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L’argent, ce mal nécessaire

Chroniques Luc Marin
L’argent, ce mal nécessaire Le tout débuta par de la petite monnaie 650 ans av. J.-C. pour remplacer le troc (échange direct d’un bien contre un autre), troc qui se pratique encore de nos jours. La misère des riches nous apporta la version papier, car le poids d’une richesse accumulée en abondance commençait à être lourd à porter. Aujourd’hui constitué de métaux, anciennement de papier et maintenant de polymère et de plus en plus virtuel, l’argent fait partie de la vie de tous les jours. Rien n’est gratuit, même l’air dans sa qualité a un prix. Le monde des courses n’est pas exempt de cette réalité monétaire, le coût de cette passion est de plus en plus élevé. La micro-économie du monde de la course sur terre battue est en constante transformation. Les spectateurs en veulent pour leur argent, les coureurs en veulent toujours plus pour pouvoir compétitionner à des niveaux de plus en plus exigeants et les promoteurs en exigent une bonne part pour pouvoir, parfois subsister des revenus, mais la majorité en ont besoin pour faire vivre et parfois survivre les circuits de plus en plus rares au Québec. Est-ce que cette richesse engendrée par les courses sur terre battue est bien répartie? À mon avis, non. Est-ce normal? Encore à mon humble avis, oui! Le Québec a beau se prévaloir de vivre dans une social-démocratie, le capitalisme est toujours prédominant dans son économie. Les circuits de course étant de nature privée, la gestion et la répartition des revenus leur appartiennent. Comme il appartient aux équipes de course d’avoir en leur possession le plus gros kit de course disponible et de participer à toutes les courses durant la saison, la liberté de choix des amateurs de choisir leurs soirées de course ou de tout prendre chaque fin de semaine. En résumé, on fait ce que l’on veut de son argent, mais est-ce que la passion de courir se doit d’être payante? Si je m’inspire du monde de la terre battue au Québec, toutes les coureuses et tous les coureurs sur ses circuits le font à titre d’amateur. S’il y en a qui ont réussi à vivre professionnellement en courant sur les circuits, me le faire savoir au plus vite! Comme tout bon amateur qui se respecte, les commanditaires font la différence dans le budget annuel. Est-ce que c’est la baisse du financement de ces dits commanditaires ou la disparition de certains dans la dernière décennie qui est venue en partie bousculer l’équilibre monétaire dans le monde de la terre battue autant pour les coureurs que pour les promoteurs? Je ne rends pas la baisse des commanditaires disponibles, responsables de tous les maux, mais elle a peut-être aujourd’hui un impact visible, un peu comme l’indifférence par rapport aux courses sur terre battue des différents paliers gouvernementaux autant du fédéral, du provincial que du municipal avec leurs hypocrites façons d’investir et de commanditer dans des activités dites plus vertes (sujet de l’une de mes chroniques à venir). Le manque à gagner des commanditaires perdus par les promoteurs ces dernières années a dû être compensé, le prix des billets en est peut-être une preuve. Si vous allez du côté ontarien et que vous trouvez que le prix d’entrée est plus bas, regardez bien tous les commanditaires affichés un peu partout sur les circuits. Pour ce qui est des bourses, la classe principale des Modifiés est celle qui a été la moins touchée même si la valeur de celle-ci n’a pas suivi le coût de la vie. Les classes de soutien cependant sont celles qui ont le plus écopé par le fait que le nombre de catégories disponibles et la variété de celles-ci sont en croissance constante. Le nombre d’heures limité autorisé par les règlements municipaux pour présenter un spectacle de qualité au Québec par les promoteurs de terre battue a donné à ces derniers le gros bout du bâton pour ce qui est de choisir quelle classe va courir et à quel prix. Et vous qu’en pensez-vous? En avez-vous assez pour votre argent? Trouvez-vous que les différents paliers de gouvernement souffrent d’allergie à la terre battue en matière d’investissement?