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La F1 peut-elle survivre au départ de Ferrari?

Chroniques Marc "Enzo" Tessier
La F1 peut-elle survivre au départ de Ferrari? Ferrari menace encore une fois de quitter la Formule 1. Suite au rachat de la F1 par le groupe américain Liberty Média, plusieurs changements dépoussièrent la Formule 1, n'hésitant pas à bouleverser des traditions ancrées depuis des lustres sous le règne de Bernie Ecclestone. Les propriétaires américains ont observé l'an passé, ce qui les amènent à apporter petit à petit des changements qui rapprochent ce monde fermé de ses fans, en instituant quelques manœuvres à la "NASCAR". On l'a vu lors du dernier GranPrix de États-Unis, bouleversant la traditionnelle routine d'avant-course, avec une méga présentation des pilotes à la USA! Personnellement j'ai bien aimé, mais les puristes de la Formule 1 s’insurgent de l'américanisation de leur discipline. À plusieurs reprises dans le passé, Ferrari a menacé de se retirer de la F1, et souvent sous la couverture, tonton Bernie trouvait un terrain d'entente avec la puissante équipe rouge et plusieurs y trouvaient leur compte $$$$$$. Seule équipe présente en F1 depuis le début du championnat en 1950, Ferrari n'hésite pas à utiliser ce fait historique pour faire entendre ses revendications. En 1986, Enzo Ferrari, mécontent du passage au moteur v8 obligatoire, avait menacé de quitter pour s'en aller dans le championnat (CART indy). Afin d'être sérieux dans ses menaces le constructeur italien avait même construit un Formule CART, qu'ils ont testé aux mains de Michele Alboreto, sur leur piste d'essai, prenant bien soin d'ébruiter la nouvelle! Cette monoplace, la Ferrari 637, n'a jamais officiellement couru. C’était seulement pour prouver le sérieux de leur menace. Crédit photo : google Forte de son histoire, Ferrari est politiquement très puissante, mais ce vent tourne, et le départ de certains acteurs, laisse la Scuderia seule dans son monde décisionnel. L'énorme défi des nouveaux propriétaires, sera de renégocier les «Accords de la Concorde» qui viennent à échéance en 2020. Ces accords régissent, entre autres, la distribution des revenus, via un système extrêmement complexe qui tient compte de l'historique des équipes. Donc l'argent entre plein la caisse, à Maranello grâce à ces fameux accords. En prenant les rênes de la Formule 1, Liberty Média a clairement indiqué que son souhait était de renégocier ces accords et surtout de distribuer plus équitablement les revenus. Bien sûr que ça ne fait pas l'affaire de Ferrari et encore une fois, l'équipe menace de quitter la Formule 1. Déjà les rouges préparent le terrain pour de sérieuses négociations sous fond de menace. Le grand patron de Fiat (Ferrari), Sergio Marchionne et quelques bien-pensants de la vieille garde de la F1 ne sont pas tellement heureux des changements apportés par les nouveaux proprios. Ils dénoncent ouvertement l'américanisation de cette série qui doit, selon eux, rester au top du sport automobile planétaire. Ils sont en quelque sorte insultés que la F1 se rapproche de la plèbe en empruntant quelques solutions à la Nascar. Quelle honte! Est-ce que Formule 1 peut vivre sans Ferrari? Partout dans le monde le célèbre chandail rouge au cheval cabré est le plus affiché dans les gradins. Donc le bassin de fans est extrêmement important. C'est un peu comme si le Canadien de Montréal ou un de six clubs originaux, s'en irait jouer dans la KHL en Russie! On peut quand même imaginer un retour en endurance, au 24 heures du Mans, Ferrari y a connu beaucoup de succès dans les années 70 en lutte avec Ford. Le Mans souffre présentement, avec le départ de Porsche et de Audi, enfin Toyota va pouvoir gagner la course d'endurance la plus prestigieuse au monde. Pourquoi ne pas rêver et de revoir Ferrari dans la classe vedette du 24 h? Sûrement que les organisateurs en rêvent! = L'Italie est exclue de la Coupe du Monde de football pour la première fois en 60 ans, si Ferrari quitte la Formule 1 en plus, le pays serait à feu et à sang.