Crédit photo :Éric Descarries

Le Mitsubishi Outlander PHEV GT

Chroniques Éric Descarries
Mitsubishi Outlander PHEV GT C’est l’été et le temps passe vite. Puis, il y a tellement à faire dans le monde de l’auto en été. Au travers tout cela, j’ai pris le temps de conduire quelques véhicules intéressants dont, ces jours-ci, le Mitsubishi Outlander PHEV. PHEV veut dire Plug-In Hybrid Electric Vehicle (Voiture Électrique Hybride Enfichable). Cela veut donc dire que ce Mitsubishi ne se fie pas qu’à un moteur à essence pour sa propulsion mais à une combinaison des deux, soit des moteurs électriques et thermiques. Sous le capot se cache un quatre cylindres de 2,0 litres de 117 chevaux et 137 li-pi de couple qui n’est pas nécessairement directement connecté (mécaniquement) aux roues. En effet, ce petit moteur sert, un peu à la façon de la Chevrolet Volt, de motivation à une génératrice de 70 kW qui envoie sa puissance autant aux batteries qu’aux moteurs électriques. En effet, ce sont deux moteurs électriques de 80 chevaux, l’un aux roues avant qui fait 101 li-pi de couple et l’autre à l’arrière qui en fait 144 qui servent de motricité aux quatre roues! À une certaine vitesse de croisière, si l’ordinateur de bord calcule qu’il en est efficace, un embrayage hydraulique s’engagera au moteur tout en travaillant avec un ou les deux moteurs. En fait, il est plutôt difficile de tout expliquer par écrit. Il vaut mieux consulter l’internet pour comprendre, par diagramme animé comment le système fonctionne. Ou encore observer sur l’écran du Outlander PHEV le dessin animé qui explique ce qui se passe sous les passagers. Car il s’en passe des opérations électroniques incluant la recharge des batteries par récupération grâce au freinage ou celle procurée par le moteur à essence lui-même. C’est presque de la magie. Mais en vérité, il vaut mieux charger les batteries elles-mêmes à bloc en branchant le véhicule à une borne électrique. Si c’est une prise de courant électrique ordinaire à 120 volts, il faudra alors une huitaine d’heures pour recharger les batteries. C’est ce que j’ai au bas de mon entrée de garage. Le hic, c’est qu’il m’a fallu reculer l’Outlander le plus près possible de cette prise parce que le cordon fourni par Mitsubishi…n’est pas très long (5 mètres)! Alors, si vous vivez sur le Plateau et que les prises sont hors de portée, oubliez cela (car aucun constructeur ne suggère d’ajouter une rallonge au cordon!). Crédit photo : Éric Descarries Le tout nouveau Mitsubishi Outlander PHEV GT conserve la même carrosserie que ce VUS avait dès 2014. Crédit photo : Éric Descarries De l’arrière, on voit que le style de l’Outlander commence à accuser de l’âge. Néanmoins, j’ai réussi à recharger les batteries au maximum et durant la période de canicule montréalaise, j’ai aussi réussi de partir de Laval et de rouler jusqu’aux abords de la Rive Sud, soit près de l’autoroute 30 en passant par le Pont Champlain en pleine heure de circulation avant que le moteur thermique se mette de la partie pour atteindre Saint-Jean-sur-Richelieu. C’est plus d’une trentaine de kilomètres, cela. Alors, même si le moteur à explosion s’invite à la fête, il est recommandé de presser sur le bouton Charge au centre de la console pour que celui-ci participe à la recharge des batteries et que celles-ci se remettent de la partie une fois rendus à destination dans le patelin de la destination. Et tout cela se fait en toute transparence…à moins que vous vous mettiez à tout observer à l’écran ce qui fera de vous un conducteur distrait donc dangereux sur la route. Tout cela est toujours difficile à expliquer. Il faut vraiment le vivre pour être convaincu de l’efficacité du système. Puis, la plupart des réactions sont décrites à partir d’essais estivaux. J’aurais bien aimé conduire cet Outlander en plein hiver alors qu’il fait un froid sibérien. De plus, il m’aura été plus facile de mesurer les capacités de la fameuse traction intégrale S-AWC combinée à ces moteurs électriques (une combinaison unique à l’Outlander). Notons que pour se déprendre d’une situation plutôt «extrême». Mitsubishi a aussi inclus la fonction 4X4 Lock qui verrouille le système pour un moment. De l’extérieur, on reconnaîtra l’Outlander dont les lignes n’ont presque pas changé depuis plusieurs années. Dire que le design est moderne serait un peu osé. Mais les récentes retouches apportées à la calandre et aux ornementations de finition aident le petit véhicule à se distinguer des autres de sa catégorie. Semble-t-il que Mitsubishi n’a pas les moyens financiers de toujours revoir le dessin de ses produits vu sa taille dans l’industrie. Néanmoins, l’Outlander continue de plaire aux consommateurs ne serait-ce que par sa présentation modérée. Crédit photo : Éric Descarries Le tableau de bord fait un peu vieillot mais il est efficace. Crédit photo : Éric Descarries Les places arrière proposent quand même beaucoup d’espace pour les jambes des passagers. L’intérieur de ce petit VUS est invitant mais on ne peut pas dire que le constructeur ait dépensé des trésors d’imagination pour le design du tableau de bord tout comme il ne l’a pas fait pour l’extérieur. Malgré tout, ce tableau de bord est agréable à l’œil mais surtout, la disposition de son instrumentation et de ses accessoires est facile à maîtriser. Évidemment, l’écran servant à la radio, la caméra de recul ou du système de navigation m’a paru un peu petit mais j’ai noté qu’il y est possible de brancher son téléphone pour les fonctions Apple CarPlay et Android. D’autres commandes se retrouvent au volant et à la console centrale mais encore une fois, tout est bien disposé et facilement repérable (j’ai appris que le chauffage y était par éléments électriques contrairement à celui par liquide de refroidissement comme sur les autos ordinaires…ce qui veut dire que l’intérieur se réchauffera rapidement en hiver). Les sièges en cuir offrent un support raisonnable mais j’aurais apprécié une ventilation des coussins lors des journées chaudes des canicules montréalaises. Ce que j’ai bien aimé, par contre, c’est l’espace pour les jambes des passagers d’arrière et surtout le coffre arrière très spacieux qui n’a pas été rogné par les batteries! Et si l’on rabat le dossier des sièges d’arrière, on obtient un espace caverneux qui excède les 2000 litres| Crédit photo : Éric Descarries L’espace de chargement est vaste grâce à la disposition des batteries sous le plancher.

Un essai routier intéressant mais controversé

Conduire l’Outlander PHEV GT S-AWC n’est pas sorcier. Malgré ses percées technologiques intéressantes, le VUS se manipule comme toute autre auto. Une fois que l’on a pressé sur le bouton du «démarreur»…aucun bruit! Juste un témoin au tableau de bord qui indique «Ready» ! Il faut cependant s’habituer au passage en vitesses car le levier ne sert que de contact électrique à la boîte de vitesse à prise unique. Le conducteur peut choisir entre fonctionner avec le moteur électrique seulement ou avec l’appui du moteur à essence qui sert de génératrice. Dans ce cas, celui-ci recharge en même temps la batterie. J’ai testé les deux modes de fonctionnement. Si le trajet est un peu court, vaut mieux fonctionner qu’avec les batteries de 12,0 kW grâce à la commande EV à la console. Mais celles-ci peuvent s’essouffler assez vite. Incidemment, outre le fait qu’elles peuvent se recharger par la prise de courant domestique (si le cordon rejoint la prise) de 120 V qui demande de sept à huit heures ou par le chargeur rapide (il y a une deuxième prise à cet effet dans le portillon qui cache ces deux prises) de niveau 3, répétons que le moteur peut participer à cette fonction mais le prix à payer sera une consommation accrue. Autrement, pressez la commande Eco au tableau de bord et vous sentirez des performances atténuées mais vous y gagnerez au change. Mentionnons en même temps que le freinage aide à la recharge des batteries selon l’intensité que le conducteur aura choisie avec les palettes au volant. En passant, l’Outlander PHEV conserve sa capacité de remorquage de 1500 livres. Crédit photo : Éric Descarries Le petit moteur à quatre cylindres sert de génératrice aux deux moteurs électriques. Mon Outlander d’essai a été utilisé dans diverses conditions, que ce soit pour traverser la ville de Montréal plusieurs fois ou pour aller faire des courses hors de la ville. Donc, beaucoup de kilométrage pare-chocs à pare-chocs ou à vitesse de croisière. La consommation électrique a varié entre une trentaine à une quarantaine de kilomètres selon les situations. Toutefois, jamais n’a t-il été question de conduire l’Outlander PHEV pour essayer de battre des records d’économie de carburant. Ainsi, j’ai obtenu une moyenne de consommation de carburant de 8,2 l/100 km pour toute une semaine d’utilisation (ce qui n’est pas mauvais en soi pour un VUS de plus de 4000 livres!) Si ce Mitsubishi n’avait été conduit qu’en situation urbaine avec recharge entre chaque déplacement (court), je suis persuadé que cette moyenne aurait été beaucoup plus basse. Mais, mes besoins m’amenaient à des destinations lointaines avec peu de possibilités de recharge pour le retour (parce que je n’ai pas voulu utiliser des rallonges électriques!). Selon Mitsubishi, j’ai donc fait appel au mode hybride parallèle et ma consommation est meilleure que celle anticipée par le constructeur! En ce qui a trait à la conduite, elle ressemble à ce que tout Outlander peut donner vu son poids élevé. Prendre les virages un peu trop rapidement provoque un certain roulis mais à une vitesse raisonnable, le petit camion est à la fois confortable et silencieux. La direction est relativement précise mais le freinage peut varier selon l’intensité de recharge qu’on aura pu leur demander. Au sujet de la position de conduite, elle est agréable et le conducteur jouit d’une bonne visibilité tout le tour. Côté performance, les accélérations ne sont certes pas foudroyantes, pas plus que les reprises non plus. Ce qui m’a le plus agacé, c’est cet affichage à l’écran du fonctionnement hybride animé qui capte l’attention (et qui distrait!). Mais, au-delà de 120 km/h, j’ai noté que le moteur à essence envoie directement sa puissance aux roues avant (mais le moteur électrique est là pour l’épauler). Enfin, si le prix de base de cette camionnette se situe autour des 43 000 $, cette version PHEV GT S-AWC affichait un prix de 49 998 $ (auquel le gouvernement québécois participera à la hauteur de 4000 $). N’oublions pas la garantie de Mitsubishi qui peut aller jusqu’à dix ans ce qui est un argument de vente pour ce constructeur. J’ai plus de respect pour ce système électrique que pour les autos entièrement électriques parce qu’on peut se fier au moteur à essence en cas de décharge totale des batteries. Mais avec un réservoir d’essence de 45 litres, il ne faut pas s’attendre à une autonomie dépassant les 500 kilomètres. Vu que ce véhicule avec son système existe depuis déjà quelques années sur le marché international, la question est celle-ci : pourquoi Mitsubishi a-t-il pris tant de temps à l’implanter sur le marché nord-américain? Le principe est tout simplement moderne et il est surtout utile pour des déplacements urbains ce qui correspond bien à l’usage que bien des consommateurs font des plus petits VUS (qui remplacent désormais les autos compactes…) Il ne reste plus à Mitsubishi que de moderniser l’apparence et le décor intérieur de l’Outlander pour en faire un véritable «hit» dans son créneau! Pour lire le blog d'Éric Descarries