita de la pluie et d’une série d’événements, dont le crash de Vitantonio Liuzzi et Kimi Räkkonen ainsi que le tête-à-queue de Fernando Alonso pour remporter sa première victoire, en partant de la quatorzième place. Un dénouement que vit également Heikki Kovalainen l’année suivante, grâce au bris de moteur de Felipe Massa à trois tours du damier. L’édition 2009 fut le site du premier Grand Prix de Jaime Alguersuari, devenant ainsi le plus jeune pilote de l’histoire jusqu’à l’arrivée de Max Verstappen en 2015. Fernando Alonso y signa sa dernière position de tête pour Renault, mais l’Espagnol perdit une roue après un arrêt aux puits, ce qui le força à revenir à son garage, mais il dût abandonner au tour suivant. 2010 nous ramena l’ancien style de Michael Schumacher, alors qu’il coinça son ancien coéquipier Rubens Barrichello contre le muret des puits lors d’un dépassement osé, ce qui mit le Brésilien en rogne. Daniel Ricciardo sur Red Bull Renault remporta sa deuxième victoire en carrière à Budapest, alors que son désormais ancien coéquipier Sebastian Vettel gagna en 2015 pour Ferrari. Malgré les années de domination Red Bull, il s’agissait alors de sa première victoire en Hongrie. Un doublé Mercedes en 2016, suivi du même résultat pour Ferrari en 2017 nous amènent à l’édition 2018 en ne sachant trop sur qui miser. Est-ce que Sebastian Vettel remportera une troisième victoire en quatre courses en Hongrie ? Lewis Hamilton y obtiendra-t-il un troisième triomphe pour Mercedes ? Une Red Bull réussira-t-elle à tenir tête aux meneurs au championnat ? Je mettrais un petit 2 $ sur une Q3 et quelques points pour le Monégasque Charles Leclerc. Et les Williams seront à surveiller, maintenant que le plateau est sur un circuit faiblement dépendant sur la vitesse de pointe. Lance Stroll aura peut-être l’occasion d’ajouter quelques points à son faible total alors que son coéquipier Sergey Sirotkin peut enfin espérer récolter son premier point de l’année. Alors qui fera quoi ? Revenez la semaine prochaine pour l’analyse détaillée du weekend.
Mathieu Brière
Chroniqueur
360nitro.tv