Crédit photo :Éric Descarries

L’imposante Cadillac XTS V-Sport 2018

Essais routiers Éric Descarries
L’imposante Cadillac XTS V-Sport 2018 Je me fais parfois reprocher de trop vanter les véhicules américains. Ce qui est le plus drôle, c’est d’entendre des amis me parler de quelqu’un qu’ils connaissaient qui avait une voiture américaine avec laquelle il avait eu beaucoup de problème. Mais lorsque je leur demande de quelle année il s’agit, à ma grande surprise, il s’agit d’un véhicule des années quatre-vingt ou quatre-vingt dix…il y a donc vingt ou trente ans de cela! Je n’ai pas l’habitude de cataloguer les voitures ou les camionnettes par leur provenance. Pour certains observateurs, un produit japonais (ou d’origine japonaise) est automatiquement plus fiable que toute autre provenance. Fouillez un peu et vous allez découvrir des problèmes majeurs (sur grande échelle) sur plusieurs modèles asiatiques (incluant des moteurs qui consomment de l’huile, des accélérations subites, de la rouille prématurée et ainsi de suite). Pour d’autres, ce sont les voitures européennes qui sont les meilleures. Là encore, faites quelques recherches. Plusieurs marques de renom ont leurs problèmes, que ce soit une consommation d’huile ou des problèmes d’émissions polluantes cachés et j’en passe). Mais, trop souvent, ces mêmes gens lèvent le nez sur une auto ou une camionnette d’origine américaine (rappelez-vous qu’une Toyota Camry est de construction américaine, voire même de conception américaine) dès qu’on en prononce le nom! Pourtant, ces mêmes marques se retrouvent bien souvent en tête de liste lorsque les résultats d’études de satisfaction de leurs propriétaires sont publiés. Ce qui m’amène à vous parler de la berline Cadillac XTS V-Sport AWD 2018. Le nom de Cadillac a été relativement sali tout il y a quelques années. Il est vrai que certaines années-modèles n’ont pas été des plus excitantes. On se souviendra des petites Cimarron des années soixante-dix et quatre-vingt, des autos basées sur de Chevrolet Cavalier moins prestigieuses (un mouvement qui fut imité par plus d’une marque incluant même des Toyota transformées en Lexus!). Cependant, depuis l’arrivée de la gamme CTS, Cadillac a redressé la barre et la grande XTS dont il est question ici a subi un traitement semblable qui lui a redonné beaucoup de prestige. Ah! Vous pensiez que la XTS avait été abandonnée avec l’arrivée de la CTS il y a un peu plus d’un an? Ce n’en est pas le cas! Pire encore, c’est une des berlines les plus vendues de la marque (selon les informations que j’ai pu glaner), sinon la plus vendue! Et si vous croyez encore que la marque Cadillac est destinée aux «p’tits vieux», sachez qu’il y en a même une gamme de performance dite V et V-Sport et qu’il y a une XTS dans ce catalogue. C’est la version 2018 de la Cadillac XTS V-Sport que j’ai pu conduire la semaine dernière. Fait-elle le poids, surtout face à la concurrence? Comment définir la XTS V-Sport? Commençons par le fait qu’il s’agit ici la plus imposante berline de la marque. Elle repose sur une plateforme Epsilon II semblable à celle de la Buick LaCrosse, voire même celle de la Chevrolet Impala. Et elle est construite au Canada (et en Chine)! C’est donc, de base, une traction (avant) mais dans le cas de notre XTS, il s’agissait de la version à traction intégrale. La grande berline XTS de Cadillac affiche un avant redessiné pour 2018 et il est élégant! (Photo Éric Descarries) De l’arrière, on remarque les nouveaux feux redessinés. (Photo Éric Descarries) Visuellement, elle se présente en 2018 avec un avant redessiné dont les phares et la calandre ressemblent de très près à celles du VUS XT5 alors que les feux arrière à DEL sont tout nouveaux. Dans le cas de la finition Platinum qui nous intéresse ici, les jantes lui sont uniques. Mais pour le reste, il s’agit de la même caisse reconduite des dernières années. L’intérieur de cette grande auto vaut la peine d’être décrit. Le premier contact est quand même impressionnant. Les sièges (chauffants ou ventilés) avec sellerie de cuir sont très invitants. Ceux d’avant sont ajustables de multiples façons incluant un coussin qui avance ou recule pour supporter les cuisses selon la longueur des jambes du passager. Le tableau de bord est relativement simple mais il demeure élégant. Toutefois, il y a quelques irritants à mentionner. Tout d’abord, l’instrumentation n’est pas toujours lisible comme les indicateurs de température du moteur et surtout du réservoir d’essence (une simple ligne de couleur bleu au bas du cadran vous informe de la quantité restante mais elle n’est pas toujours facile à distinguer). Puis, il y a le système CUE (Cadillac User Experience) qui est critiqué depuis sa présentation, il y a quelques années. Il demande beaucoup de concentration (il est préférable de s’arrêter pour le comprendre). Je n’ai jamais réussi à y entrer sur le GPS l’adresse d’un ami que je voulais visiter. Toutefois, il y avait heureusement la fonction AppleCarPlay et j’ai pu remplacer CUE par mon téléphone intelligent qui y a joué le rôle de GPS. (Notons que l’auto est aussi équipée de la communication WiFi). Quant aux autres commandes, dont celles de la radio (qui consiste à y glisser un doigt pour augmenter ou diminuer le volume…ce qui ne se fait pas toujours avec précision), certaines se dédoublent au volant et c’est tant mieux! Cependant, j’ai encore une fois bien apprécié l’indicateur de vitesse par réflexion au pare-brise! En ce qui a trait aux places arrière, elles sont confortables à souhait et généreuses éclairées par un toit vitré ouvrant impressionnant Le coffre est aussi très vaste mais curieusement, pour une voiture de ce prix, je me serais attendu à une fonction électrique pour refermer le capot arrière grâce à un bouton. Certaines autos moins coûteuses ont cette fonction. Le tableau de bord est d’un design simple mais élégant. Toutefois, notez le nombre impressionnant de commandes incluant celles du volant. (Photo Éric Descarries) La XTS est une vraie limousine et ses places arrière sont généreuses et luxueuses à souhait. (Photo Éric Descarries) Le coffre arrière est vaste mais je lui reproche des charnières trop longues qui font intrusion dans le coffre. (Photo Éric Descarries) Si l’on jette un coup d’œil sous le capot, on y voit un V6 de 3,6 litres à double turbocompresseurs. Il s’agit du même V6 de base que l’on retrouve dans plusieurs véhicules de General Motors mais si l’on se fie aux dires du constructeur, il a été complètement révisé incluant un nouveau bloc-cylindres, l’injection directe du carburant et plus encore. Dans le cas de notre auto d’essai, il développait 410 chevaux et 369 li-pi de couple. Cependant, il ne vient qu’avec une boîte automatique à six rapports (que l’on peut manier manuellement) mais en contrepartie, la transmission aux roues se fait par un système intégral (qui pourrait s’avérer très utile en hiver si l’auto est équipée des pneus d’hiver appropriés). Sous le capot se cache (sous l’imposant couvercle de plastique identifiant le V6 biturbo) un puissant moteur de 3,6 litres qui est très à l’aise dans cette grande auto. (Photo Éric Descarries) Malgré toute la puissance qui l’habite (il est possible d’atteindre le cap des 100 km/h en moins de six secondes), l’auto a le défaut principal d’avoir une plateforme qui commence à accuser de l’âge. Par contre, même si la suspension est légèrement souple, la conduite n’est pas désagréable. La direction est un peu légère mais relativement précise. Le freinage est à la hauteur de la situation. Les accélérations sont donc impressionnantes et les reprises plus que rassurantes. Attention, toutefois, à l’effet de couple qui peut se faire sentir selon la condition du pavé. Je l’ai vécu sur l’autoroute 25 (en reprises) mais c’était surtout dû aux profondes ornières de la route. En condition urbaine, l’auto se conduit comme…une Cadillac. L’auto est relativement douce et silencieuse. Sur la grand-route, elle révèle une certaine force de caractère qui pourra impressionner la majorité des conducteurs, peu importe leur âge. Toutefois, il faut garder en mémoire que c’est une berline de plus de 4200 livres avec une plateforme, je le répète, vieillissante. Mais elle n’est pas totalement perdue. Elle permet une tenue de route supérieure à bien des autos sur la route. Il est vrai que cette Cadillac doit se mesurer à des concurrentes allemandes ou asiatiques plus élaborées mais aussi, dans la majorité des cas, plus coûteuses. En ce qui concerne la consommation, j’ai obtenu une moyenne de 14,6 l/100 km (alors que l’ordinateur de bord indiquait 14,3). Ce n’est pas merveilleux mais il faut dire qu’une voiture de performance de ce calibre se fait «brasser» un peu plus qu’une voiture régulière ce qui augmente évidemment la consommation. Incidemment, il est préférable d’opter pour de l’essence Super pour obtenir la puissance maximale du V6 biturbo! La Cadillac XTS V-Sport n’est pas, malgré son nom, une voiture de sport. C’est une grande berline de luxe qui aime se comporter comme une voiture de performance…à ses heures. Je ne crois pas qu’il faille nécessairement la comparer à des européennes plus coûteuses. Cette auto est plutôt une grande boulevardière rapide qui est presque unique dans son créneau malgré son prix de 80 060 $ (des chiffres de 2017, ceux de 2018 n’étant pas encore disponibles surtout que l’auto était toute neuve!). Cependant, si elle vous intéresse, sachez qu’il y a de fortes chances qu’elle ne soit plus produite après 2019 donc, dépéchez-vous… Pour lire le blog d'Éric Descarries