Crédit photo :Francois Richard

L’expérience Nascar

Chroniques Francois Richard
Depuis une dizaine d’années, j’effectue un pèlerinage à Loudon dans le New Hampshire pour assister à une des deux fins de semaine de courses présentée sur le « Magic Mile ». Construite en 1960, le circuit portait à l’origine le nom de « Bryar Motosports Park » jusqu’à 1989. Par la suite, l’ovale fut complètement reconstruit pour réouvrir sous le nom de « New Hampshire International Speedway ». En 2007, Bob Bahre vend sa propriété à l’entreprise « Speedway Motorsport Inc. » appartenant à la famille « Smith ». Suite à cette vente, l’ovale fut rebaptisé sous le nom que l’on connaît aujourd’hui, le « New Hampshire Motor Speedway ». Des courses de la défunte série « CART » y furent présentées à quelques reprises (1992 à 1995) ainsi que de la défunte IRL (1996 à 1998). En 2011, la série Indycar tenta un retour au New Hampshire, mais celle-ci s’est avérée un fiasco. Depuis la vente du circuit en 2007, les rumeurs circulaient qu’une des deux fins de semaine de courses serait abolie. C’est finalement en automne 2018 que la grande caravane Nascar fera plutôt un arrêt pour une seconde fois à Las Vegas au lieu de Loudon. Il semble que les commanditaires désirant présenter l’épreuve de Nascar au New Hampshire soient beaucoup plus difficiles à dénicher qu’à Las Vegas. D’où la décision de « Speedway Motorsport Inc. »  de déménager vers le désert du Nevada. La fin de semaine de juillet est toujours conservée et celle de septembre est remplacée par des séries de soutien telles la K&N (une course des étoiles) et l’arrêt fort douteux de la série canadienne Nascar Pinty’s. Drôle de décision d’ailleurs pour une série qui semble se chercher depuis le départ de Canadian Tire comme commanditaire principal. Suite aux attentats du 11 septembre 2001, Le New Hampshire 300 prévu à l’origine le dimanche suivant les  attaques terroristes fut reporté au vendredi 23 novembre. La météo à cette période étant plus qu’incertaine, la présentation générait beaucoup d'inquiétudes. Finalement, la journée de l’épreuve fût particulièrement clémente et l’épreuve s’est déroulée comme il a été prévu. Robby Gordon sortit victorieux. Je reviens donc au sujet principal de cette chronique qui s’adresse principalement aux gens n’ayant jamais vécu sur place l’expérience Nascar. Loudon se situe à environ 5 h 30 de route de Québec (p-e moins de Montréal). Il est donc facile dans la même journée, en se levant tôt le matin, de faire une escapade dans le New Hampshire. Habituellement le temps de passage aux douanes américaines est assez rapide le dimanche. Si vous prévoyez y passer la fin de semaine, il se pourrait que le temps d’attente à Standstead soit un peu plus long, car nombreux sont les Québécois qui voyagent dans le secteur des « White Montains » pour y effectuer des randonnées pédestres. Comme la grande majorité des circuits, il est possible de s’y rendre en mode camping. L’accès le samedi est uniquement en admission générale. Pour 40 $ US vous aurez la chance d’assister à une épreuve de la série Xfinity accompagnée de quelques séries de développements (K&N par exemple). Vous aurez donc la possibilité de vous asseoir un peu partout autour du circuit pour faire du repérage. Le dimanche est disponible uniquement en siège réservé avec des prix variant entre 80 $ et 170 $ US. Contrairement aux sports d’équipe traditionnels, les sièges les plus élevés donnant une meilleure vue sur l’ensemble du circuit sont les plus dispendieux. À partir de la 20e rangée, la vue est excellente. À votre première visite, je vous suggère fortement de vous placer à la hauteur de la ligne de départ/arrivée où vous aurez accès au spectacle d’avant course ainsi qu’à la présentation des pilotes. En prime vous serez bien situé pour chacune des relances et pour les premiers arrêts aux puits qui sont vraiment spectaculaires (40 voitures qui arrêtent en même temps ça décoiffe). Si vous arrivez tôt au circuit vous aurez peut-être la chance de rencontrer votre pilote favori dans sa remorque à souvenirs. Par contre attention, souvent le nombre de personnes est limité et certaines équipes distribuent des billets le samedi pour une séance de signature le dimanche. À l’avant de la section principale, vous retrouverez les « Trailers » offrant les objets promotionnels des pilotes. Il y a quelques années cette section était incroyable, il n’y avait pas assez de places pour stationner toutes les remorques, car chacun des pilotes ayant la sienne. Je me rappelle d’avoir vu des remorques exclusivement dédiées à Dale Sénior et Richard Petty. Aujourd’hui, la chose est plus simple puisqu’il y a une remorque par équipe à l’exception des grands noms tels Jimmie Johnson ou Kyle Bush. En 2008 lorsque Patrick Carpentier avait fait la pole, il y avait eu rupture de stock le dimanche causée par les amateurs québécois présents qui avaient carrément pris d’assaut tout ce qui se vendait à l’image de Carpentier. Une section souvent ignorée ou oubliée des amateurs de courses est celle de « Nascar Expérience » située à droite du circuit. Cette partie est souvent oubliée car si vous arrivez par l’entrée nord, vous devez marcher toute la ligne droite en avant des puits et ressortir à l’extérieur du circuit par l’entrée située à la sortie de la courbe numéro 2. À cet endroit vous retrouvez des kiosques des principaux commanditaires tels que Monster, Toyota et autres. D’ailleurs l’année dernière le kiosque « Monster » a fait fureur avec ses « Monster Girls » qui avaient ma foi un sourire d’un blanc impeccablement parfait. Pour ce qui est de vous sustenter, je vous suggère fortement d’y aller avec vos propres moyens car ce qui est servi sur place n’est pas de la grande gastronomie. À titre d’exemple, il y a quelques casse-croutes qui offrent sur une table du fromage en « Spray » jaune style « Chezwizz » dans lequel vous pourrez noyer vous frites et/ou burgers vous ayant été servis dans un plat style bol à chien. Crédit photo : Francois Richard Personnellement, je préfère avoir un petit BBQ portatif au propane. En arrivant par le nord, à droite en sortant de l’autoroute, il y a une épicerie et un « WallMart » dans lesquels vous pourrez acheter toutes les victuailles nécessaires pour vous faire un bon party d’avant course. Petit point intéressant, c’est le seul sport que j’ai vu où vous pouvez entrer vos propres boissons à l’intérieur. Cette option est très intéressante, car vous allez vite constater que c’est très chaud être assis dans des estrades en aluminium au mois de juillet à plus 30 degrés C. Si vous réussissez à quitter le circuit rapidement vous allez constater que reprendre la route pour le retour à la maison se fait très rapidement. Pour situer les gens de Québec, c’est beaucoup plus facile que de sortir du centre Vidéotron après un match des Remparts lorsqu’il y a en même temps un événement au centre de foire. Si vous avez une fringale, je vous suggère fortement d’arrêter à Plymouth à la brasserie le « Lucky Dog ». (Sortie 25 sur la I93), juste à prononcer ce nom, j’en salive. Assez spécial quand même d’arrêter après une journée de course Nascar dans un restaurant qui s’appelle le « Lucky Dog ». Tout un concept quand même ! En terminant, je me dois de remercier les dieux de la course qui étaient de mon côté lors de ma visite l’automne dernier. J’attends toujours à la dernière minute pour acheter mes billets (petit truc en passant) car faire autant d’auto en une journée pour revenir bredouille à cause de la température ne m’intéresse pas. Le jeudi précédent la course, je n’avais toujours pas trouvé d’ami pour venir avec moi, j’étais vraiment en mode découragement. Cette journée-là, je me déplaçais vers Montréal avec un collègue pour aller chez un client. Je racontais à ce dernier que j’étais vraiment déçu de n’avoir personne pour y aller. Trop naïf que j’étais, ce collègue en question me tendait une perche pour me dire qu’il aimerait y aller et je ne m’en apercevais même pas. Ne vous inquiétez pas, le réveil c’est fait assez rapidement. Nous partons donc de Québec le dimanche matin à 4 h pour arriver dans le coin des épiceries vers 9 h 00. Cela doit faire 20 fois que je passe par le chemin, mais j’ai quand même trouvé le moyen de manquer la sortie. Après une demi-heure, nous avons finalement réussi à revenir sur nos pas pour aller acheter l’équipement nécessaire à notre évènement d’avant course. Une fois rendu sur place, avec un léger décalage, je suis allez rejoindre mes amis Guy et Jocelyne qui nous attendaient. Après des efforts pratiquement surhumains pour réussir à me trouver un ami avec qui me rendre sur place et après une rencontre amicale avec les « Monster Girls », voilà que les dieux de la course viennent à moi. Je croise un Québécois qui possède trois bracelets de type « Pitpass » (accessible à tous pour environ 100 $) et qui me les offre tout à fait « gratissement »… gratuitement en échange d’une promesse de les utiliser. Oh! Oh! Nous sommes quatre et j’ai trois bracelets. J’en garde un pour moi étant donné que c’est quand même à moi que l’ange a remis les bracelets. Mon ami Cédrick ayant un gros « Kodak » avec un zoom de la mort est de fait automatiquement qualifié. Mon ami Guy n’écoutant que son grand cœur décide sans hésitation de laisser à sa copine Jocelyne le précieux troisième bracelet. Une fois passé le tunnel menant au milieu de la piste, je dois vous avouer que j’en tremblais tellement la sensation ressentie était intense pour moi. Je me retrouvais devant les estrades principales dans la ligne des puits autour des coffres des équipes avec toutes les voitures à quelques mètres de moi. Je suis allé souvent à Trois-Rivières dans la section des puits (vraiment impressionnant), mais cette fois-ci je dois avouer que c’était le paradis. Incroyable ! Si vous le pouvez et si vous êtes un fan inconditionnel de Nascar, payez-vous cela au moins une fois dans votre vie, je vous garantis que vous ne le regretterez pas. Pendant ce temps Guy étant l’autre côté de la clôture téléphone à la main nous demandant comment c’était et Jocelyne de lui déclarer (je l’avais pensé aussi, mais je ne le disais pas) : « Tu fais rejet l’autre bord de la clôture ».