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Gardons ça simple

Chroniques Francis Castonguay
Gardons ça simple J’écoute les émissions sur les courses depuis longtemps. Bon, à 23 ans plusieurs me diront que je n’ai presque rien vu, les belles années de Gilles en Formule 1 ou encore les performances sans précédent de Richard Petty, mais j’en ai vu assez pour me faire une petite idée de ce que c’est… des courses. Grâce à de merveilleux outils comme internet, les livres ou encore les innombrables récits de mon père sur les exploits des plus grands pilotes à avoir piloté, je crois que mes connaissances me permettent d’arriver à un constat, un constat qui me déplaît quelque peu. Je m’explique. Les courses ont changé, heureusement, sinon je ne crois pas que nous serions divertis par les courses du début du siècle à une époque où tous les trucs les plus fous sont essayés, filmés et transmis jusqu’à nous via nos téléphones. Avec cette affluence de sports de plus en plus extrêmes, il est normal que les différentes séries tentent de s’améliorer et de se rendre plus modernes. Et d’ailleurs, plusieurs séries le font de façon remarquable! Depuis plusieurs années, la série Indycar utilise le système Push To Pass, un bouton qui donne un "Boost" à la voiture pour effectuer un dépassement quelques fois dans la course. Selon moi, c’est un ajout très intéressant qui ne fait qu’ajouter du piquant au spectacle. Cependant certaines modifications, afin d’améliorer et de moderniser la compétition, ne font rien de bon pour ces séries. Si vous suivez la Formule 1, vous êtes probablement un peu perdus quand il est question des différentes technologies comme le DRS et le KERS. Ce sont des systèmes complexes qui changent complètement la course pour les pilotes et les équipes, mais depuis leur arrivée, n’aident pas beaucoup pour le spectacle. Il m’est difficile de me rappeler un grand prix récent qui fut, selon moi du moins, moindrement excitant et qui comportait une bataille pour la victoire digne de mention. Ce qui nous est présenté est plutôt une course où la stratégie et les arrêts aux puits décideront de l’issue de la course. Personnellement, je ne suis pas un grand fan… Un autre exemple qui me vient en tête est l’ajout des stages en Nascar. Une course de Nascar c’est 400, 500, ou même 600 milles, pas 4 courses de 75 tours dans une même journée. Ok, cette série a besoin de renouveau pour attirer plus de fans, mais ce changement est selon moi ridicule. C’est simplement un drapeau jaune gratuit pour permettre aux pilotes de passer aux puits sans trop de crainte de perdre des positions. Cela facilite aussi le travail des équipes qui sauront exactement quand elles pourront faire les changements qu’elles veulent pour la voiture. Pas mal moins excitant que les bonnes vieilles courses Nascar ou encore les courses Indycar où ce système n’a pas encore fait son apparition, heureusement. Une série sur laquelle les autres devraient prendre des notes est la série MotoGP. Bon, oui ce sont des motos, mais les points intéressants de cette série peuvent s’appliquer facilement à des voitures. Prenons la simplicité des bolides. Nascar le fait déjà bien, mais plusieurs séries imposent des règlements qui rendent les voitures ultra-complexes. En MotoGP, ce sont simplement des motos de 1000cc, avec peu de réglementations pour les châssis et la carrosserie. Pas de systèmes électroniques compliqués ou de limitations ridicules qui empêchent la créativité des ingénieurs. En autant que la moto ait 4 cylindres, un châssis et une carrosserie dans les normes, vous avez votre ticket pour la course. Ainsi, les plus petites équipes aux budgets réduits réussissent à tirer leur épingle du jeu et montent régulièrement sur le podium. Avec un bon pilote, tout est possible dans cette classe. Ah oui, une autre chose! Des circuits intéressants, qui proposent plus d’un virage où il est possible d’effectuer un dépassement, aident pas mal au spectacle. Des tracés nouveaux et des paysages scéniques c’est agréable, mais des virages larges et des possibilités nombreuses de dépassements, ça fait des beaux Grand-Prix. La technologie c’est bien, mais il faut savoir la doser. C’est tout à fait acceptable de donner un cellulaire à notre jeune adolescent pour qu’il puisse parler à ses amis. Mais encore faut-il lui imposer des limites pour éviter qu’il ne lâche pas ce cellulaire, même quand grand-mère vient souper le dimanche soir. Même chose en course, avant de seulement pouvoir compter sur cette technologie pour gagner, laissons aux talentueux pilotes et ingénieurs qui peuplent les différentes séries à travers le monde la chance de nous montrer ce qu’ils sont réellement capables de faire.
Francis Castonguay
Chroniqueur
360nitro.tv