Crédit photo :Don Simpson

L’avenir des Sprint Cars

Chroniques Jake Langlois
L’avenir des Sprint Cars Il est difficile de penser avenir pour un sport qui existe depuis plus de 100 ans, mais une chose que le temps nous a montrée, c’est qu’il y a une constante évolution. Le monde des courses sur terre battue a vécu d’énormes évolutions au fil du temps, nous avons vu les coupés remplacés par des carrosseries aérodynamiques, les freins à tambours par des freins à disques, les différentiels par des quick-changes et j’en passe. On a vu nos programmes remplacer la séance de tapage de piste par toutes les voitures par des véhicules conçus spécifiquement pour cet usage. On a vu nos trois classes régulières au programme être remplacées par 5 ou 6 en alternance. Le monde des courses évolue sans cesse. Nous sommes à l’ère économique du sport motorisé où les coûts d’opération ne cessent d’augmenter. Les moteurs crate remplacent les moteurs hautes performances aux coûts démesurés, les pneus spec éliminent les dépenses inutiles de pneu, tout le monde veut couper les coûts et faire plus de revenus. Il y a plusieurs façons d’y arriver, les voitures changent mais deviennent de plus en plus compliquées à opérer et à entretenir versus le plaisir soutiré. Il y a toujours eu et aura toujours des purges naturelles dans le domaine. Des voitures sont tendances d’autres ne le sont pas. Tendance veut dire constant changement, on l’a vue au fil des ans, des late-model au sportman aux STR et mini-sprints, des gros blocs aux petits blocs. Le temps est venu de donner aux coureurs une alternative économique, tous recherche l’ultime vitesse et sensations d’un bolide haute performance sans être propriétaire d’une chaîne internationale de restaurants. Le sprint car n’est pas une voiture dispendieuse à l’achat et à l’entretien, il demande du temps mais très peu d’investissements pour l’opération. Là où cela se complique c’est au niveau des moteurs, un moteur 360 c.i. est dispendieux à l’achat et à l’entretien, calculer 750 $ en coûts d’usure et d’utilisation par programme de courses. Il est limité à environ 18 à 22 programmes de courses avant de subir un tear-down. Très peu d’équipes au Québec peuvent se permettre un tel budget pour simplement le moteur. Encore là, le sprint car est abordable si on le maintient sur ses quatre roues. Si vous passez en mode ‘’Lindberg’’ vous allez payer le prix de bien des façons. La chance d’évoluer dans le monde des sprints cars 360 est très limitée au Québec, avec seulement 4 courses aux programmes, difficile de justifier un tel investissement. Par contre si on veut voyager un peu et je dis bien un peu, on peu ajouter quelques sorties en Ontario avec les Patriots Sprint tours, environ 3 à 4 sorties de plus au total. Si on ajoute Mohawk et Plattsburgh à la liste, on obtient près de 10 sorties par année, le chiffre idéal pour justifier l’investissement est de douze à quinze sorties par année. Comme je le dis bien, situation idéale si on ne veut pas voyager plus de 3 heures de chez soi. Par contre, on peut se permettre un moteur 360 pour les quatre courses au Québec si on possède la chance de courir de façon régulière avec un moteur crate. Une dizaine de courses en crate et quatre en 360 sont à la portée de bien des équipes au Québec. Plusieurs pilotes qui sont en sprint car en ce moment aimeraient bien avoir la chance de courir en crate, cela leur permettrait une période d’apprentissage, une chance de fabriquer la relève. Il y a des pilotes en sportman, en lightning et en modifié qui aimeraient bien évoluer dans ce domaine. L’opportunité n’est pas présente en ce moment, mais le désir est bel et bien présent parmi plusieurs pilotes et amateurs. La crainte semble prédominer les promoteurs face à la perte de certains pilotes vis-à-vis certaines classes. En réalité, ils ne perdent aucun pilote, ils sont là et resteront plus longtemps dans le domaine, Au Québec on a la chance d’avoir des pistes de terre battue très diversifiées, du quart de mille au demi‑mille, il y en a pour tous les types de bolides, la chance d’évoluer dans le sport sous différents niveaux d’apprentissage est présente. Je crois que le temps est venu de démêler les pistes et leurs fonctions. Diversifier le spectacle de façon à ce que tous survivent et que le sport en profite autant pour les amateurs que pour les compétiteurs. Le modèle à suivre du sprint crate est celui d’Ohsweken Speedway en Ontario, il est simple et peu dispendieux, il a fait ses preuves. En fonction depuis maintenant quatre ans, il a amplement prouvé son efficacité, les moteurs sont fiables et les coûts ridiculement bas. On parle d’un moteur qui développe environ 458 HP dans un bolide de 1 500 lb, plus puissant qu’un sportman et plus léger qu’un modifié, il atteint facilement les temps de ces derniers et cela, pour une fraction du prix d’opération d’un sportman ou d’un modifié, son coût d’opération est sensiblement le même qu’un lightning sprint. La voiture s’adapte aussi bien aux petits circuits qu’aux pistes d’un demi-mille, le spectacle est toujours à la hauteur pour les amateurs. Son poids limite l’usure des pneus de façon considérable, son carburant coûte près du tiers celui d’un sportman ou du modifié et il est moins dangereux que l’essence. Plus facile à maitriser en cas d’incendie car il se dissout à l’eau, les légendes urbaines sont plus nocives que le produit. Bref le sprint car crate est la voiture de l’avenir pour les promoteurs, car il est peu dispendieux à présenter. Il offre un spectacle de qualité aux amateurs et apporte une nouvelle dimension économique aux compétiteurs. Une chance de produire un autre Steve Poirier, une chance de voir des talents bruts évoluer à un ultime niveau et peut-être la chance de voir un des nôtres percer le monde des Outlaws, qui sait? Chose certaine, sans opportunité il n’y a aucune possibilité. Le temps est venu pour tous d’y penser, le contexte économique est présent et l’intérêt plus que réel. À vous de jouer messieurs, l’avenir est entre vos mains.
Jake Langlois
Chroniqueur
360nitro.tv